Épinal - Grenoble (25 janvier 2005)

 

Match comptant pour la vingt-cinquième journée de Ligue Magnus.

On pensait bien avoir atteint le sommet du grotesque avec l'épisode dunkerquois mais le triste parcours des Dauphins d'Épinal n'est semble-t-il pas près de s'arrêter ! Après Tours (10-2 avec un coup du chapeau de Perricone), c'est Gap qui a humilié les restes de l'équipe spinalienne (6-1), leur laissant ainsi le triste privilège d'occuper seuls la dernière place du classement...

La trilogie ô combien importante en vue du maintien s'est soldée par un échec total avec trois nettes défaites. Dépassée dans tous les secteurs du jeu et surtout incapable de répondre à la "gnac" de ses adversaires, la troupe de Raphaël Marciano s'est noyée et semble inexorablement se diriger vers les affres de la relégation, sans qu'un véritable esprit de révolte ne transparaisse sur la glace.

L'affiche de ce soir ne promet donc guère de surprises avec la réception du leader grenoblois. Un leader isérois pourtant vaincu chez lui ce week-end (4-3) en mort subite par les incroyables Pingouins de Morzine-Avoriaz (après avoir mené 3-0 en début de match) et amputé de trois éléments importants de son dispositif défensif (le petit Finlandais Pasi Järvinen et les internationaux Baptiste Amar et Simon Bachelet).

Malgré tout, les Brûleurs de Loups paraissent être un obstacle insurmontable pour des Spinaliens solidement ancrés à leur dernière place... et Stan Petrik devra sortir le grand jeu pour éviter une nouvelle déroute à ses couleurs !

Si le Suédois Roger Jönsson est le premier à lancer les hostilités (0'25"), c'est Épinal qui profite du début de match "relax" des Brûleurs de Loups en se montrant assez entreprenant et parvenant à les surprendre sur un bon mouvement à trois initié par Goneau et bien relayé par le tandem Trebaticky-Gainey, ce dernier servant dans l'intervalle le vétéran franco-slovaque qui s'infiltre et trompe Rolland du revers (1-0 à 2'47"). Il faut bien ça pour sortir de sa torpeur une patinoire spinalienne qui sonne tristement creux...

Ce but réveille aussi quelque peu Grenoble qui ne s'était montré actif que par l'intermédiaire de Jönsson en ce début de partie. Devant Antonoff (5'30"), Jönsson (qui loupe une cage vide, 7e) et consorts, Stan Petrik se montre à son avantage tandis que le jeu spinalien retombe petit à petit dans ses travers habituels. Signe de ces faiblesses récurrentes, le désormais mythique jeu de puissance de l'ICE, renommé dans tout l'Hexagone ou presque. Incapables de s'installer dans le camp adverse, trop statiques en entrée de zone et surtout très faibles collectivement, les Spinaliens ne posent aucun problème à une défense grenobloise pourtant privée de son leader Baptiste Amar et renforcée pour l'occasion par les prometteurs attaquants Kevin Hecquefeuille et Christophe Tartari. Ainsi, seul un lancer puissant de Jiri Sevcik met Patrick Rolland à l'épreuve (9e).

Profitants des nombreuses et diverses erreurs défensives spinaliennes, les Brûleurs de Loups se montrent de plus en plus pressants et pour eux, la première indiscipline de Sevcik (retenir, 12'34") va être l'occasion de remettre les choses au point. Partie côté gauche, la transversale du capitaine isérois Benoît Bachelet va ainsi être remise instantanément par Tommi Hämälainen en direction du remuant Roger Jönsson bien placé devant la cage pour la conclusion de ce joli mouvement à trois (1-1 à 13'16").

Alors que l'on s'attend à voir Grenoble repartir de plus belle, ce sont en fait les duettistes Trebaticky et Gainey qui manquent de peu de doubler la mise (14e). Toutefois, le manque de cohésion et la faiblesse technique de l'ensemble spinalien, malgré l'envie des habituels cireurs de banc Gaëtan Gavoille et Guillaume Papelier, permettent tout naturellement à Grenoble de se procurer encore quelques bonnes occasions par Cyril Papa, qui tente de contourner la cage (15e), Romain Bachelet ou encore un Laurent Meunier esseulé dans le slot qui s'y reprend à deux fois sans parvenir à tromper la vigilance de Petrik (19e). Un dernier une-deux Jönsson-Lehtonen scelle l'issue d'un premier tiers assez terne.

Le deuxième acte part en revanche sur de toutes autres bases et même si Guillaume Chassard menace rapidement Patrick Rolland (20'06"), ce sont bel et bien les Isérois qui passent la vitesse supérieure et doublent leur capital sur un rebond bien exploité par Nicolas Antonoff (1-2 à 21'32"). Et si Jönsson, dans la minute qui suit, se montre trop court dans le dernier geste, Yven Sadoun dans un fauteuil catapulte en revanche la rondelle dans la cage de Petrik (1-3 à 22'53").

Dès lors, l'équipe de la Cité des Images ne peut plus contenir les assauts grenoblois, et il faut un Petrik "petrikéen" devant les Meunier, Bachelet et autres Jönsson pour colmater les brèches laissés par une arrière-garde vosgienne aux abois. Mais ce qui devait arriver arriva, et sur un bon slap de la bleue signé Nicolas Favarin, ce diable d'Yven Sadoun sort de sa boîte pour bonifier le rebond laissé par Stanislav Petrik et s'offrir le doublé (1-4 à 31'32").

Le match semble plié pour de bon mais une timide réaction d'orgueil des Dauphins se fait sentir avec un breakaway raté de Mihail Kozlov et surtout une bonne passe en retrait de "l'Écossais" Daniel Goneau, planté dans le coin gauche, en direction de son compatriote Steve Gainey dont le lancer limpide fait trembler les filets de Rolland (2-4 à 32'22"). Revoilà les Spinaliens quelque peu revigorés comme en atteste le slap puissant de Roman Trebaticky (35'30") ou l'essai non-cadré de Steve Gainey (38e) mais restant toujours sous la menace d'un contre de Grenoble, à l'instar de ce un-contre-trois vendangé par Podlaha (39e).

Toujours aussi imprécis, les Spinaliens poursuivent leur distribution de cadeaux. Pospisil y va de son contrôle raté pour offrir sur un plateau une échappée à Laurent Meunier (41'08"). Mais Petrik se montre intraitable, comme par la suite devant le même Meunier ou le vétéran Josef Podlaha (43e), avant de céder devant l'opportunisme de Nicolas Antonoff qui profite du cafouillage pour lui aussi s'offrir sa seconde réalisation de la soirée (2-5 à 48'32"). Puis c'est au tour de Roger Jönsson de connaître pareil sort en profitant des largesses défensives locales pour s'en aller battre Petrik en breakaway (2-6 à 50'47").

Soucieux de préserver son portier titulaire en vue de la prochaine réception de Clermont à Pôle Sud, Guennelon lance alors en piste l'ancien Amnévillois Cédric Dietrich (51'27"). Un Dietrich qui n'aura guère d'actions à se mettre sous la dent tandis que les BDL se cantonnent à gérer la fin du match, tuant les deux dernières pénalités et s'offrant même une barre transversale par Podlaha (59e).

Grenoble n'a pas eu à forcer son talent pour remporter la victoire aux dépens d'Épinal. Joué sur un faux rythme, ce match n'a comme prévu pas laisser planer beaucoup de suspens. Les quelques accélérations iséroises ont suffi à désarçonner les Dauphins, même si Petrik a de nouveau réalisé une grande performance.

Si collectivement l'IC Épinal a été égal à lui-même, c'est à dire en manque constant d'inspiration et produisant un jeu de passes suspect, que ce soit en sortie de zone ou en jeu de puissance avec des ailiers scotchés à la bleue, on ne peut que se réjouir de l'apport des éternels oubliés Guillaume Papelier et surtout Gaëtan Gavoille. Leur présence à apporté ce qu'il manque cruellement aux Dauphins cette saison : de la combativité, de la volonté, de la grinta et du patinage.

Incontestablement un très bon point pour eux, comme pour l'exemplaire Guillaume Chassard et pour un Steve Gainey partiellement retrouvé. On ne peut pas en dire autant d'un Mihail Kozlov complètement à la dérive et de plus en plus navrant...

Les Brûleurs de Loups n'ont donc pas connu de soucis majeurs en dépit d'une entame de match assez brouillonne et ont su se ressaisir par la suite sans trop se découvrir. Supérieurs dans tous les domaines, les partenaires de Laurent Meunier ont donc fait l'essentiel, à savoir ramener les deux points et se remettre en confiance après le camouflet morzinois. Les trois buteurs de la soirée (Jönsson, Antonoff et Sadoun) se sont logiquement montrés à leur avantage tandis que la défense remaniée n'a pas connu de grosses difficultés face aux attaquants spinaliens.

Compte-rendu signé Jérémie Dubief

 

Épinal - Grenoble 2-6 (1-1, 1-3, 0-2)

Mardi 25 janvier 2005 à 20h15 à la patinoire de Poissompré. 600 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Bourreau assisté de Benjamin Grémion et Laurent Rouèche.

Pénalités : Épinal 6' (2', 0', 4'), Grenoble 14' (4', 2', 8').

Évolution du score :

1-0 à 02'47" : Trebaticky assisté de Gainey et Goneau

1-1 à 13'16" : Jönsson assisté de Hämäläinen et B. Bachelet (sup. num.)

1-2 à 21'32" : Antonoff

1-3 à 22'53" : Sadoun assisté de Favarin et Meunier

1-4 à 31'32" : Sadoun assisté de Favarin et Meunier

2-4 à 33'22" : Gainey assisté de Goneau

2-5 à 48'32" : Antonoff assisté de Favarin et Podlaha

2-6 à 50'47" : Jönsson assisté de Hecquefeuille

 

Épinal

Gardien : Stanislav Petrik.

Défenseurs : Robert Pospisil - Milan Sejna ; Radoslav Regenda (A) - Bohuslav Ptacek ; Jiri Sevcik - Borislav Ilic.

Attaquants : Guillaume Chassard - Mihail Kozlov - Maksim Ivanov ; Daniel Goneau - Roman Trebaticky - Steve Gainey ; Frédéric Dehaëne (C) - Gaétan Gavoille - Guillaume Papelier ; Guillaume Géhin.

Remplaçant : Franck Constantin (G). Absents : Christophe Ribanelli (pied), Anthony Maurice (raisons professionnelles), Djamel Zitouni.

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland [puis Cédric Dietrich à 51'27"].

Défenseurs : Tommi Hämälainen - Kevin Hecquefeuille ; Nicolas Favarin - Christophe Tartari ; Jean-François Bonnard (A) - Martin Millerioux.

Attaquants : Roger Jönsson - Petri Lehtonen - Josef Podlaha ; Laurent Meunier - Yven Sadoun - Benoît Bachelet (C) ; Nicolas Antonoff - Laurent Deschaume (A) - Cyril Papa ou Romain Bachelet.

Absents : Baptiste Amar (épaule), Pasi Järvinen (contracture), Simon Bachelet (suspendu).

 

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