Krefeld - Cologne (19 avril 2003)

 

Finale de la DEL allemande 2002/03, quatrième manche.

Tout le monde joue gros ce soir : soit Krefeld s'impose et devient champion, soit Cologne gagne et récupère à la fois l'avantage de la glace et l'ascendant psychologique.

La pression est encore montée d'un cran avec un communiqué de presse publié par Krefeld hier : "En observant le déroulement de cette finale, on remarque que les jugements de Hans Zach, l'entraîneur de Cologne, au sujet de l'arbitrage dépendent du résultat final. Un arbitre n'est bon pour Zach que si les Haie ont gagné, mais il est mauvais quand ils perdent. Après que les deux clubs se sont engagés devant la DEL à faire preuve de fair-play pendant la finale, l'influence que Zach exerce sur les arbitres étonne. Les Krefeld Pinguine espèrent bénéficier du même traitement à domicile que Cologne hier. Les simulations des joueurs de Cologne devraient être observées de plus près, il n'y a qu'à regarder l'enregistrement vidéo de ce match. De plus, les règles doivent être les mêmes pour tout le monde. Pour une conduite aussi déplacée que celle de Hans Zach pendant le match d'hier, notre entraîneur Butch Goring avait déjà été suspendu de banc. Une égalité de traitement entre les deux équipes rendrait la finale encore plus attractive sportivement et permettrait que le sport passe au premier plan. Un bonus pour le tenant du titre ou pour l'entraîneur de l'équipe nationale nuit en premier lieu à notre le sport, le hockey sur glace." Malgré ce communiqué assez offensif, l'entraîneur de Krefeld, Butch Goring, n'en a pas rajouté, expliquant que l'arbitre avait un bon match et n'avait commis une erreur que sur une pénalité de Lanier.

Place donc au match, placé comme souvent sous le signe de la première ligne de Krefeld, qui exécute de belles combinaisons. L'idole locale, l'attaquant autrichien Christoph Brandner, marque ainsi deux buts dans les dix premières minutes. Rien ne semble aller pour Cologne, qui voit Eduard Lewandowski renvoyé aux vestiaires pour un coup de crosse qui blesse Christian Ehrhoff. Dave McLlwain aura d'ailleurs de la chance de ne pas suivre le même chemin un peu plus tard pour un méchant coup de patin sur Augusta.

Mais, si la pénalité majeure contre Lewandowski est le tournant du match, ce n'est pas dans le sens escompté. Le jeu de puissance du KEV ne parvient en effet pas à profiter de ces cinq minutes. La parade de Chris Rogles devant Christoph Brandner en début de deuxième tiers-temps marque ainsi la fin des haricots pour Krefeld. L'attaque locale, qui avait tenu le match jusque là, devient inexistante, et laisse à Cologne le contrôle du jeu.

Le jeune Andreas Morczinietz est le premier à en bénéficier avec une splendide action individuelle. L'égalisation aurait déjà pu intervenir deux minutes plus tard par Shane Peacock, mais l'arbitre refuse le but. Krefeld ne parvient néanmoins à prendre l'avertissement au sérieux, ou tout du moins pas assez pour inverser la tendance et pour retrouver l'élan offensif du début de rencontre. L'égalisation n'est plus qu'une question de temps, et c'est Alex Hicks qui la signe à quatre minutes de la fin, plongeant la vieille Rheinlandhalle dans la désolation.

De tout le troisième tiers-temps, l'arbitre n'a pas sifflé une seule pénalité, la polémique sur l'arbitrage lui ayant peut-être fait avaler son sifflet. Pourtant, après seulement dix-neuf secondes de prolongation, il sanctionne Ron Pasco pour accrocher. Cette pénalité pourrait être déterminante connaissant le jeu de puissance de Krefeld. Seulement, cela fait deux matches que le jeu de puissance en question ne marque pas. Pire, Mirko Lüdemann, de plus en plus incontournable au fur et à mesure que cette finale avance, intercepte très rapidement un palet, s'échappe et trompe Müller, et s'adjuge la victoire dans ce match très défensif.

 

Commentaires d'après-match

Butch Goring (entraîneur de Krefeld) : "Nous sommes un peu déçus. Cologne joue comme un champion."

Hans Zach (entraîneur de Cologne) : "Ce fut un match d'une haute dramaturgie. Chapeau bas aux deux équipes. Personne n'a pu empêcher mon équipe de suivre ses rails. La dernière rencontre, c'est du cinquante-cinquante. Nous avons gagné un match, mais pas encore la série. Mais nous sommes prêts. On peut être sûr que mes joueurs vont tout donner lundi. Ça rend un entraîneur fier quand son équipe lutte de cette façon, sans jamais laisser tomber et sans jamais douter. J'ai vécu beaucoup de championnats, mais autant de caractère, d'esprit d'équipe et d'engagement, c'est quelque chose d'unique."

 

Krefeld - Cologne 2-3 a.p. (2-0, 0-1, 0-1, 0-1)

Samedi 19 avril 2003 à 18h30 à la Rheinlandhalle de Krefeld. 6714 spectateurs (guichets fermés).

Arbitrage de Harald Deubert assisté d'Andreas Sprenger et Christian Walter.

Pénalités : Krefeld 10' (8', 2', 0', 0'), Cologne 47' (4'+5'+20', 6', 0', 2'+10').

Tirs cadrés : Krefeld 20 (10, 2, 7, 1), Cologne 18 (4, 7, 6, 1).

Engagements : Krefeld 47, Cologne 37.

Évolution du score :

1-0 à 07'46" : Brandner assisté d'Augusta et Purdie

2-0 à 09'44" : Brandner assisté d'Augusta

2-1 à 35'49" : Morczinietz assisté de McLlwain

2-2 à 56'11" : Hicks assisté de Schlegel et McLlwain

2-3 à 60'35" : Lüdemann assisté de Hicks (inf. num.)

 

Cologne

Gardien : Chris Rogles.

Défenseurs : Mirko Lüdemann - Brad Schlegel ; Mickey Elick - Shane Peacock ; Andreas Renz - Darcy Werenka ; Stefan Schauer - Markus Jocher.

Attaquants : Alex Hicks - Dave McLlwain - Tim Leahy ; Ron Pasco - Fredrik Nilsson - Andreas Morczinietz ; Eduard Lewandowski - Tino Boos - Sebastian Furchner ; Kai Hospelt - Robert Hock - Niklas Sundblad.

Krefeld

Gardien : Robert Müller.

Défenseurs : Christian Ehrhoff - Darryl Shannon ; Dan Lambert - Mario Doyon ; Daniel Kunce - Paul Dyck ; Andreas Raubal.

Attaquants : Christoph Brandner - Brad Purdie - Patrik Augusta ; Steffen Ziesche - Gary Shuchuk - Sandy Moger ; Günter Oswald - Brad Bowler - Stéphane Barin ; Sergueï Stas - Jonas Lanier - Adrian Grygiel ; David Musial.

 

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