Match comptant pour la quatrième journée de Ligue Magnus.

Pour son deuxième match consécutif à domicile, Angers reçoit pour la première fois à ce niveau de compétition le promu Morzine. Celui-ci vient en Anjou pour continuer son apprentissage du haut niveau et espère ainsi ouvrir son compteur point après deux revers à Amiens lors de la deuxième journée sur un score de 4 à 2 dont un but en cage vide, et face à Villard à domicile mardi dernier 5 à 4 en prolongation. Deux scores serrés face à deux équipes qu'Angers a également rencontré (une victoire face à Amiens lors de la première journée et une défaite à Villard lors de la deuxième, la troisième ayant vu une nouvelle défaite angevine face à Tours, encore une fois en fin de match).

Force est de constater que la façon dont Angers va gérer la fin de ce match sera une des clés de ce match. L'autre point important sera de digérer la fatigue accumulé mercredi soir pour les Angevins et mardi soir pour les Morzinois qui ont eux, en plus, un trajet assez long en bus à supporter.

Morzine est toujours et pour une longue durée privé de son buteur fétiche Tomas Lindgren (rupture du tendon d'Achille). Angers pour sa part est encore et toujours privé de ses deux attaquants Pihant et Piotrowski, et ajoutons à cela la suspension de Martin Lacroix après les propos tenus à l'égard de l'arbitre lors du dernier match face à Tours.

Début de match habituel pour les Angevins qui se créent la première grosse occasion conclue par un but après trente-sept secondes. Jonathan Bellemare déborde sur le côté gauche de la patinoire et remet au centre pour Rodrigue tout seul qui n'a plus qu'à pousser le palet au fond. Moins d'une minute plus tard, Morzine réagit en sortant de sa zone un palet et prend la défense angevine de vitesse : un une-deux d'école a lieu entre Håkansson et Forsander. Le premier nommé rentre en zone offensive au centre, donnne sur la droite à Forsander qui lui remet aussitôt, Figved est déjà couché et Fredrik Håkansson n'a plus qu'à pousser le palet au fond des filets. Sur la remise en jeu, Benjamin Tijou, promu attaquant, est déséquilibré involontairement par un Morzinois et heurte violemment la balustrade tête la première. Après dix minutes à l'infirmerie, il reviendra sur le banc voir la fin du tiers puis finira la soirée dans les tribunes, n'étant pas apte à reprendre le match.

S'ensuivent deux pénalités qu'Angers ne saura concrétiser, c'est au contraire Morzine qui gère le mieux ce premier tiers et concrétise avec beaucoup de chance cette domination. Lionel Maes sur le côté droit remet en retrait à Chistian Elian à la ligne bleue. Le tir de celui-ci n'est pas cadré mais vient rebondir sur la crosse de son partenaire Gabriel Périllat avant d'entrer dans la lucarne de Figved. Pas beaucoup de mouvements intéressants à voir durant le reste de ce tiers, si ce n'est Thierry Calamoneri qui applique strictement (voire trop) le règlement. Et sur une fin de pénalité angevine, un mauvais changement de ligne a lieu, les Morzinois se retrouvent à quatre contre un devant Figved et ne ratent pas leur chance d'augmenter leur avance par Steven Kaye.

Ce premier tiers-temps était bien terne à voir même si les buts en sauvent un peu l'intérêt. Les Morzinois tiennent bien le match mais restent vraiment trop indisciplinés comme en témoignent leurs quatorze minutes de pénalité. Côté angevin, les blessures de Tijou puis de Mocquard ont obligé François Dusseau à lancer le junior Julien Albert, petit frère de l'ex-Angevin Pierre-Yves Albert et petit-fils du président fondateur du club.

On attend une réaction angevine en deuxième période, Dusseau a du revoir sa composition d'équipe et c'est ainsi l'ancien attaquant Simon Lacroix qui revient en première ligne avec Bellemare et Rodrigue. Mocquard est aussi revenu au jeu, à l'inverse de Figved remplacé dans ses buts par Gilbert, et Angers tourne donc avec dix joueurs pour la fin du match .

Morzine attaque le tiers en supériorité numérique mais ne réussit pas à conclure, Frédéric Gilbert rentrant bien dans son match. Les visiteurs possèdent toutefois la possession du palet et c'est logiquement qu'ils aggravent la marque par Steven Kaye qui prend le rebond sur le tir d'Éric Lebey dans une défense angevine absente. Morzine semble se diriger vers sa première victoire et se laisse aller dangereusement, et c'est ainsi que Rousselin ramène l'espoir côté angevin, bien servi par Mysicka. Mais c'est réellement un feu de paille. Les Angevins sont absents, ils ne créent pas de jeu et ne suivent pas la tactique mise en place dans les matchs précédents. Et cinq minutes plus tard, Christian Magnusson entre tranquillement dans la zone angevine et un mètre derrière la ligne bleue nous offre un superbe slap qui vient frôler le casque de Gilbert déjà à genoux et heurte le dessous de la transversale : le but de la soirée sans aucun doute. Et Morzine reprend un avantage confortable par 5 buts à 2.

Malheureusement pour les Morzinois, l'intransigeance du corps arbitral et l'indiscipline dont ils font preuve va encore les desservir. Deux pénalités à dix-sept secondes d'intervalle les obligent à évoluer à trois contre cinq. Angers a du mal à se placer en attaque et Morzine tue la première pénalité, mais dix secondes avant la fin de la seconde, Patrice Bellier slappe à l'approche de la cage et le palet fait mouche. Les minutes qui suivent restent décevantes, et c'est Morzine qui joue désormais en supériorité sans réellement mettre en danger Gilbert bien en place dans sa cage. Par ailleurs, les Morzinois attendent un peu trop la bonne position pour tirer et s'exposent à se faire prendre le palet et à se faire contrer. C'est ce que fait Jonathan Bellemare en prenant de vitesse le défenseur. Il réussit à mettre Bäckö sur la glace mais ne réussit pas à lever son palet et Morzine s'en sort bien sur ce coup. Le tiers-temps se termine à nouveau sur une pénalité sur un avantage de 5-3 pour Morzine.

Cette deuxième période n'a pas produit grand-chose, d'un côté comme de l'autre. Morzine, fort de son avantage de deux buts, attend l'adversaire pour pouvoir le contrer, mais sans réussite puisqu'Angers ne réussit pas à faire le jeu, l'équipe ne se déplaçant pas en groupe. Frédéric Gilbert rentré dans les cages semble apporter plus de sérénité et parle plus avec ses défenseurs que Figved.

Pour ne pas changer, Angers débute aussi le troisième tiers-temps en infériorité, mais Morzine ne concrétise pas ce nouvel avantage. C'est au contraire Radek Hovora qui part en contre à sa sortie de prison. Il entre en zone offensive par la droite fait la feinte de passe au centre et tire en lucarne. Bäckö est battu, il avait laissé son but vide en anticipant sur une éventuelle passe (4-5 à 42'46). Sur la remise en jeu suivante, Angers s'empare du palet et construit son jeu. C'est une première dans cette partie, et elle est conclue logiquement par un but de Rodrigue bien servi au premier poteau par Bellemare (5-5 à 43'56). Les Morzinois prennent l'eau et le temps mort qu'ils demandent ne semble pas calmer les ardeurs angevines. Christian Élian, ex-Angevin qui n'avait jamais trouvé sa place en Anjou, est obligé de faire faute pour couper le rythme du match. Dommage que cette faute soit si laide, une crosse haute au niveau de la gorge de son adversaire qui lui vaut un retour au vestiaire logique. Dans cette période délicate, Morzine doit évoluer pendant cinq minutes en infériorité numérique. Et l'infériorité commence mal pour les Pingouins qui laissent Devèze rentrer en zone et tirer au but, un lourd slap qui vient heurter le poteau de Bäckö qui n'avait pas bougé. Heureusement, les Morzinois se reprennent, bien aidés par Angers qui tergiverse et n'ose pas tirer, et ils retrouvent la possession du palet. Mais comme souvent à la suite d'une pénalité, l'équipe revenue à cinq se laisse aller, et c'est ainsi que Mysicka vient battre Bäckö de près avec beaucoup de réussite sur un centre de son compère tchèque Hovora (6-5 à 49'27"). On se dit là-dessus que Morzine a laissé passer sa chance, et les minutes qui suivent semblent confirmer cette idée. Gilbert multiplie les arrêts derrière une défense qui n'est pas rentrée dans ce match, et il préserve l'essentiel sur une nouvelle pénalité angevine. Mais, même erreur que lors du deuxième but angevin, un mauvais changement de ligne permet aux Morzinois de se présenter en surnombre. Leurs passes sont précises et rapides et Christian Magnusson peut calmement augmenter son compteur (6-6 à 54'46). Aucune des deux équipes ne veut la victoire, ou plutôt elles semblent toutes deux heureuses d'avoir déjà un point, et les cinq dernières minutes ne sont pas aussi intéressantes qu'elles devraient l'être malgré un public angevin qui encourage son équipe. Coup de sifflet final, chacun repart déjà avec un point.

Ce troisième tiers-temps a été plus intéressant car plus engagé pendant quinze minutes. Les Angevins n'ont pas trouvé un jeu de puissance efficace, et c'est seulement dans un moment de révolte qu'ils ont pu recoller au score et reprendre l'avantage. Un score nul que les Morzinois peuvent regretter tant ils ont su gérer leur match et garder leur avantage durant les deux premiers tiers, mais un moment de déconcentration les a perdus.

La prolongation commence à quatre contre quatre et les deux équipes se libèrent enfin. Les attaques se succèdent et tous les risques sont pris, c'est ainsi Morzine qui se lance le premier. Bonne entrée en zone, passe en retrait pour slap à la ligne bleue, mais Gilbert repousse et le rebond est récupéré par des Angevins qui à leur tour attaquent sans retenue et sans réussite non plus. Sur la remise en jeu, le tir angevin est non cadré et c'est Morzine qui part à trois contre deux. Christian Magnusson lance mais la chance a définitivement choisi son camp et le palet ne franchit pas la ligne miraculeusement. C'est au contraire Angers sur la suite de l'action qui repart en contre, les attaquants qui n'étaient pas revenus défendre sont soutenus par Bärgman qui remonte le palet à trois contre un. Simon Lacroix effectue un une-deux avec Guillaume Rodrigue et celui-ci s'offre un triplé (7-6 à 62'18").

Sur l'ensemble de ce match, Morzine peut s'avouer déçu de repartir avec un seul point, néanmoins le début de troisième tiers fut catastrophique pour les Pingouins et les conséquences auraient pu être plus désastreuses. Néanmoins, au vu des prestations déjà proposées depuis le début de l'année, Angers, à cause des absences et blessures, était vraiment prenable ce soir, et il aurait peut être fallu en profiter aujourd'hui. En effet les Angevins n'ont jamais paru rentrer dans leur match et c'est très heureux qu'ils peuvent regagner les vestiaires avec deux points.

Compte-rendu signé Damien B

Angers - Morzine 7-6 a.p. (1-3, 2-2, 3-1, 1-0)

Samedi 25 septembre 2004 à 18h30 à la patinoire du Haras.

Arbitrage de Thierry Calamoneri assisté de Laurent Antunes et Nicolas Charmillot.

Pénalités : Angers 26' (10', 8', 8'), Morzine 55' (14', 6', 10'+5'+20').

Évolution du score :

1-0 à 00'37" : Rodrigue assisté de Bellemare et S. Lacroix

1-1 à 01'27" : Håkansson assisté de Forsander

1-2 à 07'48" : Périllat assisté d'Élian et Maes

1-3 à 17'13" : Kaye assisté de Magnusson et Immonen

1-4 à 25'10" : Kaye assisté de Lebey

2-4 à 28'41" : Rousselin assisté de Mysicka

2-5 à 30'16" : Magnusson assisté d'Elian et Håkansson

3-5 à 33'18" : Bellier assisté d'Irani (sup. num.)

4-5 à 42'46" : Hovora assisté d'Irani

5-5 à 43'56" : Rodrigue assisté de Bellemare et S. Lacroix

6-5 à 49'27" : Mysicka assisté de Hovora et Bärgman

6-6 à 54'46" : Magnusson assisté d'Immonen

7-6 à 62'18" : Rodrigue assisté de S. Lacroix et Bärgman

Gardien : Julien Figved puis Frédéric Gilbert à 20'00".

Défenseurs : Patrice Bellier (A) - Simon Lacroix (A) [puis Irani à 20'00"] ; Patrick Bärgman - Sébastien Rousselin ; Mickaël Irani.

Attaquants : Julien Albert [puis S. Lacroix à 20'00"] - Jonathan Bellemare - Guillaume Rodrigue ; Claude Devèze (C) - Radek Hovora - Tomas Mysicka ; Benjamin Mocquard - Benjamin Tijou [commotion cérébrale à 1'34"].

Absents : Julien Pihant (clavicule), Michal Piotrowski (épaule), Martin Lacroix (suspendu).

Gardien : Johan Bäckö (sorti de sa cage à 58'12").

Défenseurs : Santeri Immonen - Tony Bergin ; Alain Boisson - Andreas Alnered ; - Christian Élian (C).

Attaquants : Fredrik Håkansson - Christian Magnusson - Johan Forsander ; Marc Billieras - Steven Kaye - Éric Lebey ; Anthony Richard [puis Éric Dupieux] - Lionel Maes - Gabriel Périllat.

Remplaçants : Damien Ackerer (G), Kévin Enselme (pas autorisé à jouer par l'arbitre pour un problème de surclassement non inscrit sur sa licence). Absents : Tomas Lindgren (rupture du tendon d'Achille), Louis Joullié (raisons personnelles).

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