Grenoble - Rouen (5 mars 2002)

 

Match comptant pour la sixième journée de la troisième phase du championnat Elite 2001/2002

Grosse affiche pour ce match à la patinoire d'agglomération qui opposait tout simplement les deux co-leaders du championnat Elite ! Sur le plan comptable, petit avantage tout de même à Rouen qui possède un match de moins à son compteur que Grenoble. La défaite était donc interdite pour Grenoble sous peine de voir les Dragons s'envoler au classement après la journée de samedi (Grenoble sera exempt). À noter que Grenoble et Rouen se retrouvaient pour une belle avec deux victoires de part et d'autre. La question était aussi de savoir comment allaient se comporter les Brûleurs de Loups après être passé complètement à côté de leur dernier match "au sommet", c'était contre Amiens, il y a dix jours (cuisante défaite 2-7).

Le début de match fut plaisant avec de bonnes initiatives offensives de chaque côté. Visiblement, les deux équipes avaient choisi l'attaque au risque de se découvrir. Tant mieux pour le spectacle et... tant pis pour les Grenoblois. Car comme à l'accoutumée, ils sont rarement gagnants à ce jeu-là en début de rencontre. Aussi on ne fut que modérément surpris de voir sur un (déjà) énième contre rouennais Besse ouvrir le score. En fait Patrick Rolland en plongeant à la rencontre de Billard avait plus ou moins raté le palet que Besse récupéra pour le loger aisément dans les buts vides. A nouveau un bien mauvais départ pour Grenoble à domicile qui ne perdra décidément pas cette habitude cette saison. D'autant plus qu'à peine une minute plus tard, la première ligne des Dragons prenait de vitesse la défense grenobloise pour doubler la mise par Lacroix. Les Rouennais allaient plus vite en ce début de match et les Brûleurs de Loups avaient bien du mal à suivre le rythme. Dimitri Fokine, tirant les leçons du match contre Amiens, demandait alors un temps mort pour recadrer ses joueurs. Visiblement le discours porta ses fruits puisque, sur la supériorité numérique qui suivit, les Grenoblois avaient trouvé les ressources pour réduire la marque par un Agnel des grands soirs. L'hémorragie était stoppée et comme Rouen ne trouvait pas l'ouverture en supériorité on regagnait les vestiaires sur ce score de 2-1 en faveur des visiteurs, ce qui au fond n'était pas un si gros handicap pour les Brûleurs quand on connaît leurs difficultés à débuter les rencontres à domicile.

Une supériorité aurait pu leur permettre d'égaliser au début du deuxième tiers mais la réussite ne fut pas au rendez-vous cette fois. Les minutes défilaient, les occasions se multipliaient (à noter un break de Podlaha bien stoppé par Groeneveld) mais les Dragons conservaient leur emprise sur le match. Et alors qu'on pensait que les Brûleurs de Loups pouvaient égaliser c'est au contraire Rouen qui prenait leur large grâce à Vogin étrangement seul à moins d'un mètre de la cage de Rolland et qui avait tout son temps pour ajuster le portier dauphinois d'un tir en pleine lucarne. Une nouvelle fois les largesses défensives se payaient cash pour Grenoble qui continuait de courir après le score (3-1, 28ème). Les efforts des Brûleurs de Loups trouvaient enfin une récompense à leurs efforts sur un gros travail de la première ligne grenobloise : Agnel tentait à deux reprises sa chance de loin, son dernier tir étant repoussé... dans la crosse de Podlaha qui exploite instantanément le rebond. Grenoble revient à 3-2. À noter que ce tiers fut particulièrement haché par les prisons et les décisions (souvent contestables) de l'arbitre M. Bergamelli. Celui-ci s'attira les foudres du public en punissant plus régulièrement les Grenoblois (entre autres en infligeant dix minutes de méconduite à Benoît Bachelet). Mais on n'avait pas encore tout vu sur ce plan-là...

Grenoble commençait le troisième tiers en supériorité numérique, une belle occasion que sut saisir Christian Pouget qui n'eut besoin que de vingt-trois secondes pour égaliser d'un slap de loin que Groeneveld ne vit pas arriver. 3-3, tout était à refaire, il avait fallu finalement plus de trente minutes aux Brûleurs de Loups pour combler leur handicap initial. Dès lors le match pouvait basculer de tout côté et la première équipe à céder risquait bien de devoir rentrer bredouille. La physionomie du match avait changé : Grenoble se montrait de plus en plus dangereux alors que Rouen (qui jouait de plus en plus souvent avec seulement ses deux premières lignes) faiblissait et se montrait moins percutant qu'en début de match. Mais les tentatives de Podlaha (qui ratait encore un break) et consorts restaient vaines. Et au moment où on s'y attendait le moins, c'est Rouen qui reprenait les commandes : Paradis et Pajonkowski, visiblement "oubliés" par les Grenoblois, s'offraient tranquillement un 2 contre 0 et le premier nommé n'eut pas beaucoup de difficulté à glisser le palet hors de porté de Rolland. Où étaient passés Elian et Maynard ? Mystère... Toujours est-il que cette grossière erreur de marquage semblait devoir coûter très cher à Grenoble à quelques six minutes de la fin. De plus les partenaires de Bachelet manquaient une occasion en or de revenir dans la partie en gaspillant une supériorité numérique sans vraiment se montrer dangereux. Mais ils se virent offrire une deuxième chance à trois minutes de la fin. Une chance qui fut même double puisque M. Bergamelli envoya un deuxième Rouennais en prison moins de trente secondes après le premier. Une aubaine pour les Brûleurs de Loups, une double supériorité à cet instant-là du match et avec un but de retard, cela ne se rate pas. Les Brûleurs installaient cette fois parfaitement leur jeu de puissance et Benjamin Agnel se chargeait d'exécuter la sentence : égalisation de Grenoble dans l'euphorie générale ! Une égalisation visiblement pas du goût de Guy Fournier et des Rouennais qui s'en prenaient vivement à M. Bergamelli. Résultat : Fournier était exclu du match, les Rouennais prenaient deux nouvelles minutes pour attitude anti-sportive et... se retrouvaient à nouveau à trois contre cinq (puisque le but avait annulé seulement la première pénalité). Les Brûleurs de Loups n'en demandaient pas temps et avaient du même coup l'occasion d'emporter la décision de ce match qui devenait complètement fou. Et après une longue minute de supériorité, c'est ce même Agnel qui marquait le but de la victoire à... cinq secondes de la fin du temps réglementaire ! C'était sans doute trop pour les Rouennais qui allaient complètement "péter les plombs" : Groneveld renversait sa cage, les joueurs du banc balançaient toutes les crosses "en réserve" au milieu de la patinoire, les Rouennais provoquaient les Grenoblois tout heureux de fêter leur victoire. Paradis qui cherchait des crosses trouva à qui parler en la personne de Bonnard décidément bien "chaud" en ce moment et les deux protagonistes du combat étaient renvoyés au vestiaire. Ambiance indescriptible dans la patinoire dans un tel contexte pour la fin de match la plus mouvementée de la saison à Grenoble ! À la fin du match (soit cinq secondes de jeu plus tard...), seuls six Rouennais acceptaient de serrer la main à leurs adversaires, les autres étant rentrés directement au vestiaire.

Les Rouennais ont dû se sentir volés par l'arbitre dans cette fin de match. Il est vrai que deux doubles supériorités numériques dans les trois dernières minutes du match, ce n'est pas en NHL qu'on verrait ça ! D'un autre côté les pénalités avaient été plutôt en défaveur des Grenoblois durant tout le reste du match (il suffisait d'entendre les mots doux adressés par le public à l'attention de M. Bergamelli) et surtout les Rouennais auraient dû conserver leur sang-froid pour au moins préserver le point du match nul. Un point qui comptera peut-être dans le décompte final. Outre l'arbitrage discutable de toute façon tout au long du match, les Rouennais auront quand même difficilement tenu la distance en se montrant bien moins fringants au troisième tiers. C'est souvent la contrepartie de jouer en effectif réduit. À Grenoble, très bon match d'Agnel (trois buts !) et de Rolland qui a sorti des arrêts de grande classe. La grosse satisfaction est aussi le jeu de puissance particulièrement efficace ce soir. Un match qui a permis aux Brûleurs de Loups de se réconcilier avec son public après le rendez-vous manqué face à Amiens et terminer en beauté les matches aller de cette troisième phase en s'assurant quoi qu'il arrive samedi une place de leader (ou de co-leader). Tout est encore possible !

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Grenoble - Rouen 5-4 (1-2, 1-1, 3-1)

Arbitrage de M. Bergamelli assisté de M. Velay et M. Barbez. 3300 spectateurs

Pénalités : Grenoble 53' (dont pénalité de match à Bonnard), Rouen 87' (dont pénalité de match à Paradis, Carriou et Fournier (coach)).

Évolution du score :

0-1 à 07'36" : Besse assisté de Billard

0-2 à 08'45" : Lacroix assisté de Doucet et Vogin

1-2 à 11'51" : Agnel assisté de S.Bachelet (sup. num.)

1-3 à 27'52" : Vogin.

2-3 à 35'04" : Podlaha assisté de Agnel

3-3 à 40'23" : Pouget assisté de Podlaha (sup. num.)

3-4 à 53'58" : Paradis assisté de Pajonkowski et Besse

4-4 à 58'44" : Agnel assisté de Elian et S.Bachelet (double sup. num.)

5-4 à 59'55" : Agnel assisté de Pouget et Podlaha (double sup. num.)

 

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland

Défenseurs : Simon Bachelet - Christian Pouget ; Jean-François Bonnard - Roland Fougère ; Christian Elian - Bruno Maynard. 

Attaquants : Josef Podlaha - Benjamin Agnel - Sébastien Oprandi ; Arto Vuoti - Benoît Bachelet - Harri Suvanto ; Thomas Bergamelli - Marc Billieras - Xavier De Murcia.

Remplaçants : Arnaud Goetz (G), Philippe Guers, Romain Bachelet.

Absents : Franck Guillemard (raisons professionnelles), Stéphane Gachet, Nicolas Antonoff et Laurent Deschaume (blessés).

Rouen

Gardien : Phil Groeneveld

Défenseurs : Heikki Riihijärvi - Jean-François Jodoin ; Allan Carriou - Patrice Bellier ; Daniel Carlsson.

Attaquants : Simon Lacroix - Alain Vogin - Eric Doucet ; Guillaume Besse - Daniel Paradis - Franck Pajonkowski ; Aram Kevorkian - Alexis Billard - Thomas Bussat.

Remplaçants : Paul Charret (G), Geoffroy Bessard du Parc.

 

Retour au Championnat de France Elite