Demi-finale de la LNA suisse, première manche.

Ces deux équipes s'étaient déjà affrontées en quart de finale l'an passé, et l'affrontement pouvait être pudiquement qualifié d'animé. On prend les mêmes et on recommence cette année. Le geste le plus inqualifiable est à mettre à l'actif de Rolf Schrepfer, qui balance un violent cinglage sur l'avant-bras d'Oleg Petrov avec l'intention manifeste de blesser. Mission réussie puisque le talentueux attaquant russe ne reviendra sur la glace qu'au deuxième tiers-temps, mais Schrepfer est quant à lui logiquement renvoyé aux vestiaires pour ce match, sans préjuger de la suspension probable à venir.

Mais si Danny Kurmann sanctionnera ce geste, il sera dans l'ensemble impuissant à empêcher le règlement de comptes à OK Corral qui tient lieu de premier tiers-temps. Les équipes se rendent coup sur coup sans que l'arbitre puisse tout voir, et lorsque d'énièmes représailles de Wesley Snell, sous la forme d'une charge contre la bande sur Rüthemann, sont sanctionnées de 2'+2', l'entraîneur genevois Chris McSorley, explose, insulte l'arbitre avec lequel il avait déjà un contentieux (il l'avait d'ailleurs qualifié de plus mauvais arbitre professionnel suisse), et après deux minutes de ce régime, le Canadien est expulsé à son tour. Cela n'arrangera pas le casier judiciaire du coach, qui vient justement de prendre une amende de 600 francs suisses pour être entré dans la cabine de chronométrage au mépris de ses occupants pour revoir un but décisif qu'il jugeait litigieux lors d'un match à Langnau. Au milieu de toutes ces péripéties et malgré les supériorités numériques, le score n'est que de 1-1 en fin de première période, Brett Hauer à cinq contre trois ayant répliqué à l'ouverture du score de Luca Cereda bien aidé par Dubé.

Les équipes profitent de ce que l'arbitre est dépassé pour continuer à se provoquer, et ce n'est qu'à partir de la mi-match que l'on voit enfin du jeu. Yves Sarault, qui avait déjà trouvé le poteau, donne l'avantage aux Ours lors d'une action confuse devant la cage, et ils accentuent leur avance quand André Rötheli feinte le tir pour mieux ouvrir la voie à un tir du poignet de David Jobin. Mais Genève-Servette réagit au quart de tour. Oleg Petrov transperce toute la défense, Marco Bührer se met en papillon et lâche un rebond que Jan Cadieux n'a plus qu'à envoyer dans le but vide.

Dans le troisième tiers-temps, les tentatives de piqué des Aigles n'aboutissent pas dans la cage bernoise malgré leur combativité offensive. C'est donc Berne qui s'impose grâce à un but en cage vide de Christian Dubé sur la sirène, mais cette série promet encore d'être très accrochée. Reste à savoir dans quel sens du terme. Le champ de bataille de la première moitié ou le match de hockey de la seconde partie de la rencontre ?

Première conséquence, l'arbitre Danny Kurmann a déclaré qu'il ne voudrait plus arbitrer dans cette série. Les deux adversaires sont d'ailleurs d'accord sur ce point, car ils ont chacun leurs récriminations. Les uns s'offusquent d'une crosse de Pont au visage d'un Bernois qui a précédé la première égalisation genevoise, alors que les autres estiment que le deuxième but des locaux a été inscrit alors que le palet avait été gelé par Pavoni.

Commentaires d'après-match (dans La Tribune de Genève)

Chris McSorley (entraîneur de Genève-Servette) : "Quand il fut question de hockey, quand le règlement a été appliqué, mon équipe a démontré qu'elle soutenait la comparaison. Berne a cherché à blesser notre meilleur joueur et notre gardien, ce n'est certainement pas par hasard ! Berne est la seule formation de Suisse à agir ainsi. J'ai pour mission de protéger l'intégrité de mes joueurs. En claquant à plusieurs reprises la portes pour manifester mon mécontentement, je n'ignorais pas ce qui m'attendait. C'est mon caractère, ce n'est pas la première fois que cela m'arrive."

Philippe Bozon (attaquant de Genève-Servette) : "J'étais à côté de M. Kurmann lorsque Sarault a marqué. J'ai entendu clairement le coup de sifflet signifiant l'arrêt de jeu. Mais devant la pression populaire, il n'a pas osé annuler le but."

Oleg Petrov (attaquant de Genève-Servette) : "Berne est à notre portée si nous évitons quelques erreurs. Si nous nous imposons demain, cette demi-finale pourrait durer très longtemps. Nous n'avons pas tous évolué à notre meilleur niveau. Si nous parvenons à carburer à 100%, nous pouvons renverser la tendance. Avec un cœur énorme, Ambri nous a posé de gros problèmes. Nous pouvons en faire autant."

Kent Ruhnke (entraîneur de Berne) : "C'était un match typique de play-offs. Chacun a voulu marquer son territoire lors du premier tiers et l'arbitre ne s'est pas montré à son affaire. Ne disons pas n'importe quoi. Il n'y avait aucune intention de blesser dans les charges de Dubé sur Pavoni, mais celui-ci est connu pour sa manière agressive de sortir, et lors de la seconde charge, Dubé a été poussé par un défenseur genevois."

SC Berne - Genève-Servette 4-2 (1-1, 2-1, 1-0)

Mardi 16 mars à 19h30 à la BernArena. 12488 spectateurs.

Arbitrage de Danny Kurmann assisté de Gilles Mauron et Paul Rébillard.

Pénalités : Berne 35' (4'+5'+20', 4', 2'), Genève-Servette 12' (6', 4', 2').

Évolution du score :

1-0 à 11'28" : Cereda assisté de Dubé et Jobin (inf. num.)

1-1 à 13'51" : Hauer assisté de Crameri (double sup. num.)

2-1 à 30'50" : Sarault assisté de Rüthemann et Bordeleau (sup. num.)

3-1 à 34'55" : Jobin assisté de Rötheli

3-2 à 35'43" : Cadieux assisté de Petrov

4-2 à 59'59" : Dubé assisté de Rötheli (cage vide)

Gardien : Marco Bührer.

Défenseurs : Sylvain Lefèbvre - David Jobin ; Rolf Ziegler - Dominic Meier ; Martin Steinegger - Beat Gerber ; Marc Leuenberger.

Attaquants : Ivo Rüthemann - Christian Dubé - Yves Sarault ; Rolf Schrepfer - Sébastien Bordeleau - Thomas Ziegler ; Marc Weber - André Rötheli - Alex Châtelain ; Vjeran Ivankovic - Luca Cereda - Caryl Neuenschwander ; Steven Tschannen.

Remplaçant : Marc Eichmann (G). Absents : Philippe Furrer (hanche), Patrik Juhlin (fracture du poignet), Philippe Wetzel (épaule), Igor Chiriaev (étranger surnuméraire).

Gardien : Reto Pavoni (sorti de sa cage à 59'25").

Défenseurs : Martin Höhener - Brett Hauer ; Robin Breitbach - Ralph Ott ; Wesley Snell - Nicolas Studer ; Philipp Rytz.

Attaquants : Mattia Baldi - Gian-Marco Crameri - Philippe Bozon ; Jan Cadieux - Benoît Pont - Oleg Petrov ; Yvan Benoît - Kévin Romy - Thomas Déruns ; Daniel Meier - Paul Savary - Bruno Brechbühl.

Remplaçant : Blaise Pierroz (G). Absents : Igor Fedulov (blessé), Bob Lachance (étranger surnuméraire).

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