Finlande - Allemagne (6 mai 2003)

 

Championnats du monde 2003, deuxième tour, groupe E.

La Finlande s'est décidée finalement à incorporer sans plus attendre deux jokers, qui ne changeront pas fondamentalement son effectif richement doté : Tony Virta, qui reste sur deux saisons peu convaincantes en NHL et en Suède depuis son titre de meilleur joueur de SM-liiga en 2001, et Sami Helenius, rugueux défenseur de Chicago en NHL.

Les Allemands subissent un pressing très haut et Esa Pirnes intercepte une mauvaise passe dans la zone adverse dès la deuxième minute, mais son tir haut est paré par Oliver Jonas. On sent que les Finlandais veulent faire rapidement la différence pour se rassurer, mais l'Allemagne marque sur son premier tir grâce à Len Soccio, de retour de blessure, sur une longue passe de Morczinietz (0-1 à 04'25"). Ensuite, Pirnes intercepte une deuxième fois un palet à la bleue adverse, et Christian Ehrhoff ne peut rattraper son erreur qu'en accrochant l'attaquant champion de Finlande avec Tappara. La supériorité numérique est immédiatement transformée par Ville Peltonen, d'un tir qui n'aurait peut-être pas été cadré sans l'aide d'un patin allemand pour le dévier (1-1 à 08'25").

Les 2'+2' de pénalité infligées à Aki-Petteri Berg pour un jeu dur insistant sont tuées avec beaucoup de maîtrise par les Finlandais, qui empêchent complètement les Allemands de développer leur jeu de puissance. Lorsque la Finlande se retrouve à quatre contre trois en fin de tiers, elle profite parfaitement de l'occasion par Petteri Nummelin (2-1 à 17'38"). Jonas n'y a vu que du feu car Jokinen avait pris racine devant lui. L'avantage des locaux est mérité tant ils ont gêné l'équipe allemande dans la construction de son jeu.

Même fortement dominés, les Allemands ne lâchent pas prise. En début de deuxième tiers-temps, Daniel Kreutzer récupère le palet dans le coin, revient vers l'enclave sans opposition et loge le palet dans le haut du filet (2-2 à 22'23"). La Finlande est beaucoup moins appliquée, et elle est même sauvée par son poteau. Elle ne patine plus, elle se fait balader physiquement, bref, elle n'est plus dans son match.

Malheureusement pour l'Allemagne, alors qu'elle semblait avoir la réussite avec elle, la poisse la frappe à nouveau. Sven Felski retombe sur son genou et on se rend très vite compte qu'il est très sévèrement touché. Il doit être évacué sur une civière afin de maintenir son genou blessé immobile. Mais cette nouvelle perte d'un de leurs coéquipiers ne paraît pas trop affecter le moral des Allemands, toujours combatifs. Ils ont encore une fois quatre minutes de supériorité numérique après une crosse haute de Lydman sur Morczinietz, mais ils finissent par y subir des contre-attaques. Si Ehrhoff récupère superbement le palet en se couchant entre deux Finlandais, Daniel Kunce n'a d'autre solution que de faucher Selänne. La Finlande a un peu retrouvé ses jambes, mais elle n'est pas encore débarrassée de la menace allemande.

Elle ne parvient toujours pas à se rassurer en revenant sur la glace pour la troisième période puisque Berg retourne en prison et qu'un tir de Morczinietz doit être stoppé sur sa ligne par Nummelin. Le danger rode de plus en plus autour de la cage de Nurminen, et ça en devient inquiétant. Mais les Allemands perdent encore des palets dans leur zone. Peltonen évite alors devant Jonas sorti à deux mètres de ses buts, il est accroché avant de pouvoir en profiter, mais Koivu pousse la rondelle du patin et s'ouvre un tir... sur le poteau de la cage désertée !

Après cette alerte, les Allemands se concentrent sur la défense de ce match nul qui constitue une performance même s'il ne change rien au classement. Oliver Jonas réussit deux arrêts à la suite face à Olli Jokinen en supériorité, alors que les Allemands sont eux-mêmes très poussifs en avantage numérique, sous la bronca du public, après une sanction de 2'+10' contre Hagman pour une charge par-derrière sur Lüdemann. L'Allemagne ne tente plus rien, mais elle tient ce bon résultat.

La Finlande avait pourtant pris cette rencontre par le bon bout, notamment avec un très bon forechecking. Mais elle a perdu son jeu en deuxième période, grave erreur face à des Allemands qui y croient toujours. Ceci ne change rien à son destin, si ce n'est que sa confiance est encore plus altérée. Elle affrontera donc la Suède dès les quarts de finale, dans un match au sommet anticipé entre deux équipes sous-productives. Mais, même si elle a du mal à atteindre son plein potentiel, la Tre Kronor ne compte qu'une seule défaite, alors que ces décevants Finlandais n'ont été convaincants que contre des équipes beaucoup plus faibles.

Élus meilleurs joueurs du match : Ville Peltonen pour la Finlande et Oliver Jonas pour l'Allemagne.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Hannu Aravirta (entraîneur de la Finlande) : "Nous étions bien partis et nous avons tiré dix-sept fois contre quatre dans le premier tiers. Puis quelque chose s'est passé dans la tête de mes joueurs. Ils ont perdu le rythme, pris des pénalités inutiles, et se sont mis à trop regarder l'arbitre au lieu de penser à leur jeu. Le dernier tiers a été complètement équilibré. Pour nous, ces soixante minutes sont une bonne leçon."

Hans Zach (entraîneur de l'Allemagne) : "Je suis incroyablement fier de mon équipe qui a pris un point contre les Finlandais. Dans le premier tiers, nous étions sous pression face à un adversaire motivé devant une patinoire pleine. Malgré les sorties de Felski, qui a une rupture des ligaments croisés, et d'Abstreiter, qui souffre des adducteurs, nous avons fait ce qu'il fallait. Si on ajoute que Lüdemann, pour qui on craint une côte cassée, nous a aussi manqué à la fin, la performance en est d'autant plus remarquable. Sur le plan de la combativité, cette équipe n'a rien à envier à personne."

Andreas Renz (Allemagne) : "Le changement de poste, de défenseur à attaquant, ne m'a pas posé de problèmes, j'avais déjà souvent eu à le faire par nécessité. Avec Tino Boos, mon coéquipier à Cologne, j'avais un centre avec lequel je m'entends très bien sur la glace. Maintenant, il va falloir vite se nourrir et se faire masser pour préparer le match de demain."

 

Finlande - Allemagne 2-2 (2-1, 0-1, 0-0)

Mardi 6 mai 2003 à 20h00 à la Hartwall Areena de Helsinki. 13289 spectateurs.

Arbitrage de Danny Kurmann (SUI) assisté de Michael Linke (SUI) et Pavel Makarov (RUS).

Pénalités : Finlande 26' (6', 6', 4'+10'), Allemagne 12' (8', 2', 2').

Tirs : Finlande 44 (19, 7, 18), Allemagne 31 (5, 15, 11).

Évolution du score :

0-1 à 04'25" : Soccio assisté de Morczinietz et Kathan

1-1 à 08'25" : Peltonen assisté de Koivu et Timonen (sup. num.)

2-1 à 17'38" : Nummelin assisté de Rintanen (sup. num.)

2-2 à 22'23" : Kreutzer assisté de Goc

 

Finlande

Gardien : Pasi Nurminen.

Défenseurs : Janne Niinimää - Kimmo Timonen ; Aki-Petteri Berg - Petteri Nummelin ; Ossi Väänänen - Toni Lydman ; Sami Helenius.

Attaquants : Ville Peltonen - Saku Koivu - Teemu Selänne ; Kimmo Rintanen - Olli Jokinen - Tomi Kallio ; Niklas Hagman - Esa Pirnes - Lasse Pirjetä ; Tommi Santala - Juha Ylönen - Tony Virta ; Mikko Eloranta.

Remplaçants : Jani Hurme (G). Absents : Marko Kiprusoff (grippé), Antti Miettinen (surnuméraire).

Allemagne

Gardien : Oliver Jonas.

Défenseurs : Daniel Kunce - Christian Ehrhoff ; Mirko Lüdemann - Jan Benda ; Stephan Retzer - Sascha Goc ; Lasse Kopitz - Andreas Renz.

Attaquants : Marcel Goc - Martin Reichel - Tomas Martinec ; Andreas Morczinietz - Leonard Soccio - Klaus Kathan ; Daniel Kreutzer - Tobias Abstreiter - Sven Felski ; Christian Hommel - Tino Boos - Eduard Lewandowski.

Remplaçant : Alexander Jung (G). Absents : Jochen Molling (blessé au genou), Boris Blank (blessé à l'épaule).

 

Retour aux championnats du monde