Dijon - Épinal (18 septembre 2004)

 

Match comptant pour la deuxième journée de Ligue Magnus.

Venus en Bourgogne pour la gagne, les Spinaliens ont payé très cher leur indiscipline et ont encaissé une défaite qu'ils ne doivent qu'à eux-mêmes. Si l'arbitrage a été médiocre, voire ridicule certaines fois, il ne faut pas cacher la faiblesse défensive des Dauphins qui ont laissé 48 tirs à leur adversaire.

La soirée s'annonçait déjà mauvaise : bloqués pendant une heure à Chavelot suite à un accident, les Spinaliens se voyaient contraints d'entamer leur échauffement sur la glace. Le trio d'arbitres, quant à eux, fit patienter les équipes déjà sur la glace et les spectateurs - dont environ quatre-vingts supporters spinaliens motivés - durant cinq bonnes minutes avant de faire son apparition sous la traditionnelle huée.

Malgré ces péripéties, les Spinaliens entament bien le match : une première supériorité numérique provoque une première occasion pour Dehaëne dont la reprise n'est pas assez appuyé pour inquiéter Grégory Fougère, qui prend la place d'Ola Nilsson blessé à l'aine (1'24). Il faut attendre cinq minutes pour comptabiliser le premier tir dijonnais par Dugas (5'20). La bonne entame vosgienne se confirme par Trebaticky sur deux actions : par son débordement sur l'aile droite pour se retrouver face au but (5'35), puis sur un slap bien appuyé que Fougère maîtrise avec difficultés (5'49). Ce match à caractère offensif devient assez vite tendu : Gainey prend deux minutes pour dureté (6'06), puis Brodin et Regenda se cherchent des poux (deux minutes à chacun 7'32).

Les Dijonnais, désireux de se faire respecter sur leur glace, prennent les rênes du match et contrôlent le palet. Une belle combinaison est conclue par un tir raté d'Arnaud Mazzone qui en casse sa crosse (8'01), puis Duranceau tente sa chance de la bleue (8'43), Konsti élimine deux Spinaliens mais ne réussit pas à tromper Petrik déjà très sollicité (9'41). Steven Gainey, qui a décidé dans la semaine de revenir à Épinal où il avait déjà passé une année en benjamins lors de la saison jouée par son légendaire père Bob à l'ICE, a envie de bien faire et place un bon lancer après avoir gratté un palet dans la zone bourguignonne (10'02). Les Spinaliens pêchent dans le placement défensif et les Dijonnais n'ont aucun mal à trouver facilement des positions de tir le plus souvent à la bleue. Les visiteurs commettent des fautes sous la pression : Anthony Maurice écope d'une pénalité pour charge dans le dos après une provocation bourguignonne. Sur la supériorité, Stephen Dugas pénètre en zone alors qu'un Dijonnais est hors-jeu, le jeu se poursuit et la défense d'Épinal ne se replace pas. Milan Tekel trompe alors Petrik (1-0 à 13'23) pour ce qui sera le premier acte du scénario de la soirée. Forts de cet avantage somme toute logique mais réglementairement non-valable, les Dijonnais continuent à presser, et défensivement, les spinaliens ne sont pas là : Kevorkian fait parler sa technique mais Petrik ne marche pas dans la feinte (13'40), puis à la quinzième minute Allison touche du bois après avoir hérité d'une relance spinalienne hasardeuse et surtout dans l'axe... Dans la continuité, un tir dijonnais fait mouche rentrant sous la barre et ressortant tout de suite sans que les arbitres ne bronchent (15'28) ! Gillet, dans tous les mauvais coups, pourrit encore plus l'ambiance sur la glace. Il s'accroche avec Kozlov et tous deux sont envoyés au banc des pénalités. Puis Gueguen, pas en reste, se voit pénaliser pour une faute aussi bête que méchante. La supériorité spinalienne est mise à profit : Ivanov déborde la défense et centre pour Trebaticky qui marque (1-1 à 18'51).

Une égalisation, contre le cours du jeu, pour une équipe spinalienne absente dans le compartiment défensif. Stanislav Petrik est trop sollicité, trop abandonné par sa défense et a déjà essuyé 21 tirs en 20 minutes, tandis que Dijon, renouvelé aussi à 50%, pratique un jeu, à défaut d'être génial, qui est simple et efficace.

On prend les mêmes et on recommence, serait-on tenté de dire en début de deuxième période. Dijon a déjà tiré deux fois quand Sevcik lance, après un échange entre Goneau et Chassard, mais Gainey ne parvient pas à exploiter le rebond (21'01). Goneau est sanctionné pour deux minutes, l'arbitre principal n'appréciant pas son style de jeu canadien (21'20) Les Spinaliens se défendent pour une fois pas trop mal : une passe-tir de Kozlov est reprise de volée par Trebaticky sans succès (22'12). La pénalité est tuée malgré quelques tirs dijonnais anodins depuis la ligne bleue. Ivanov prend aussi deux minutes et les spinaliens n'ont que des contres à proposer : Chassard parti en break n'arrive pas à battre Fougère, tandis que Dugas sur l'action déplace volontairement la cage bourguignonne et est logiquement sanctionné (24'50).

Le match s'équilibre enfin. Pospisil trouve une bonne position de tir (27'40) tandis qu'un nouveau tir dijonnais de la bleue est dévié par Mille sans conséquence. Petrik est à nouveau impérial sur un tir puissant d'Allison (28'25), Gainey fait le tour de la cage et teste les bottes de Fougère qui reste solide (30'08). Fougère est une nouvelle fois excellent sur un contre mené par Ribanelli et Dehaëne mais la reprise du capitaine vosgien est détournée par le lancer de jambières de ce gardien (30'34). Les Spinaliens se font pénaliser stupidement sur un mauvais changement de ligne : l'arbitre siffle un retard de jeu, ne laissant que cinq secondes pour changer selon les uns, ou suffisamment longtemps selon les arbitres. Quoi qu'il en soit, cette pénalité a des conséquences fâcheuses : Dijon, en supériorité, fait bien tourner le palet et Konsti marque d'un tir dans la lucarne de Petrik (2-1 33'12), second acte du scénario de la soirée, tandis que Regenda dit sa façon de voir aux arbitres (sans doute pas poliment...) et écope de dix minutes pour méconduite. Les arbitres, dans le doute, croient bon de vouloir compenser. C'est ainsi que Gueguen se voit pénaliser pour une charge incorrecte sur Petrik après l'avoir à peine effleuré (33'58). Malgré ces aléas bien de chez nous, Dehaëne profite d'un mauvais rebond sur la balustrade capricieuse mais ne trouve que le petit filet (35'51), puis Duranceau profite d'une bévue de Ptacek mais son tir est hors cadre (37'21). Épinal réplique par un dernier tir flottant de Zitouni dont la trajectoire est difficile à apprécier pour Fougère (38'51).

Après un deuxième tiers plutôt encourageant où leur défense a semblé retrouver un peu de consistance et où leur deuxième ligne a démontré ses qualités offensives, les Spinaliens peuvent nourrir quelques espoirs de revenir. Dès le début de la dernière période, ils partent à l'assaut : bonne relation Ptacek-Trebaticky dont la concrétisation laisse à désirer (40'48). Les contres dijonnais sont néanmoins dangereux, notamment quand Gainey, opportunément revenu juste devant Petrik coupe une passe qui aurait pu être dangereuse (41'07). Maurice, sur le coup bien inspiré, lance Ribanelli en break qui parvient à tromper Fougère dans la confusion. Mais l'arbitre refuse le but, la cage ayant été déplacée par le gardien (42'03), spécialité dijonnaise du soir qui fait monter la moutarde aux nez vosgiens. Souvent haché par les coups de sifflets d'arbitres en excès de zèle, le jeu se poursuit tant bien que mal, Fougère sort bien au devant de Kozlov (45'01), puis un but dijonnais est logiquement refusé pour un hors-jeu préalable (45'35). Dans ces conditions, le ton monte : Regenda et Brodin reprennent leur épouillage du premier tiers et sont envoyés sur le banc des prisons (46'43 : 2'+2' à Regenda pour obstruction et dureté et 2' à Brodin pour dureté). Épinal se retrouve à quatre contre cinq et Dijon en profite (troisième acte...) : Petrik dévie la première tentative de Suuronen mais ne peut rien pour le rebond exploité par Konsti (3-1 à 47'59).

Les Spinaliens perdent dès lors tout leur sang-froid : un jet de gourde idiot sur la glace d'Anthony Maurice suite à une pénalité contestable contre Gainey est sanctionné (48'18). Les Spinaliens en double infériorité (dernier acte et épilogue...) se battent comme des lions durant deux minutes mais en fin de pénalité, Calle Suuronen dévie le palet dans les buts de Petrik complètement masqué (4-1 50'19). Dès lors, le match est plié, la cause entendue, et les Spinaliens ne sont plus là. Le match perd progressivement de son intérêt, Dijon se contentant de balancer au fond les palets récupérés parfois facilement en zone neutre. Les Bourguignons vendangent tout de même un 2 contre 1 fort bien amené (44'06). Au sein d'une deuxième ligne à créditer d'un match intéressant offensivement, Steven Gainey part en break mais ne parvient pas à réduire la marque (44'45), tandis qu'Allison et Sevick règlent comptes et mécomptes de la soirée (45'09). Les dernières banderilles sont spinaliennes et lancées par Ptacek sans conviction (45'56), Chassard (56'58), Kozlov visant mollement la lucarne de Fougère (58'30) et enfin Regenda pour une reprise dans le slot (59'17). Elles ne changent pas le résultat final de 4-1.

Après un premier match où la défense a concédé 56 tirs, Épinal a cette fois laissé tenter 48 tirs aux Dijonnais. C'est trop, beaucoup trop pour une équipe désireuse de jouer les trouble-fête en Ligue Magnus. Petrik est trop souvent abandonné à lui-même et a montré des signes de lassitude à tous ses coéquipiers souvent en dehors du coup. On peut mesurer le travail encore à accomplir dans ce domaine. Placement, replacement, cohésion sont à travailler sans relâche pour espérer mieux. De plus, ajoutez à cela l'indiscipline de certains et un énervement pénalisant et sanctionné justement par des arbitres (sans parler d'un certain geste), vous obtiendrez les raisons d'une défaite logique des Spinaliens dans un match qu'ils avaient les moyens de gagner. Cette défaite complètement imputable à eux-mêmes, puisque les Dijonnais à cinq contre cinq n'ont pas réellement créé de danger à partir du deuxième tiers-temps, doit servir d'avertissement à l'ensemble d'un groupe qui doit se rendre compter du niveau d'exigence défensive et dans les relances de la Ligue Magnus. L'équipe, qui se compose de cinq éléments, doit absolument jouer plus en bloc et plus solidairement.

On pourra cependant noter les bons potentiels offensifs des deux premières lignes, qui, dans un meilleur soir, seront plus efficaces. Stanislav Petrik, tout comme Grégory Fougère, est à féliciter pour son brillant match. Sevcik a été très fort devant son attaquant et est à créditer d'une bonne prestation. L'année dernière, Épinal a perdu ses deux premiers matchs sur le même score avant de gagner son troisième match. Même scénario contre Amiens mardi soir ?

Compte-rendu signé Sébastien Antoine

 

Dijon - Épinal 4-1 (1-1, 1-0, 2-0)

Samedi 18 septembre 2004 à 20h15 à la patinoire Trimolet. 600 spectateurs.

Arbitrage de Frédéric Bachelet assisté de Damien Bliek et Benjamin Gremion.

Tirs : Dijon 48, Épinal 37.

Pénalités : Dijon 24' (8', 6', 10'), Épinal 38' (8', 8'+10', 12').

Évolution du score :

1-0 à 13'17" : Tekel assisté de Suuronen et Dugas (sup. num.)

1-1 à 18'51" : Trebaticky assisté d'Ivanov et Kozlov (sup. num.)

2-1 à 33'12" : Konsti assisté de Tekel et Dugas (sup. num.)

3-1 à 47'59" : Konsti assisté de Suuronen

4-1 à 50'19" : Suuronen assisté de Mille et Dugas

 

Dijon

Gardien : Gregory Fougère.

Défenseurs : Joshua Allison (A) - Aymeric Gillet ; Arnaud Mazzone - Mathieu Mille ; Milan Tekel (A).

Attaquants : Stephen Dugas (A) - Calle Suuronen - Kalle Konsti ; Julien Tiphaigne (C) - Thomas Bergamelli - Aram Kevorkian ; Thomas Bussat - Robert Vavroch - Jiri Cihlar ; Romain Gentilleau - Mickaël Brodin - Thomas Gueguen ; Ludovic Duranceau.

Absents : Miroslav Pazak (épaule), Ola Nilsson (aine), Valdemar Pelikovsky (problèmes administratifs), Aurélien Albano.

Épinal

Gardien : Stanislav Petrik.

Défenseurs : Bohuslav Ptacek - Radoslav Regenda (A) ; Djamel Zitouni - Robert Pospisil ; Jiri Sevcik.

Attaquants : Roman Trebaticky - Mihail Kozlov - Maksim Ivanov ; Guillaume Chassard - Steve Gainey - Daniel Goneau ; Christophe Ribanelli - Anthony Maurice (A) - Frédéric Dehaene (C).

Remplaçants : Franck Constantin (G), Borislav Ilic, Gaëtan Gavoille, Guillaume Papelier.

 

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