Clermont-Ferrand - Morzine (9 octobre 2004)

 

Match comptant pour la septième journée de Ligue Magnus.

Après un mois de septembre pénible, Clermont semble en plein renouveau en ce début octobre. Les Sangliers n'ont concédé que de courtes défaites en Picardie, chez le champion de France en titre (2-4), et en Anjou, chez l'outsider le plus convaincant Angers (1-3). À domicile, ils restent sur une belle victoire face à Villard-de-Lans (3-2). Les Clermontois sont donc en confiance pour aborder un match périlleux face à Morzine-Avoriaz, fraîchement promu en Ligue Magnus certes, mais doté d'un effectif impressionnant. En plus des excellents espoirs venus d'autres clubs des Alpes, Morzine a bénéficié d'une filière suédoise, qui a permis l'arrivée de quatre ou cinq joueurs ayant un passé en Elitserien ou en Superallsvenskan. Ce n'est donc pas en victimes expiatoires que les Pingouins se présentent aux Sangliers arvernes ce soir devant des tribunes à moitié vides, ou à moitié pleines, au choix.

Côté clermontois, l'entraîneur Milan Jancuska a été conquis par les dernières sorties d'Alexis Billard, confirmé sur la première ligne avec Kelley et Mazerolle. Mouly fait son retour sur la deuxième ligne au côté de Nilly et Roux. En l'absence de Gavalda, une troisième ligne offensive inédite monte sur la glace ce soir, composée de Jeannette, Mottet et Bortino. Les paires défensives sont très flexibles, mais Lionel Simon a le vent en poupe, et il est associé ce soir au nouveau patron de la défense clermontoise, Andrej Mrena. Petite surprise : le junior Cyrille Gaby, qui avait bien assuré l'intérim lors de l'absence de David Sarliève à l'occasion du déplacement à Angers (défaite 3-1), n'est même pas sur le banc clermontois. Quand à la composition morzinoise, elle est désormais classique en l'absence de Tomas Lindgren. Aucune surprise à signaler.

Dès le coup d'envoi, la tension est palpable entre deux formations à la recherche de points. Les Clermontois comprennent rapidement que le début de match face à Villard ne se reproduira pas. Les Pingouins mettent la main sur la rencontre, monopolisent le palet et campent dans le camp des Sangliers arvernes. L'occasion pour les Clermontois de s'apercevoir que leur propre organisation défensive a été très nettement améliorée en l'espace d'un mois de compétition. Les Pingouins dominent sans parvenir à créer de situations dangereuses. Comme à leur habitude, les Sangliers procèdent par contres, et Mazerolle sollicite Bäckö sur une frappe sèche et dangereuse (3'38). Quatre minutes plus tard, Mazerolle récidive sans plus de succès (7'30). Passée la première moitié du premier tiers-temps, Mouly retombe dans ses travers d'indiscipline et oblige ses coéquipiers à évoluer en infériorité. À peine la première infériorité tuée, Nilly part à son tour en prison. Heureusement, Lukes est dans un grand soir. Il détourne les lancers des Forsander et autres Magnusson, verrouillant tous les angles de sa cage. C'est évidemment sur une contre-attaque que Clermont s'offre la plus belle occasion de ce premier tiers. Paul Kelley, plus en vue qu'à son habitude ce soir, mène son contre à un train d'enfer et sert un caviar à Luc Mazerolle, qui se retrouve face à un Bäckö totalement dépassé, mais le Québécois voit sa reprise s'écraser sur le poteau droit...

Au début du deuxième tiers, la délivrance pour les Auvergnats vient de la recrue la plus controversée, Carl Michaelson, qui rassure son équipe en prouvant qu'il est capable de marquer des buts décisifs. Son premier but sous les couleurs oranges et bleues est de toute beauté : un tir à mi-distance sur un décalage de Martin Jeannette devant la puissance duquel Johan Bäckö ne peut strictement rien. Le reste du tiers est tissé de tensions, les défenses se livrent une bataille de tous les instants, et, à ce jeu-là, Clermont parvient à conserver son avance minimale.

En début de troisième tiers, les Sangliers arvernes semblent décidés à plier la rencontre, et chaque joueur essaie de peser de tout son poids sur la rencontre. La première ligne s'illustre avec un Luc Mazerolle qui s'affirme au fil des matchs comme le goleador que Clermont attend : il marque son troisième but de la saison sur une contre-attaque rondement menée par Billard et Kelley. Alors qu'ils pensent avoir fait le plus dur, les Clermontois se laissent stupidement entraîner dans un pourrissement du match intelligemment initié par le vieux renard Alain Boisson. Du coup, le jeu se fait plus haché, et dans l'espace de huit dernières minutes un peu confuses, Fredrik Håkansson réduit le score en supériorité, au terme d'un jeu en triangle avec Magnusson et le capitaine Elian. Puis, à cinq minutes de la fin, Håkansson, encore lui, égalise, au terme d'un raid somptueusement mené avec son compère Magnusson. À dix secondes de la fin du match, Carl Michaelson commet une faute qui peut être fatale à son équipe : tir de pénalité, c'est un cauchemar que vivent alors les Sangliers, ayant mené 2-0 et sur le point de se faire battre 2-3 en toute fin de match.

Johan Forsander tient la victoire morzinoise au bout de sa crosse. Cependant, et malgré deux buts encaissés en trois minutes qui auraient pu le désarçonner, Radek Lukes gagne son duel de l'ultime seconde. Place aux prolongations, durant lesquelles les Clermontois, pourtant plus jeunes que leurs adversaires du soir, se montrent plus sûrs, plus expérimentés. Après trois minutes de suspense, Tony Bergin commet la faute de trop : les Clermontois se montrent efficaces en supériorité numérique, et Luc Mazerolle inscrit le but en or.

Le match, longtemps indécis, a montré l'intérêt que les confrontations de bas de tableau en Ligue Magnus peuvent revêtir. La tension, le suspense, étaient palpables, et la délivrance fut un délice pour la patinoire Clermont-Communauté. Le point obtenu par Morzine-Avoriaz représente une juste récompense pour la supériorité technique des visiteurs, mais les deux points de la victoire ne sont pas immérités pour des Clermontois qui montrent sans cesse des capacités inattendues et qui ont fait ce soir étalage d'énormes progrès. Ils forment surtout une équipe qui a de la ressource et de l'avenir.

Compte-rendu signé Jocelyn

 

Clermont-Ferrand - Morzine 3-2 a.p. (0-0, 1-0, 1-2, 1-0)

Samedi 9 octobre 2004 à 20h00 à la patinoire de Clermont-Communauté. 538 spectateurs.

Arbitrage de Thierry Calamoneri assisté de Jean-Charles Llorca et Gildas Fontaine.

Pénalités : Clermont 18' (4', 4', 10', 0'), Morzine 12' (2', 2', 6', 2').

Évolution du score :

1-0 à 25'27" : Michaelson assisté de M. Jeannette

2-0 à 42'45" : Mazerolle assisté de Kelley et Billard

2-1 à 52'11" : Hakansson assisté de Magnusson et Elian

2-2 à 55'09" : Hakansson assisté de Forsander

3-2 à 64'16" : Mazerolle (sup. num.)

 

Clermont-Ferrand

Gardien : Radek Lukes.

Défenseurs : Lionel Simon - Andrej Mrena ; Carl Michaelson - François Martin ; Yann Lecompère - David Sarliève.

Attaquants : Alexis Billard - Paul Kelley - Luc Mazerolle ; Fréderic Nilly (C) - Christophe Roux (A) - William Mouly ; Paul Mottet - Martin Jeannette - Jean-Michel Bortino.

Remplaçants : Fabien Chardon (G), Laurent Ballet. Absents : Frédéric Brodin (rupture du ligament croisé antérieur à l'entraînement), Cyril Gavalda (blessé au bassin), Cyrille Gaby.

Morzine

Gardien : Johan Bäckö (G).

Défenseurs : Santeri Immonen - Tony Bergin ; Andreas Alnered - Alain Boisson; Christian Elian (C).

Attaquants : Marc Billieras - Christian Magnusson - Fredrik Håkansson ; Johan Forsander (A) - Steven Kaye - Éric Lebey (A) ; Gabriel Périllat - Kévin Enselme - Lionel Maes.

Remplaçants : Damien Ackerer (G), Éric Dupieux, Anthony Richard. Absents : Tomas Lindgren (rupture du tendon d'Achille), Jean-Yves Socquet (blessé), Louis Joullié (a quitté l'équipe au regret de ses partenaires car il estimait ne plus être au niveau).

 

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