Rouen - Grenoble (9 octobre 2001)

 

Match comptant pour la neuvième journée du championnat Elite 2001/2002

Plus de bien que de mal ? En tous les cas, les Dragons n'auront pas été logiquement récompensés de leurs superbes efforts montrés tout au long de ce match. Au cour du premier tiers-temps, ils ont dominé de la crosse et des patins des Grenoblois qui avaient sans doute déjà gagné le match dans leurs têtes à l'annonce des quatre joueurs importants (Riihijärvi, Vogin, Paradis et Pajonkowski) absents chez les Rouennais. Les trois lignes s'en donnaient à cœur joie. Après un but refusé sévèrement - Simon Lacroix ne pouvait pas quitter la zone du gardien, empêché qu'il était par deux Brûleurs de loups - à la première unité spéciale (4'06), Christophe Bretault montrait le chemin à suivre (6'29), Aram Kevorkian le suivait (8'52), en supériorité Eric Doucet enchaînait (9'39) et Thomas Bussat ne laissait aucun répit au sérieux gardien international (14'04). Alors quand Guillaume Besse ouvre joliment en power-play, ce n'est que justice pour de très jeunes (cinq juniors et deux cadets surclassés titulaires) et très séduisant Dragons (1-0 à 15'57). Après ce but, les Normands eurent le besoin de souffler mais les Grenoblois ne surent en profiter puisque les visiteurs ne parvenaient pas à inquiéter Phil Groeneveld qui passait ainsi un très très calme premier tiers.

La deuxième période n'allait pas être tout à fait du même tonneau. Ari Suvanto sonnait le réveil grenoblois (23'04). Un peu dépassés, les Dragons allaient commettre quelques fautes. Sur la première d'entre elles, Eric Doucet partait en contre et préparait, de la droite, le but de Simon Lacroix, complètement oublié dans le haut à gauche du slot. Le fort lancer de l'ailier franco-canadien heurtait une des jambières de Patrick Rolland avant de pénétrer à l'intérieur des filets (2-0 à 24'56). Ensuite, Allan Carriou plein d'abnégation et de talent sauvait un bon coup grenoblois (26'59). Les Rouennais reculaient et subissaient plus l'étroit petit jeu des Isérois. Deux nouvelles prisons étaient appelés... La deuxième fut sanctionnée d'un lancer de pénalité. Benoît Bachelet, en bon capitaine, feintait bien entre les houseaux de Phil Groeneveld (2-1 à 28'17). Alerté par cette décroissance du score, les champions de France reprirent le pouvoir de la rondelle. A la mi-match, Guillaume Besse manquait de précision (30'53). Les joueurs de Guy Fournier étaient bien en place dans ce match mais un mauvais réglage faisait tout capoter. Un manque d'automatisme empêchait un roulement de bloc efficace. Une demi-ronde épuisée ne pouvait plus relancer le jeu. Attentiste en zone défensive, en dedans, les Dragons perdaient le palet. Benjamin Agnel de la gauche apercevait Jean-François Bonnard qui était bien en retard dans son repli défensif... Au point d'être seul au second poteau. L'arrière antonyme du fair-play (respect des spectateurs...) déviait adroitement dans le haut de la nasse locale (2-2 à 32'02). Les coéquipiers d'Eric Doucet marquèrent le coup, mais une fois de plus les frileux Brûleurs ne chauffaient guère la cage désormais exposée à tous les dangers. Seul Roland Fougère obligeait Phil Groeneveld a parader pendant ces instants de légères fébrilités rouennaises (34'53). Les favoris annoncés à la succession des champions normands, qui devaient, en dépit des absences de Joseph Podlaha, Olivier De Murcia et Christian Pouget, écraser de leur supériorité montagnarde innée les "gavroches" Dragons, s'en sortaient jusqu'à présent dans ce match qu'à la faveur de leur qualité de réalisme à défaut de démontrer d'autres valeurs.

Les Dragons s'étaient rendus compte que leurs adversaires n'étaient pas des foudres de guerre. Ils allaient les asseoir de nouveau à leur volonté en deux temps. D'abord, ils enflammèrent deux doubles pénalités respectivement pendant 1'18 puis 0'24. Sur cette dernière, ils reprirent l'avantage à la marque grâce au tir de Daniel Carlsson (3-2 à 41'51). Ensuite, en avantage d'un homme, Jean-François Jodoin avait la cassure dans la palette (42'18). Puis, le RHE76 laissait passer une séquence grenobloise rétive amorcée par Thomas Bergamelli (44'33). En supériorités, Ari Suvanto butait à deux reprises sur un Phil Groeneveld concentré (46'57 et 49'53). Tout comme Benjamin Agnel (49'14). Enfin, après l'égalisation acquise en phase d'escouade spécifique par Arto Vuoti (3-3 à 56'40), Thomas Bussat (57'17), Guillaume Besse (57'45) et Eric Doucet (57'50) prouvèrent qu'il n'y avait plus qu'une équipe sur la glace et elle était normande ! Cependant, Grenoble remportait un point pour (seulement) avoir beaucoup mieux su jouer les jeux spécifiques que les Dragons. Les Normands, courageux et conquérants en l'état de leurs moyens actuels, avaient toujours mené au score avant de se faire remonter sur deux erreurs imputables pour l'une à un manque de rouage (2-2 à 32'02) et pour l'autre à une fatigue légitime (3-3 à 56'40), méritaient eux aussi au moins un point.

La prolongation fut le hold-up de la soirée. Non, Grenoble, sur le jeu étroit et frileux qu'ils ont déployé face à une équipe de "titis" rouennais, ne méritait pas, ce soir, de point supplémentaire. La preuve ? La joie démonstrative de Benjamin Agnel et déplacée de M. Bonnard n'avait d'égal que leur crainte d'avoir toujours eu l'impression que ce match, à leur portée, leur échappait par la faute de remarquables Dragons nouvelle vague. Mais excusons les joueurs Grenoblois de s'être montré arrogants de cet "exploit", car par tradition, il ne faut pas grand chose pour être orgueilleux sur les bords de l'Isère !

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

Rouen - Grenoble 3-4 a.p. (1-0, 1-2, 1-1, 0-1).

2000 spectateurs. Arbitrage de M. Durand assisté de MM. Bataillie et Moine.

Pénalités : Rouen 14' (0', 8', 6'), Grenoble 30' (8', 6', 16') dont 10' à Suvanto (53'03").

Évolution du score :

1-0 à 15'57" : Besse assisté de Lacroix et Jodoin (sup.num.).

2-0 à 24'56" : Lacroix assisté de Doucet et D. Carlsson (inf.num.).

2-1 à 28'17" : B. Bachelet (lancer de pénalité).

2-2 à 32'02" : Bonnard assisté de B. Agnel.

3-2 à 41'54" : D. Carlsson assisté de Jodoin (double sup.num.).

3-3 à 56'40" : Vuoti assisté de B. Bachelet.

3-4 à 62'48" : B. Agnel assisté de S. Bachelet.

 

Rouen

Gardiens : Phil Groeneveld (Remplaçant : Paul Charret).

Défenseurs : Jean-François Jodoin - Nicolas Besch ; Allan Carriou - Patrice Bellier ; Geoffroy Bessard du Parc - Daniel Carlsson.

Attaquants : Simon Lacroix - Guillaume Besse - Eric Doucet ; Aram Kevorkian - Alexis Billard - Thomas Bussat ; Christophe Bretault - Damien Ribourg - Thibault Geffroy ; Luc Tardif Jr.

Grenoble

Gardiens : Patrick Rolland (Remplaçant : Arnaud Goetz).

Défenseurs : Jean-François Bonnard - Roland Fougère ; Stéphane Gachet - Bruno Maynard ; Christian Elian - Simon Bachelet.

Attaquants : Ari Suvanto - Benoît Bachelet - Arto Vuoti ; Benjamin Agnel - Franck Guillemard - Thomas Bergamelli ; Marc Billieras - Sébastien Oprandi.

 

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