Allemagne - Ukraine (29 avril 2003)

 

Championnats du monde 2003, groupe A, deuxième journée.

Même si on est encore au premier tour, ce match est peut-être déjà décisif pour l'accession en quarts de finale. C'est pourquoi Hans Zach surprend en faisant confiance dans les cages à un débutant en match officiel, Oliver Jonas, la révélation de la saison des Eisbären de Berlin. Il est vrai que Robert Müller avait quand même pris quatre buts contre le Japon, et qu'il avait ouvert la voie à une rotation que Zach avait déjà pratiquée par le passé.

Les Ukrainiens justifient rapidement leur réputation d'équipe rugueuse. La crosse de Kreutzer frappe involontairement le dos de Zavalnyuk, et celui-ci réplique en portant un coup de crosse au visage de l'ailier de Düsseldorf. Pire, un deuxième mauvais geste arrive trente secondes plus tard avec un cross-check de Yuri Gunko. Malgré cette double supériorité numérique, les Allemands ne parviennent pas à être menaçants dans ce match très fermé.

Le danger est quand même plus pressant sur la cage de Simchuk, qui fait un bon lancer de jambières sur un tir de Marcel Goc. Il perd sa crosse un peu plus tard sur une avancée d'Ehrhoff, mais Kathan, décalé avec la cage ouverte sur cette action, est bien pris par son défenseur. Lors d'une prison de Klimentiev, les Allemands font montre de leur incapacité criante à s'installer en zone offensive, alors que les Ukrainiens mettent à profit leur première supériorité : Shakhraichuk récupère un palet sur le côté, entouré de trois Allemands, et remet à Chiriaev, tout seul dans l'axe, qui place tranquillement le palet dans la lucarne de Jonas. Le piège est parfait avec ce but en fin de tiers.

Mais on ne peut pas prendre autant de pénalités sans en subir à un moment les conséquences. Même si le collectif allemand laisse à désirer en jeu de puissance, Lüdemann finit par passer en force la ligne défensive, et Morczinietz parvient à glisser le palet au fond des filets de Konstantin Simchuk. Un Simchuk qui se fait peur deux fois dans ce deuxième tiers en n'arrêtant pas complètement le palet... Chiriaev doit même sauver la rondelle juste avant la ligne alors qu'elle avait roulé sur la jambière du gardien. La rencontre est terne, sans rythme et sans intensité. Le seul éclair de génie est cette chandelle du gardien Simchuk qui atterrit sur la crosse de Savenko posté à la bleue adverse, mais l'attaquant tire trop poussivement du revers.

Les Allemands sont lents, empruntés et malmenés physiquement, mais ils parviennent pourtant à prendre l'avantage par Martin Reichel, aligné aujourd'hui au centre à la place de Marcel Goc repassé à l'aile. Dans les trente dernières secondes de la période, Shakhraichuk part en prison après une charge douteuse et Simchuk doit jeter sa crosse de crainte d'un but. L'arbitre siffle un tir de pénalité, Klaus Kathan s'élance, mais le gardien ukrainien reste solide sur ses appuis et maintien son équipe dans le match.

L'Ukraine manque cependant de créativité collective et ne trouve pas d'autre moyen de franchir le verrou à la bleue que l'exploit individuel, ce qui a failli réussir avec Protsenko, qui écarte trois joueurs dans une charge de bélier. Mais les Allemands sont toujours bien regroupés en défense, se mettant à répliquer à l'engagement physique ukrainien. Un peu trop d'ailleurs, puisque Tino Boos se fait justice lui-même après une mise en échec. L'Ukraine se retrouve en supériorité numérique, mais Marcel Goc part en contre et envoie un missile entre les jambières de Simchuk pour le 3-1 quasi-définitif. Oliver Jonas assure ensuite l'essentiel, alors que le tableau d'affichage tombe en rade pour ce qui est des pénalités. Pas vraiment sérieux en championnat du monde, d'autant que c'est la deuxième fois qu'il y a des problèmes à ce niveau dans cette compétition.

On ne peut pas dire que ces deux équipes soient capables de faire lever quiconque de son siège, à part pour quitter la patinoire. On n'a pas vu du grand spectacle, mais le système défensif de Hans Zach a comme d'habitude bien fonctionné, les Ukrainiens ne trouvant jamais la solution. Malgré une prestation médiocre, l'Allemagne a donc remporté deux points très importants, et peut se dire qu'elle n'a pas pris des coups pour rien dans ce match qui a laissé des traces.

Élus meilleurs joueurs du match : Marcel Goc pour l'Allemagne et Konstantin Simchuk pour l'Ukraine.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaire d'après-match

Hans Zach (entraîneur de l'Allemagne) : "C'était un match-clé. Tout d'abord, nous y avons assuré notre maintien, et nous pourrons encore jouer avec les meilleurs l'an prochain... Notre premier tiers a été bon et nous avons gardé confiance en nous même si la première occasion ukrainienne s'est transformée en but. Nous avons subi des pertes dans ce match : c'est fini pour Molling, victime d'un déchirement ligamentaire, et pour Blank, qui s'est blessé à la clavicule. Malgré tout, nous n'avons presque pas laissé notre adversaire s'approcher de notre but."

Oliver Jonas (gardien de l'Allemagne) : "Je suis naturellement content. Après l'ouverture du score ukrainienne, j'ai essayé de tout repousser. Le travail collectif ne fonctionne pas encore très bien, ce qui n'est pas étonnant puisque les joueurs arrivent de dix équipes différentes. Pour nous, cette victoire signifie que nous avons de bonnes chances d'atteindre les quarts de finale. L'identité du gardien titulaire contre la Slovaquie se décidera demain matin. Il n'y a donc pas d'alternance entre nous."

Anatoli Bogdanov (entraîneur de l'Ukraine) : "Nous avons trop souvent joué en infériorité numérique. Mais c'est la vie. Maintenant, il s'agit de se maintenir en groupe A."

 

Allemagne - Ukraine 3-1 (0-1, 2-0, 1-0)

Mardi 29 avril 2003 à 16h00 à la Hartwall Areena de Helsinki. 7596 spectateurs.

Arbitrage de Nicolas Dutil (CAN) assisté de Joakim Karlsson (SUE) et Anton Semionov (EST).

Pénalités : Allemagne 12' (4', 2', 6'), Ukraine 32' (6', 10', 6'+10').

Tirs : Allemagne 32 (11, 13, 8), Ukraine 20 (6, 5, 9).

Engagements : Allemagne 38, Ukraine 23.

Évolution du score :

0-1 à 17'38" : Chiriaev assisté de Shakhraichuk (sup. num.)

1-1 à 26'18" : Morczinietz assisté de Lüdemann et Soccio (sup. num.)

2-1 à 38'38" : Reichel assisté de Goc

3-1 à 50'51" : Goc assisté de Benda et Lüdemann (inf. num.)

 

Allemagne

Gardien : Oliver Jonas.

Défenseurs : Sascha Goc - Christian Ehrhoff ; Jan Benda - Mirko Lüdemann ; Stephan Retzer - Andreas Renz ; Jochen Molling - Daniel Kunce.

Attaquants : Marcel Goc - Martin Reichel - Tomas Martinec ; Klaus Kathan - Leonard Soccio - Andreas Morczinietz ; Daniel Kreutzer - Tobias Abstreiter - Sven Felski ; Boris Blank - Tino Boos - Eduard Lewandowski.

Remplaçant : Robert Müller (G).

Ukraine

Gardien : Konstantin Simchuk.

Défenseurs : Vyacheslav Timchenko - Valeri Chiriaev ; Andrei Sryubko - Sergueï Klimentiev ; Yuri Gunko - Vyacheslav Zavalnyuk ; Artem Ostroushko.

Attaquants : Vitali Litvinenko - Vadim Shakhraichuk - Boris Protsenko ; Roman Salnikov - Dmitri Khristich - Sergueï Varlamov ; Andrei Nikolaïev - Vassili Bobrovnikov - Bogdan Savenko ; Aleksandr Zinevich - Artem Gnidenko - Sergueï Kharchenko ; Ruslan Bezshchasny.

Remplaçant : Igor Karpenko (G).

 

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