Angers - Dunkerque (12 février 2005)

 

Match en retard de la vingt-et-unième journée de Ligue Magnus.

Depuis le week-end dernier, Angers est en position de dernier qualifié pour les playoffs et ne possède plus que trois points d'avance sur Anglet, et cela à trois journées de la fin de la saison régulière. Et dire qu'il y a un peu plus d'un mois Angers était cinquième avec huit points d'avance...

Certes les Angevins possèdent deux matches en retard, à commencer par celui-ci. La réception de Dunkerque se présente donc comme une victoire impérative, et à la vue du classement, cela ne devrait pas poser de problèmes. Toutefois, rien n'est acquis, car à l'aller la victoire angevine (7-4) ne reflétait pas totalement le déroulement du match ; les Angevins avaient été dominés dans le premier tiers et tenus en échec lors du troisième. D'autre part, sans être considéré comme la bête noire des Ducs, Dunkerque les avait battus la saison passée et avait ramené un point de leur visite au Haras. D'autre part, leur habitude de jouer sur une petite glace permet aux Nordistes de rentrer dans le match rapidement. Ajoutons à cela que les Corsaires connaissent une seconde partie de saison nettement meilleure que leur entame, et qu'ils visent aujourd'hui la douzième place synonyme de maintien assuré et accessible seulement s'ils parviennent à l'emporter ce soir. Enfin, la tactique de jeu des Dunkerquois gêne particulièrement la tactique angevine, comme en témoigne le nombre de buts inscrits par le HGD face à l'ASGA la saison passée (quatorze buts marqués pour dix-neuf encaissés sur quatre rencontres).

L'ensemble des forces angevines est donc requis pour ce match, mais Sébastien Rousselin reste indisponible et François Dusseau devrait reconduire sa défense à quatre avec peut-être le retour de Tijou et de Simonneau en fonction du déroulement de la rencontre. Concernant l'attaque, les changements de ligne opérés la semaine dernière devraient être confirmés, mais le capitaine courage Claude Devèze a déclaré aussi forfait pour des problèmes de dos et sera remplacé par Julien Albert. Du côté de Dunkerque, l'équipe est au complet et la ligne Bardet-Charette devra confirmer sa bonne entente des derniers temps.

Dès le début de match, les Angevins tentent de mettre du rythme alors que Dunkerque ne presse pas le porteur du palet. Deux joueurs restent à la ligne bleue offensive, deux à la ligne bleue défensive, et le centre généralement circule entre les deux lignes. Comme lors du dernier match, Angers enregistre une pénalité pour surnombre très sévère. Les Corsaires n'en profitent pas car ils se font aussi rappeler à l'ordre (03'06). Un jeu à quatre contre quatre se met en place et paradoxalement Angers semble être en surnombre et s'installe tranquillement en zone offensive. Mais Macrez n'est pas véritablement mis en danger. Les pénalités se suivent côté dunkerquois mais les Ducs d'Angers n'arrivent pas à en profiter. Au contraire ils semblaient plus à l'aise à quatre contre quatre.

Angers tire beaucoup mais sans réussite, au contraire. Le show Macrez commence, au point de dégoûter ses adversaires du soir. En effet, tous les attaquants auront tenté de marquer durant ce premier tiers mais Landry Macrez est présent sur chaque occasion. Dunkerque ne sort que rarement de sa zone avec le palet au bout de la crosse et se contente de sept petits tirs. Dans ce premier tiers-temps, Macrez a pu étaler tout son talent, et à l'inverse Angers a pu montrer son manque de réalisme en tirant de façon répétée au centre de la cage en force.

Le deuxième tiers s'annonce différent, Dunkerque l'attaque mieux et provoque les Angevins qui tombent dans le piège. Ajoutons à cela la frustration du premier tiers et ils seront beaucoup sanctionnés sur ce tiers, à l'image de Martin Lacroix auteur d'un vilain cinglage (23'54). Dès le début, Angers se retrouve en double infériorité mais défend très bien, Irani se couchant deux fois intelligemment sur les tirs de Dewolf. Les joueurs angevins parviennent facilement à rentrer en zone offensive mais Macrez repousse tout et la frustration est de plus en plus grande. Guillaume Rodrigue qui part au charbon subit une grosse charge de Tomas Valko, il essaye de se faire justice lui même mais le Slovaque veille au grain et évite le mauvais geste de Rodrigue en en distribuant un encore plus vilain (coup avec la crosse au visage). Monsieur Bocquet sanctionne logiquement Valko pour ce geste mais sanctionne plus sévèrement Rodrigue pour son intention (2'+10' à 25'39). Cette très bonne décision de Monsieur Bocquet ne calme pas pour autant les Angevins, les pénalités se succèdent et Dunkerque se montre de plus en plus à l'aise. Mais les tirs ne mettent pas en danger réellement Figved, bien secondé par une bonne défense. Néanmoins, les Corsaires prennent confiance et Benjamin N'Guyen n'est pas loin d'ouvrir le score à la mi-match, son tir étant repoussé par la transversale (29'50).

Landry Macrez semble en état de grâce et les Angevins ne savent plus comment faire, même pas Simon Lacroix irréprochable depuis le début de la saison. L'ancien attaquant se retrouve seul face au gardien. Parti d'assez loin, il pourrait librement tenter les feintes ou faire un tir de loin, mais au lieu de cela la peur de Macrez l'oblige à effectuer un faible tir destiné à passer entre les jambières mais trop élevé pour cela (31'20). Bref, les Angevins ne savent plus quoi faire, et Rodrigue à peine sorti de prison n'aidera pas ses coéquipiers. Dans le collimateur de l'arbitre, il commet une faute moins d'une minute après son retour sur la glace. À croire que ses douze minutes de prison ne lui ont pas suffi. Ce tiers se termine en supériorité pour les Dunkerquois mais encore une fois ils ne savent pas se mettre véritablement en place pour faire plier Figved.

À l'entame du dernier tiers, les supporters angevins semblent médusés. 0-0 après quarante minutes de jeu et seulement huit minutes de jeu à cinq sur le deuxième tiers... Le dernier tiers-temps devra être d'un autre niveau si les Ducs d'Angers envisagent réellement d'aller en playoffs. Et le réveil angevin a lieu, mais Macrez a eu deux tiers temps pour se mettre vraiment en confiance et croire en la victoire. Il est infranchissable. Pourtant, au fur et à mesure que le temps s'écoule, la pression se fait plus forte sur le cerbère dunkerquois, les combinaisons angevines sont variées et intéressantes, les Angevins sont présents sur les quelques rebonds laissés, mais la crosse ou la jambière de Macrez sont toujours là pour empêcher le palet de passer. Même la vivacité de la jeunesse de Julien Albert ne surprend pas le gardien nordiste. La pénalité à l'encontre de Dubois semble être indiquée comme le bon moment pour prendre l'avantage côté angevin, mais Macrez continue son show.

Sur le troisième contre dunkerquois du tiers-temps, Mathieu Becuwe part sur la gauche de la glace. Bien pris contre la bande, il permet à Mickaël Bardet de tenter la passe au second poteau. Ghislain Folcke, présent bien qu'accroché, réussit à toucher le palet qui file très doucement le long de la jambière de Figved déjà à genoux, et qui pense le palet coincé sous sa jambière alors que celui-ci rentre dans la cage (0-1 à 57'34"). Les sifflets tombent des travées angevines et Dunkerque croit au hold-up parfait. Mais sur la remise en jeu, la première ligne angevine fond sur la cage, et dans un cafouillage indescriptible, Macrez repousse deux fois le palet avant d'essayer de mettre le gant dessus. Jonathan Bellemare en embuscade réussit à s'en saisir avant le gardien et d'un petit tir au-dessus de la jambière ramène Angers à égalité (1-1 58'10"). Les Dunkerquois et leur entraîneur-joueur Karl Dewolf contestera ce but qui semble entaché d'illégalité même si Monsieur Bocquet était bien placé avant de l'accorder, et Landry Macrez semble effondré par ce but, lui qui avait réussi un match impeccable. Les deux temps morts qui suivent ne changeront rien. Cette année encore, Dunkerque s'assure un point lors de sa visite à Angers.

La prolongation à quatre contre quatre tombe rapidement dans un style de jeu de puissance : Angers fait tourner le palet dans la zone de Dunkerque, et les Corsaires appliquent la tactique du carré comme s'ils étaient en infériorité. première tentative de Bellemare est repoussée par Macrez qui ne peut rien sur l'action suivante : Jonathan Bellemare récupère le palet gagné dans le coin par Martin Lacroix, il voit Michael Irani qui s'est libéré du marquage devant la cage et qui n'attend plus que le palet la crosse levée, il délivre le caviar et le slap du défenseur suédois devant le but est imparable (2-1 à 60'58"). Angers gagne la prolongation.

Le match avait bien débuté des deux côtés malgré la domination angevine. Landry Macrez a permis à son équipe d'y croire et a surtout fait douter les attaquants angevins qui se devront d'être plus réalistes lors des prochains matchs. Ce manque de lucidité et d'efficacité devant la cage ne peut pas s'expliquer par l'absence de certains joueurs, ou autres excuses. Les Angevins, s'ils veulent se qualifier, doivent marquer plus que cela. Pour Dunkerque, le point ramené est déjà beaucoup tant les Corsaires furent dominés dans le dernier tiers et à un degré moindre dans le premier. L'ouverture du score à deux minutes trente de la fin semblait être le hold-up parfait, d'autant que Macrez, sans aucun doute l'homme du match, était imbattable. Mais la défense dunkerquoise a cédé sous la pression et n'a pas su aider son gardien à réaliser un blanchissage envisageable (97% d'arrêts tout de même).

Compte-rendu signé Damien B.

 

Angers - Dunkerque 2-1 après prolongation (0-0, 0-0, 1-1, 1-0)

Samedi 12 février 2005 à 18h30 à la patinoire du Haras. 850 spectateurs.

Arbitrage de Didier Bocquet assisté de Thibaud Juret et Mathieu Coquet.

Pénalités : Angers 26' (4', 12'+10', 0', 0'), Dunkerque 14' (8', 4', 2', 0').

Tirs : Angers 59 (21, 9, 27, 2), Dunkerque 32 (7, 16, 9, 0).

Évolution du score :

0-1 à 57'34" : Folcke assisté de Bardet et Bécuwe

1-1 à 58'10" : Bellemare assisté de S. Lacroix et Rodrigue

2-1 à 60'38" : Irani assisté de Bellemare

 

Angers

Gardien : Julien Figved.

Défenseurs : Simon Lacroix - Patrik Bärgman ; Patrice Bellier (A) - Michael Irani.

Attaquants : Radek Hovora [blessé à 17' et remplacé par Martin Lacroix] - Jonathan Bellemare - Guillaume Rodrigue ; Benjamin Mocquard - Martin Lacroix (A) [en alternance avec Rodrigue à partir du deuxième tiers] - Claude Devèze (C) Julien Albert ; Julien Pihant - Michal Piotrowski - Tomas Mysicka.

Remplaçants : Frédéric Gilbert (G), Benjamin Tijou, Pierre-Antoine Simonneau. Absents : Sébastien Rousselin (ligaments, absent jusqu'à fin février ?), Claude Devèze (dos).

Dunkerque

Gardien : Landry Macrez.

Défenseurs : Grégory Dubois - Karl Dewolf ; Ghislain Folcke - Scott Gordon ; Benjamin Louf [quelques apparitions de Benoît Guillemot] - Clément Derepper.

Attaquants : Benjamin N'Guyen - Daniel Saint-Amant - Clément Thomas ; Mathieu Becuwe - Mickaël Bardet - Jean-Charles Charette ; Christophe Eichenholc - Tomas Valko - Arnaud Péan.

Remplaçant : Julien Peyre (G).

 

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