Amiens - Rouen (17 novembre 2000)

 

Match avancé de la treizième journée du Championnat de France Elite.

Les Dragons ont été superbes, ce soir, en donnant un cours de hockey sur glace à leurs jeunes dauphins picards. Après un tel étalage de classe rouennaise, on ne peut pas expliquer cette suprématie par un simple Rozenthal M. très diminué dans les rangs d'Amiens au point que M. le neuf débutait la rencontre sur le banc. Non, la victoire, les Dragons ne la doivent qu'à eux-mêmes, à leurs talents, leurs compétences, et leur esprit conquérant. Des qualités que les Amiénois n'ont pu endiguer, manquant de jeu collectif, d'esprit de solidarité et, c'est nouveau, de cœur, pire, d'âme ! Sur le plan de la fatigue, les deux équipes étaient logées à la même enseigne après le tournoi de l'Atlantique. Le Coliseum était plus que complet pour ce qui serait à coup sûr la fin d'une séquence de gains pour l'une des deux équipes. En effet, les Gothiques étaient invaincus à domicile cette saison et le RHE n'a pas été battu depuis trois mois maintenant !

Le débats étaient ouverts par Patrick Genest qui voyait son tir dévié par Mindjimba, qui devait être mis en confiance par ce premier palet joué (0'50). La tribu picarde allait de l'avant, mais l'arrière-garde rouennaise intervenait souvent brillamment à l'image de Baptiste Amar sur Chiasson (1'06). La deuxième ligne d'Amiens poussait fort tout de même encore un peu plus tard, mais sans résultat au tableau de marque (2'30). Alors, même si c'est encore trop tôt pour être très affirmatif, c'est tout de même un petit peu contre le jeu, quand Eric Doucet et Juha Jokiharju jouent un double tic-tac, que le capitaine Normand ouvre la marque de près (0-1 à 2'54). Ensuite, les joueurs de Richer allaient jouer une supériorité numérique. Avec Rozenthal M. dans l'alignement de l'unité spéciale n°1. Gras ne put égaliser sur une grosse chance car Phil Groeneveld paradait magnifiquement (4'29). Revenus à cinq, les Dragons désormais se firent très incisifs et dominateurs face à leurs hôtes. Mindjimba gardait son équipe dans la partie quand il détournait les lancers d'Eric Doucet (7'35) et surtout de Thomas Bussat (8'03) dont le rebond ne pouvait être exploité par Stephen Dugas, le cerbère s'y opposant (8'04). Il y eut bien un forcing de Burakowski, mais il était repris par l'accompli Baptiste Amar (9'39). Ensuite, Guillaume Besse allait produire un superbe jeu seul face au portier maison. Néanmoins, une fois l'élimination, éblouissante, de l'adversaire à la mitaine, il levait trop le palet qui passait au dessus de la cage (10'30). Le rythme des hockeyeurs des bords de Seine ne ralentissait à peine quand ils devaient jouer une nouvelle fois en infériorité numérique. Eric Doucet se créait une occasion (11'48). Comme sur leur premier jeu de puissance, les Gothiques produisaient une seule bonne opportunité d'obtenir la parité. Cependant, Phil Groeneveld esquivait avec brio le lancer de Chiasson (12'12). Quelques minutes plus tard, une fois la gêne d'un homme en moins révolu, Mindjimba devait s'employer sur un lancer de Baptiste Amar (14'32). Sur cette bonne initiative du jeune arrière international, Maréchal se trouvait au banc mineur (14'33). En cinq secondes, les Dragons créaient la cassure. Juha Jokiharju remportait l'engagement au point de mise en jeu, dans le territoire amiénois, à la droite du gardien. Il libérait la rondelle vers Eric Doucet le long de la bande. Le Canadien remit derrière lui à Mikka Ruokonen. Le Finlandais se mit presque dans l'axe du but et, comme il n'était pas empêché... Pan ! Il effectua un long tir frappé de la bleue sous la faîtière (0-2 à 14'38). Trois minutes après, les visiteurs allaient jouer en double infériorité pendant 68 secondes à cause d'un surnombre et d'une faute supposée (17'25). Les coéquipiers de Dewolf, un peu aidés par l'arbitre, ne devaient pas pouvoir tirer au but tellement la défense rouennaise était superbe comme la capacité démontrée par Daniel Carlsson à proscrire Rozenthal M. d'une grosse occasion (18'20) ou encore celle d'Heikki Riihijarvi slalomant entre trois Picards perdus devant l'hégémonie rouennaise pourtant amputée passagèrement de deux joueurs (18'30). Sans doute vexé de cette démonstration, Rozenthal M. était sanctionné d'une pénalité. En fin de tiers, pendant les débats à quatre contre quatre, Eric Doucet se voyait refuser un but fort sévèrement pour un stationnement, indécelable à l'œil nu, dans la zone du gardien (19'47).

Ce n'était que partie remise car au retour sur la glace, un Gothique s'en allait, au chaud, sur le banc des pénalités. En 11 secondes, Patrick Genest était trouvé, après un bon jeu orchestré par son bloc dans une défense passive. Au premier poteau, l'ailier droit faufilait le caoutchouc derrière un Mindjimba inattentif (0-3 à 20'59). Présentement, jusqu'à la mi-match, le jeu allait d'une cage à l'autre. Les Amiénois curieusement menés de trois semblaient libérés comme rassurés par la défaite cuisante qu'ils subissaient ! Cela créait des espaces dont Eric Doucet, encore lui, profitait pour partir en échappée. Il voyait son envoi détourné par un Mindjimba revenu au jeu (21'44). La deuxième ligne gothique, maintenant, se montrait dominante mais Phil Groeneveld faisait l'arrêt (21'54). Bénéficiant toujours des intervalles laissés par Dewolf et sa tribu, c'était au tour de Guillaume Besse de s'en aller en breakaway. Toutefois, Mindjimba captait l'essai de l'international (22'35). Pour répondre, les patineurs locaux s'en remettait, comme souvent, à Gras. Le centre devait manquer là, par la faute du talent de Phil Groeneveld qui dévoyait le disque, une grande possibilité de revenir de l'arrière (23'08). Les Dragons ne profitaient pas, pour une fois, d'un nouvel avantage numérique. Au contraire, c'était Burakowski qui partait seul face au gardien. Extraordinaire, Phil Groeneveld se couchait admirablement, stoppant le palet dans sa course, mais pas le Canadien qui, lui, fut pris au piège dans les filets entre la bande et le but pivoté à 180° (25'35). A la mi-match, Heikki Riihijarvi décochait un tir jugulé par Mindjimba (30'23). Ensuite, en moins de trois minutes, la leçon prit une allure de correction quand Guillaume Besse à la faveur d'un slap violent... Bang ! bougeait le cordage (0-4 à 30'31). Puis, c'était la punition des mauvais élèves. Juha Jokiharju, l'ancien chouchou du Coliseum, se retrouvait seul dans l'enclave et envoyait, à ras la glace, un lancer du poignet, entre les jambières d'un Mindjimba pas assez prompt a resserrer ses guêtres (0-5 à 33'13). Le score n'était pas sévère pour les joueurs de Richer, il était simplement logique. La marque révélait exactement la différence de cran, de pugnacité, de valeur, de classe et d'ambition à tous les niveaux entre les deux équipes, les deux clubs. Que ce soit dans les domaines technique, offensif, défensif, au coaching, et aussi dans les tribunes (un car de 55 supporters du 7ème dragon avait fait le déplacement) Amiens était dépassé. Le compte-rendu pourrait s'arrêter là, dès la moitié du match la leçon était donnée ! La fin du tiers vit un nouveau but refusé (36'52) à Guillaume Besse après que M.Calamonéri l'ait accordé (!?) pour une cage déplacée semble-t-il (?) après un bon envoi de Mille lors d'un jeu à quatre contre quatre (35'47). Pour terminer ce tiers, Juha Jokiharju fit travailler Mindjimba (37'23).

Dès la dernière mise en jeu, Guy Fournier, serein, faisait rentrer ses apprentis : Geoffroy Bessard du Parc, Alexis Billard et Aram Kevorkian. Puis, sur une énorme passe de Phil Groeneveld, Bang Bang Besse trouvait le point du set (0-6 à 41'40). Ensuite, les deux supériorités gothiques successives (42'11 et 45'58) étaient un bon entraînement pour le RHE en vu du prochain match contre Angers qui devrait se révéler plus périlleux que cette villégiature pluvieuse en Picardie. Philou devait, tout de même, parader Maréchal (44'47) et arrêter Paillet (48'35). Les jeunes Picards se révélaient bien plus performant que leurs aînés indolents. A l'image de Marcos qui sauvait une réputation gothique débandée sur un lancer masqué de la bleue. La joie démonstrative du jeune Picard était naïvement spontanée et charmante. L'arrière aurait marqué en mort subite dans le cinquième match d'une finale de coupe Magnus qu'il aurait explosé de la même manière (1-6 à 49'13) ! La jouvence gothique avait au moins le mérite de redonner un peu de trempe au reste de la tribu. Duclos (51'19) et Chiasson (52'30) inquiétaient un Phil Groeneveld encore une fois impeccable. Et les Rouennais me direz-vous ? Ils étaient empêchés de jouer. Non pas par les stars internationales d'en face. Les Rozenthal M. et F., les Dewolf, les Djelloul, les Mindjimba et les Dubois si souvent décrites comme exceptionnelles, dépassés par des savants Dragons, n'ont pas été à la hauteur de leur réputation. L'arbitre accordait aux hockeyeurs de la Somme supériorité sur supériorité. Au total pour six minutes dont deux minutes de double power-play en faveur des Noirs et Rouges. Le bilan était bien faible pour les locaux. Deux chances de Gras enrayées par Phil Groeneveld (55'20 et 55'35). Plus tard, Maréchal était seul en échappée, mais il fut contrarié par un incomparable gardien normand (57'39). La clôture des débats était l'œuvre de celui qui les avait introduit. En supériorité, Patrick Genest voyait son shoot écarté (58'13). De toute manière, la démonstration des terribles Dragons étaient terminé depuis trente minutes déjà ! La sirène de la sortie à la fin des travaux pratiques rouennais pouvait retentir.

Compte-rendu signé Thierry Frechon

En savoir plus ? Les réactions d'après match  : http://www.7emedragon.com

 

Amiens - Rouen 1-6 (0-2, 0-3, 1-1).

Arbitre : M. Calamonéri.

Pénalités : Amiens 16' (4', 10', 2'), Rouen 22'+10' (8', 4', 10'+10').

Évolution du score :

0-1 à 02'54'' : Doucet assisté de Jokiharju.

0-2 à 14'38" : Ruokonen (sup.num.) assisté de Doucet et Jokiharju.

0-3 à 20'59" : Genest (sup.num.) assisté de Rhéaume et Carriou.

0-4 à 30'31" : Besse.

0-5 à 33'13" : Jokiharju assisté de Doucet et Lacroix.

0-6 à 41'40" : Besse assisté de Groeneveld.

1-6 à 49'13" : Marcos assisté de Bardet et Duclos.

Amiens :

Gardiens : Mindjimba et Ferron.

Défenseurs : Mille - Dubois ; Dewolf - Djelloul ; Mazzone - Marcos.

Attaquants : F. Rozenthal - Gras - Chauvel ; Burakowski - Chiasson - Duclos ; Ribanelli - Paillet - Maréchal.

 

Rouen :

Gardiens : Phil Groeneveld, Christophe Burnet.

Défenseurs : Heikki Riihijarvi - Mikka Ruokonen ; Allan Carriou - Baptiste Amar ; Daniel Carlsson.

Attaquants : Simon Lacroix - Juha Jokiharju - Eric Doucet ; Patrick Genest - Dominic Rhéaume - Guillaume Besse ; Stephen Dugas - Franck Pajonkowski - Thomas Bussat. 

 

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