Anglet - Amiens (23 octobre 2004)

 

Match comptant pour la neuvième journée de Ligue Magnus.

La glace des miracles (un parfum de victoire ?)

Ce n'est pas un bon début de saison que connaît l'Hormadi version 2004 2005, un bilan guère flatteur avec une victoire, un nul et cinq défaites. Par voie de presse, Karlos Gordovil avait affirmé que l'équipe devait se rattraper et ramener une victoire de son déplacement à Dijon. Bilan, après avoir mené 3-2, le club basque s'inclinait 4-3.

Les Gothiques champions de France en titre sont logés à la même enseigne, avec un recrutement qualifié de décevant par leurs propres supporters, un coach dont la cote de popularité se "raffarinise" et des résultats très décevants au vu de l'effectif en place.

En bref, ce samedi soir au chaudron de la Barre, deux équipes en quête de rachat montent sur la glace. Les visiteurs sont privés des services de Richard Aimonetto qui a une rupture ligamentaire au genou depuis la Coupe Continentale, et les locaux sont toujours privés du défenseur ukrainien Roman Marakhovsky. Dans les rangs picards, on note les débuts du junior Jean-Édouard Petigny sur une place privilégiée en première ligne aux côtés de Zwikel et Rozenthal.

Les Amiénois, hormis la demi-finale remportée à la Barre, digèrent assez mal le déplacement à Anglet, le public apprécie toujours la venue des Picards et surtout la prestation du très sulfureux Antoine Mindjimba (et réciproquement).

La surprise des chefs

Comme d'habitude, les deux coachs angloys font monter sur la glace le troisième bloc face au premier des visiteurs, et c'est lors d'une de ces présences que Géraud Maréchal croit planter la première banderille. En effet le tir de l'avant angloy heurte la transversale avant de revenir sous la jambière du cerbère des Gothiques, mais après quelques tergiversations le trio arbitral refuse l'ouverture du score (04'35) sous la bronca des supporters. Profitant d'une situation de supériorité numérique, le même Maréchal, après un petit festival dans la défense amiénoise, sert David Dostal, mais face à une cage déserte l'international angloy loupe l'immanquable (07'11). Ce n'est que partie remise un peu plus de deux minutes après, Daniel Sedlak récupère un palet devant la bleue des Gothiques, réussit un nouveau festival au milieu d'une défense bien statique, le défenseur angloy fait le tour de la cage avant de tromper Antoine Mindjimba pas vraiment à la fête (1-0 à 09'18). Les tribunes de la Barre bien garnies se lèvent comme un seul homme pour saluer l'ouverture du score.

Et le service vient à peine de commencer, le discret mais efficace Lubomir Duda nous sert un tir dont il a le secret, Nicolas Courally oublié devant les buts des Gothiques dévie le palet au-dessus de l'épaule de Mindjimba (2-0 à 12'13). La rencontre est un peu à sens unique et Anglet domine son sujet même si de temps à autre François Rozenthal (13'32) ou Jonathan Zwikel (14'20) placent ci et là quelques tirs sur des contres, mais Jean-Ian Filiatrault veille au grain. Le solide avant tchèque de l'Hormadi, Pavel Zdrahal, commence sérieusement à monter en régime, et profitant d'une passe millimétrée de David Dostal il fait sonner le poteau gauche de Mindjimba (15'02). Puisqu'on parle de lui, le portier gothique relativement sobre jusque là, se rend coupable d'un coup de crosse sur Nicolas Courally en dehors du jeu (15'45), le public est malheureusement le seul témoin de cette agression.

La domination angloye baisse un peu, et sur un petit flottement de la défense angloye (du duo Wiart-Molia pour être précis) les Gothiques placent un joli contre. Guillaume Karrer, bien lancé par Anthony Mortas, réduit le score (2-1 à 19'44).

Ceux qui ont suivi jusque là ne vont pas tarder à poser la question, mais si... "Pourquoi la surprise des chefs ?". C'est bien, il y en a un qui est attentif ! Et oui, ce soir pour la première fois depuis une éternité (roulement de tambour, il me semble d'ailleurs n'avoir jamais vu cela) le duo Gordovil-Lutaud a décidé (enfin) de faire jouer un quatrième bloc, composé de Julien Pousset (espoir), Michal Garbocz (un peu d'expérience) et Thomas Decock (espoir) devant, et d'alternativement Daniel Sedlak ou Jean-Benoît Deschamps avec Christophe Cantos (espoir) en défense. Bonne idée car le relais sur la glace de quatre blocs permet de garder de la fraîcheur et de maintenir la pression, puisqu'on vous le dit !

Portes ouvertes

Très décevants, les hommes d'Antoine Richer sont visiblement décidés à reprendre la main, le missile glace-glace (et de un) de Guillaume Karrer passe à coté du cadre (22'04), ouf. Mais ils sont bien vite calmés, puisqu'un peu plus de deux minutes plus tard David Dostal lance dans l'axe Xavier Daramy. Le jeune angloy enrhume facilement la défense amiénoise, sa superbe double feinte vient aisément à bout d'Antoine Mindjimba et le palet termine sa course au fond des filets (3-1 à 24'43). Sur l'engagement, les Angloys la tête ailleurs laissent partir François Rozenthal en break, mais le portier angloy sort un arrêt venu d'ailleurs (24'48). La chaude alerte a servi de leçon aux Basques qui campent en zone offensive, le jeune défenseur Thomas Molia place un beau tir, Antoine Mindjimba laisse un énorme rebond, et après des rebonds de Géraud Maréchal puis de Julien Aubry (25'03), c'est la panique et Denis Perez finit par dégager le palet.

Le match est passionnant, les actions se succédant d'un côté à l'autre de la patinoire. Mais ce sont les Gothiques qui vont trouver la solution, profitant d'une erreur de Mickaël Wiart qui contrôle mal Guillaume Karrer. Celui-ci adresse une superbe passe au jeune Simon Petit seul au deuxième poteau pour la réduction du score (3-2 à 29'11). Les visiteurs sont relancés, mais trop enthousiastes ils se laissent aller et commettent des fautes que le trio arbitral ne laisse pas passer. En double supériorité numérique, les Angloys s'installent en zone offensive, Stanislas Solaux aperçoit Jean-Benoît Deschamps qui est bien démarqué devant le slot, et le défenseur canadien servi sur un plateau inscrit son premier but de la saison (4-2 à 33'11). Michal Garbocz commet une faute "utile" alors que Jonathan Zwikel avait débordé la défense, le Polonais retient l'international picard et prend logiquement la direction de la prison (34'57). Un peu plus d'une minute plus tard, les Gothiques récupèrent le palet, Julien Aubry part derrière la cage amiénoise gêner la relance mais Lionel Wiotte d'un coup vicieux sèche l'avant angloy (qui ne reviendra plus sur la glace). Les arbitres ne brochent pas. Avec un homme en moins dans la défense basque, les Amiénois se ruent sur le but, François Rozenthal en profite pour crucifier Jean-Ian Filiatrault (4-3 à 36'04)

Déjà quatre buts marqués en un peu plus d'un quart d'heure, le prix du billet commence à être bien amorti. Et ce n'est pas fini car à moins de deux minutes de la fin de la période le robuste Pavel Zdrahal d'un missile glace-glace (et de deux) permet aux siens de reprendre deux longueurs d'avance (5-3 à 38'26).

Le salaire de la peur

Menés 5-3, les Gothiques n'ont plus qu'une période pour espérer se refaire, et malgré la domination angloye rien n'est encore joué car les locaux contiennent mal les accélérations des deux premiers blocs amiénois. Débutant le tiers-temps en supériorité (Xavier Daramy pénalisé pour accrocher à 39'04), les visiteurs profitent d'une situation de double avantage numérique, le physique Jean-Benoît Deschamps se fait prendre fort justement par la patrouille pour une charge contre la bande (40'24). Il n'en faut pas plus pour les Gothiques pour réduire à nouveau le score, François Rozenthal signe une doublé (5-4 à 40'34).

Forts de cette troisième réduction du score, les hommes d'Antoine Richer se ruent sur les buts angloys. Voulant se faire justice après un coup donné en dehors du jeu par Jonathan Zwikel, Jean-Benoît Deschamps craque et rend la pareille. Lui se fait sanctionner par les arbitres, ce qui rend furieux Karlos Gordovil. Les propos du coach espagnol ayant été un peu forts, les officiels infligent une pénalité de banc mineur, les locaux se retrouvent à cinq contre trois. Sur l'engagement gagné par les Gothiques, David Dostal tente de récupérer le palet mais Denis Perez fauche l'avant angloy. Pas de réaction du côté des officiels, dans la continuité Laurent Gras égalise (5-5 à 46'56). La tension est au summum, le match est relancé, et on craint fort logiquement que les angloys marquent le coup. Le jeu s'équilibre et les actions se succèdent avec un petit avantage aux Gothiques.

Malgré tout, les locaux profitent d'un contre, David Dostal lance Xavier Daramy qui adresse une magnifique transversale au deuxième poteau, Raphaël Larrieu trompe Mindjimba et permet aux siens de reprendre l'avantage au tableau d'affichage (6-5 à 52'37).

Antoine Richer tente le tout pour le tout, il fait sortir son gardien à moins d'une minute de la fin de la rencontre (59'10). Après un hors-jeu amiénois, Pavel Zdrahal récupère le palet et son tir file directement dans les buts désertés par Antoine Mindjimba (7-5 à 59'49).

Compte-rendu signé Thierry Duvignau

 

Anglet - Amiens 7-5 (2-1, 3-2, 2-2)

Samedi 23 octobre 2004 à 20h30 à la patinoire de La Barre. 800 spectateurs.

Arbitrage de Jimmy Bergamelli assisté de Marie Picavet et Laurent Antunes.

Pénalités : Anglet 14' (4', 4', 6'), Amiens 16' (8', 6', 2').

Évolution du score :

1-0 à 09'18" : Sedlak assisté de Maréchal et Courally

2-0 à 12'13" : Courally assisté de Duda et Daramy (sup. num.)

2-1 à 19'44" : Karrer assisté de Mortas et J. Marcos

3-1 à 24'33" : Daramy assisté de Dostal

3-2 à 29'11" : Petit assisté de Karrer et Lefranc

4-2 à 33'11" : Deschamps assisté de Solaux (double sup. num.)

4-3 à 36'04" : Rozenthal assisté de Mortas et Bachet (sup. num.)

5-3 à 38'26" : Zdrahal assisté de Sedlak et Solaux (sup. num.)

5-4 à 40'34" : Rozenthal assisté de Willman et Zwikel (double sup. num.)

5-5 à 46'56" : Gras assisté de Karrer (double sup. num.)

6-5 à 52'37" : Larrieu assisté de Daramy et Dostal

7-5 à 59'49" : Zdrahal (cage vide)

 

Anglet

Gardien : Jean-Ian Filiatrault.

Défenseurs : Lubomir Duda - Julien Hitze ; Daniel Sedlak - Jean-Benoît Deschamps ; Thomas Molia - Mickaël Wiart ; [Sedlak ou Deschamps] - Christophe Cantos.

Attaquants : David Dostal - Xavier Daramy (C) - Raphaël Larrieu ; Pavol Zdrahal - Michal Garbocz (A) - Stanislas Solaux ; Nicolas Courally - Julien Aubry [puis Cantos à 25'03"] - Géraud Maréchal (A) ; Julien Pousset - [Garbocz] - Thomas Decock.

Remplaçants : Gabriel Bounoure (G), Xavier Lasalle. Absents : Roman Marakhovski (genou).

Amiens

Gardien : Antoine Mindjimba (sorti de sa cage de 59'10" à 59'49").

Défenseurs : Denis Perez [ou Benjamin Dieude-Fauvel] - Timo Willman ; Vincent Bachet - Guillaume Karrer ; Mathieu Jestin [puis Perez] - David Hennebert.

Attaquants : Julian Marcos Jean-Édouard Petigny - Jonathan Zwikel - François Rozenthal ; Élie Marcos [ou Julien Lefranc] - Anthony Mortas (A) - Simon Petit ; Luc Chauvel (C) - Laurent Gras - Lionel Wiotte.

Remplaçants : Jérôme Plumejeau (G), Thomas Roussel. Absents : Brice Chauvel (bras), Richard Aimonetto (genou droit).

 

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