Bélarus - France (3 janvier 2002)

 

Deuxième match de relégation du championnat du monde junior 2001/2002.

Seuls les dégagements interdits et les hors-jeu rythment un début de match très tactique entre deux équipes qui ne prennent pas le moindre risque. Mais, à la huitième minute, le Bélarus s'approche du but de Macrez, et, après plusieurs rebonds, Kastsistsyn ouvre le score comme au premier match. Cette fois, le deuxième but de Mialeshka ne tarde pas et intervient après dix minutes de jeu. Les Biélorusses contrôlent le match grâce à leur supériorité technique, particulièrement dans le maniement du palet. Mais à une minute de la fin, Sharapa empêche un 3 contre 1 français de se développer et est envoyé en prison. Malheureusement la sirène interrompt le jeu de puissance des Bleuets au moment où il commençait à devenir dangereux.

En début de deuxième période, Kevorkian part en deux contre un avec Brodin et opte pour le tir de le bleue. Bien lui en prend puisque Sergueï Rahovski se troue et laisse passer le palet entre ses jambières. Mais le Bélarus reprend immédiatement deux buts d'avance grâce à Klimiankov. La défense française, moins concentrée et trop lente, laisse encore Siamkevich partir seul. Mais, au lieu de terminer sa feinte sur Macrez, il choisit de laisser le palet à un coéquipier qui est bien contrôlé par son défenseur. Andreï Skrypialiov est envoyé en prison après une bonne occasion pour Matthieu Bécuwe devant le but, et la France convertit sa supériorité : Brodin passe de derrière le but à Pierre-Yves Albert qui réduit le score. La défense biélorusse, qui n'avait rien fait pour déloger l'attaquant amiénois, a encore des errances quand Bécuwe et Maillot se retrouvent bien placés. Ce dernier se jette sur le palet, mais son revers en déséquilibre passe à droite des buts d'un Rahovski moins rassurant qu'en d'autres occasions.

Les Biélorusses sont confinés dans leur moitié de terrain et ne procèdent que par contres dans le dernier tiers, mais les Français ne se créent pas pour autant beaucoup d'occasions. À 1'09" de la fin, Pierre-Yves Albert a un contre favorable et peut s'échapper, mais il est rattrappé et ne peut tirer comme il le voudrait. La France demande alors un temps mort et fait sortir Macrez. Les Bleuets tentent d'envoyer dans le fond pour profiter de leur surnombre mais le scénario de leur victoire contre l'Allemagne contre l'an passé ne se reproduira pas. L'équipe qui descendra sera connue après une prolongation.

La mort subite du nourrisson est toute proche dès la première minute quand Harbavy, Zakharov et Kulakov font un véritable siège des cages de Macrez. Les deux équipes, la France puis le Bélarus pendant toute la fin de la prolongation, appliquent la même tactique : elles renvoient le palet le plus loin possible dès qu'elles le peuvent et s'exposent ainsi tour à tour à passer chacune de longues périodes dans leurs zones, seulement entrecoupées de dégagements interdits. Rakhovski capte un tir de Brodin en deux temps alors que Bécuwe est en embuscade, et s'interpose également face à Marcos.

L'avenir des deux équipes dans l'élite mondiale est donc suspendu à une séance de tirs au but. Le premier de Brodin est tranquillement arrêté alors que Kulakov trouve la barre. Maillot est plus vif mais Rahovski a un bon réflexe de la jambière, que Macrez imite devant Zakharov. Albert amorce une bonne feinte mais le palet lui reste dans la crosse. Mais l'inévitable Kastsitsyn surgit et confirme qu'il est bien le plus efficace. La pression est alors sur Petit, dont le tir ne fait pas broncher Rahovski. Harbavy a un tir décisif au bout de la crosse, mais Macrez le pare de la jambière et laisse une dernière chance à Kevorkian, qui remplit parfaitement sa mission, alors que la feinte déja vue de Mialeshka ne surprend plus un Macrez habitué.

Un partout après les cinq premiers tirs, on passe désormais à des séries individuelles où le premier qui fait la différence gagne. Revoilà Kasitstsyn, qui réédite sa première réussite. Au niveau du sang-froid, Kevorkian n'est pas en reste et répond coup pour coup. Kulakov et Brodin ne peuvent pas les imiter, mais Korabov remet les nerfs français à vif en marquant à son tour. Maillot est alors le nouveau sauveur. Le revers de Siankevich est trop croisé, tandis que la botte de Rahovski repousse le tir d'Albert. Harbavy et Ballet échouent eux aussi. Dix tirs chacun et toujours l'indécision la plus totale. On ne change pas une équipe qui gagne, et c'est Kevorkian qui s'y recolle. Il choisit cette fois de tirer tôt, mais le gant de Rahovski happe le palet. Kastsitsyn ne réussit pas lui non plus le triplé, Macrez ne se laissant pas prendre trois fois au piège. Maillot, nerveux et pas assez rapide, ne peut tromper ce coup-ci Rahovski pour le penalty que Dave Henderson dira regretter le plus. La feinte de Korabov est ensuite bien lue par Macrez. Mais Brodin échoue pour la troisième fois et Mialeshka ajuste finalement Macrez pour offrir la victoire au Bélarus. Le treizième tir aura porté malheur à l'équipe de France, dont le rêve s'achève après l'épreuve la plus dure mentalement.

Élus meilleurs joueurs du tournoi pour le Bélarus : Andreï Kastsitsyn, Aleksandr Kulakov et Sergueï Rakhovski.

Élus meilleurs joueurs du tournoi pour la France : Landry Macrez, Wilfried Molmy et Aram Kevorkian.

Marc Branchu

Commentaires d'après-match :

Vladimir Melenchuk (entraîneur du Bélarus) : "Les deux adversaires étaient de valeur égale. C'était une loterie, et nous avons simplement eu plus de chance. [...] Le choix des tireurs s'est fait sur le moment par le manager. [...] C'est vrai qu'il restera treize joueurs de cette équipe l'an prochain, mais je ne suis pas très satisfait de ceux nés en 1983. Je compte plus sur les 1984 et 1985, qui ont trouvé des leaders avec Kastsitsyn ou Zakharov, dont j'espère qu'ils s'amélioreront encore dans les années à venir."

Andreï Bashko (élu meilleur joueur du Bélarus) : "Nous étions très concentrés et nous nous sommes tenus à nos plans tactiques. Nous nous sommes battus chaque minute pour reter en groupe A, ce qui est important pour nous et pour tout le hockey biélorusse."

Dave Henderson (entraîneur de la France) : "Je suis fier de mes gars, c'était un exercice difficile pour les nerfs de tous les tireurs et des deux gardiens. Je n'évoquerai pas la chance, car ils ont marqué quand il fallait. [...] Les joueurs savaient qui tirerait et en quelle position, nous nous étions entraînés aux tirs au but ainsi qu'au jeu à six contre cinq. On savait ce qui nous attendait. [...] On espère être de retour dans deux ans. Le maintien était important pour la génération 1984-85 qui est techniquement un peu meilleure. Ceux-là ont compensé leurs lacunes techniques par un gros coeur et une discipline de tous les instants."

Mikaël Brodin (élu meilleur joueur de la France) : "On a travaillé tout le match, mais on n'a fait que courir après le score et on a manqué de réussite dans les tirs au but."

 

Bélarus - France 3-2 (2-0, 1-2, 0-0, 0-0) / 4-3 aux tirs au but
Jeudi 3 janvier 2002 à 17h00 à Pardubice. 270 spectateurs.
Arbitres : Scott Hutchsinon (CAN) assisté de Peter Feola (USA) et Peter Loksík (SVK).
Pénalités : Bélarus 8' (2', 4', 2', 0'), France 4' (0', 2', 2', 0').
Tirs : Bélarus 28 (12, 7, 4, 5), France 28 (5, 15, 6, 5).

Évolution du score :
1-0 à 07'47" : Kastsitsyn assisté de Mialeshka et Siankevich
2-0 à 10'04" : Mialeshka assisté de Siankevich
2-1 à 24'40" : Kevorkian assisté de Bayon
3-1 à 25'00" : Klimiankov assisté de Grabovski et Nemirka
3-2 à 35'23" : Albert assisté de Brodin et Jestin (sup. num.)
 

Bélarus

Attaquants :
Dmitri Mialeshka (+2) - Artsiom Siankevich (+2) - Andrei Kastsitsin (+2)
Vassili Harbavy (-1) - Konstantin Zakharov (-1, 2') - Aleksandr Kulakov (-1)
Stanislav Korabov - Mikhaïl Klimin - Ilya Yermashkevich
Konstantin Nemirka (+1) - Mikhaïl Grabovski (+1) - Vitali Klimiankov (+1)

Défenseurs :
Maksim Shymanski (+2) - Andreï Bashko (C, +2)
Artisom Hlinkin (2') - Yaroslav Maslennikov
Andreï Skrypialiov (4') - Andreï Karshunov
Konstantin Durnov (+1) - Ruslan Sharapa (+1)

Gardien
Sergei Rahovski

Remplaçant : Vitali Aristov (G)

France

Attaquants :
Thomas Gueguen (-2, 2') - Mickaël Brodin (2') - Aram Kevorkian
Matthieu Bécuwe (-1) - Yannick Maillot (-1) - Mickaël Bardet
Pierre-Yves Albert (-1) - Francis Ballet - Simon Petit (-1)
Elie Marcos - Romain Masson - Gaël Guilhem

Défenseurs :
Timo Bayon - Wilfried Molmy (C)
Sébastien Rousselin (-2) - Geoffroy Bessard du Parc (-1)
Ghislain Folcke (-1) - Julien Thiery
Frédéric Bastian - Mathieu Jestin

Gardien :
Landry Macrez

Remplaçant : Jérôme Plumejeau (G).

 

Retour aux Championnats du monde juniors