Mulhouse - Angers (1er décembre 2001)

 

Match comptant pour la vingt-et-unième journée du championnat Elite 2001/2002

Benoît Pourtanel (Angers)

Un match entre deux équipes qui se cherchent : Mulhouse cherche un peu de régularité dans ses résultats, et notamment une victoire à la maison puisqu'ils n'y ont gagné qu'une seule fois, contre trois à l'extérieur. Angers, après un excellent début de saison, cherche un second souffle pour enrayer une série de défaites. Les Mulhousiens avaient prévenu, ils essaieraient d'entamer très rapidement le match pour étouffer l'adversaire, et se donner un peu d'air avec un, ou plusieurs, buts.

Aussi le match débute à cent à l'heure, avec des Scorpions bien fringants, qui se ruent sur le but de Burnet. Angers se regroupe bien autour de son gardien, et attend de placer un contre. Néanmoins, à l'allure où se joue le match, on se demande combien de temps il va falloir attendre le premier but de la partie. Si Mulhouse presse son adversaire, Angers se rebiffe en partant à toute allure vers Denis. Un premier coup de frein à la progression mulhousienne va être donné par la prison infligée à leur capitaine, suite à une grosse charge dans le dos, l'Angevin chargé étant face à la balustrade. Spectaculaire, mais le Duc concerné se relève sans trop de bobos. Privé de Bilbao durant douze minutes, Christer Eriksson va devoir recomposer ses lignes, et Angers va d'abord profiter de sa supériorité numérique pour se montrer plus présent, et beaucoup plus dangereux, avec notamment une première ligne bien "classiquement" remuante. Denis monte la garde, bien aidé par ses équipiers qui, cette fois-ci, observent un comportement plus rigoureux, et discipliné, que d'habitude : dégagement du palet par les ailes, présence physique pour "nettoyer" le slot... Denis peut travailler dans de saines conditions, même si Tuominen ou Ferrari ont décidé de scotcher le palet à leur crosse. Durant quelques cinq minutes, les Scorpions vont perdre de leur hargne offensive, essayant de plier sans rompre, le temps de retrouver ses marques. Une fois les habitudes reprises, l'on va assister à un va-et-vient entre les deux buts : Mulhouse, par l'intermédiaire de Coqueux et de Croz, se charge d'organiser l'attaque, mais il manque encore un peu de monde au centre, même si les crosses de Provencher, ou Bringuet sont à quelques millimètres, parfois, du palet. Angers, de son côté, attend mais leurs contre-attaques sont impressionnantes de rapidité, le porteur du palet voit, en deux mouvements, se greffer deux équipiers à ses côtés. Aussi, durant la période, il y aura très peu d'arrêts de jeu, les changements de ligne seront délicats à opérer, et Mulhouse va se faire quelques frayeurs quand, à l'un d'entre eux, ils se retrouvent à deux contre cinq Angevins. Mais Denis, décidément tenace, va stopper toute velléité.

Et c'est Mulhouse qui va ouvrir la marque, sur un bon grattage de palet de Coqueux. Le Franco-Canadien, en fin de course, est un peu juste pour tirer idéalement sur Burnet. Vaillant se charge alors de la finition. Burnet nous gratifie d'un beau grand écart, mais le palet finit lentement sa course, le long de son patin, au fond des buts.

Après un bon tiers ou l'on a beaucoup tiré, l'on a beaucoup patiné aussi, on aimerait assister à une deuxième période aussi excitante. Pourtant, on va démarrer plus prudemment : Mulhouse essaie de rester concentré sur les tactiques à respecter, Angers de continuer à s'appuyer sur la patience... Et sur le réalisme aussi : leur premier essai va être le bon, Jokinen fignole un palet pour Ferrari qui profite d'un bref instant d'incompréhension entre Denis et son défenseur pour loger le palet au fond des filets.

Angers va alors de nouveau procéder par une série de contres menés à toutes allure, avec à chaque escapade, une rafale de tirs sur le portier local, qui doit s'employer avec une bonne mitaine, la crosse, ou... l'imprécision des tirs, pour rester maître de sa cage. Mulhouse est plus timide dans ses réactions, leurs contres, eux aussi très rapides, sont moins fignolés. Un exemple des deux comportements mulhousiens et angevins : Mulhouse va se retrouver en double infériorité durant une minute, suite à une dureté de Provencher (bien "amenée" par une charge virile de Pihant), puis un "accrocher" très sévèrement sanctionné de Carry. Pendant cette double infériorité, il y a le feu devant la cage mulhousienne, Tuominen et Jokinen affolent par leur vivacité, leurs passes précises, mais Ruokonen et Lehmusvuori font un ménage ahurissant, et Denis tient magistralement le coup, bien supporté par une patinoire plus réceptive qu'à l'accoutumée. Provencher rentre, et Veret va sortir pour cinglage. Les forces s'équilibrent, mais Angers est dur à tenir en laisse. Larroque, pour dureté, et Couturier, pour un "faire trébucher" plutôt léger, vont aider involontairement Mulhouse à reprendre du poil de la bête. Hélas, leur double supériorité ne sera pas aussi dangereuse que celle d'Angers : bon placement, et travail des défenseurs angevins, mais surtout une grosse précipitation des locaux (comme cet essai de Provencher qui ne parvient qu'à frapper la glace, à défaut du palet) qui vont perdre du temps pour placer idéalement le palet, peu de tirs et cette supériorité va vite avorter. Dommage, car l'on sent que les joueurs commencent à s'émousser physiquement. C'est l'un des problèmes principaux de Mulhouse cette saison. Vont-ils mettre fin à ces fins de matches difficiles ?

Et bien le début du troisième tiers rassure, ils ne sont pas cuits ! Eriksson va faire monter Carry à la place de Boman. Dumenil va devenir le sixième défenseur, et Boman descendra à la place de Faith. Aussitôt, l'on sent que Carry a des fourmis dans les jambes, s'investissant dans la remontée du palet au côté de son ancien partenaire d'Anglet, Lionel Bilbao. Mais Angers, par l'intermédiaire de Peter ou Ferrari, chauffent la mitaine locale... jusqu'à un nouveau, et efficace, travail de Coqueux qui sert Boman. Le Suédois, de près, ne laisse aucune chance à Burnet.

Mulhouse, bien ragaillardi, essaie de remettre "la rince" par de beaux essais de Bringuet, Croz ou Coqueux. Cette fois-ci, Burnet doit s'employer avec panache, et une excellente mitaine pour la circonstance, pour rassurer ses défenseurs. Les minutes passent, Mulhouse tient, reste vigilant dans sa défense, essaie de gêner le plus haut possible les Angevins, pour les empêcher de monter. Une dernière montée des Ducs par Bargman, "Zébulon" Pihant se tortille comme un diable pour se frayer un chemin dans la défense adverse, un peu de cafouillis devant le slot et Baldris d'envoyer le palet au fond de la cage. Heureusement qu'il ne reste que peu de temps, Mulhouse accuse un peu le coup...

Et la prolongation de commencer sous le signe d'assauts angevins dangereux, notamment le premier essai, par Tuominen, qui frôle la cage de Denis. Angers met la pression, mais Mulhouse remonte à la surface. Croz s'infiltre sur la gauche, sert Aubry, qui se débarrasse d'un Angevin, et sert Bringuet, esseulé au centre. L'ancien Rouennais se retrouve seul face à Burnet, une petite feinte et hop... la patinoire se lève pour fêter cette victoire, la première en Alsace depuis deux mois !

Edouard Denis assume parfaitement son nouveau rôle de gardien titulaire

Le match fut plaisant à regarder : peu de fautes, un premier tiers vraiment rapide, les deux autres l'étaient moins mais le suspense fut omniprésent. Mulhouse méritait cette victoire car ils ont vraiment été plus disciplinés, plus tenaces, plus ordonnés que d'habitude. Même s'il reste encore du travail pour fignoler de grosses actions offensives, on sent que Provencher commence à trouver Coqueux, par exemple. Mais en supériorité numérique, on bute toujours sur un jeu de passes stérile, il n'y a pas vraiment de tirs, notamment de Ruokonen, qui pourtant était passé maître en la matière, l'année dernière à Rouen.

Angers, de son côté, est toujours aussi dangereux dans ses contres. Même si son style de jeu est limite chiant, (par son absence de "prise de jeu à son compte"), il est spectaculaire quant à la rapidité des contres : dès que Tuominen remonte le palet, Jokinen et Ferrari se portent aussitôt à son niveau pour l'épauler. Et de même pour Pihant, Larroque ou Peter. Aussi, ramener un point en Anjou n'est pas immérité. Mulhouse avait juste un petit peu plus de gnak !

À signaler l'excellente prestation des deux jeunes portiers : quelques rebonds laissés, sans grands bobos, mais aussi quelques arrêts de haut vol, notamment de la mitaine.

Récompensés à la fin du match : Jokinen pour Angers et Bringuet pour Mulhouse.

J'ai bien aimé :

- Pour Mulhouse : Denis, Coqueux (gros travail à tous les niveaux) et Ruokonen (beaucoup de ménage derrière).

- Pour Angers : Burnet, Tuominen (quelle détermination), Jestin (aucun complexe de la part de ce junior !).

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Mulhouse - Angers 3-2 a.p. (1-0, 0-1, 1-1, 1-0).

Pénalités : Mulhouse 18' (2'+10' à Bilbao pour charge dans le dos / 2' à Provencher pour dureté, 2' à Carry pour accrocher / 2' à Provencher pour crosse haute), Angers 6' (0' / 2' à Veret pour cinglage, 2' à Larroque pour dureté, 2' à Couturier pour faire trébucher / 0').

Tirs : Mulhouse 46 (17, 14, 11, 4), Angers 43 (16, 14, 10, 3).

Évolution du score :

1-0 à 16'22" : Vaillant assisté de Coqueux.

1-1 à 23'03" : Ferrari assisté de Jokinen et Tuominen.

2-1 à 44'34" : Boman assisté de Coqueux.

2-2 à 58'57" : Baldris assisté de Pihant et Bargman.

3-2 à 62'41" : Bringuet assisté d'Aubry et Croz.

 

Mulhouse :

Gardien : Denis.

Défenseurs : Ruokonen - Carry (puis Dumenil) ; Karlsson - Prunet ; Lehmusvuori - Dimet.

Attaquants : Faith (puis Boman) - Coqueux - Provencher ; Vaillant - Bilbao - Boman (puis Carry) ; Bringuet - Croz - Aubry.

Remplaçants : Lerch (G) et Lageard. Absent : Galmiche (accident de moto durant l'été).

Angers :

Gardien : Burnet.

Défenseurs : Pourtanel - Couturier ; Bärgman - Baldris ; Balmat - Rousselin.

Attaquants : Jokinen - Tuominen - Ferrari ; Jestin - Peter - Leroy ; Veret - Pihant - Larroque.

Remplaçant : Plumejeau (G) et Mocquard. Absents : Bordeleau Jr et Girardot.

 

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