Grenoble - Épinal (30 octobre 2004)

 

Match comptant pour la onzième journée de la Ligue Magnus.

Avec la réception des Dauphins d'Épinal, les Brûleurs de Loups avaient un objectif clair : marquer des buts ! Les deux derniers matches nuls concédés face à Angers (0-0) et à Morzine (2-2) ont été vécus comme de véritables contre-performances pour une équipe qui ambitionne de faire partie du trio de tête cette saison, voire de jouer le titre. D'autant plus que les Grenoblois se sont procurés énormément d'occasions durant ces rencontres, mais ont toujours pêché dans la finition. Épinal, à la défense réputée plutôt friable, faisait donc figure de proie idéale, mais les Dauphins disposent d'un dernier rempart de premier ordre avec Stanislav Petrik et viennent de retrouver la confiance à la faveur d'un large succès face à Gap mardi (10-1).

Peu d'occasions à se mettre sous la dent lors des premières minutes de la rencontre, les deux équipes se jaugeant sans véritablement s'exposer. La première occasion réellement dangereuse vient du virevoltant duo Tartari-Antonoff qui semait le trouble dans la défense spinalienne mais Petrik a finalement le dernier mot. Un premier signe de la volonté offensive grenobloise qui se matérialise quelques instants plus tard. Benoît Bachelet démarque sur son aile gauche Cyril Papa, qui feinte le tir, repique devant la cage d'un Petrik déstabilisé et glisse le palet au fond de la cage. Du joli travail de la part du junior grenoblois et une libération pour tous ses coéquipiers (1-0, 06'41"). Un but tôt dans le match, c'est exactement ce dont les protégés de Gérald Guennelon ont besoin pour se libérer et ne pas laisser le doute s'installer comme face à Angers. Reste à confirmer. Cela aurait pu être fait par l'entremise de Jeff Bonnard mais le puissant slap de ce dernier, qui fait suite à un engagement gagné en zone d'attaque, vient s'écraser sur la transversale de Petrik. Benoît Bachelet écope de la première pénalité du match mais les Dauphins se montrent peu à leur aise en supériorité numérique. Ils finissent par cafouiller le palet ce dont profite Antonoff pour partir en un contre un face à Sevcik et tromper Petrik d'un petit tir placé (2-0, 14'13"). Le break fait, les Brûleurs de Loups peuvent respirer et gérer leur avance jusqu'à la fin du tiers malgré un tir de Chassard sur lequel Rolland s'interpose de la mitaine.

La deuxième période commence assez mal pour les Grenoblois, puisque Järvinen est sanctionné très rapidement. Une occasion dont ne profitent pas les Dauphins pour revenir dans le match. Le jeu de puissance grenoblois, bien à la peine cette saison, gâche à son tour deux occasions de creuser l'avantage malgré un puissant slap ras de glace de Järvinen qui frôle les montants des cages de Petrik. La deuxième période perd globalement de son intensité, les Brûleurs retombent dans certains travers à vouloir trop bien faire, et les passes n'arrivent plus. Laurent Meunier et surtout Nicolas Antonoff, très en vue ce soir, essaient bien de réveiller l'ensemble de l'équipe, mais rien n'y fait. Épinal aurait pu profiter de cette situation mais l'attaque des Dauphins reste muette. Les hommes de Raphaël Marciano doivent finalement se contenter d'une pénalité bêtement concédée par Hämäläinen à la dernière seconde du tiers.

Bien que devant débuter la dernière période en infériorité numérique, les Grenoblois s'accommodent assez bien de cette situation, ayant déjà eu l'occasion de profiter des nombreuses hésitations spinaliennes en défense. C'est encore sur un palet perdu que Meunier s'échappe en contre avant d'être irrégulièrement stoppé dans sa progression vers les cages de Petrik. M. Mendlowictz accorde logiquement un penalty au centre grenoblois mais ce dernier échoue sur Petrik qui détourne de la botte le tir de Meunier. De quoi enthousiasmer les supporters spinaliens, très présents à Pôle Sud, mais pour une courte durée seulement car les Brûleurs de Loups semblent avoir retrouver le mordant de la première période. Ainsi, sur une tentative de Lehtonen, Baptiste Amar se trouve idéalement placé au rebond et n'a plus qu'à pousser le palet au fond des filets (3-0, 42'06"). Le break est fait mais la réaction spinalienne est quasi immédiate : sur un décalage de Trebaticky, Daniel Goneau envoie un slap surpuissant sous la transversale de Rolland, resté sans réaction (3-1, 43'44"). Avec un écart ramené à deux buts, les Spinaliens se remettent à croire en leurs chances. La tension monte d'un cran lorsqu'Ilic provoque Meunier et les deux joueurs sont invités à se calmer en prison pour quatre minutes. Cela ne ralentit pas pour autant l'élan des Grenoblois, toujours portés vers les buts de Petrik. Suite à une belle action collective de la première ligne, Tommi Hämäläinen centre dans le tempo pour Petri Lehtonen seul devant Petrik qui ne peut rien sur la reprise instantanée de l'attaquant finlandais (4-1, 45'52").

Cette fois le break est fait pour de bon et les Spinaliens vont connaître cinq minutes particulièrement difficiles au cours de laquelle ils encaissent trois buts supplémentaires : c'est tout d'abord Bonnard qui convertit (enfin !) une supériorité numérique d'un slap en tout point similaire à celui de la première période, à ceci près que celui-ci est cadré (5-1, 48'37"). Puis c'est au tour de Josef Podlaha de débloquer enfin son compteur de buts en reprenant un rebond consécutif à un tir de Lehtonen (6-1, 49'59"). La victoire en poche, Guennelon fait entrer Dietrich à la place de Rolland. Mais l'avalanche ne s'arrête pas : suite à un tir de Favarin, Petrik détourne vers... Kévin Hecquefeuille qui se trouve idéalement placé côté gauche pour glisser le palet au fond des filets. C'en est trop pour le gardien slovaque dépité qui quitte la glace et part calmer sa colère dans les vestiaires. Constantin assure donc la fin de match et sauve son équipe sur plusieurs nouvelles tentatives dangereuses de Brûleurs de Loups déchaînés. Un petit relâchement coupable sur une pénalité différée sifflée à l'encontre de Pasi Järvinen coûte toutefois un deuxième but aux locaux, Daniel Goneau en profitant pour s'infiltrer dans une défense arrêtée et tromper Dietrich qui ne pouvait pas faire grand-chose sur le coup (7-2, 56'48"). Une dernière pénalité tuée et le match s'achève sur cette large victoire des Brûleurs de Loups, un peu sévère pour des Vosgiens qui n'ont tenu que quarante-cinq minutes...

Les Grenoblois n'avaient pas marqué sept buts depuis bien longtemps sur la glace de Pôle Sud : il était temps de retrouver enfin l'efficacité devant le but, et le fait que ces sept buts aient été marqués par sept buteurs différents est encore plus significatif. On aura notamment apprécié l'abattage d'un Nicolas Antonoff qui a entraîné dans son sillage une ligne décidément épatante, encore auteur de trois buts ce soir. Le reste de l'équipe n'est pas en reste, à commencer par Petri Lehtonen dont les inspirations offensives ont grandement contribué à l'efficacité retrouvée de la première ligne. Reste à confirmer cette bonne production, certes face à Clermont et Dunkerque mais aussi et surtout face à de plus grosses cylindrées. C'est à ce moment-là qu'on saura si ce feu d'artifice offensif face à Épinal a été le déclic attendu ou n'est finalement qu'un feu de paille.

Du côté d'Épinal en revanche, le moral est retombé aussi vite qu'il était monté après la victoire face à Gap. Il faut dire que la défense spinalienne (y compris Petrik pas forcément dans un très grand jour ce soir) s'est montrée très généreuse avec les attaquants grenoblois. Une grosse lacune qu'il faudra combler rapidement si les Vosgiens veulent éviter d'autres déconvenues...

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaire d'après-match (sur le site officiel de l'ICE)

Anthony Maurice (attaquant d'Épinal) : "Le score ne reflète pas vraiment le match. Nous avons bien travaillé pendant quarante minutes, mais nous avons un peu craqué défensivement quand ils ont accéléré dans le dernier tiers. Nous étions à court physiquement et nous n'avons pas pu revenir. On voit depuis le début de saison que nous n'avons pas une bonne défense. Offensivement, on a trois bonnes lignes et on est capable de faire de bonnes actions. Défensivement, il nous manque un leader du style Domin l'an passé qui puisse prendre l'initiative de remonter le palet et de prendre des shoots. Je ne tire pas sur la défense mais c'est sûr que se faire passer sur des un contre un à ce niveau-là, ça ne pardonne pas. Il faut que nous montions en puissance, même si ce n'est pas à Grenoble que nous allons chercher des points, mais contre des équipes comme Anglet la semaine prochaine, Morzine ou Gap, où il faudra prendre deux points à chaque fois."

 

Grenoble - Épinal 7-2 (2-0, 0-0, 5-2)

Samedi 30 octobre à 20h15 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 2645 spectateurs.

Arbitrage de Marc Mendlowictz assisté de Gwilherm Margry et Cyril Carlin.

Pénalités : Grenoble 12' (2', 4', 6'), Épinal 10' (0', 4', 6')

Évolution du score :

1-0 à 06'41" : Papa assisté de B. Bachelet

2-0 à 14'13" : Antonoff (inf. num.)

3-0 à 42'06" : Amar assisté de Lehtonen

3-1 à 43'44" : Goneau assisté de Trebaticky

4-1 à 45'52" : Lehtonen assisté de Hämäläinen et Podlaha

5-1 à 48'37" : Bonnard assisté de Favarin et Antonoff (sup. num.)

6-1 à 49'59" : Podlaha assisté de Lehtonen et Jönsson

7-1 à 51'46" : Hecquefeuille assisté de Favarin

7-2 à 56'48" : Goneau assisté de Trebaticky

 

Grenoble

Gardiens : Patrick Rolland puis Cédric Dietrich à 49'59".

Défenseurs : Tommi Hämäläinen - Pasi Järvinen ; Baptiste Amar (A) - Simon Bachelet ; Jean-François Bonnard (A) - Nicolas Favarin ; Martin Millerioux.

Attaquants : Roger Jönsson - Petri Lehtonen - Josef Podlaha ; Yven Sadoun - Laurent Meunier - Benoît Bachelet (C) ; Christophe Tartari - Nicolas Antonoff - Kévin Hecquefeuille ; Cyril Papa - Laurent Deschaume - Romain Bachelet.

Épinal

Gardiens : Stanislav Petrik puis Franck Constantin à 51'46"

Défenseurs : Bohuslav Ptacek - Radoslav Regenda (A) ; Robert Pospisil - Guillaume Papelier ; Borislav Ilic - Jiri Sevcik.

Attaquants : Daniel Goneau - Roman Trebaticky - Guillaume Chassard ; Maksim Ivanov - Steve Gainey - Mihail Kozlov ; Christophe Ribanelli - Anthony Maurice (A) - Frédéric Dehaëne (C).

Remplaçant : Gaëtan Gavoille. Absent : Djamel Zitouni (main).

 

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