Russie - République Tchèque (14 novembre 2004)

 

Match comptant pour le tournoi Karjala 2004.

Comme s'il n'y avait pas déjà eu assez de forfaits avant le tournoi, la Sbornaïa est aussi frappé par une épidémie de blessures pendant, au point qu'il ne reste plus que trois lignes plus deux ailiers pour ce dernier match. Pas des conditions faciles pour démarrer pour Aleksandr Eremenko, le gardien du Dynamo qui effectue aujourd'hui son premier match sous le maillot russe. En quatre minutes de jeu, il a déjà dû arrêter deux breakaways d'Aleš Hemský et Radek Dvorák. Les jours précédents, Sokolov avait déjà été passablement abandonné par sa défense, mais on pensait qu'elle aiderait un peu plus le "bleu" en sélection. Au contraire, le pauvre Eremenko subira la bagatelle de 47 tirs. Une vraie épreuve de feu passée avec succès.

Avec un tel laisser-aller défensif, au moins les Russes ont-ils pleinement exprimé leur potentiel offensif. Les changements de ligne amorcés en cours de match hier ont porté leurs fruits. Afinogenov a été plus convaincant sur la ligne d'Ovechkin et Kaïgorodov. Quant à l'improbable première ligne Kovalchuk-Skugarev-Simakov, il fallait oser en avoir l'idée. Après un but de chaque côté en supériorité numérique, c'est l'ailier de poche Alekseï Simakov qui dévie un tir de Kovalchuk et marque son premier but pour sa deuxième "cape". Pour la première fois du tournoi, la Russie a l'avantage au tableau d'affichage.

Et elle va le conserver. À l'issue d'une combinaison qui a suscité quelques réminiscences de l'ancien temps, durant laquelle tous les Russes sur la glace ont touché le palet, un Ilya Kovalchuk retrouvé n'a plus qu'à pousser le palet dans la cage ouverte. Aleksandr Skugarev n'est pas en reste, avec un doublé qui assomme Tomáš Duba, le gardien de Plzen qui cède sa place à Svoboda pour le dernier tiers. Même si cela ne résout en rien le problème de sa défense très faible, la Russie a enfin livré une démonstration de son jeu offensif étincelant et spectaculaire. À ce jeu-là, elle a tout simplement marqué plus que l'adversaire. Dommage que ce beau match débridé ait été boudé par le public finlandais, tout à son duel traditionnel contre la Suède, et qui peut encore espérer en une victoire maintenant que les Tchèques ont été battus.

Dommage que les hockeyeurs russes aient décidé ce week-end d'imiter leurs collègues footballeurs, connus dans les compétitions internationales pour se lâcher offensivement et voler vers la victoire uniquement quand ils sont déjà éliminés et promis à la dernière place de leur groupe.

 

Commentaires d'après-match

Vladimir Yurzinov (entraîneur de la Russie) : "Il y aurait moyen de prononcer de nombreuses paroles peu amènes vis-à-vis de notre défense, que le débutant en sélection Aleksandr Eremenko a tenu à bout de bras. Selon les statistiques, nos adversaires ont tiré vingt-trois fois au but rien qu'en première période. Pour un gardien qui joue pour la première fois à ce niveau, ça fait beaucoup. Eremenko a résisté, et quand un gardien est sûr, toute l'équipe est apaisée. Après le match précédent, nous avons perdu quatre joueurs. Les problèmes d'effectif sont tels que nous avons pratiquement dû jouer à trois lignes. Et en plus, les pénalités nous ont obligés à les modifier sans cesse. Mais quand un match se conclut par une victoire, les charges et la fatigue des rencontres précédentes se font moins sentir."

Ondrej Weissmann (entraîneur de la République Tchèque) : "Franchement, je n'ai pas souvenir d'un match international où une équipe a eu autant d'excellentes occasions de but que nous aujourd'hui. Il y en a eu plus que dans nos deux autres rencontres réunies, et je ne comprends pas ce qui est arrivé à nos attaquants. Certes, le gardien russe a été solide comme un roc, mais un attaquant devrait savoir marquer. Après la deuxième période, pour rétablir la situation, nous avons dû changer notre jeu. Dans le dernier tiers, nous n'avons plus rien laissé passer, mais nous n'avons pas pu modifier le cours du match. Je ne peux que féliciter notre adversaire, en espérant que la prochaine fois nous aurons plus de réussite."

 

Russie - République Tchèque 6-3 (2-1, 3-1, 1-1)

Dimanche 14 novembre 2004 à 18h30 à la Hartwall Areena de Helsinki. 3000 spectateurs.

Arbitrage de Jari Levonen (FIN) assisté de Juha Kautto et Seppo Lindroos (FIN).

Pénalités : Russie 16' (8', 4', 4'), République Tchèque 12' (4', 2', 6').

Tirs : Russie 26 (11, 11, 4), République Tchèque 47 (23, 13, 11).

Évolution du score :

0-1 à 12'42" : Zidlický assisté de Výborný (sup. num.)

1-1 à 13'19" : Skugarev assisté d'Afinogenov (sup. num.)

2-1 à 17'07" : Simakov assisté de Kovalchuk

3-1 à 28'35" : Kovalchuk assisté de Skugarev et Simakov

4-1 à 37'09" : Skugarev assisté d'Ovechkin

4-2 à 37'57" : Dvorák assisté de Rosa

5-2 à 38'57" : Kaïgorodov assisté d'Afinogenov et Ovechkin

5-3 à 58'08" : Burger assisté de Hemský et Zidlický

6-3 à 59'47" : Kovalchuk assisté de Skugarev (cage vide)

 

Russie

Gardien : Aleksandr Eremenko.

Défenseurs : Dmitri Kalinin - Alekseï Semenov ; Vassili Turkovski (2') - Sergueï Gusev ; Vitali Atyushov - Igor Shchadilov (2').

Attaquants : Ilya Kovalchuk - Aleksandr Skugarev (2') - Alekseï Simakov ; Aleksandr Ovechkin (4') - Alekseï Kaïgorodov - Maksim Afinogenov (2') ; Petr Schastlivy (2') - Artem Kryukov (2') - Vladimir Antipov ; Oleg Saprykin - Dmitri Afanasenkov.

Remplaçant : Maksim Sokolov (G).

République Tchèque

Gardien : Tomáš Duba puis à 40'00" Adam Svoboda (sorti de sa cage de 59'36" à 59'47").

Défenseurs : Miroslav Blaták - Marek Zidlický ; Jan Hejda (2') - Karel Pilar (2') ; Rostislav Klesla - Radek Hamr ; Michal Rozsival - Frantisek Ptacek.

Attaquants : Jaroslav Balaštík - David Výborný (4') - Martin Erat ; Radek Dvorák - Václav Prospal - Pavel Rosa ; Aleš Hemský - Petr Prucha - Michal Mikeska (2') ; Rostislav Olesz - Zbynek Irgl (2') - Jirí Burger.

 

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