Rouen - Amiens (17 avril 2004)

 

Demi-finale du championnat de France Espoirs.

Il est 13h27 lorsque les espoirs du CHAR entrent sous des applaudissements nourris, les pousses d'Amiens les ayant déjà précédés depuis quelques minutes. Rouen jouera en noir et noir, et Amiens en blanc et rouge, cette rencontre.

Trois minutes plus tard, le coup d'envoi est donné. Il est gagné par les Rouennais qui s'engagent aussitôt dans la zone défensive amiénoise. Le pressing est tellement efficace que Tristan Lemoine ouvre le score après 31 secondes de jeu ! Un premier lancer de Damien Raux a servi à coucher le portier amiénois et Lemoine glisse la rondelle dans un filet momentanément déserté.

C'est sur les chapeaux de roues que continue la rencontre. En effet, après 3'37, Pierre-Édouard Bellemare ajuste un slap ras de glace qui finit à nouveau au fond des filets. Lancé par Lemoine, le numéro 7 rouennais se débarrasse d'un défenseur amiénois à la ligne bleue et trompe donc le gardien visiteur.

Ce n'est qu'après huit minutes de jeu que Landry Macrez intercepte la première banderille amiénoise. Il sort de sa cage pour réaliser un poke-check et ainsi éloigner le danger provoqué par le centre picard. Le premier véritable arrêt pour le gardien du CHAR est réalisé après 9'32 de jeu. Les Amiénois profitent d'un jeu de puissance suite à une charge incorrecte de Gautier Lafrancesca. La pénalité n'est pas tuée depuis quinze secondes que Bellemare en prend à son tour pour deux minutes (charge avec la crosse). Cependant, il ne va pas seul en prison, puisque qu'un joueur d'Amiens est également sanctionné pour cinglage sur la même action.

C'est après 12'05 qu'intervient l'action qui menait au troisième but des noir & or. Adrien Dufournet déstabilise la défense amiénoise, et Lafrancesca, en deux fois, plante le troisième but rouennais. Les rebonds sont toujours aussi terribles... Cette dernière réalisation semble euphoriser les espoirs du CHAR qui tentent petits ponts et dribbles en tous genres. Le quatrième but n'est pas encore pour tout de suite mais on entend "C'est la pani - que !" dans les tribunes.

À 16'55, Bellemare décide de partir seul de son aile droite le long de la balustrade. Il se recentre et vient battre en pleine vitesse le portier amiénois pour la quatrième fois. Un lancer ras de glace qui fait se lever quasiment toute la patinoire ! À deux minutes de la sirène du premier tiers-temps, Macrez fait un énorme arrêt de la jambière droite. Ce qui désole Amiens qui n'arrive pas encore à revenir au score à ce moment de la partie. Ce sera tout pour ces vingt premières minutes.

Je n'avais pas assisté à un match de catégorie autre que senior depuis plus de cinq ou six ans. Après ce premier tiers, je suis agréablement surpris par le niveau de jeu proposé par les espoirs cette saison. Le jeu est nettement plus rapide que dans mes souvenirs. Si la plupart des matchs ont été joués sur ce tempo, le hockey français n'a rien à craindre en terme de qualité pour les années qui viennent !

À 14h10, la sirène rappelle nos hockeyeurs à leur devoir. L'engagement est aussitôt remporté par les Rouennais qui mettent autant d'envie qu'au premier tiers dans ce match. À 22'35, Adrien Dufournet donne le tournis à la défense amiénoise. Visiblement, Rouen sait que la meilleure défense est l'attaque. Ainsi, l'équipe ne se contente pas de gérer son capital de quatre unités d'écart. Je m'avance même peut-être un peu mais, entre nous, Pierre-Edouard Bellemare donne parfois l'impression d'être au-dessus du lot. De même que lorsque l'équipe de France jouait avec Philippe Bozon, pour la comparaison (et la rime...).

À 27'23, Besch charge un Picard avec la crosse et est aussitôt sanctionné de deux minutes. Malgré cette pénalité, Amiens semble jouer à la limite de la rupture. En effet, les entrées en zone sont douloureuses et l'équipe picarde pourrait se faire contrer à tous instants. Les Amiénois jouent même quatre minutes en supériorité numérique après une autre faute rouennaise. À la demi-heure, Macrez préserve encore et toujours l'igloo noir et or d'une incursion du disque de caoutchouc vulcanisé.

C'est au tour d'Amiens de se faire prendre en défaut et de se retrouver à trois contre cinq. Nous assistons à un bombardement quasi continu de la cage amiénoise. Et ce qui devait arriver arriva. Besch passe de la ligne bleue à Geffroy sur le côté de la cage qui lance et compte le cinquième point rouennais (5-0 à 32'46"). Et comme il reste encore quelques secondes à cinq contre quatre, les noir et or plantent un sixième palet au fond des filets picards. Bellemare lance en face du but de la bleue et Benoît Quessandier dévie juste ce qu'il faut (33'22). Les Amiénois n'ont absolument pas réussi à repousser l'installation de ce nouveau jeu de puissance normand.

Une faute rouennaise aurait pu les aider à enfin battre Macrez, mais contrairement aux Rouennais, les Amiénois n'arrivent pas à installer leur jeu de puissance. Ces deux buts consécutifs y sont aussi forcément pour quelque chose. Rouen exploite quasiment toutes ses chances. Alors, que se passe-t-il dans les têtes d'une équipe menée de cette manière et qui a déjà été battue deux fois cette saison par cet adversaie ? Pourtant, les espoirs du CHAR font des fautes, mais Macrez reste comme les voies du Seigneur, ou comme celles de certaines personnes peu gâtées par la Nature, impénétrables. Pardon, je m'excuse, je ne le ferais plus...

À 38'55, c'est la traditionnelle séance de "bourre-pifs" (oh, bien gentillette). Le trio arbitral appelle les deux capitaines et Lafrancesca en prend pour 2'+10. Le tiers se termine donc en avantage numérique pour les Amiénois mais le score ne veut plus bouger, dirait-on.

Il est un peu plus de quinze heures lorsque le jeu reprend pour l'ultime période. Amiens n'arrive que très rarement à installer son jeu de puissance. C'est certainement le tiers-temps le moins attractif de la partie. Rouen multiplie les fautes. Il faudra être plus discipliné pour la finale, sous peine de grosse surprise à nouveau cette année. Une équipe en garde désormais sous les patins et l'autre ne parvient pas à se provoquer des occasions. C'est ainsi que cette demi-finale se termine (sous vos applaudissements) : une victoire et un blanchissage. Place maintenant à l'Ile-de-France contre le Dauphiné.

Compte-rendu signé Christophe Boulven

 

Rouen - Amiens 6-0 (4-0, 2-0, 0-0)

Samedi 17 avril 2004 à 13h30 à la patinoire de l'île Lacroix. 984 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Hauchart assisté de Yann Ruault et Adrien Ernecq.

Pénalités : Rouen 34', Amiens 12'.

Évolution du score :

1-0 à 00'31" : Lemoine assisté de Raux et Bellemare

2-0 à 03'21" : Bellemare assisté de Lemoine

3-0 à 12'05" : Lafrancesca assisté de D. Ribourg et A. Dufournet

4-0 à 16'55" : Bellemare

5-0 à 32'46" : D. Ribourg assisté de Geffroy et A. Dufournet

6-0 à 33'22" : Quessandier assisté de Bellemare

 

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