Allemagne - Suisse (le 11 novembre 2000 à Hanovre)

 

Match comptant pour la deuxième journée de la Deutschland Cup.

Cette affiche a une saveur toute particulière puisque c'est un avant-goût du match d'ouverture des prochains championnats du monde, qui se jouera à Cologne, et qui conditionnera probablement la performance finale du pays organisateur. Pour prendre dès aujourd'hui un avantage psychologique, Hans Zach n'a pas hésité à faire tourner son effectif en plein milieu du tournoi, la troisième ligne Smazal - Molling - Loth - Abstrelter - Kreutzer cédant la place à Klenner - Pyka - Zerwesz - Brännström - Stefan, alors que Leonardo Conti prend le relais de Robert Müller dans les buts.

Les Allemands attaquent la rencontre tambour battant, mais leur élan est coupé par une pénalité contre Kathan pour jeu dur. Une crosse haute de Zeiter leur permet de porter à nouveau le danger sur Pavoni, alors que les Suisses portent des banderilles en contre par Jenni ou Plüss. A la neuvième minute, Marcel Jenni récupère un palet près de la bande et repique au centre le long de la bleue : son lancer est dévié par un défenseur allemand et passe entre les jambes de Conti. Un temps de jeu à 4 contre 4 met encore plus en valeur la vivacité des Suisses qui parviennent à déborder les Allemands. Sur une action similaire au but de Jenni, avec le porteur de palet libre de tout marquage, un lancer de Roetheli heurte le poteau. En fin de tiers-temps, une charge de Reichert sur le gardien adverse provoque une réaction épidermique des Allemands, mais aussi une supériorité numérique germanique rapidement concrétisée : Hynes bataille pour le palet dans le coin et remarque Benda tout seul face au but. Pavoni ferme les jambes suffisamment pour toucher et ralentir le palet, mais pas pour l'empêcher de finir au fond des filets.

Les Suisses, qui ont mal négocié le virage de la fin du premier tiers, ne gèrent pas mieux le début du deuxième : après avoir parfaitement tué une pénalité, ils se laissent surprendre par une contre-attaque de deux joueurs incorporés dans l'effectif pour ce match. Accroché, Brännström parvient néanmoins à glisser le palet à Leo Stefan sur la droite pour le but du 2-1. Mais dans la foulée, une explication aboutit à deux pénalités allemandes contre une suisse, et Marcel Jenni, dans la même position que précédemment, profite du jeu de puissance pour faire une nouvelle démonstration de son slap. C'est l'égalisation. A la trente-troisième minute, Jean-Jacques Aeschlimann intercepte le palet, profitant d'une mésentente entre les jeunes Schubert (18 ans) et Goc (17 ans) - que les juniors français apprendront à connaître aux prochains championnats d'Europe de division I des moins de 18 ans à Füssen -, et cherche la déviation d'André Roetheli, dont le premier tir est intercepté, mais qui transforme le rebond. A trois minutes de la sirène, Hynes se dirige vers le but en bénéficiant d'une passe du coin dans un timing parfait, mais Pavoni a le dessus. Les Allemands subissent toutefois le jeu, et la pénalité contre Kathan, coupable d'avoir accroché un adversaire en zone neutre, n'est pas faite pour arranger les choses.

Le début de troisième tiers met à l'épreuve Leonardo Conti : il s'interpose d'abord sur une contre-attaque en infériorité numérique de Marcel Jenni. Puis Aeschlimann intercepte en zone neutre une passe transversale bien hasardeuse de Schubert (qui risque de faire des cauchemars à la seule mention du joueur suisse cette nuit) et se retrouve en 1 contre 1 face au gardien allemand, qui remporte le duel. On entre dans les dix dernières minutes, et Della Rossa vient prendre un rebond tout près de Conti, pour voir le palet glisser à côté des cages. Ce même Della Rossa temporise côté gauche à cinq minutes de la fin, et sa passe trouve une belle reprise du revers de Mattia Baldi entre les jambes de Conti. Les Allemands semblent dès lors se résigner à la défaite. Hans Zach demande un temps mort dans la dernière minute pour réanimer ses joueurs, mais la sortie du gardien ne sera pas un remède-miracle. Comme souvent dans ce match, les Allemands sont coincés le long de la bande en zone offensive sans parvenir à s'en sortir.

Même si la marque a été un instant en leur défaveur, les Suisses, dominateurs tout du long, ont prouvé qu'ils étaient tout simplement supérieurs, avec des joueurs capables de faire la différence à tout moment, comme Jenni, indiscutable joueur du match, ou Plüss. Dorénavant, les Allemands connaissent l'ampleur de la tâche qui les attendra le 28 avril 2001 s'ils veulent entamer du bon pied leurs championnats du monde. Pour l'instant, ils se reposent encore beaucoup sur la ligne Serikow - Hynes - Benda et paient encore les erreurs de jeunesse de leur génération d'espoirs, le temps qu'elle arrive à maturité.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaire de Hans Zach (entraîneur de l'Allemagne) : << La Suisse appartient actuellement aux meilleures nations mondiales. Nous n'avons donc pas pu lui résister après avoir mené dans le deuxième tiers. J'espère que cette défaite a rendu ma jeune équipe plus forte. Il est très difficile pour nous de jouer trois jours durant à un si haut niveau. >>

Commentaire de Ralph Krüger (entraîneur de la Suisse) : << Nous sommes prévenus pour les championnats du monde. En combativité, cette équipe allemande est très forte. >>

 

Preussag Arena de Hanovre, le 11 novembre à 19 h 30.

Allemagne - Suisse 2-4 (1-1, 1-2, 0-1).

5912 spectateurs. Arbitre : M. Frantisek Rejthar (Slovaquie).

Pénalités : Allemagne 16', Suisse 20'.

Évolution du score :

0-1 à 08'59" : Jenni assisté de Fischer et Crameri.

1-1 à 18'31" : Benda assisté de Serikow et Hynes (sup. num.).

2-1 à 23'24" : Stefan assisté de Brännström et Kreutzer.

2-2 à 25'42" : Jenni assisté de Seger et Steinegger (sup. num.).

2-3 à 32'04" : Roetheli assisté de Rüthemann et Aeschlimann.

2-4 à 55'52" : Baldi assisté de Vauclair et Zeiter.

 

Allemagne :

Gardien : Leonardo Conti.

Défenseurs : Ehrhoff - Goldmann ; Pöttinger - Kunce ; Klenner - Pyka ; Bresagk - Schubert.

Attaquants : Serikow - Hynes - Benda ; Kosturik - Soccio - Kathan ; Zerwesz - Brännström - Stefan ; Greilinger - Goc -Reichel.

Suisse :

Gardien : Reto Pavoni.

Défenseurs : Seger - Steinegger ; Ziegler - Bezina ; Salis - Vauclair ; Keller - Streit.

Attaquants : Fischer - Crameri - Jenni ; Wichser - Plüss - Reichert ; Della Rossa - Zeiter - Baldi ; Rüthemann - Aeschlimann - Roetheli.

 

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