Demi-finale du championnat de Russie 2002/03, première manche.

Dans ces play-offs, l'entraîneur du Lokomotiv, Vladimír Vujtek, revisite l'histoire du hockey à Yaroslavl à travers les adversaires rencontrés : après le Salavat Yulaev Ufa de Sergueï Nikolaïev, l'homme qui avait bâti les fondations du club, voici le Lada Togliatti de Petr Vorobiev, qui lui avait succédé au poste d'entraîneur et avait conduit Yaroslavl à son premier titre de champion en 1997.

Le premier obstacle avait proposé plus de problèmes qu'attendu, raison de plus de se méfier du second, théoriquement plus dangereux. Depuis deux ans que Yaroslavl domine de façon insolente, beaucoup attendaient de voir s'il pourrait faire face à Togliatti, peut-être la seule équipe qui peut rivaliser du point de vue de l'organisation collective, même si c'est dans une stratégie beaucoup plus défensive. Le bilan est d'ailleurs défavorable à Yaroslavl sur les matches de saison régulière. Reste à savoir si le piège se refermera en play-offs.

Togliatti surprend positivement en début de match, en faisant jeu égal avec Yaroslavl et en ne se contentant pas seulement de murer leur zone. Bien que le Lokomotiv obtienne la première supériorité numérique, ce sont Semin et Nesterov qui s'échappent en deux contre un. Mais sur un nouveau jeu de puissance, Vyacheslav Butsaïev ouvre le score et détend les neuf mille spectateurs qui se sont arrachés les billets.

La deuxième période est peut-être plus conforme au scénario attendu. Une véritable pluie d'occasions s'abat sur Mikhaïlovsky, dont la défense est souvent prise en défaut. Mais il en arrête un bon nombre et Yaroslavl commence à douter. Puis, à la mi-match, le verrou saute. Peterek perce la défense et offre la conclusion à Vassiliev, puis le jeune Aleksandr Suglobov, qui a raté un nombre incalculable d'occasions, trouve enfin la faille à son tour. Petr Vorobiev se plie en deux sur la bande, tombant presque sur la glace, afin de crier à Mikhaïlovsky de rentrer sur le banc pour céder sa place au gardien canadien Mike Fountain.

Tout porte donc à croire que le match est plié, mais ce diable d'Aleksandr Semin surgit encore de sa boîte pour relancer Togliatti, d'un tir en angle très fermé. Cela de quoi faire enrager Podomatsky qui avait déjà encaissé deux buts de ce jeune Semin il y a trois semaines. Le défenseur slovaque Ladislav Cierny réduit le score à dix minutes de la fin sur une passe d'un autre junior, Igor Grigorenko. La classe-biberon aura donc menacé jusqu'au bout Yaroslavl, en profitant d'une pénalité locale pour mettre la pression à six contre quatre sur la fin.

Mais, malgré cette résistance, le Lokomotiv a passé ce soir la vitesse supérieure, celle des play-offs : en trois rencontres de saison régulière, il n'avait jamais marqué plus d'un but contre Togliatti.

Commentaires d'après-match :

Vladimír Vujtek (entraîneur de Yaroslavl) : "La première période a été équilibrée, et que nous ayons pu marquer en supériorité numérique est tout à l'honneur de Vyacheslav Butsaïev. Nous avons ensuite complètement dominé le deuxième tiers-temps et nous sommes créé énormément d'occasions, souvent seuls face au gardien. Si nous avions marqué plus de deux buts à ce moment-là, la suite du match n'aurait posé aucun problème. Mais nous avons pris un mauvais but et nous avons dû assurer le résultat en troisième période, tout en voulant préserver nos forces pour demain."

Andrei Kovalenko (attaquant de Yaroslavl) : "Nous étions nettement plus forts que le Lada. Dans les deux première périodes, notre avantage a été total. Nous avons mis trois buts, mais cela aurait pu faire beaucoup plus si leur gardien n'avait pas gagné ses duels contre nos attaquants. Malheureusement, nous les avons amené à penser qu'ils avaient les moyens de revenir, et ils ont trouvé un second souffle pour essayer d'égaliser. Les dernières minutes ont donc été extrêmement stressantes, et il ne faudra pas que ça se reproduise. C'est la première fois qu'on les bat dans le temps réglementaire cette saison, mais les matches de playoffs n'ont rien à voir, et ils sont peut-être fatigués de leur quart de finale."

Petr Vorobiev (entraîneur de Togliatti) : "Le début de rencontre était plus ou moins équilibré, mais nous avons ensuite manqué de concentration, peut-être à cause de la fatigue après notre duel en cinq matches avec Kazan. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas concédé autant de breakaways. J'ai remplacé Mikhaïlovsky parce que je ne voulais pas le tuer psychologiquement."

Lokomotiv Yaroslavl - Lada Togliatti 3-2 (1-0, 2-1, 0-1)

Jeudi 27 mars 2003 à la Lokomotiv-Arena-2000 de Yaroslavl. 9046 spectateurs (guichets fermés).

Arbitrage de M. Tsyplakov. Pénalités : Yaroslavl 10', Togliatti 14'.

Tirs cadrés : Yaroslavl 28 (7, 11, 10), Togliatti 19 (8, 4, 7).

Évolution du score :

1-0 à 12'04" : V. Butsaïev assisté de Krasotkin et Kovalenko (sup. num.)

2-0 à 29'06" : Vassiliev assisté de Peterek et Antipov

3-0 à 32'33" : Suglobov assisté de Tesarik

3-1 à 38'15" : Semin

3-2 à 49'58" : Cierny assisté de Grigorenko et Boïkov

Gardien : Yegor Podomatsky.

Défenseurs : Dmitri Krasotkin (C) - Radim Tesarik ; Denis Grebeshkov - Sergueï Zhukov ; Aleksei Vassiliev - Aleksandr Guskov ; Evgeni Korolev.

Attaquants : Yuri Butsaïev - Vyacheslav Butsaïev - Andrei Kovalenko ; Anton But - Vladimir Samylin - Vladimir Antipov ; Ivan Tkachenko - Sergueï Nemchinov - Jan Peterek ; Aleksandr Suglobov - Grigori Shafigullin - Pavel Vorobiev.

Gardien : Maksim Mikhaïlovsky puis Mike Fountain à 34'41" (sorti de sa cage de 58'33" à 58'52" et de 59'09" à 59'26").

Défenseurs : Ladislav Cierny - Vladimir Malenkikh ; Vladislav Bulin - Maksim Semenov ; Artur Oktyabrev - Andrei Essipov ; Filipp Meltyuk - Maksim Kondratiev.

Attaquants : Aleksandr Boïkov (C) - Igor Grigorenko - Aleksandr Buturlin ; Evgueni Pavlov - Andrei Frolkin - Bruce Gardiner ; Oleg Belkin - Aleksandr Nesterov - Aleksandr Semin ; Evgueni Safronov - Sergueï Sevostyanov - Mikhaïl Sevostyanov.

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