Allemagne - Canada (le 12 novembre 2000 à Hanovre)
Match comptant pour la troisième et dernière journée de la Deutschland Cup.
Le Canada, qui doit réussir au moins un match nul pour remporter le tournoi, n'a pas l'intention de laisser l'Allemagne terminer sur une bonne note. Celle-ci est portée pas se spectateurs, et l'ambiance est enfin au rendez-vous. Hans Zach fait de nouveau tourner l'effectif et titularise Müller dans les buts, mais son coup de poker le plus remarqué est le lancement de Marcel Goc (17 ans et 2 mois) en apprentissage accéléré sur la première ligne aux côtés des expérimentés Hynes et Benda. Mais le sort ne paraît pas favorable aux locaux dans cette rencontre, et si les Canadiens attendent la treizième minute pour ouvrir le score, c'est pour mieux ajouter un deuxième but trente secondes plus tard grâce à Greg Parks (ex-New York Islanders et actuellement à la recherche d'un club).
De plus, les Allemands laissent passer leur chance en ne profitant pas d'une pénalité majeure contre Lindberg et des cinq minutes de supériorité numérique afférentes. Mais la fortune leur sourit en faisant terminer au bon moment (alors que les deux équipes sont brièvement à 4 contre 4) une pénalité de Heiko Smazal (mis au repos la veille contre les Suisses). A peine celui-ci a-t-il franchi la porte de la prison qu'il peut en effet s'échapper dans le dos de la défense, opportunément lancé par Hynes, et remporter son duel avec Gordon. Mais la déconcentration post-but va encore coûter cher aux Allemands, et Parks reprend dans la foulée entre les jambières de Müller une passe de derrière le but d'Anderson. Les hôtes prennent l'eau, et, peu après, Faust fait se coucher Klenner lors d'un 2 contre 1 et sert Norris pour le quatrième but. Mais les Allemands tiennent à quitter la Preussag Arena la tête haute et entretiennent l'espoir en fin de tiers, quand Tobias Abstreiter conclut au second poteau un bon travail en coin de Loth (encore deux absents de la veille !).
Devant la domination canadienne, Robert Müller peut enfin prouver lui aussi sa valeur, comme Conti la veille (je donnerais un léger avantage à ce dernier sur l'ensemble du tournoi). Le résultat ne semble plus contesté et le jeu, malgré la période de folie en fin de deuxième tiers, reste bien faible, notamment au niveau de l'engagement. Les tentatives allemandes manquent de tranchant, et, finalement, Casselman lance en profondeur Kennedy, qui aggrave la marque en deux temps. 5-2, le score est lui aussi net que logique, mais le public tient à applaudir ses favoris pour leur bonne prestation d'ensemble.
Ce match est probablement le plus décevant pour les Allemands, car les Canadiens, sans donner l'impression de se livrer à 100 %, les ont surclassés. Le constat est cruel mais évident : on ne passe pas du niveau du groupe B à celui du groupe A du jour au lendemain, et les retrouvailles avec le haut niveau sont rudes. Le Mondial A risque de cueillir à froid cette équipe, car il vient peut-être un peu tôt pour récompenser le travail à long terme de Hans Zach, mais les Allemands avaient quand même prouvé dans les deux matches précédents qu'ils pouvaient compenser leur infériorité technique par une bonne combativité. Cette rencontre aura démontré que, dès que celle-ci décline un peu, ils sont à cours d'arguments pour rivaliser. S'ils veulent un exemple à suivre de retour réussi en groupe A, les Allemands peuvent lorgner du côté de leurs voisins helvétiques, qui constituent la grosse satisfaction de ce tournoi.
Compte-rendu signé Marc Branchu
Commentaire de Wayne Fleming (entraîneur du Canada) : << Nous avons vu aujourd'hui du bon hockey germano-canadien. Je tiens à féliciter Hans Zach, dont le travail apportera bientôt les premières victoires. >>
Commentaire de Hans Zach (entraîneur de l'Allemagne) : << Je me félicite naturellement des compliments que nous recevons après nos défaites, mais je les apprécierais mieux après une victoire. Mon équipe a montré un bon moral, mais nous faisons encore trop d'erreurs techniques, que les grandes équipes savent exploiter. Aux championnats du monde, nous ne voudrons en aucun cas décevoir les spectateurs et nous allons travailler dur. >>
Preussag Arena de Hanovre, le 12 novembre 2000 à 19 h 30.
Allemagne - Canada 2-5 (0-2, 2-2, 0-1)
6754 spectateurs. Arbitre : M. Frantisek Rejthar (Slovaquie).
Pénalités : Allemagne 10', Canada 8' + 5' + match pour Lindberg.
Évolution du score :
0-1 à 12'24" : Miller assisté de Kennedy
0-2 à 12'54" : Parks assisté de Lindberg et Schlegel.
1-2 à 35'10" : Smazal assisté de Hynes (sup. num.).
1-3 à 35'41" : Parks assisté de Savoia et Anderson.
1-4 à 36'48" : Norris assisté de Faust
2-4 à 39'03" : Abstreiter assisté de Loth.
2-5 à 54'08" : Kennedy assisté de Casselman.
Allemagne :
Gardien : Robert Müller. Remplaçant : Leonardo Conti.
Défenseurs : Pöttinger - Goldmann ; Bresagk - Kunce ; Smazal - Mölling ; Klenner - Pyka.
Attaquants : Goc - Hynes - Benda ; Kosturik - Soccio - Reichel ; Loth - Abstreiter - Kreutzer ; Greilinger - Brännström - Stefan.
Canada :
Gardien : Jason Muzzatti puis Ian Gordon à partir de 29'53".
Défenseurs : Miner - Anderson ; Schlegel - Johnston ; Allen - Fearns ; Peacock - von Stefenelli.
Attaquants : Norris - Faust - McLlwain ; Shuchuk - Murphy - Chyzowski ; Savoia - Parks - Lindberg ; Kennedy - Miller - Casselman.
Le match précédent (15h30)
Suisse - Slovaquie 4-2 (2-1, 0-0, 2-1)
Spectateurs : 3050. Arbitre : Christian Wohlgenannt (Autriche).
Pénalités : Suisse 20', Slovaquie 18'.
0-1 à 04'36" : Milo assisté de Lipiansky et Kulha (sup. num.).
1-1 à 10'00" : Seger assisté de Steinegger (sup. num.).
2-1 à 17'38" : Reichert assisté de Wichsser.
3-1 à 43'23" : Jenni assisté de Wichsser.
3-2 à 54'58" : Kulha assisté de Milo.
4-2 à 59'54" : Jenni assisté de Ziegler (cage vide).