Viry - Reims (4 décembre 1999)

 

Match comptant pour la vingtième journée du championnat de France Élite.

Une minute de silence (respectée par tous, pas un bruit dans la patinoire) à la mémoire de Claude Pourtanel. Présence de Stéphane Sabourin dans la tribune du président. Trabach et le deuxième gardien Peyre, à Viry, ainsi que Carrara, à Reims, sont en stage avec les juniors 20 ans.

Dès la première minute, Mô est lancé dans le dos de la défense, mais ne parvient pas à récupérer la passe. Puis Sadoun, face au but, manque la cible. Sur le premier changement de ligne volant de Viry, une entrée précipitée des loueurs et un mauvais placement permet à Mortas de se retrouver seul devant Ménard, sans succès. Viry a la domination du palet, mais ne construit pas grand-chose. A 9'30", Fortin contourne la cage, mais Pietila en surgissant fait bouger ses buts : involontairement, selon l'arbitre. De leur côté, les Rémois tirent beaucoup plus souvent et déclenchent rapidement les lancers : Ménard s'applique pour capter un slap de Mortas, puis réalise deux superbes arrêts-réflexes sur des tirs d'Arnaud Briand. Viry obtient un 3 contre 1 en contre-attaque, mais Yven Sadoun est contré par deux fois en tentant de tirer, puis de centrer en deuxième intention. Quant à Paradis, à son habitude, il cherche des noises et donne quelques coups de poing à la tête de Roger. Bilan : 2 minutes chacun. Ce 4 contre 4 avantage Reims et la qualité de patinage de Ribanelli et Mortas, le premier finissant par trouver le poteau. C'est alors que survient le premier incident du match : Fortin, opportuniste, se jette devant le but sans succès. Alors que l'ex-Nantais est encore accroupi sur la glace, Pietilä lui donne un coup derrière la tête sans raison. Quant à Laksola, il choisit mal sa cible en s'en prenant à l'arbitre-assistant et récolte deux minutes au passage, tandis que le gardien rémois s'en sort sans pénalité. Paradis fait trébucher un défenseur de Viry qui venait de récupérer le palet après une contre-attaque, et les Castelvirois se retrouvent à 5 contre 3. Sur un tir de la bleue de Marquet, Guennelon dévie le palet entre les jambes de Pietilä, dont le réflexe évite le but "contre son camp", mais, sur la suite de l'action, Mô est plus en réussite que Ribanelli, puisqu'il trouve, lui, le poteau rentrant et ouvre le score. A 3 minutes de la fin de la période, le match est interrompu car un des arbitres-assistants est allongé sur la glace, probablement touché par une crosse ou un palet. Le match se poursuit avec deux arbitres (à Viry, contrairement à Tours, on ne fait donc pas appel au public pour suppléer les arbitres manquants).

Après quatre minutes en deuxième période, un slap de Christophe Marcelle sème la panique devant le but castelvirois, et Daniel Paradis en profite pour égaliser. Mais Viry n'allait pas tarder à reprendre l'avantage : Pietilä était plusieurs fois mis à contribution et, alors que cela chauffait devant le but rémois, Couturier portait le coup de grâce et concluait victorieusement une action dangereuse. Reims mettait à son tour le feu au but de Viry : Zwikel contournait la cage, mais Ménard se replaçait rapidement. Savoie partait ensuite seul en contre, mais croisait trop son tir. Puis Grossi, toujours en contre-attaque, se heurtait à Ménard. Pietilä n'est pas en reste et sort pour anticiper un contre de Roujon. Dans ce jeu de contre-attaques permanentes, Roger gâchait un 2 contre 1 à cause d'une passe imprécise. Si, pendant ce temps, le banc des pénalités restait vide, c'est surtout par la faute d'un arbitrage trop conciliant : coup de coude de Mortas sur Couturier, qui se venge en faisant trébucher Loïc Sadoun, sans compter les gestes d'énervement (Grossi, Zwickel...). Enfin, M. Bachelet siffle une pénalité (contre Julien Thomas)... Mais il est trop tard, car le laxisme de l'arbitre a son revers : quand Grossi fait trébucher Brodin de façon évidente, l'arbitre se décide certes à le sanctionner, mais, pendant l'arrêt de jeu, l'Italo-Canadien vient allonger Roger du gauche par-derrière (à se demander presque si les Rémois n'ont pas reçu des consignes pour réserver un "traitement spécial" à Roger...). Bilan : seulement 2'+2' pour dureté. C'est ensuite Brodin qui se rend coupable d'un cinglage sur Briand, et heureusement l'unique arbitre-assistant est sur la trajectoire de ce dernier pour l'empêcher de se faire justice lui-même. C'est ainsi que ce deuxième tiers s'achève dans une ambiance délétère qui aurait pu être évitée si l'arbitre avait sévi plus tôt.

Viry domine le début du troisième tiers et s'échappe au score lorsque Fortin, en deux temps, trompe Pietilä. Mais les joueurs continuent à tester la résistance de M. Bachelet : Grossi charge avec le coude, Roger avec les bras en avant, Lepers fait barrage avec sa crosse, Briand fait trébucher, un défenseur rémois plaque un Castelvirois pour faire avorter une contre-attaque... La prison reste désespérément vide. C'est au moment où l'on s'y attend le moins, à dix minutes de la fin, que Couturier est pénalisé pour retenir. La bonne défense de Fortin et les arrêts de Ménard tuent la pénalité. Mais, sur un centre de la gauche de Guennelon, alors que Ménard est avancé, Mortas a le but complètement ouvert devant lui (incroyable erreur de marquage !) et peut prendre son temps pour mettre le palet au fond. Le jeu s'enflamme alors : arrêt de la jambière de Ménard, contre-attaque de Mô qui dribble deux Rémois mais ne peut mener son action à son terme. A moins de trois minutes de la fin, sur un contre à 2 contre 0, Savoie fait se coucher Ménard et marque du revers. Les dernières minutes sont totalement rémoises, mais Ménard réalise de bons sauvetages pour éviter la défaite.

Dans la prolongation, les phases de domination de chacune des deux équipes s'alternent. Finalement, à une minute de l'échéance finale, Roger marque le but vainqueur. Pour le buteur providentiel, qui n'avait à vrai dire pas disputé son meilleur match de la saison jusqu'alors, c'est une belle façon de marquer le coup pour son anniversaire. Le héros du jour, rapidement étouffé sous l'empilement de ses coéquipiers, sait se faire désirer, et sort de la glace en dernier sous les applaudissements.

Mention à :

- Fortin, Ménard et Mô pour Viry.

- Mortas, Savoie et Ribanelli pour Reims.

 

Commentaire d'après-match

Francis Couturier (entraîneur-joueur de Viry-Châtillon) : "Après avoir encaissé autant de défaites, mes joueurs ont acquis plus d'expérience. Ils sont désormais capables de tenir la pression jusqu'au bout et ils ont pris conscience qu'ils peuvent gagner. Malheureusement, après ce nouveau coup d'éclat, l'effet de surprise risque d'être difficile à garder longtemps."

 

Viry-Essonne - Reims 4-3 a.p. (1-0, 1-1, 1-2, 1-0)

Arbitres : M. Bachelet, assisté de MM. Baude et Juret.

Pénalités : Viry 8', Reims 10'.

Spectateurs : 800.

Évolution du score :

1-0 Mô (Tremblay, Roujon) - 14'45"

1-1 Paradis (Marcelle, Zwickel) - 24'17"

2-1 Couturier (Brodin, Kivakka) - 27'55"

3-1 Fortin (Kivakka, Roujon) - 42'39"

3-2 Mortas (Guennelon, Loïc Sadoun) - 53'23"

3-3 Savoie (Paradis, Guennelon) - 57'23"

4-3 Roger (Fortin, Brodin) - 64'00"

 

Retour au championnat de France Élite