Autriche - Ukraine (13 février 2005)

 

Tour final de qualification pour les Jeux Olympiques 2006.

Avec déjà trois unités d'avance sur la France à la différence de buts, l'Autriche peut démoraliser le camp tricolore si elle remporte une victoire confortable sur une équipe d'Ukraine déjà éliminée, dont l'état d'esprit avant cette dernière journée pose question. Le vétéran Gerald Ressmann doit cependant manquer ce match sur blessure, lui qui avait bien commencé le tournoi car il voulait montrer qu'il avait sa place, n'ayant été sélectionné qu'à la suite du blessure de Philipp Lukas. Ce dernier forfait a d'ailleurs illustré un problème important de l'Autriche, c'est qu'elle a beaucoup de bons ailiers mais peu de centres, ce qui explique que Dieter Kalt soit obligé de jouer dans cette position alors qu'il pourrait être plus efficace à l'aile.

Dès le début de match, l'Ukraine se montre prête à vendre chèrement sa peau en montrant beaucoup de métier tactiquement. Comme contre la France, les Autrichiens dominent territorialement mais sont en danger à chaque fois que l'adversaire pénètre dans leur zone. La première période se joue sur les supériorités numériques. Deux obstructions sont sifflées de chaque côté, contre Isaïenko et Bobrovnikov chez les visiteurs, contre Welser et Pöck chez les locaux. Seule la première n'est pas convertie en but. Les Autrichiens sont catastrophiques en infériorité, en particulier sur le deuxième but où Bobrovnikov est tout seul devant la cage, et l'Ukraine mène 2-1 après vingt minutes de jeu.

Profitant d'une prison de Karchenko pour retenir la crosse, Thomas Koch ramène son équipe à hauteur par un but magnifique. C'est alors que l'Autriche se saborde elle-même par une pluie de pénalités, qui atteint son sommet avec l'expulsion d'Oliver Setzinger. Lancé à la poursuite d'un joueur ukrainien, il l'a poussé par-derrière à quelques mètres de la balustrade, et le choc contre celle-ci a été impressionnant. Les locaux résistent tant bien que mal à trois contre cinq, malgré un bon tir du poignet sur la transversale, mais dès le retour à quatre, Hnidenko redonne l'avantage à l'Ukraine sur une reprise parfaite dans le slot. L'Autriche est de nouveau menée au score, et en plus la sortie de Setzinger a brisé sa meilleure ligne du tournoi - celle de Koch - et obligé son entraîneur à changer ses alignements.

Pourtant, elle reprend le contrôle du match au troisième tiers-temps et égalise par Dieter Kalt. Elle n'arrive néanmoins pas à marquer le but qui la ferait passer devant, nécessaire pour ne pas être à la merci d'une victoire française. Oleksandr Fedorov réalise une grande prestation dans les cages ukrainiennes. En revanche, à sept minutes de la fin, la mitaine de Claus Dalpiaz laisse retomber le palet sur un slap de Semenchenko, et Dmitro Tsyrul qui a suivi le rebond inscrit le but éliminatoire pour l'Autriche, malgré une dernière occasion pour Vanek dont le tir passe de peu à côté.

Le gardien autrichien, même s'il a craqué au plus mauvais moment alors qu'il avait jusqu'ici su éviter les erreurs durant sa carrière internationale, n'est pas le seul à blâmer. On pourrait revenir sur le cas du titulaire habituel Divis qui s'est précipité pour rejouer et a aggravé sa blessure. Mais plus généralement, en l'absence d'André Lakos, la défense autrichienne est limitée. Les joueurs complets qui ont toutes les qualités du bon arrière sont rares, seuls Pöck et Unterluggauer entrent dans cette catégorie, mais ils ont raté leur tournoi. Même Emanuel Viveiros, élu meilleur défenseur du championnat autrichien la saison dernière, manque de vitesse de patinage, malgré ses qualités dans la relance et la construction du jeu.

Élus meilleurs joueurs du match : Martin Ulrich pour l'Autriche et Roman Salnikov pour l'Ukraine.

Commentaires d'après-match

Herbert Pöck (entraîneur de l'Autriche) : "L'Ukraine a rendu caduques toutes les discussions pour savoir si une équipe déjà éliminée se laisse battre. Presque toutes les équipes étaient au même niveau, c'est la forme du jour qui compte. La déception est bien sûr énorme. Nous avons eu deux balles de match, une contre la France et une aujourd'hui, et nous n'avons pas su les convertir. Mais dans les perspectives des championnats du monde à domicile, peut-être que cet échec vient à point avant le bug. Nous jouerons le maintien, nous sommes dans un groupe incroyablement difficile. Nous avons un groupe jeune, certains joueurs auront leur chance de jouer d'autres tournois olympiques."

Oliver Setzinger (attaquant de l'Autriche) : "Nous disputons la qualification olympique devant notre propre public, nous jouons bien les deux premiers matches, et nous n'étions pas mauvais même aujourd'hui. Mais quand on ne marque pas les buts devant, on le paye. L'équipe a certainement été très affaiblie par ma pénalité. Mais je ne peux pas m'imaginer que cela soit néfaste au hockey autrichien."

Vassili Fadeïev (manager général de l'Ukraine) : "Ce tournoi olympique a donné matière à réflexion. Premièrement, les entraîneurs ont conclu que certains joueurs n'étaient pour différentes raisons pas capables de renforcer l'équipe nationale. Deuxièmement, pour préparer les championnats du monde en Autriche, nous chercherons des sparring-partners plus proche que la Suisse. Il n'est pas nécessaire d'aller si loin et de dépenser des moyens énormes dans le voyage."

 

Autriche - Ukraine 3-4 (1-2, 1-1, 1-1)
Dimanche 13 février 2005 à 15h30 à l'Eissportzentrum de Klagenfurt. 2200 spectateurs.
Arbitrage de Brent Reiber (CAN/SUI) assisté de Milan Novak (SVK) et Daniel Wirth (SUI).
Pénalités : Autriche 37' (4', 8'+5'+20', 0'), Ukraine 14' (4', 6', 4').
Tirs : Autriche 35 (12, 3, 20), Ukraine 21 (9, 8, 4).

Évolution du score :
0-1 à 12'52" : Isaïenko assisté de Zavalnyuk et Pastukh (sup. num.)
1-1 à 15'27" : Ulrich assisté de Peintner et Divis (sup. num.)
1-2 à 17'34" : Bobrovnikov assisté de Zavalnyuk (sup. num.)
2-2 à 28'00" : Koch assisté d'Ulrich (sup. num.)
2-3 à 36'59" : Gnidenko assisté de Litvinenko et Salnikov (sup. num.)
3-3 à 44'12" : Kalt assisté de Peintner
3-4 à 53'13" : Tsyrul assisté de Semenchenko et Shafarenko
 

Autriche (2' pour surnombre)

Attaquants : Markus Peintner - Raimund Divis - Christoph Harand
Mathias Trattnig - Dieter Kalt (C) - Thomas Vanek
Oliver Setzinger (5'+20') - Thomas Koch - Daniel Welser (2')
Christoph König - Roland Kaspitz - Philippe Horsky

Défenseurs :
Martin Ulrich - Gerhard Unterluggauer
Philippe Lakos (2') - Thomas Pöck (2')
Robert Lukas (2') - Emanuel Viveiros (2')
Sven Klimbacher

Gardien :
Claus Dalpiaz (sorti de sa cage à 58'55")

Remplaçant : Patrick Machreich (G). Absent : Gerald Ressmann (blessé).

Ukraine

Attaquants :
Vitali Semenchenko - Vasyl Bobrovnikov (C, 2') - Aleksandr Matvychuk (2')
Roman Salnikov - Dmitro Tsyrul (4') - Vitali Litvinenko
Konstantin Kasyanchuk - Artem Hnidenko - Evgueni Pastukh
Oleg Shafarenko - Sergiy Kharchenko (2')

Défenseurs :
Yuri Gunko (2') - Vasyl Polonitsky
Denis Isaïenko (2') - Vyacheslav Zavalnyuk
Artem Ostroushko - Oleksandr Pobyedonostsev

Gardien :
Oleksandr Fedorov

Remplaçant : Yevgen Brul (G). Absents : Valeri Shiriaev, Oleksandr Savitsky, Vyacheslav Timchenko.

 

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