Deuxième match de la demi-finale du Championnat de France &Eeacute;lite.

Les Normands, opportunistes et semblant assez fatigués, ont profité, au moment où ils cédaient petit à petit, d'un arbitrage déficient tout au long de la partie pour remporter le deuxième match de la série face à Grenoble.

Comme hier au soir, ce sont les Grenoblois qui débutaient le mieux, mais ils ne rompaient pas la marque malgré une terrible action en avantage d'un homme (3'24). Comme hier soir, ils retombaient dans leurs travers. Les visiteurs laissaient Patrick Genest évoluer librement au milieu de leur meute. L'ailier droit, après un premier essai (5'22), décroisait à mi-hauteur un lancer précis pour ouvrir le score (1-0 à 5'29). Malgré un bon lancer de Juha Jokiharju (16'23), les Dragons n'allaient pas profiter de deux situations spéciales en avantage d'un homme (8'07 et 14'51). Nonobstant leur gain de la veille, il leur fallait bien défendre, comme Allan Carriou (19'13), car c'est finalement Grenoble qui se créait deux occasions par l'intermédiaire de Christian Pouget (14'22 et 17'14) que Phil Groeneveld paradait, préservant ainsi l'avance prétentieuse d'un but au deuxième engagement.

Une fois de plus les montagnards rentraient mieux dans le jeu. Cette fois, c'était Simon Bachelet qui faisait travailler Phil Groeneveld (22'44). Rouen gérait son avance. Mais en trop bons pères de famille, les "boys" de Guy Fournier s'endormaient. Ils ne créaient rien de bon sur un nouvel avantage numérique si ce n'est un tir non cadré de Guillaume Besse (25'43). À l'image du travail des capitaines, une offensive de Benoît Bachelet contrée par une défense volontaire d'Éric Doucet (27'24), la rencontre était laborieuse. Jusqu'à maintenant saccadée d'accélérations de parts et d'autres, elle était présentement sous l'emprise des Normands. Pendant, un peu plus d'une minute, ils mettaient le feu et se procuraient trois chances de créer la cassure. Tour à tour, le poteau (28'29), Patrick Rolland (29'16) et la précipitation "noire et jaune" (29'53) sauvait les Brûleurs de loups. L'orage passé, ces derniers sortaient le bout de leurs crosses à l'image de Benoît Bachelet très souvent dans les bons coups ce soir (33'17). Puis, surgissait de nulle part... ou plutôt de la droite, dans un angle impossible, un lancer désespéré dans le territoire du gardien, donnant un but de raccroc qui permettait aux Grenoblois, en supériorité, de combler leur déficit (1-1 à 34'16). La fin du tiers était haché par des pénalités qu'on jouerait à l'entame du dernier vingt.

L'unité spéciale des bords de Seine appliquait sa loi. Alors que l'arbitre, signalait une nouvelle faute, Éric Doucet poussait le palet dans le fond des filets (2-1 à 40'25). Pour essayer d'égaliser, Grenoble bénéficiait d'un jeu de puissance d'où se sauvait en breakaway Patrick Genest. Toutefois, Patrick Rolland lisait bien la feinte du rapide Canadien (45'38). Installé, Stéphane Gachet eut une colossale opportunité. Cependant, Phil Groeneveld le "Barthezien", revenu du diable vauvert, déroutait (46'40). La pression iséroise se faisait maintenant toujours plus efficace. Les Dragons s'inclinaient lors d'une pénalité différée, sur un slap de Roland Fougère, déclenché de la bleue et dévié dans le trafic, surprenant un Phil Groeneveld sans doute masqué (2-2 à 47'15). A présent ce fut l'abîme pour les Dragons. A force ne n'avoir pas voulu tuer le match plus tôt, de jouer petit bras, de s'éreinter, ils étaient en train de se consumer comme jamais cette saison sur leur île. Phil Groeneveld, bravissimo, faisait cinq prodiges successifs. Devant Benoît Bachelet (48'37) et Christian Pouget (49'49), il paradait à merveille. Il réalisait l'arrêt face au capitaine grenoblois (51'49). Impressionnant, il déjouait un lancer de pénalité de Rami Koivisto (53'06). Puis, arrivé seul en échappée, Benoît Bachelet était aux premières loges pour apprécier un arrêt qui tue œuvré par le superbe portier local (53'46). "PHI-LOU ! PHI-LOU !" scandait le public. Plus tard, à la suite d'un mauvais coup de Gachet à l'encontre de Juha Jokiharju. L'arbitre envoyait deux Grenoblois - à priori, le second l'était injustement - et un Rouennais sur le banc des pénalités. Comme les patineurs des Alpes jouaient déjà en infériorité après une faute claire, Rouen bénéficiait d'un double avantage numérique. Avant de se défendre, Dimitri Fokine demandait un temps mort (55'49). Quarante quatre secondes plus tard, Éric Doucet reprenait une passe millimétré d'Heikki Riihijärvi dans une cage naïvement ouverte (3-2 à 56'35). Désorganisés, découragés (?) par ce coup du sort, les Grenoblois, toujours en désavantage, mais d'un seul homme présentement, manquaient de rigueur défensive. Ils permettaient une longue relance de Phil Groeneveld pour Simon Lacroix placé à la bleue, l'ailier droit s'amusait de Patrick Rolland (4-2 à 57'19). Le match était presque conclu mais le staff des Brûleurs était joueur. Il sortait leur cerbère au profit d'un attaquant supplémentaire. Ce ne fut pas rentable. Après un lancer de Christian Pouget dans le bouclier de Groeneveld, Juha Jokiharju récupérait la rondelle. Le Finlandais la glissait à Guillaume Besse qui marquait aisément dans le but vide (5-2 à 59'25). Ouf ! Nous sommes prévenus, le Grenoblois ne brûle pas que des loups, il peut aussi mettre le feu aux Dragons ! Heureusement, ce soir, Phil Groeneveld en bon sapeur a éteint l'incendie avant que les Grenoblois ne subissent un opportuniste retour de flamme.

Compte-rendu signé Thierry Frechon

Rouen - Grenoble 5-2 (1-0, 0-1, 4-1)

Le 14 mars 2001 sur l'île Lacroix. 2800 spectateurs.

Arbitrage de M. Calamoneri assisté de MM. Rousselin et Baude.

Pénalités : Rouen 14' (2', 8', 4'), Grenoble 18' (4', 8', 6').

Tirs : Rouen 25 (8, 11, 6), Grenoble 32 (9, 9, 14).

Engagements : Rouen 25 (10, 7, 8), Grenoble 26 (9, 9, 8).

Évolution du score :

1-0 à 05'29" : Genest

1-1 à 34'06" : Pouget assisté de S. Bachelet et Nokkosmäki (sup. num.)

2-1 à 40'25" : Doucet assisté de Jokiharju et Riihijärvi (sup. num.)

2-2 à 47'15" : Fougère

3-2 à 56'35" : Doucet assisté de Riihijärvi et Jokiharju (double sup. num.)

4-2 à 57'19" : Lacroix assisté de Groeneveld (sup. num.)

5-2 à 59'25" : Besse assisté de Jokiharju et Groeneveld (cage vide)

Gardien : Phil Groeneveld.

Défenseurs : Heikki Riihijärvi - Daniel Carlsson ; Allan Carriou - Baptiste Amar.

Attaquants : Simon Lacroix - Franck Pajonkowski - Éric Doucet ; Patrick Genest - Juha Jokiharju - Guillaume Besse ; Stephen Dugas - Dominic Rhéaume - Thomas Bussat.

Entraîneur : Christophe Burnet (G). Coach : Guy Fournier.

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Stéphane Gachet - Christopher Lepers ; Nemo Nokkosmäki - Rolland Fougère ; Frédéric Borgnet.

Attaquants : Benoît Bachelet - Franck Guillemard - Patrice Fleutot ; Benjamin Agnel - Rami Koivisto - Christian Pouget ; Marc Billiéras - Laurent Deschaumes - Simon Bachelet.

Entraîneur : Arnaud Goetz (G). Coach : Dimitri Fokine.

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