Grenoble - Reims (31 octobre 2000)

 

Match en retard de la onzième journée du Championnat de France Elite, reporté pour cause de participation de Reims à la Coupe Continentale.

Après leur triste match de samedi face à Rouen, les Brûleurs de Loups s'attaquaient hier soir à un autre gros morceau du championnat, Reims, le champion de France en titre. Au cours des premières minutes du match, aucune des deux équipes ne parvenait réellement à prendre l'ascendant sur l'autre et chacun des deux gardiens, Patrick Rolland pour Grenoble et Maxime Godefroy du côté de Reims, était mis à contribution. Les Grenoblois écopaient de la première pénalité après à peine cinq minutes de jeu et il n'en fallait pas plus à Brunelle et Reims pour ouvrir la marque après dix-neuf secondes de supériorité numérique et une grosse panique devant les cages iséroises. Mais dans la foulée, les Champenois se retrouvaient à leur tour pénalisés. Les Grenoblois ne tergiversaient pas et leur répondaient du tac au tac : neuf secondes de supériorité numérique et une égalisation pour Nemo Nokkosmäki. Les Brûleurs de Loups étaient nettement plus incisifs que face à leurs précédents adversaires et après une énorme occasion stoppée pour cause de cage déplacée, ils parvenaient, quelques minutes plus tard, à prendre l'avantage grâce à un tir de ce même Nokkosmäki qui rebondissait sur le patin d'un Rémois, pas heureux pour le coup.

Hélas, trente secondes plus tard, Frédéric Borgnet heurtait malencontreusement son gardien Patrick Rolland qui, touché aux cervicales, cédait la place à Arnaud Goetz après être resté étendu de longues minutes sur la glace. Le match reprenait et les Dauphinois poursuivaient leur domination quasi-totale dans cette seconde moitié de tiers. À quatre contre quatre à environ cinq minutes de la fin de cette période, aucun des deux protagonistes ne parvenait à marquer et c'est finalement sur leur deuxième supériorité que les Grenoblois faisaient le break. Rami Koivisto se trouvait à point nommé aux abords du slot de Godefroy pour reprendre le rebond que ce dernier avait laissé sur un premier tir de Benjamin Agnel et logeait le palet en pleine lucarne. Mais ce premier tiers n'était pas terminé, et vingt secondes pile poil après ce but, Franck Guillemard s'enfonçait dans la défense visiteuse comme dans du beurre et portait le score à 4-1 en faveur des locaux. Dans les dernières secondes, Reims, complètement amorphe, tentait bien de revenir au score mais Arnaud Goetz s'interposait admirablement sur ce premier tir adverse vraiment dangereux depuis sa rentrée.

C'est donc avec cette avance de trois buts que les Brûleurs de Loups, redevenus eux-mêmes, attaquaient la deuxième période. Et cela commençait on ne peut mieux pour eux puisqu'une minute trente plus tard, un centre millimétré de Laurent Deschaume arrivait juste sur la crosse de Benoît Bachelet, très bien placé devant Godefroy, qui se faisait un devoir de l'envoyer au fond des filets. Et les malheurs des Flammes Bleues se poursuivaient lorsque Patrice Fleutot, pendant que son capitaine purgeait une pénalité en prison, récupérait un engagement dans sa zone offensive et envoyait directement la rondelle au fond des cages adverses. Mené 6-1 avant la mi-match, Reims, surclassé dans tous les domaines, ne montrait toujours aucun signe de réaction. Les Brûleurs de Loups attaquaient comme jamais et avaient besoin de cinquante secondes tout juste sur leur supériorité numérique suivante pour assommer Reims avec un septième but, par l'intermédiaire de Franck Guillemard.

Le premier accrochage sérieux de cette rencontre, jusque là plutôt correcte, arrivait peu après la mi-temps et ne voyait pas moins d'une demi-douzaine de joueurs partir dépoussiérer les bancs des prisons. Trois minutes plus tard, sur un engagement, Mathieu Bellet répondait aux provocations de son homologue rémois et tous deux partaient à leur tour méditer deux minutes en prison, où tout ce joli monde commençait à se sentir à l'étroit ! Et trente secondes plus tard, un nouveau joueur de Reims allait surcharger le banc des pénalités champenois (qui affichait complet depuis belle lurette !), laissant Grenoble en supériorité numérique. Et comme cette situation marchait vraiment bien pour eux depuis le début de la soirée, les joueurs de Dimitri Fokine, déchaînés, ne se gênaient point pour aggraver le score avec un huitième but signé Roland Fougère qui envoyait de la ligne bleue un missile que le malheureux Godefroy ne pouvait guère que regarder passer. Il restait moins de cinq minutes dans cette deuxième période et les Brûleurs avaient éteint des Flammes Bleues bien pâlichonnes par ailleurs, même si Arnaud Goetz n'était pas resté totalement inactif durant ces vingt minutes. Laurent Deschaume écopait bien d'une pénalité mais cela ne gênait pas ses coéquipiers qui géraient parfaitement leur infériorité.

Menant très largement au score, les joueurs de l'Isère diminuaient nettement le rythme en ce début d'ultime tiers-temps, et leurs adversaires en profitaient pour refaire un peu surface. Et après 42'29" de jeu, Loïc Sadoun, profitant d'une erreur des Grenoblois dans leur zone défensive, récupérait le palet et se retrouvait seul devant Goetz qu'il mystifiait. Mais Grenoble ne l'entendait pas de cette oreille et deux minutes tout rond plus tard, après une merveille de jeu en triangle entre Deschaume, Bellet et Benoît Bachelet, Franck Guillemard se trouvait à la conclusion du probablement plus beau but de cette folle soirée. Les buts s'enfilaient comme des perles dans cette période et, approximativement deux minutes plus tard, suite à un mauvais dégagement du gardien isérois, Jean-François Brunelle redonnait quelques couleurs à une équipe rémoise bien mal en point. Mais Guillemard, décidément dans un grand soir, ne s'en laissait pas conter pour autant et il répliquait en marquant, sur une passe de Fleutot, son quatrième but de la soirée ! Les visiteurs, qui ne s'attendaient sans doute pas à pareille réception, continuaient à chercher des crosses aux Brûleurs de Loups mais cela ne leur rapportait que des pénalités pour méconduite qui envoyaient sur le banc pour cette fin de rencontre Ribanelli et un de ses comparses. Ces dix dernières minutes voyait un quatrième et dernier but des joueurs de Reims qui provoquaient encore cependant quelques actions chaudes parmi lesquelles un deux contre un que Christopher Lepers parvenait à maîtriser juste devant ses cages. Une dernière supériorité numérique pour les Flammes Bleues ne changeait plus rien à l'histoire, cette rencontre s'achevait sur le score impressionnant (et surprenant) de 10 à 4 en faveur des Brûleurs de Loups qui s'étaient retrouvés et qui, du coup, avaient réalisé là sans doute le plus beau match de leur saison.

Compte-rendu signé Émilie

 

Commentaires d'après-match :

Dimitri Fokine (entraîneur de Grenoble) : "C'est vrai que ce résultat est assez surprenant mais, à mon avis, les Rémois ont accusé la fatigue due à leur calendrier surchargé. Dès le début du match, on en a profité en étant plus rapides et plus efficaces. [...] Finalement, je trouve dommage que le championnat observe une trêve. J'aurais aimé que mon équipe puisse continuer sur sa lancée."

Nemo Nokkosmäki (Grenoble) : "Des tirs, j'en avais tenté des centaines depuis le coup d'envoi de la saison, et pas un ne voulait rentrer. Mardi, j'ai inscrit les deux premiers buts en autant d'occasions, avec cette réussite qui nous fuyait depuis tellement longtemps.'

 

Grenoble - Reims 10-4 (4-1, 4-0, 2-3)

Le 31 octobre 2000 à la patinoire Clémenceau. 800 spectateurs environ.

Arbitre : M. Macron assisté de MM. Hours et Barbaz.

Pénalités : Grenoble 22', Reims 50' (dont 10' de méconduite à Pousset, Ribanelli et Marcelle).

Évolution du score :

0-1 à 05'07" : Brunelle (sup. num.)

1-1 à 06'08" : Nokkosmäki assisté d'Agnel (sup. num.)

2-1 à 10'27" : Nokkosmäki

3-1 à 18'06" : Koïvisto assisté d'Agnel (sup. num.)

4-1 à 18'26" : Guillemard assisté de Gachet

5-1 à 21'39" : B. Bachelet assisté de Deschaume et S. Bachelet

6-1 à 25'17" : Fleutot assisté de Gachet (inf. num.)

7-1 à 27'52" : Guillemard assisté de Deschaume et Gachet (sup. num.)

8-1 à 34'59" : Fougère assisté de Koïvisto et Fleutot (sup. num.)

8-2 à 42'29" : L. Sadoun assisté de Ribanelli

9-2 à 44'29" : Guillemard assisté de B. Bachelet

9-3 à 46'10" : Brunelle assisté de Bachet et Guilhem

10-3 à 47'50" : Guillemard assisté de Fleutot

10-4 à 52'54" : L. Sadoun assisté de Marcelle

 

Grenoble

Gardiens : Rolland (remplacé par Goetz après 11').

Défenseurs : Nokkosmäki - Fougère ; Bonnard - Borgnet ; Lepers - Gachet.

Attaquants : Agnel - Koivisto - Bergamelli ; B. Bachelet - Deschaume - S. Bachelet ; Fleutot - Guillemard - Boccard ; Bellet, Billiéras, De Murcia.

Reims

Gardien : Godefroy.

Défenseurs : Laflamme - Marcelle ; Pousset - Segla ; Bachet - Guennelon (remplacé par Bouché sur blessure).

Attaquants : Brunelle - Y. Sadoun - Archambault ; Orsolini - Aimonetto - Carrara ; Ribanelli - Mortas - L. Sadoun.

Absents : Hätinen, Zwikel.

 

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