Viry - Rouen (6 mars 2001)

 

Troisième match des quarts de finale du Championnat de France Elite.

L'armada rouennaise était une Formule 1 qui roulait en seconde le week-end dernier. Elle s'était montrée inconsciemment suffisante lors des deux premiers matches de la série contre Viry-Essonne. Ce soir, les bolides "noirs et jaunes" ont continuellement tourné à plein régime. Bien leur en a pris car les joueurs de Guy Fournier ne l'auraient peut-être pas emporté face à des Jets rapides, mordants, et n'affichant aucun complexe. Dans une rencontre engagée digne de play-off. Bravo aux deux équipes !

Les coéquipiers de Sébastien Roujon, excepté l'arrière tchèque David Vorel toujours blessé, complétaient leurs nombreuses charges dès l'engagement, démontrant ainsi leur volonté d'arracher l'exploit dans la patinoire de la nationale 7, quasi comble. Aller compléter les bouchons c'est bien, mais ça laisse des espaces dans l'enclave. Stéphane Ménard devait déjà exécuter deux arrêts décisifs face aux essais de Patrick Genest (0'48) et Guillaume Besse (0'55). Avant d'encaisser un bon lancer de Dominique Rhéaume (1-0 à 2'10) et une reprise de Franck Pajonkowski sur un palet laissé libre dans une situation confuse (2-0 à 4'57). Puis, Stephen Dugas, un des artilleurs d'une troisième ligne héroïque, inquiétait de nouveau le gardien francilien (6'53). Petit à petit, continuant leur travail de sape, les Castelvirois, sans se démonter, prenaient le meilleur sur des Dragons qui ne pouvait changer de ronde défensive sous l'emprise "verte et jaune". Cyril Trabichet donnait une première alerte sur Phil Groeneveld (7'15). Ce dernier s'inclinait sur un tir à ras la glace exécuté à mi-distance par Jani Kivakka parti en contre excentré sur la gauche (1-2 à 7'52). Ensuite, échaudées, les deux escouades cherchaient leur second souffle sans, toutefois, que le rythme et l'engagement de la rencontre ne déclinent. A l'issue de cette recherche, le fringuant Patrick Genest se montrait en évidence tout comme Stéphane Ménard qui assurait la parade (14'00). Sur l'action suivante, un puissant lancer "banlieusard" heurtait le casque de Phil Groeneveld. Dans le mouvement, Yann Vannienwenhowe reprenait le rebond et égalisait... Seulement l'arbitre n'accordait pas ce but pourtant parfaitement valable suivant la nouvelle règle internationale (14'34). Moins d'une minute plus tard, derechef, les Castelvirois levaient les bras au firmament pour honorer l'égalisation de Yann Lecompère qui, après un geste défensif remarquable (15'05), lançait au but de la bleue au ras du poteau gauche du gardien rouennais... Seulement, les arbitres - comme votre serviteur et la petite centaine de supporters normands - ne pouvaient pas, par leurs placements, certifier à coup sûr que le palet avait bien franchi la ligne avant de ressortir aussitôt (15'22). Dans ce premier tiers, Viry aura manqué de chance. Comme Guillaume Besse manquait de faire la décision en fin de vingt (19'25), les patineurs locaux menaient virtuellement d'un but alors qu'en fait, ils l'étaient. Menés d'un.

A la reprise, la guigne n'avait pas abandonné les joueurs du président Papaux. Même s'ils devaient s'incliner, à la régulière, sur un lancer de Thomas Bussat (1-3 à 21'48). Ils encaissaient un quatrième but très contestable puisque la rondelle envoyée fort par Juha Jokiharju dans le slot, freinée par Stéphane Ménard, franchissait la ligne fatidique, bien après que la cage fut déplacée par deux adversaires à la lutte (1-4 à 22'43). La révolte, les Castelvirois allaient la sonner quelques secondes plus tard. Phil Groeneveld en perdait sa crosse (24ème). Heureusement, Franck Pajonkowski calmait les ardeurs locales en envoyant sur l'angle de la lucarne (24'24). Peu après la mi-match, Eric Doucet, groggy, était contraint de quitter définitivement ses coéquipiers, après qu'il eut été assommé par un Jérôme (32ème) avec qui, il avait déjà eu des "Mô" durant le dernier match sur l'île Lacroix. Aram Kevorkian le remplaçait. Puis, la baraka ayant changé de camp, Guillaume Besse, à son tour, trouvait l'angle gauche de la cage de Stéphane Ménard. Certains auront même pensé que le caoutchouc était bien rentré mais le principal du jeu ne chuintait pas (34'23). Ensuite, pour la troisième fois, les Dragons, par l'intermédiaire de Daniel Carlsson, touchaient la faîtière parisienne (35'58). Plus tard, à quatre contre quatre, pour terminer la période, Stéphane Ménard montra qu'il n'y avait pas que la malchance qui stoppait les occasions normandes. Son talent endiguait une échappée solitaire de Guillaume Besse, pas en veine depuis quelques matches (39'05).

Au dernier engagement, Simon Lacroix marquait un but surprenant (5-1 à 44'01). Wiart, Billard et Bringuet pouvaient faire leurs premières glissades sur la glace (46ème). De nouveau, Simon Lacroix, patient et lucide, ajustait Stéphane Ménard après un service de Franck Pajonkowski (6-1 à 46'55). Puis, reprenant le retour de son propre tir, Sébastien Roger limitait la casse (6-2 à 50'26). Pascal Ryser, le coach suisse de Viry, permettait au jeune Julien Peyre de rentrer à la place de son gardien étoile (52'16). Le second goalie n'encaissera pas de but. Ni en infériorité numérique (2'00 à 52'46), ni sur deux breakaway. L'un de Guillaume Besse (57'13), l'autre de Thomas Bussat (59'23). Il effectuera neuf arrêts dont un puck check (56'32) et sera sauvé par son poteau lors d'un lancer de Juha Jokiharju (57'28). Une belle fiche pour le remplaçant de Stéphane Ménard servait de conclusion à la série. Les Dragons ont passé les verts. Les demis peuvent être servis. Qui de l'Hormadi ou des Brûleurs de loups trinquera ?

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

Viry-Essonne - Rouen 2-6 (1-2, 0-2, 1-2)

Arbitrage de M. Colleoni assisté de MM. Bliek et Juret.

Le 6 mars 2001 à Viry-Châtillon. 559 spectateurs.

Pénalités : Viry 6' (0', 4', 2'), Rouen 8' (0', 6', 2').

Tirs : Viry 28 (10, 10, 8), Rouen 52 (18, 17, 17).

Engagements : Viry 23 (10, 7, 6), Rouen 20 (9, 7, 4).

Évolution du score :

0-1 à 02'10" : Rhéaume assisté de Bussat

0-2 à 04'57" : Pajonkowski assisté de Doucet

1-2 à 07'52" : Kivakka assisté d'Aubry

1-3 à 21'48" : Bussat assisté de Rhéaume

1-4 à 22'43" : Jokiharju

1-5 à 44'01" : Lacroix assisté de Billard

1-6 à 46'55" : Lacroix assisté de Pajonkowski

2-6 à 50'26" : Roger

 

Viry-Châtillon

Gardien : Stéphane Ménard puis Julien Peyre à 52'16".

Défenseurs : Guillaume Jeanette - Laurent Veret ; Sébastien Dermigny - Frédérick Brodin ; Yann Lecompère - Sébastien Rousselin.

Attaquants : Cyril Trabichet - Nicolas Bergès - Sébastien Trabbach ; Yann Vannienwenhove - Sébastien Roger - Jani Kivakka ; Sébastien Roujon - Julien Aubry - Jérôme Mô.

Coach : Pascal Ryser.

Rouen

Gardiens : Phil Groeneveld.

Défenseurs : Heikki Riihijärvi - Daniel Carlsson ; Allan Carriou - Baptiste Amar ; Geoffroy Bessard du Parc.

Attaquants : Simon Lacroix - Franck Pajonkowski - Éric Doucet ; Patrick Genest - Juha Jokiharju - Guillaume Besse ; Stephen Dugas - Dominic Rhéaume - Thomas Bussat.

Remplaçant : Christophe Burnet (G). Coach : Guy Fournier.

 

Retour au Championnat de France Élite