Tours - Brest (31 août 2002)

 

Match amical.

Premier test important pour les Albatros de Brest contre les Diables noirs de Tours, confiants après leur série de trois victoires consécutives en matches de préparation. Côté brestois, on note l'absence d'un certain nombre d'internationaux retenus avec leur sélection (France et Biélorussie). A Tours, Millette a emmené avec lui un groupe complet, renforcé par les présences d'Eugène Lévêque et d'un nouvel attaquant, Peter Bohunicky.

Le premier tiers commence par un round d'observation plutôt insipide. Les Brestois jouent très repliés, cadenassent la zone neutre et laissent les Tourangeaux se découvrir. De leur côté, les Diables sont assez peu en jambes et ne trouvent pas les intervalles pour se débarrasser du système de jeu brestois qui consiste à bloquer sur les ailes les attaquants tourangeaux.

Il faut attendre la quatrième minute pour voir Desrosiers réaliser une jolie prouesse technique pour se débarrasser de son défenseur, devant la cage de Bounoure mais son tir est dévié par une crosse adverse au dernier moment. Les Brestois, eux, auront leur première franche occasion sur un tir de Tikhonov, bien détourné par Thierry Noël, le portier tourangeau qui débute ce match (5'43).

D'un côté comme de l'autre, le jeu est un peu brouillon. A Tours, les joueurs, qui semblent fatigués, se cherchent et bien des palets finissent par mourir en zone défensive brestoise sans qu'aucune récupération ne se fasse. Cependant, on notera déjà les assauts lancés par Paulovsky (tir de peu à côté, 06'37). Brest commence à prendre confiance et ses sorties de zone sont plus percutantes.

C'est le moment que choisit l'attaquant de l'ASGT Bohunicky, à l'essai, pour faire parler sa masse physique : un peu trop au goût des arbitres (2' de pénalité pour charge incorrecte, 08'23).

Desrosiers encore

Premier test grandeur nature pour la défense tourangelle, qui, bien solidaire et regroupée, fait échec à ce jeu de puissance, malgré une grosse pression des Albatros. Thierry Noël, le gardien, arrête parfaitement les tirs à la bleue. Le Brestois Potapov se procure même une très nette occasion mais pousse un peu trop loin son palet pour inquiéter le gardien de Tours (10'57).

En ce milieu de premier tiers, on sent les Brestois plus à leur affaire. Quant aux Tourangeaux, vaillants, ils patinent souvent après le palet. L'imprécision des passes, le positionnement parfois moyen des joueurs (souvent regroupés dans l'axe et donc dans la nasse brestoise) ne leur permettent pas de développer un jeu efficace. Malgré cela, quelques belles combinaisons laissent espérer des lendemains meilleurs comme celle entre le capitaine François Gleize, auteur d'un superbe travail, et Novosad, dont le tir est dévié par le gardien brestois (13'05).

Le portier tourangeau s'illustre aussi sur une double occasion de Wikstrom (13'50), et un face à face avec Tikhonov (16'15). Noël bénéficie un peu de chance aussi sur une attaque bretonne (17'42) lorsque le palet longe la transversale du but, puis revient passer devant la cage vide alors que toute la défense est aux abois. Il pallie ainsi les carences de ses défenseurs, assez lents, parfois mal placés, et aux relances incertaines (que de transversales interceptées par les Brestois !).

On croit se diriger vers un premier tiers au score vierge lorsque l'inévitable Desrosiers profite d'un travail magnifique avec Novosad pour tromper imparablement Bounoure après un une-deux splendide (1-0, 19'27).

Le deuxième tiers commence par une occasion manquée par le centre tourangeau Decaens, relativement peu à l'aise dans ses patins. Comme lors du premier tiers, Tours allume les premiers feux mais Brest prend confiance au fur et à mesure, en se créant plusieurs occasions.

Pourtant, ce sont les Tourangeaux qui vont aggraver la marque par le non moins inévitable et emblématique Paul Fayault, qui récupère un palet dans le dos de la défense brestoise, et s'en va battre Bounoure d'un tir du poignet (2-0, 24'15). Un peu déconcertés, les Albatros plient une deuxième fois en un peu plus d'une minute par un shoot lointain à mi-hauteur de Paulovsky (3-0, 25'23). Un score qui peut sembler flatteur compte tenu du jeu développé et des occasions de Brest.

Grosse réaction bretonne

Et ça ne tarde pas puisque seize secondes plus tard, Brest parvient à revenir au score sur un tir vicieux qui surprend Noël, pas assez vigilant le long de son poteau droit (3-1, 25'39).

Regonflés par ce premier but, la pression sur la cage de Noël se fait plus forte avec une franche occasion pour Veret, parti seul. Souvent désemparée, la défense tourangelle se met à la faute et Pulscak écope de 2' de pénalité. Encore une fois, l'ASGT fait bloc (quelle abnégation de Desrosiers !), la maladresse des Brestois et la bonne partie de Noël aidant. Le tir dévié de Jérôme Veret est capté par un Noël impérial (29'02). Dans la foulée, après une mauvaise passe de Supuka, interceptée, Veret, encore lui, se procure une superbe occasion sans trouver le chemin des filets. Panique générale dans la défense tourangelle qui se dégage comme elle peut (29'36).

A la moitié du deuxième tiers, les coaches procèdent au changement de leurs gardiens respectifs : Plumejeau remplace Bounoure et Hiadlovsky supplée Noël pour Tours (29'39).

Hiadlovsky aura à peine le temps de s'installer que les assauts bretons reprennent de plus belle et c'est sur une magnifique phase de jeu que Brest revient à un but, juste avant la fin d'une pénalité concédée - une fois de plus - par l'attaquant tourangeau Bohunicky (3-2, 33'27).

Brest domine assez nettement ce deuxième tiers en se créant les occasions les plus nettes. Tours répond timidement par Decaens qui reprend un rebond laissé par Plumejeau, sans succès (37'02). On sent que Brest veut revenir au score et que Tours n'est pas au mieux dans ses schémas tactiques, ses relances et son patinage (fatigue ?). Et, sur un tir lointain, Wikstrom envoie le palet au-dessus de l'épaule de Hiadlovsky (3-3, 37'35). Une égalisation méritée et qui récompense le gros travail des joueurs de Brest.

Mais finalement, c'est sur une grossière erreur de Brest, lors d'un changement de ligne, que Pulscak, comme à la parade, part tromper le gardien brestois, délaissé totalement par sa défense qui rejoignait tranquillement son banc... (4-3, 38'58).

Erreur de Hiadlovsky

Mais à une erreur succède un autre gaffe, du gardien tourangeau cette fois-ci : en tout début de troisième tiers, il récupère un palet sans danger. Alors qu'il dispose de ses deux défenseurs de part et d'autre de sa cage pour la relance, il s'avise de lancer le palet directement à un attaquant. Il n'en fallait pas plus pour que Potapov intercepte et vienne fusiller le gardien, devant le regard médusé des joueurs de l'ASGT (4-4, 40'52).

Brest poursuit son travail de sape. Sans que le jeu des Bretons soit resplendissant, les Tourangeaux se mettent en difficulté tous seuls. La défense, un des points forts la saison dernière, se cherche un peu, mal secondée par des attaquants en recherche du positionnement idéal. Résultat, les joueurs sont les uns sur les autres, se gênent et ne trouvent pas de quoi aérer le jeu.

Hiadlovsky doit s'employer à plusieurs reprises pour faire échec aux attaquants brestois mais ces derniers trouvent la faille, sur une action assez confuse. Le palet traîne dans la zone offensive de Brest, les défenseurs tourangeaux ne parviennent pas à se dégager ; le portier de Tours se couche pour tenter de geler le palet mais un défenseur le lui enlève. Du coup, c'est un attaquant brestois qui le récupère et qui marque. Pour la première fois de la partie, Brest mène au score (4-5, 46'56).

L'ASGT ne lâche rien

Mais ce qui a fait la force de l'ASGT l'année dernière semble encore le cas en ce début de saison : il est dit que les joueurs ne lâcheront rien. L'ASGT se relance et c'est Paulovsky, très en vue, qui trompe Plumejeau, après, une fois encore, un travail énorme de Novosad. Paulosky, seul face au gardien, attend que le portier se couche sur la glace pour lever le palet. Un but tout de sang froid et d'opportunisme qui remet les deux équipes à égalité (5-5, 48'42).

On s'approche de la fin en se disant que ce match nul pourrait très bien faire l'affaire des deux équipes. Malgré des occasions nettes de part et d'autre (Fayault, Gamelin, Decaens / Tikhonov à deux reprises), les défenses et les gardiens tiennent le résultat.

Millette, le coach tourangeau, demande alors un temps mort à l'approche de la dernière minute. Il fait monter sur la glace une association inédite avec Decaens, Fayault et Gamelin. Dans la foulée, Decaens, assez en retrait jusqu'ici, effectue un très bon travail sur le côté gauche de l'attaque tourangelle et parvient à adresser un centre millimétré que Paul Fayault reprend d'une manière imparable (6-5, 59'07).

Les Diables noirs arrachent encore une victoire dans les dernières secondes d'un match. Ils poursuivent donc leur préparation avec une série positive de quatre matches et quatre victoires. Même si le jeu développé doit encore se perfectionner, les individualités recrutées à l'intersaison par Millette démontrent un fort potentiel. Il y a sans doute encore beaucoup de travail à effectuer et aussi de la fraîcheur physique à récupérer .

De son côté, Brest a montré un visage vaillant. Bien organisés en défense, les Albatros possèdent une puissance physique indéniable, un certain manque de réussite et une grossière erreur tactique sur un changement de ligne leur coûtent peut-être le match. Mais il est certain qu'avec un peu plus de préparation et le retour des joueurs partis en sélection nationale, les Bretons vont faire souffrir plus d'une équipe cette année.

Compte-rendu signé E. O'Grady

 

Tours - Brest 6-5 (1-0, 3-3, 2-2).

Le 31 août 2002 à la patinoire du Haras, à Angers.

Assistance : une cinquantaine de supporters tourangeaux, fort peu de Brestois et quelques Angevins.

Pénalités : Tours 14', Brest 8'.

Évolution du score :

1-0 à 19'27" : Desrosiers assisté de Novosad et Pulscak.

2-0 à 24'15" : Fayault assisté de Vandecandelaere.

3-0 à 25'23" : Paulovsky assisté de Desrosiers.

3-1 à 25'33" : n°11.

3-2 à 33'27" : n°20 assisté de Tikhonov (sup. num.).

3-3 à 37'35" : Wikstrom.

4-3 à 38'58" : Pulscak assisté de Novosad et Paulovsky.

4-4 à 40'52" : Potapov.

4-5 à 46'56" : n°20.

5-5 à 48'42" : Paulovsky assisté de Novosad.

6-5 à 59'07" : Fayault assisté de Decaens.

 

Tours :

Gardiens : Thierry Noël puis Vladimír Hiadlovsky junior (29'39").

Défenseurs : Jean-François Jodoin - Vladimír Konopka ; Marcel Simak - Frantisek Pulscak ; Olivier Vandecandelaere - Jan Supuka.

Attaquants : Sébastien Decaens - Jean-François Gamelin - Peter Bohunicky ; Julien Desrosiers - Zdenek Novosad - Marcel Paulovsky ; François Gleize - Paul Fayault - Nobert Périnet (ce dernier remplacé périodiquement par Lévêque ou Leroy).

Brest (pas de feuille de présentation, donc que les numéros) :

41-21-13-44-22

18-27-32-25-11

63-5-9-20-42

 

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