Angers - Rouen (20 novembre 2001)

 

Match comptant pour la dix-huitième journée du championnat Elite 2001/2002

Grâce à cette victoire acquise en terre angevine, le RHE s'est remit dans la course au titre. Certes, les champions en titre sont encore loin de la pole position mais ils restent dans les rétroviseurs d'Amiens et surtout de Reims.

Le gain du match n'a pas été acquis dans la facilité, bien au contraire. Cependant, les Rouennais ont toujours su s'adapter aux circonstances de la partie. D'abord, ils ont résisté pendant le premier tiers aux assauts et à l'échec-avant des Ducs. Malgré un premier but inscrit par Jérôme Veret (1-0 à 1'15) - ce qui n'a pas dû les rassurer - les Normands ont su - alors qu'ils n'allaient pas bien comme en témoignait l'échec de leurs unités spéciales pendant trois minutes et vingt-trois secondes (4'59) lors d'un deux plus deux sifflé contre Jordan Peter (1'36) - égaliser de belle manière. Daniel Carlsson, sur une nouvelle attaque à cinq, envoyait un magnifique slap de la bleue dans le haut des filets de Christophe Burnet (1-1 à 7'43). Alain Vogin, dans la foulée, manquait l'énorme occasion de prendre l'avantage (8'20). Un vrai (très bon) match de hockey se déroulait au Haras. Rien à voir avec le show d'il y a une semaine. Les joueurs de Derek Haas dominaient territorialement mais ne se faisaient vraiment dangereux qu'à deux reprises par leur duo d'arrières Roberto Baldris (9'30) et Patrick Bargman (13'29). Leurs chances étaient stoppées par les prouesses de Phil Groeneveld. De leur coté, les Dragons profitaient de leurs rares occasions pour inquiéter sérieusement leur ancien second gardien, Christophe Burnet, suffisamment remis de sa blessure pour être présent. Bien présent, par exemple, devant Paradis en un contre un, pour stopper le lancer du Canadien (9'59) et gêner Alain Vogin à la conclusion d'un remarquable mouvement collectif de tout le premier bloc rouennais (13'49). Puis, le jeu, toujours intense, devenait brouillon et les opportunités de part et d'autre se faisaient moins tranchantes jusqu'à la première pause.

Les deux équipes repartaient sur des chapeaux de roues. Nicolas Leroy inquiétait Phil Groeneveld qui évitait une prise d'avantage angevine (23'23). Christophe Burnet, l'élève, faisait de même devant Paradis (24'09). D'un coté comme de l'autre, tout pouvait basculer. L'ASGA avait maintenant l'avantage de jouer en power-play (24'16). A l'image d'Heikki Riihijärvi s'allongeant de tout son long sur la glace pour sortir la rondelle au-delà de la ligne bleue (24'49), les "noirs et jaunes" luttaient... aidés par un poteau salvateur, consécutif à un envoi de Patrick Bargman. Le Suédois n'a pas été très chanceux ce soir (26'13). Nonobstant ce nouvel échec en jeu de puissance, les Ducs continuaient leurs fougues. Allan Carriou devait s'interposer brillamment (27'30). C'est encore l'arrière normand qui, quelques secondes plus tard, devait déplacer sa cage pour éviter le pire devant François Ferrari. Pourtant, l'arbitre ne sanctionnera pas les visiteurs (27'50). Après, le palet changeait de crosses. Ce sont les joueurs de Guy Fournier qui allaient dorénavant dominer, tout en restant à la merci des contres locaux. Paradis voyait un de ses lancers stoppé par le gardien des Ducs (28'29). Puis, Christophe Burnet, toujours bien inspiré, faisait échouer un breakaway d'Eric Doucet (28'56) et un bon tir de Daniel Carlsson (29'02). Après un contre de l'intenable Nicolas Leroy et une immense parade de Phil Groeneveld (29'18), Alexis Billard, en zone offensive, lisait bien le jeu de Benoît Pourtanel et interceptait la passe de l'arrière international. Le néophyte joueur de centre apercevait son ailier droit Aram Kevorkian. L'international junior, placé dans le haut de l'enclave, reprenait à la volée pour planter un fameux but (1-2 à 29'53). Ce deuxième but encourageait les Normands dans leur entreprise. Désormais, ils étaient seuls sur le petit iceberg au bord du Maine. Paradis, encore lui (30'36), Alain Vogin (33'36) et Simon Lacroix (33'55) auraient crée la cassure avec respectivement un peu plus d'imagination, moins de talent chez Christophe Burnet et plus de précision. Peu après, l'arbitre sifflait sévèrement contre Julien Pihant (34'54). Les Ducs, face au bon jeu de Guillaume Besse et Jean-François Jodoin, se faisaient surprendre un peu naïvement au second poteau par Franck Pajonkowski (1-3 à 35'42). Le break était fait en supériorité. Le jeu repris avec moins d'entrain. Il n'y eut qu'une seule réaction des coéquipiers de Benoît Pourtanel, mais Jordan Peter ne cadrait pas sa salve (37'09). En toute fin de période, malgré une terrible action dans le trafic d'Alan Carriou (39'11), les Dragons ne mettaient pas à profit un jeu de puissance.

Les partenaires d'Eric Doucet n'avaient pas su se mettre un peu plus à l'abri en fin de deuxième tiers. Toutefois, Franck Pajonkowski, bien servi par Guillaume Besse, le fit en échappée en inaugurant une nouvelle botte secrète face à Christophe Burnet (1-4 à 41'13). Bien lui en a pris car Roberto Baldris réduisait bientôt le score (2-4 à 46'43). On craignait alors un retour des Ducs comme c'est souvent le cas contre Rouen au Haras. Cependant, tournant avec seulement huit attaquants, Jani Tuominen et Jean-Michel Larroque étant alternativement les joueurs de centre des trois lignes, la fatigue accumulée se faisait très nettement sentir dans les rangs angevins. Malgré deux sursauts tardifs de Jérôme Veret (58'55) et Julien Pihant (59'14), le match était joué pour tout le monde. Même pour Derek Haas qui ne sortira pas son gardien comme il l'avait fait à Anglet quelques jours plus tôt.

Ce fut un match rassurant, où tout n'a pas été parfait (jeu de puissance angevin, beaucoup trop de tirs concédés par le RHE), sur les capacités des deux équipes. À Angers, On a découvert un junior talentueux, Mathieu Jestin, très à l'aise ce soir au poste d'arrière. Jérôme Veret et Nicolas Leroy ont très efficacement épaulé leurs leaders naturels (Jokinen, Tuominen et Pihant). Francis Couturier a été rudement efficace alors que son coéquipier Patrick Bargman aura été bien infortuné à l'offensive. On aura eu du plaisir à revoir Christophe Burnet sous un bien meilleur jour qu'il y a une semaine. Le gardien a bien fait son ouvrage. A Rouen, ce soir chacun des seize (Bessard du Parc n'est pas revenu au jeu au deuxième tiers) joueurs se seront impliqués dans les deux sens de la patinoire. Ils semblent tous, malgré quelques maladresses plus ou moins compréhensibles suivant le standing de certain(s), concernés par la victoire, par le match, ne refusant aucune responsabilité. Les Normands sont, c'est une lapalissade, les grands gagnants. La confiance de la victoire et leur troisième place est une sérieuse valeur ajoutée aux deux points acquis ce soir. Ce qui après la déroute face aux Flammes Bleues leur permet d'envisager de nouveau la délicate conquête suprême qui passe par une série probante de succès jusqu'à la Noël... Quel difficile challenge à relever ! Les Dragons 2002 seront-ils des hommes de défis ?

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

Angers - Rouen 2-4 (1-1, 0-2, 1-1).

Arbitres : MM. Benoist, Antunes et Bliek.

Spectateurs : 850.

Pénalités : Angers 16' (6', 8', 2'), Rouen 12' (2', 6', 4').

Tirs : Angers 34 (15, 8, 11), Rouen 32 (6, 16, 10).

Supériorités : Angers 0/3 (0/1, 0/1, 0/1), Rouen 2/5 (1/3, 1/2, 0/0).

Arrêts : Burnet (87,5%) 28/32 (5/6, 14/16, 9/10), Groeneveld (94,1%) 32/34 (14/15, 8/8, 10/11).

Évolution du score :

1-0 à 01'15" : Veret assisté de Pihant.

1-1 à 07'43" : Carlsson assisté de Paradis et Jodoin (sup.num.).

1-2 à 29'53" : Kevorkian assisté de Billard.

1-3 à 35'42" : Pajonkowski assisté de Jodoin et Besse.

1-4 à 41'13" : Pajonkowski assisté de Besse et Paradis.

2-4 à 46'43" : Baldris assisté de Veret et Pourtanel.

 

Angers

Gardien : Christophe Burnet.

Défenseurs : Benoît Pourtanel - Francis Couturier ; Patrick Bärgman - Roberto Baldris ; Mathieu Jestin - Sébastien Rousselin.

Attaquants : Juho Jokinen - Jani Tuominen - Nicolas Leroy ; Jérôme Veret - Jean-Michel Larroque - Julien Pihant ; François Ferrari - Jordan Peter.

Remplaçants : Jérôme Plumejeau (G), Grégory Girardot et Benjamin Mocquard.

Absents : Stéphane Balmat (?) et Paulin Bordeleau Jr (blessé).

Rouen

Gardien : Phil Groeneveld.

Défenseurs : Patrice Bellier - Heikki Riihijärvi ; Daniel Carlsson - Jean-François Jodoin ; Geoffroy Bessard du Parc - Allan Carriou.

Attaquants : Éric Doucet - Alain Vogin - Simon Lacroix ; Guillaume Besse - Franck Pajonkowski - Daniel Paradis ; Thomas BussatAram - Alexis Billard - Kevorkian.

Remplaçants : Paul Charret (G) et Thibault Geoffroy.

Absents : Nicolas Besch et Damien Ribourg (choix du coach) et Rodolphe Bretault (blessé).

 

 

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