France - Estonie (18 avril 2003)

 

Match comptant pour la quatrième journée des championnats du monde 2003 de division I, groupe B.

L'équipe d'Estonie est d'ores et déjà la révélation du tournoi, non seulement parce qu'elle a surpris l'Italie en ouverture, mais aussi parce qu'elle a confirmé hier en battant la Grande-Bretagne. On savait déjà qu'elle possédait quelques bons éléments, on lui découvre une certaine densité de bons joueurs. Certains d'entre eux sont justement contestés puisqu'une rumeur croate fait état de naturalisations douteuses. Une plainte concerne même Toivo Suursoo - l'ancien coéquipier d'Arnaud Briand à Luleå - qui s'est blessé hier et a été plâtré. Il avait pourtant toujours été considéré comme estonien à ma connaissance, mais n'avait jamais joué en équipe nationale. Mais ces problèmes concernent surtout la Croatie, qui pourrait éviter la relégation sur tapis vert. Les Bleus se doivent pas se préoccuper de ça, ils ont un match à gagner sur la glace pour continuer leur parcours presque sans-faute. Zwikel est maintenant le grippé du jour, alors qu'Aimonetto innove avec une angine.

La France connaît la rapidité des Estoniens au vu des rencontres précédentes, et elle s'en méfie. Elle reste donc prudente et bétonne sa défense en début de match, attendant une opportunité favorable qui ne manquera pas de se présenter vu que les Estoniens sont complètement muselés et n'ont pas de solution offensive. Effectivement, une relance dans l'axe offre le palet directement à Mortas qui tire et prend son propre rebond pour ouvrir le score. Le deuxième but ne doit par contre rien à personne. Les Estoniens prennent des risques pour égaliser et tirent enfin sur Lhenry, ce sont d'ailleurs les seules minutes à leur avantage durant tout le match, et les Français lancent une rapide contre-attaque, conclue par un centre parfait au second poteau de Jonathan Zwikel pour François Rozenthal.

L'IIHF ne tient malheureusement pas de statistiques sur les présences, mais on connaît déjà le leader virtuel au ratio points / minutes jouées : il s'agit d'Yven Sadoun. Il monte sur la glace pour la première fois du match en début de deuxième période, à la place de Daramy sur la quatrième ligne, et inscrit le troisième but français. Il n'a pas le temps de s'étonner de ce qui lui arrive qu'il offre déjà le but suivant à Zwikel en deux contre un sur sa présence suivante. Yven porte ainsi son compteur à un but et deux assistances dans ce tournoi, alors qu'il n'a même pas dû jouer cinq minutes en tout jusqu'ici... Pour l'instant, en tout cas, car il se retrouve ensuite sur la glace bien plus régulièrement. Les Estoniens ne goûtent guère à la belle histoire du n°29 venu du Finistère. C'est la première fois dans la compétition qu'ils sont à ce point malmenés en défense et qu'ils perdent pied dans un match. Ils font donc rentrer leur jeune gardien de dix-neuf ans, Andrei Sestakov, qui s'interpose sur une échappée de Mortas.

Aleksandr Petrov, un des jeunes joueurs les plus prometteurs de l'Estonie, se tient le poignet et semble sérieusement blessé. L'arbitre décide finalement de renvoyer aux vestiaires le coupable, en l'occurrence Yorick Treille, qui n'a pas eu assez de ses deux méconduites de la veille. La pénalité majeure n'est pas d'un grand secours pour les Estoniens amorphes, car il leur faut trois minutes pour s'installer en zone française. Malheureusement pour eux, la sirène qui annonce la fin du deuxième tiers-temps retentit vingt secondes plus tard.

Est-ce la fatigue du match contre la Grande-Bretagne, le score, ou bien la menace d'inéligibilité de certains d'entre eux qui pèse le plus sur les jambes des Estoniens ? Toujours est-il qu'ils semblent sans jus, comme dépités par la démonstration française, qui ne saurait être complète sans les lancers de la bleue d'Amar et de Bonnard, qui portent le score final à 6-0. Au passage, c'est le premier blanchissage de Fabrice Lhenry en match international officiel.

Une victoire gérée en trois temps, concentration défensive tout d'abord, supériorité technique offensive ensuite, et enfin contrôle de la situation face à des Estoniens sans ressort physiquement et moralement. Un succès propre dans un match bien moins bizarre qu'hier, voilà qui ne peut être que de nature à rassurer les Bleus. S'être débarrassé aussi facilement de l'Estonie est également un signe fort envoyé aux Italiens, qui avaient été battus par ce même adversaire. La France aborde en position de force le dernier match où elle n'a pas l'intention de laisser les Transalpins lui gâcher la vie et compromettre la remontée dans l'élite.

Seules légères inquiétudes, les petits bobos. Jean-François Bonnard a un hématome à la cuisse depuis une rude charge estonienne en fin de première période, mais il a continué à jouer parce que la France n'a amené que sept défenseurs et que Nicolas Pousset est sonné. Déséquilibré, il avait heurté la balustrade avec la tête sur une mise en échec et s'était ouvert l'arcade sur le choc. Il avait repris la glace au début du deuxième tiers-temps mais avait rapidement regagné le banc.

Meilleurs joueurs du match : Andrei Makrov pour l'Estonie et Anthony Mortas pour la France.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

 

France - Estonie 6-0 (2-0, 2-0, 2-0)

Vendredi 18 avril 2003 à 13h30 au Dom Sportova de Zagreb. 300 spectateurs.

Arbitrage de Martin Homola assisté de Vedran Krcelic et Roger van der Waarden.

Pénalités : France 33' (2', 4'+5'+20', 2'), Estonie 22' (6', 0', 6'+10').

Tirs : France 48 (21, 15, 12), Estonie 19 (5, 5, 9).

Engagements : France 36 (17, 7, 12), Estonie 30 (9, 10, 11).

Évolution du score :

1-0 à 14'50" : Mortas

2-0 à 18'56" : Rozenthal assisté de Zwikel

3-0 à 23'13" : Sadoun assisté de Dostal

4-0 à 25'23" : Zwikel assisté de Sadoun

5-0 à 51'45" : Amar assisté de Bonnard (sup. num.)

6-0 à 58'31" : Bonnard assisté de Carriou (double sup. num.)

 

France

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Vincent Bachet - Karl Dewolf ; Baptiste Amar - Jean-François Bonnard ; Allan Carriou - Nicolas Pousset ; Lilian Prunet.

Attaquants : Richard Aimonetto - Laurent Gras - Benoît Bachelet ; Laurent Meunier - Anthony Mortas - Yorick Treille ; François Rozenthal - Jonathan Zwikel - Brice Chauvel ; David Dostal - Arnaud Briand - Xavier Daramy ; Yven Sadoun.

Remplaçant : Patrick Rolland (G).

Estonie

Gardien : Aleksei Terentjev puis Andrei Sestakov à 25'23".

Défenseurs : Aleksei Sustov - Aleksandr Agnevstsikov ; Roman Potsinok - Kiril Kolpakov ; Jevgeni Salagin - Lauri Lahesalu ; Kaupo Kaljuste.

Attaquants : Maksim Ivanov - Eduard Valiullin - Andrei Makrov ; Dmitri Raskidajev - Aleksei Filippov - Andrei Griskun ; Igor Ossipenkov - Mikhaïl Kozlov - Denis Konosev ; Rainer Palu - Andrei Zorin - Aleksandr Petrov.

Absent : Toivo Suursoo (blessé).

 

 

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