Slovaquie - Finlande (2 mai 2003)

 

Championnats du monde 2003, deuxième tour, groupe E.

Ce match s'annonce alléchant entre deux des formations les plus intéressantes de la compétition. Pour la Slovaquie, c'est le premier gros test, face à la seule équipe qui l'ait battue l'an passé. Pour sa part, la Finlande a déjà plus de pression, contrainte à se reprendre après sa défaite face aux Tchèques. Le pays organisateur a pour l'instant laissé vacantes ses deux places supplémentaires pour cette deuxième phase, tandis que la Slovaquie en profite pour faire jouer une curiosité de ce Mondial, le jeune Peter Sejna, premier européen à avoir été élu meilleur joueur du championnat universitaire américain.

La Finlande est privée de sa première supériorité numérique à cause d'une simulation de Jan Lašák, qui utilise la crosse de Timonen pour se faire volontairement tomber. Le gardien slovaque en est puni lors de la situation de quatre contre quatre. Il est sur la trajectoire d'un lancer rasant de Berg, mais Olli Jokinen intercepte la rondelle juste avant qu'il ne l'arrête et la glisse dans les filets avant qu'il ne puisse réagir. Les Slovaques répliquent avec une grosse activité offensive autour de ter Bondra. La Finlande est bien regroupée et évite les mauvais rebonds, mais a plus de mal à sortir de sa zone. Après ce passage difficile, elle reprend le contrôle de situation en s'appuyant sur son patinage, mais elle se fait surprendre par un missile en entrée de zone de Richard Kapuš. La patinoire se fait muette de stupeur lors de cette égalisation du buteur du Slovan Bratislava.

On observe au retour sur la glace les premiers signes de la nervosité finlandaise. D'abord les palets perdus en zone neutre, avec une passe manquée de Toni Lydman qui permet à Pálffy de s'échapper, même s'il ne peut trouver l'ouverture entre les jambières de Nurminen. Ensuite l'indiscipline de Berg, qui aligne deux fois Országh et en rajoute après le coup de sifflet, ce qui lui vaut deux pénalités consécutives pour jeu dur. Les Slovaques, maladroits et mal organisés, n'arrivent pas à s'installer durablement pendant ces supériorités. Les deux équipes balbutient un peu leur hockey, et lorsqu'elles le retrouvent, c'est pour entrer dans une longue phase d'observation qui nous laisse un peu sur notre faim.

On espère un regain d'intérêt dans la troisième période. Elle commence par une supériorité numérique pour la Finlande, qui est aussi peu convaincante dans ce domaine que face aux Tchèques. De retour à égalité de joueurs, Ladislav Nagy donne l'avantage à la Slovaquie grâce à un tir du poignet que Nurminen ne peut qu'effleurer. La partie vire à l'aigre pour l'équipe locale. Tandis que Peltonen est déjà en prison pour une obstruction trop nette destinée à faciliter l'entrée en zone, Niinimaa est sanctionné de 2'+10' pour une charge dans le dos pas extrêmement méchante, ce qui provoque une bronca du public. Alors que les Finlandais sont donc à trois contre cinq, ils attaquent bien le palet et Esa Pirnes parvient même à s'échapper. Mais les Slovaques reviennent s'installer, et le capitaine slovaque Miroslav Šatan, étonnamment discret depuis le début de ce tournoi, est dans l'axe à la conclusion d'un jeu en triangle.

Hannu Aravirta tente le tout pour le tout en demandant à Pasi Nurminen de céder sa place à un sixième homme alors qu'il reste pas moins de trois minutes et demie à jouer. Bondra cherche la cage vide mais est contré par une crosse finlandaise, puis c'est au tour de Šatan qui manque le cadre, mais il récupère le palet qui a rebondi au fond de la bande et l'envoie finalement dans les filets. Aravirta est néanmoins têtu, et il sort encore son gardien pendant une dernière supériorité numérique. Miroslav Hlinka dégage donc dans les filets déserts, donnant à la victoire slovaque des proportions presque démesurées (1-5).

Cet entêtement à faire sortir son gardien est symbolique de la frustration des Finlandais, due à leurs derniers résultats. Après les Tchèques, ce sont les Slovaques qui les ont muselés. Ils ont d'ailleurs eu la tâche encore plus facile car l'attaque locale a été poussive et n'a cette fois même pas vraiment eu d'occasions. La ligne Zedník-Stumpel-Pálffy était considérée comme l'arme fatale de la Slovaquie, et la Finlande a fait appel au bloc de Juha Ylönen pour la neutraliser. Cette donnée du coaching a réussi, mais le problème est que l'adversaire a trouvé d'autres munitions offensives... alors que la Finlande n'a pas l'air de savoir pas quoi faire quand Koivu et Selänne sont impuissants. L'effectif le plus dense des deux n'est peut-être pas celui auquel on est habitué.

Élus meilleurs joueurs du match : Jan Lašák pour la Slovaquie et Esa Pirnes pour la Finlande.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match :

Frantisek Hossa (entraîneur de la Slovaquie) : "Les points forts de cette victoire, ce sont Jan Lašák, notre bonne défense, et aussi notre jeu en infériorité qui a été très important."

Hannu Aravirta (entraîneur de la Finlande) : "Nous étions nerveux au début et nous avons manqué des passes faciles. Nous nous sommes créés de plus en plus d'occasions, mais il y en a eu bien peu dans ce match. Nous avons pris des pénalités inutiles qui ont amené le 3-1. Après cela, nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour accrocher le nul, car ce point aurait été vital pour nous, mais nous n'avons pas pu revenir. Nous devons penser au match de demain contre l'Ukraine. Tout est encore entre nos mains."

 

Slovaquie - Finlande 1-5 (1-1, 0-0, 0-4)

Vendredi 2 mai 2003 à 16h00 à la Hartwall Areena de Helsinki. 13209 spectateurs.

Arbitrage de Nicolas Dutil (CAN) assisté de Joacim Karlsson (SUE) et Dave Laschowski (CAN).

Pénalités : Slovaquie 16' (4', 2', 10'), Finlande 22' (2', 4', 16').

Tirs : Slovaquie 22 (8, 5, 9), Finlande 29 (8, 6, 15).

Évolution du score :

0-1 à 03'51" : Jokinen assisté de Berg et Kallio

1-1 à 10'42" : Kapuš assisté de Šatan et Svehla

2-1 à 42'56" : Nagy assisté d'Országh

3-1 à 50'57" : Šatan assisté de Stumpel et Svehla (double sup. num.)

4-1 à 57'02" : Šatan (cage vide)

5-1 à 58'33" : Hlinka assisté de Suchý (inf. num., cage vide)

 

Slovaquie

Gardien : Jan Lašák.

Défenseurs : Martin Štrbák - Lubomír Višnovský ; Richard Lintner - Robert Svehla ; Radoslav Suchý - Ivan Majeský ; Ladislav Cierny - Dušan Milo.

Attaquants : Richard Zedník - Jozef Stumpel - Zigmund Pálffy ; Peter Bondra - Richard Kapuš - Miroslav Šatan ; Ladislav Nagy - Miroslav Hlinka - Vladimír Országh ; Peter Sejna - Lubomír Vaic - Branko Radivojevic.

Remplaçant : Rastislav Stana (G).

Finlande

Gardien : Pasi Nurminen (sorti de sa cage de 56'28" à 57'02" puis de 58'02" à 58'33").

Défenseurs : Janne Niinimää - Kimmo Timonen ; Aki-Petteri Berg - Petteri Nummelin ; Marko Kiprusoff - Toni Lydman ; Ossi Väänänen.

Attaquants : Ville Peltonen - Saku Koivu - Teemu Selänne ; Antti Miettinen - Olli Jokinen - Tomi Kallio ; Kimmo Rintanen - Esa Pirnes - Mikko Eloranta ; Niklas Hagman - Juha Ylönen - Lasse Pirjetä ; Tommi Santala.

Remplaçant : Jani Hurme (G).

 

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