Russie - États-Unis (29 avril 2003)

 

Championnats du monde 2003, groupe B, troisième journée.

Ce match est sans enjeu puisque les États-Unis sont déjà condamnés à la poule de relégation et que le résultat ne sera pas conservé pour la suite de la compétition. On s'attend néanmoins à ce qu'il soit disputé, ne serait-ce qu'à cause de la rivalité traditionnelle entre les deux pays. Les Russes ne peuvent pas se permettre de jouer à l'économie face à des Américains en quête de rachat et de confiance.

Pourtant, les meilleures occasions sont d'abord américaines, notamment lorsqu'un tir fait billard entre un genou américain et un bâton russe avant que le palet soit sauvé sur la ligne par la crosse de Podomatski. Les États-Unis prennent logiquement l'avantage en transformant leur première supériorité numérique : Adam Hall est laissé complètement seul face à la cage et reçoit une passe de derrière le but de Peter Ferraro. La pression physique et l'intensité des jeu sont en faveur des Américains, alors que les Russes sont sous l'éteignoir et manquent de créativité offensive, rendant souvent le palet à l'adversaire. Un premier tiers-temps vraiment étonnant au vu de ce que ces deux formations avaient montré jusqu'ici...

Mais la Russie réagit dès la reprise, Frolov est placé sans opposition juste devant la cage, il contrôle du patin le centre de Saprykin et égalise. Les Russes semblent ensuite temporiser, mais ils portent l'estocade en un éclair avec une interception de Zinoviev en zone neutre, immédiatement suivie d'une passe parfaite pour Antipov à la bleue, qui s'en va régler son sort à Chris Rogles. Le match est loin d'être fini pour autant car les Américains restent incisifs et volontaires.

D'ailleurs, dès le début du troisième tiers-temps, l'acharnement de John Pohl au rebond lui permet d'égaliser lors d'une supériorité numérique. Peu à peu, les Russes retrouvent toutefois leur vitesse de passes, sous l'impulsion d'Antipov ou de Grigorenko. Mais la véritable illumination, on la doit à Ilya Kovalchuk, qui s'échappe en infériorité numérique, effectue un splendide freinage qui met Phil Housley dans les choux, et tire en déséquilibre dans la lucarne. Du travail d'orfèvre.

Les Américains se sont rassurés en retrouvant leurs points forts traditionnels, le jeu de puissance et l'agressivité sur le palet, alors que les Russes ont du travail à faire dans les unités spéciales. On savait déjà que Plyushchev considérait les supériorités numériques comme son problème principal. On comprend pourquoi, puisque les Russes sont très rarement arrivés à lancer au but en six situations. Mais, ce qui est nouveau et inquiétant, c'est la défense trop laxiste dans le slot en infériorité numérique. La prestation russe n'a pas été géniale dans l'ensemble, même si elle a été sauvée par un moment de magie signé Kovalchuk.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Vladimir Plyushchev (entraîneur de la Russie) : "Le match étant sans enjeu et a donné lieu à un hockey ouvert et spectaculaire. Néanmoins, il reste des problèmes que je vais essayer de résoudre avant le deuxième tour. Non, je ne vais pas vous expliquer ces problèmes, c'est un secret."

Lou Vairo (entraîneur des États-Unis) : "Si les journalistes russes placent devant moi une bouteille de vodka, je leur révèlerai avec plaisir tous les secrets de leur équipe nationale... Je n'avais aucun doute sur le fait que le hockey russe reviendrait au plus haut niveau. Il a de jeunes joueurs talentueux et motivés, de grands entraîneurs, et de grands succès l'attendent dans le futur. Quant au match d'aujourd'hui, il n'était pas pour les points, mais pour notre fierté nationale. Si Kovalchuk avait joué avec nous, nous aurions pu décider le match en notre faveur. Nous essaierons dans les prochains jours de lui faire un passeport."

 

Russie - États-Unis 3-2 (0-1, 2-0, 1-1)

Mardi 29 avril 2003 à 19h00 à la Hakametsä Jäähalli de Tampere. 7806 spectateurs.

Arbitrage de Rob Matsuoka (CAN) assisté de Dean Laschowski et Karol Popovic.

Pénalités : Russie 28' (4', 4', 10'+10'), États-Unis 18' (0', 8', 10').

Tirs : Russie 34 (10, 11, 13), États-Unis 33 (13, 6, 14).

Engagements : Russie 33, États-Unis 41.

Évolution du score :

0-1 à 11'14" : Hall assisté de P. Ferraro et Johnson (sup. num.)

1-1 à 21'41" : Frolov assisté de Saprykin

2-1 à 28'51" : Antipov assisté de Zinoviev

2-2 à 41'57" : Pohl assisté de Dimitrakos (sup. num.)

3-2 à 50'27" : Kovalchuk assisté de Datsyuk (inf. num.)

 

Russie

Gardien : Yegor Podomatsky.

Défenseurs : Aleksandr Zhdan - Dmitri Kalinin ; Vassili Turkovski - Sergueï Gusev ; Vitali Proshkin - Dmitri Yerofeïev ; Sergueï Vyshedkevich - Aleksandr Guskov.

Attaquants : Ilya Kovalchuk - Pavel Datsyuk - Igor Grigorenko ; Aleksandr Frolov - Denis Arkhipov - Igor Saprykin ; Aleksandr Suglobov - Sergueï Zinoviev - Vladimir Antipov ; Aleksandr Semin - Sergueï Soïn - Ivan Novoseltsev.

Remplaçant : Maksim Sokolov (G).

États-Unis

Gardien : Chris Rogles (sorti de sa cage à 59'13").

Défenseurs : Phil Housley - Mike Mottau ; John Gruden - Jim Fahey ; Francis Bouillon - Brett Hauer ; Jordan Leopold - Joe Corvo.

Attaquants : Craig Johnson - Adam Hall - Brad DeFauw ; Ted Drury - Matt Cullen - Kevin Miller ; Niko Dimitrakos - Martin Reasoner - John Pohl ; Kelly Fairchild - Chris Ferraro - Peter Ferraro.

Remplaçant : Damian Rhodes (G).

 

 

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