Russie - Ukraine (3 mai 2002)

 

Match comptant pour le deuxième tour du Championnat du monde 2002.

Le gardien ukrainien Konstantin Simchuk est mis à l'épreuve d'entrée et on s'attend à voir le jeu se concentrer essentiellement autour de lui. Mais les Ukrainiens font mouche sur leur première action, par Tsyrul laissé libre dans l'enclave. Cela semble les décomplexer puisqu'ils ont dès lors moins de scrupules à partir à la conquête du palet et à l'abordage de la zone adverse. Ils maîtrisent mieux les occasions russes qu'en début de tiers-temps, et ce sont des individualités comme Bykov ou Kovalenko qui tentent alors de faire la différence. La pression monte, et Timchenko est pénalisé pour accrocher après avoir fait le ménage devant sa cage. Mais l'Ukraine passe cette infériorité numérique en toute tranquillité... et ne s'arrête pas là ! Protsenko part ensuite sur la droite et son centre devant la cage est superbement repris dans les airs par Shiriaev. Et de 2-0 ! Coup de fouet sur un Scandinavium de Göteborg malheureusement assez dépeuplé.

La Russie doit absolument laver l'affront dès la reprise. Après avoir tué sa première pénalité, elle profite d'un relâchement de la défense ukrainienne, qui se précipite à deux sur Koznev, lequel trouve alors Tkachenko démarqué au centre pour une lucarne parfaite, dans une configuration symétrique au premier but ukrainien. On pense alors que les Russes vont mettre les choses au point, mais ils encaissent au contraire un but-gag auquel le joueur de billard le plus fantasque qui soit n'aurait sans doute jamais songé : un tir de la bleue très mal cadré de Savenko ricoche sur le patin de Shakhraïchuk, qui passait tranquillement derrière la cage sans avoir eu le temps de se rendre compte de quoi que ce soit, et rebondit ensuite sur la botte de Podomatsky avant d'achever sa stupéfiante trajectoire au fond des filets.

La Russie repart quand même de l'avant, même si on ne la sent pas animée d'un grand sentiment de révolte après cet incroyable coup du sort. Ses occasions manquent de conviction et son jeu de puissance est apathique, si ce n'est un contournement de cage de Gusmanov. Mais finalement, Prokopiev gagne un engagement en zone offensive, se fait oublier par son vis-à-vis Khristich et prend le rebond d'un lancer de Bykov pour réduire le score. Dans la foulée, Kovalenko effectue un tir intéressant et Butsaïev insiste sur le rebond, mais Simchuk ne bronche pas. Les deux dernières minutes de la deuxième période s'annoncent difficiles pour l'Ukraine, réduite à quatre car le taquin Tolkunov a enlevé le casque d'un adversaire. Mais les Russes illustrent le manuel des choses à ne pas faire en supériorité : hors-jeu, palets perdus et mauvaises fermetures de zone, laissant à l'équipe adverse le temps et la place de se dégager.

Que peut faire Boris Mikhaïlov pour faire réagir ses joueurs ? Les menaces de goulag n'étant plus à l'ordre du jour, pas grand-chose en vérité, si ce n'est attendre et espérer. Il n'aura pas à le faire très longtemps puisque la Russie finit par égaliser sur une mise en jeu gagnée par Butsaïev en zone offensive, grâce à un lancer de la bleue au ras du poteau de Zhukov, alors que Kovalenko masquait Simchuk. Une pénalité contre Gusmanov pour faire trébucher donne immédiatement à l'Ukraine l'occasion de reprendre l'avantage. Cependant, celle-ci n'a pas marqué le moindre but en avantage numérique dans ce tournoi, et ça n'a pas l'air près de s'arranger. Éteints depuis la mi-match, les Ukrainiens sont improductifs au possible alors que les Russes sont toujours dangereux mais manquent de gnac dans le dernier geste. Il faut dire que Simchuk est excellent, et attrape du gant une très bonne reprise de Prokopiev au second poteau. La Russie termine le match en supériorité, sans plus de réussite que précédemment.

C'est en fin de compte une belle performance pour l'Ukraine que de contraindre le grand et oppressant voisin russe au nul, mais elle a sans doute perdu une chance historique dans la perspective des quarts de finale, car le coup était jouable ce soir.

Élus meilleurs joueurs du match : Aleksandr Prokopiev pour la Russie et Igor Shiriaev pour l'Ukraine.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Russie - Ukraine 3-3 (0-2, 2-3, 1-0)
Le 3 mai 2002 à 16h00 au Scandinavium de Göteborg. 3582 spectateurs.
Arbitrage de Paul Mariconda (USA) assisté de Michael Linke (SUI) et Kevin Redding (USA).
Pénalités : Russie 6' (0', 2', 4'), Ukraine 10' (4', 4', 2').
Tirs : Russie 28 (8, 8, 12), Ukraine 32 (11, 16, 5).
Engagements : Russie 42 (15, 15, 12), Ukraine 29 (7, 11, 11).

Évolution du score :
0-1 à 05'16" : Tsyrul assisté de Kasyanchuk et Protsenko
0-2 à 14'53" : Shiriaev assisté de Protsenko
1-2 à 25'13" : Tkatchenko assisté de Koznev et Antipov
1-3 à 26'50" : Shakhraïchuk assisté de Savenko
2-3 à 34'34" : Prokopiev assisté de Bykov
3-3 à 44'04" : Zhukov assisté de Karpov et Butsaïev
 

Russie

Attaquants :
Valeri Karpov - Vyacheslav Butsaïev - Andreï Kovalenko
Dmitri Zatonsky - Aleksandr Prokopiev - Maksim Sushinsky
Ravil Gusmanov - Roman Lyashenko - Maksim Afinogenov
Igor Tkachenko - Aleksei Koznev - Vladimir Antipov

Défenseurs :
Dmitri Kalinin - Sergei Zhukov
Dmitri Ryabykin - Dmitry Bykov
Sergei Vyshedkevich - Aleksandr Yudin
Anton Volchenkov - Aleksandr Guskov

Gardien :
Egor Podomatski

Remplaçant : Victor Chistov (G).

Ukraine

Attaquants :
Aleksandr Zinevich - Dmitri Khristich - Roman Salnikov
Aleksandr Matvichuk - Vadim Shakhraïchuk - Bogdan Savenko
Valentiin Oletsky - Vassili Bobrovnikov - Sergei Kharchenko
Konstantin Kasyantchuk - Dmitri Tsyrul - Boris Protsenko
Dmitri Markovsky

Défenseurs :
Valeri Shiriaev - Vyatcheslav Timchenko
Sergei Klymentiev - Yuri Gunko
Artem Ostroushko - Vyacheslav Zavalnyuk
Dmitri Tolkunov

Gardien :
Konstantin Simchuk

Remplaçant : Igor Karpenko (G).

 

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