Russie - République Tchèque (22 décembre 2002)

 

Match comptant pour la Coupe Baltika, troisième manche de l'Euro Hockey Tour 2002/03.

La blessure de Tomas Blasak conduit les Tchèques à appeler en renfort Rostislav Olesz pour ce dernier match. C'est qu'ils auront besoin de toutes leurs forces pour ce duel face à des Russes face à qui ils ont besoin d'un point pour remporter le tournoi, mais qu'ils n'arrivent plus à battre.

Actifs mais en manque d'efficacité, les Russes chassent tous leurs vieux démons face à leurs nouveaux amis tchèques. Il leur est soudain plus facile de se rendre maîtres de l'enclave, et c'est ainsi que Vitali Proshkin ouvre la marque en supériorité numérique. Le jeu de puissance russe fait d'ailleurs enfin des ravages avec un autre défenseur, Andreï Skopintsev, à la conclusion. Les affaires tchèques ne s'arrangent pas avec l'expulsion de Kotrla (15'38"). L'occasion est pourtant gâchée par une prison de Subbotin et un but de Robert Kantor à quatre contre quatre.

Néanmoins, le but de Konstantin Gorovikov à la reprise semble assurer une victoire tranquille aux Russes. Mais leur gardien Sokolov est inhabituellement nerveux aujourd'hui, et commet une erreur lourde de conséquences. En déployant ses ailes de papillon, il renvoie en effet le palet sur le patin de Jan Marek qui n'a plus qu'à le contourner. Moins de deux minutes plus tard, Maksim Sokolov sort de la glace en jetant son masque vers les tribunes et est remplacé par Egor Podomatsky. Pour ce dernier, déjà titularisé la veille, c'est l'occasion idéale de poinçonner son ticket pour les prochains championnats du monde. Sokolov y sera également très probablement, mais il n'est plus titulaire intouchable. L'état de grâce né de ses éblouissantes performances aux derniers Mondiaux a sans doute pris fin aujourd'hui.

Remis en selle par ce but, les Tchèques, bien que toujours dominés, parviennent finalement à égaliser. Même si les meilleures occasions sont plus que jamais russes, une contre-attaque parfaite de Kucharczyk donne le petit point si nécessaire aux bons comptes tchèques.

La prolongation est une très bonne affaire pour les visiteurs qui ont désormais la victoire finale dans le tournoi en poche. Les Russes ne peuvent plus espérer que la troisième place, et ils l'obtiennent à l'issue de la séance de tirs au but. Comme face à la Suède, Les Tchèques sont fixés sur leur sort dès le deuxième penalty. Jaroslav Balastik, qui l'avait réussi quelques jours plus tôt, se heurte cette fois à Podomatsky, et c'est Sergueï Zinoviev qui offre la victoire à la Russie.

Les deux formations ont certes changé d'entraîneur cet été, mais une constante s'est maintenue : durant l'année 2002, la Russie et la République Tchèque se sont rencontrés sept fois (dont évidemment les quarts de finale des JO et des Mondiaux), et les Russes ont gagné les sept matches... Ceci dit, les Tchèques se rapprochent petit à petit du but : à la Coupe Karjala, ils n'avaient cédé qu'en prolongation, et aujourd'hui, ils ne se sont inclinés qu'aux tirs au but. Signe d'un renversement de tendance en 2003 ?

 

Commentaires d'après-match :

Vladimir Plyushchev (entraîneur de la Russie) : "Ce match a été nerveux car ils ont tout donné pour la première place. Ils avaient besoin d'un point, et ils l'ont eu, principalement parce que nous avons très mal utilisé nos avantages numériques. Mon objectif est que notre jeu de puissance parvienne à 30% de réussite à la veille des championnats du monde. Je ne peux pas me satisfaire d'une troisième place dans le tournoi. Dans l'équipe, certains ont pris leurs responsabilités dès le début, d'autres non. Il y a des gens capables de nous renforcer, ils sont actuellement aux championnats du monde juniors, et ils s'appellent Tyutin, Grebeshkov, Perezhogin et Grigorenko. [...] Si j'avais laissé Proshkin tirer et marquer un penalty, il serait devenu le meilleur compteur du tournoi devant le Tchèque Mikeska ? Ah, peut-être, mais j'ai l'habitude de réserver les tirs au but aux attaquants."

Dmitri Yerofeïev (défenseur de la Russie) : "Je sais que le bilan de la troisième ligne sur ce tournoi est décevant. Mais contrairement aux apparences, nous avons bien joué. Notre équipe manque d'efficacité, j'ai moi-même tiré au but sans succès, nous devrons travailler nos lancers. J'ai encore quelques douleurs après ma fracture de la clavicule, même si ça va mieux jour après jour. Notre meilleur marqueur est un défenseur [Proshkin] ? Il faut dire que les problèmes de précision dans les passes, et notamment dans la relance, sont dus à la mauvaise qualité de la glace. Comme on a rarement le temps de conserver le palet au niveau international, il est difficile de construire. Durant notre préparation à Odintsov, la glace était idéale avec les nouvelles installations réfrigérantes."

Aleksandr Guskov (défenseur de la Russie) : "Si les entraîneurs de la sélection me faisaient autant confiance que Vladimir Vujtek au Lokomotiv Yaroslavl, je pourrais faire bien meilleure figure. Chez moi, tout dépend de la confiance. Il serait bon que j'aie un temps de glace plus grand, notamment en jeu de puissance."

Slavomir Lener (entraîneur de la République Tchèque) : "C'est bien de gagner un tournoi de ce niveau, même si c'est après avoir cédé aux tirs au but au dernier match devant le pays organisateur. Je ne considère pas que nous ayons perdu, car les tirs au but sont une loterie. Je n'ai pas changé d'avis sur cette équipe russe, qui sait très bien attaquer. Ceci dit, il faudrait envisager de revoir le calendrier dans le futur, pour placer ce tournoi une semaine plus tôt, et pour éviter ce que nous avons subi. Nous avons joué deux matches à la suite, fait une pause de deux jours, avant de disputer de nouveau deux matches consécutifs."

 

Russie - République Tchèque 4-3 t.a.b. (2-1, 1-1, 0-1, 0-0, 1-0)

Dimanche 22 novembre 2002 à 12h30 à la patinoire secondaire du Luzhniki, Moscou. 8800 spectateurs (guichets fermés).

Arbitrage de M. Henriksson (FIN) assisté de MM. Gordenko et Kiselev (RUS).

Pénalités : Russie 18' (4', 4', 8', 2'), République Tchèque 51' (33', 6', 12', 0').

Tirs : Russie 28 (10, 7, 10, 1), République Tchèque 22 (6, 6, 6, 4).

Arrêts : Sokolov 9/11, Podomatsky 10/11, Svoboda 25/28.

Engagements : Russie 46, République Tchèque 27.

Évolution du score :

1-0 à 08'31" : Proshkin assisté d'Antipov (sup. num.)

2-0 à 14'52" : Skopintsev assisté de Subbotin et Chupin (sup. num.)

2-1 à 17'50" : Kantor assisté de Kratena

3-1 à 21'59" : Gorovikov assisté de Suglobov

3-2 à 34'40" : Marek

3-3 à 46'25" : Kucharczyk

Tirs au but :

République Tchèque : Duda (arrêté), Balastik (arrêté).

Russie : Dobryshkin (arrêté), Zinoviev (réussi).

 

Russie

Gardien : Maksim Sokolov (puis Egor Podomatsky à 36'10").

Défenseurs : Andreï Skopintsev - Vassili Turkovski ; Vitali Proshkin - Dmitri Yerofeïev ; Sergueï Gusev - Igor Shchadilov ; Sergueï Vyshedkevich - Aleksandr Guskov.

Attaquants : Dmitri Zatonsky - Alekseï Chupin - Andreï Subbotin ; Dmitri Vlasenkov - Sergueï Zinoviev - Vladimir Antipov ; Yuri Dobryshkin - Andreï Razin - Ivan Tkachenko ; Aleksandr Suglobov - Konstantin Gorovikov - Sergueï Soin.

République Tchèque

Gardien : Adam Svoboda.

Défenseurs : Petr Kadlec - Jan Hejda ; Robert Kantor - Radim Tesarik ; Pavel Kolarik - Martin Richter ; Marek Zidlicky - Vlastimil Kroupa.

Attaquants : Radek Duda - Pavel Patera - Michal Sup ; Jaroslav Balastik - Michal Mikeska - Jindrich Kotrla ; Ondrej Kratena - David Moravec - Vaclav Pletka ; Radim Kucharczyk - Jan Marek - Rostislav Olesz.

 

 

Retour aux matches internationaux