Grande-Bretagne - Pologne (11 février 2000)

 

Pré-qualification pour les Jeux olympiques, groupe 3, deuxième journée.

Battue de trois buts par la France hier soir, la Pologne n'a d'autre choix pour voir les anneaux olympiques que de battre les Britanniques par un plus gros écart et d'espérer que ceux-ci battent ensuite les tricolores. La voie semble très étroite face à un adversaire qui leur réussit généralement assez peu, mais le début de match leur donne espoir. Rick Brebant prend la première pénalité (accrocher) dès la première minute de jeu. Robert Kwiatkowski convertit la supériorité numérique en s'imposant dans une mêlée devant le but. Cette ouverture du score semble conforter les Polonais dans une tactique plutôt attentiste de contre-attaque. Une stratégie qui fait sens : elle pourrait profiter d'une certaine lenteur d'un adversaire vieillissant.

Mais la Grande-Bretagne peut aussi jouer sur ses points forts. Elle utilise sa détermination et son état d'esprit combatif. En début de deuxième période, le travail dans les bandes de Graham Garden lui permet de ressortir le palet vers Darren Hurley qui trouve l'ouverture entre Tomasz Jaworski et son poteau. Mais M. Trainer sévit alors en sifflant cinq pénalités (dont deux simultanées contre Brebant et Piatek) en l'espace de trois minutes. Un temps à 5 contre 4, les Britanniques se retrouvent à 3 contre 4 après une crosse haute de Scott Young et un cinglage de Darren Durdle (en photo). Leur entraîneur Peter Woods proteste vertement envers l'arbitre. La Pologne, elle, en profite pour reprendre l'avantage sur un lancer de la ligne bleue de Jacek Zamojski.

L'ambiance devient de plus en plus tendue. Même le jeune gardien Stevie Lyle déverse sa colère, avec pour cible ses défenseurs qui le laissent des longues passes polonaises arriver dans leur dos. Le portier gallois s'en prend ensuite lui aussi à l'arbitre, loin de son tempérament réservé habituel. Il n'en tient pas moins un rôle déterminant avec deux bons arrêts à la suite. Même si la Pologne n'a que de rares occasions, celles-ci restent très dangereuse. Et à l'avant-dernière minute du deuxième tiers-temps, elle marque le 3-1 sur un tir du cercle gauche de Waldemar Klisiak. Lyle voit partir au dernier moment ce palet haut qu'il parvient qu'à dévier avec sa plaque.

La Grande-Bretagne continue de dominer en troisième période, mais elle n'est pas efficace. Elle manque de vitesse d'exécution et la majorité de ses lancers sont lointains. Le slap de Darren Durdle provoque tout de même la réduction du score sur un second rebond pris par Paul Adey. Mais le reste du temps, Tomas Jaworski se montre de plus en plus solide dans la cage polonaise et ne laisse rien passer. Chaque équipe utilise tour à tour son temps mort. Quand Peter Woods sort son gardien, le lancer de Scott Young est paré par Jaworski et Michal Garbocz ressort le palet pour le propulser dans la cage vide.

Ce n'est pas suffisant pour que la Pologne conserve une chance de qualification, mais c'est suffisant pour frustrer la Grande-Bretagne (qui doit maintenant battre la France de trois buts dimanche). Le camp britannique se refuse à toute autocritique en accusant uniquement l'arbitrage : les uns dénoncent les règles internationales trop sévères, les autres indiquent que ce sont les arbitres de ces tournois "secondaires" qui ne sont pas au niveau d'un Mondial A. Pourtant, l'arbitre de ce soir, Stefan Trainer, officie en DEL, le championnat le plus physique - et le plus imprégné par le hockey nord-américain - du continent européen. Quand un joueur prend six pénalités mineures en deux jours, comme c'est le cas de Scott Young, sa capacité à se remettre en cause peut être mise en question...

Commentaires d'après-match :

Peter Woods (entraîneur de la Grande-Bretagne) : "Nous les avons dominés ! Nous n'avons juste pas trouvé les failles autour de la cage. Il est décevant que l'IIHF n'autorise pas le jeu physique."

Stevie Lyle (gardien de la Grande-Bretagne) : "J'ai pointé auprès de l'arbitre qu'il y avait deux équipes sur la glace. Ses décisions étaient incroyables. À part ça, je suppose que nous avons pris quelques mauvaises habitudes après avoir joué contre la Roumanie, surtout en défense."

 

Grande-Bretagne - Pologne 2-4 (0-1, 1-2, 1-1)
Vendredi 11 février 2000 à 20h00 à la Hala Oliwia de Gdansk (POL). 3500 spectateurs.
Arbitres : Stefan Trainer (ALL) assisté de Radovan Krivský (TCH) et Stéphane Rousselin (FRA).
Pénalités : Grande-Bretagne 30' (10', 14', 6'), Pologne 26' (8', 10', 8').
Tirs : Grande-Bretagne 40 (9, 14, 17), Pologne 16 (5, 5, 6).

Évolution du score :
0-1 à 02'14" : Kwiatkowski assisté de Piatek et Garbocz (sup. num.)
1-1 à 23'09" : Hurley
1-2 à 27'08" : Zamojski assisté de Laszkiewicz (sup. num.)
1-3 à 38'34" : Klisiak assisté de Laszkiewicz et Parzyszek
2-3 à 44'18" : Adey assisté de Young et Durdle (sup. num.)
2-4 à 59'35" : Garbocz (cage vide)
 

Grande-Bretagne

Attaquants :
Brent Bobyck - Rick Brebant (8') - Paul Adey (2')
Merv Priest - Steve Moria (C, 2') - David Longstaff
Mike Harding - Jeff Johnstone - Nicky Chinn (2')
Darren Hurley (2') - Ashley Tait (2') - Graham Garden

Défenseurs :
Vince Boe (2') - Scott Young (6')
Rick Strachan (2') - Darren Durdle (2')
André Malo - Jason Kendall
Neil Liddiard

Gardien :
Stevie Lyle [sorti de 59'01" à 59'25"]

Remplaçant : Stephen Foster (G).

Pologne

Attaquants :
Artur Slusarczyk (4') - Jedrzej Kasperczyk - Patryk Pysz
Robert Kwiatkowski - Michal Garbocz - Slawomir Kiedewicz (2')
Leszek Laszkiewicz - Adrian Parzyszek (2') - Waldemar Klisiak (C, 2')
Mariusz Justka (2') - Wojciech Tkacz - Tomasz Jozwik

Défenseurs :
Oskar Szczepaniec - Rafal Sroka
Tomasz Piatek (4') - Sebastian Gonera (2')
Jaroslaw Rozanski - Jacek Zamojski (8')
Krzysztof Smielowski - Krzysztof Majkowski

Gardien :
Tomasz Jaworski

Remplaçant : Mariusz Kieca (G). En réserve : Tomasz Wawrzkiewicz (G).

 

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