Allemagne - Suisse (9 novembre 2002)

 

Deuxième journée de la Deutschland Cup 2002.

Des changements sont à signaler dans les deux équipes pour ce deuxième match. Ralph Krueger a ainsi modifié ses lignes offensives, faisant reculer Riesen et von Arx, un peu décevants, en deuxième ligne. Marcel Jenni est donc aligné aux côtés de Fischer et Burkhalter. Quant à Hans Zach, il a l'habitude de changer ses joueurs au cours de la Deutschland Cup, profitant du fait qu'il joue à domicile pour faire tourner son effectif. Cette fois, la victime s'appelle Thomas Greilinger, dont le sélectionneur juge qu'il stagne depuis qu'il s'est révélé il y a deux ans, et qu'il ne travaille pas assez sa condition physique en club. Il est remplacé par David Sulkovsky.

La Suisse fait plutôt belle impression au cours des six premières minutes et se crée trois bonnes occasions par Wichser, Plüss et Von Arx. Mais en soixante-dix-sept secondes à peine, la défense helvétique coule complètement. Trois erreurs de placement de Seger, Guignard et Hirschi, et Reto Pavoni doit aller rechercher trois fois la rondelle au fond de ses filets, sur une lucarne de Stefan Ustorf, un revers d'Andreas Morczinietz, et une feinte de Tobias Abstreiter. Même le temps mort demandé par Krueger après le deuxième but n'a pas suffi à arrêter l'hémorragie.

3-0, comment la Suisse pourra-t-elle se remettre d'une claque aussi violente. Pourtant, Ivo Rüthemann entretient l'illusion en déviant un service parfait de Michel Riesen. Mais, alors que Martin Plüss a pris une pénalité inutile, Fabien Guignard - pourtant pas le plus mauvais des défenseurs suisses aujourd'hui - relance le palet sur Eduard Lewandowski qui le remercie gracieusement par un quatrième but, sous la barre d'un Pavoni décidément guère en forme. La seule petite consolation dans ce calvaire suisse est le superbe but en infériorité de Reto von Arx, qui feinte magistralement son défenseur et trouve la lucarne.

Mais les Allemands, qui reprennent le jeu sans Alexander Serikow qui souffre du dos, marquent à leur tour à quatre contre cinq sur un palet par l'intermédiaire de Sven Felski, sur un palet originellement perdu par Riesen. C'est le dernier but de la partie que marque là pour son retour en équipe nationale le chouchou des supporters des Eisbären de Berlin. Ceux-ci sont à la fête puisque leur jeune gardien Oliver Jonas, révélation de ces dernières semaines, a livré une bonne prestation contre la Suisse.

Hans Zach peut avoir le sourire, son équipe a été fidèle à ses consignes, compacte et agressive en défense. Elle a surtout su faire preuve de sang-froid, domaine dans lequel il a moins de pouvoir. Ralph Krueger peut quant à lui se faire du mouron. Quant on se rappelle des excellentes performances de Reto Pavoni et de sa défense lors des Mondiaux de Saint-Pétersbourg 2000, on se demande ce qui a bien se passer entre-temps. En fait, il n'y a pas à chercher bien loin. Le vétéran Pavoni, qui a été rappelé en sélection maintenant que Gerber a rejoint Aebischer en NHL, n'a plus les mêmes réflexes. Quant aux meilleurs défenseurs suisses, Streit, Vauclair, Steinegger, Salis, Bezina, Keller et Marquis (Sutter ayant pris sa retraite internationale), ils ne sont tout simplement pas là, et ce n'est plus uniquement pas volonté de rajeunir comme aux derniers championnats du monde.

Ce sont parmi eux que se trouvent les arrières les plus physiques, et Krueger ne cache pas par exemple qu'il aimerait que Goran Bezina, qui n'a pas percé en Amérique du Nord, revienne en Suisse afin que l'on puisse utiliser son gros gabarit. Car cette équipe helvétique n'a fait la loi nulle part physiquement, ni dans le slot, ni en zone neutre, et elle n'est pas au niveau international, malgré l'enthousiasme des deux débutants Kress et Guignard.

 

Commentaires d'après-match :

Hans Zach (entraîneur de l'Allemagne) : "Après la rude bataille contre les USA, nous sommes contents d'avoir gagné aujourd'hui. On le voulait et on l'a fait. On doit quand même dire que nous avons eu de la chance au premier tiers pour concrétiser nos occasions. Mais tout est en ordre, nous avons tout donné, comme c'est notre devoir. [...] Patrick Köppchen m'a surpris, même si son patinage a quelques faiblesses. Il a une énorme confiance en lui, ce n'est pas moi qui lui ai donné, c'est naturel chez lui. En plus il a une bonne relance et il lit bien le jeu."

Ralph Krueger (entraîneur de la Suisse) : "C'est une dure journée et une dure défaite, il n'y a pas d'excuses. Nous avons dormi au démarrage et nous avons été trop instables défensivement. Il nous a été impossible de combler notre retard précoce. Nous avons dépensé trop d'énergie dans notre propre zone et nous avions rêvé d'un tout autre scénario. Le cinquième but sur notre propre jeu de puissance a été le coup fatal. Nous étions physiquement battus dans beaucoup de situations. Les joueurs voulaient réagir après la courte défaite d'hier, mais la volonté ne se traduit pas toujours en actes."

 

Allemagne - Suisse 5-2 (4-2, 1-0, 0-0)

Samedi 9 novembre 2002 à 14h00 à la Preussag Arena de Hanovre. 7235 spectateurs.

Arbitrage de M. Rejthar (TCH) assisté de MM. Kowert et Zantop (ALL).

Pénalités : Allemagne 6', Suisse 10'.

Tirs : Allemagne 21 (8, 5, 8), Suisse 25 (12, 8, 5).

Évolution du score :

1-0 à 06'32" : Ustorf assisté d'Ehrhoff et Serikow

2-0 à 07'07" : Morczinietz assisté de Smazal et Soccio

3-0 à 07'49" : Abstreiter

3-1 à 10'45" : Rüthemann assisté de Riesen

4-1 à 14'11" : Lewandowski (sup. num.)

4-2 à 18'36" : Von Arx (inf. num.)

5-2 à 26'05" : Felski assisté de Retzer et Ustorf (inf. num.)

 

Allemagne

Gardien : Oliver Jonas.

Défenseurs : Sascha Goc - Christian Ehrhoff ; Patrick Köppchen - Nico Pyka ; Jochen Molling - Heiko Smazal ; Stephan Retzer - Andreas Renz.

Attaquants : Sven Felski - Stefan Ustorf - Alexander Serikow ; David Sulkovsky - Len Soccio - Andreas Morczinietz ; Daniel Kreutzer - Tobias Abstreiter - Andreas Loth ; Boris Blank - Tino Boos - Eduard Lewandowski.

Suisse

Gardien : Reto Pavoni.

Défenseurs : Steve Hirschi - Beat Gerber ; Marc Gianola - Michael Kress ; Mathias Seger - Patrick Fischer (Zoug) ; Marco Klöti - Fabian Guignard.

Attaquants : Patrick Fischer (Davos) - Loïc Burkhalter - Marcel Jenni ; Michel Riesen - Reto von Arx - Ivo Rüthemann ; Frédéric Rothen - Michel Zeiter - Claudio Micheli ; Flavien Conne - Martin Pluss - Adrian Wichser.

 

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