Rouen - Grenoble (23 septembre 2000)

 

Match comptant pour la troisième journée du Championnat de France Elite.

On se faisait une joie de retrouver ces Brûleurs de loups avec entre autres les ex-Rouennais Nemo Nokkosmäki, Rami Koivisto, Benjamin Agnel et Patrice Fleutot, au plus haut niveau, celui qu'ils n'auraient jamais dû quitter si un malhonnête homme ne les avait trahis. On aura été terriblement déçu de leur faible performance au niveau du jeu proposé. Cette fois, Daniel Carlsson est bien présent sur la glace de l'île Lacroix. Toujours avec une défense à cinq puisque Franck Pajonkowski est remonté à l'aile, les Rouennais ont triomphé sans crainte d'une équipe grenobloise bien timorée.

En effet, la supériorité normande s'est affichée dès le départ avec des opportunités successives de Juha Jokiharju (2'27), Allan Carriou (3'18) et Franck Pajonkowski (4'33). Devant cette domination, les Brûleurs de loups ne pouvaient commettre que des fautes. Les Dragons allaient profiter de leurs deux premiers avantages numériques pour faire aussitôt traduire leur puissance aux tableaux de marque. D'abord Mika Ruokonen, libéré dans le haut de l'enclave, pouvait mettre en œuvre son lancer frappé précis et puissant pour tromper Patrick Rolland sans doute masqué (1-0 à 8'10). Sur la seconde, après avoir joué avec le feu et permis un breakaway manqué par Benoît Bachelet (9'51), les boys de Guy Fournier allaient inscrire la cassure de façon intelligente. Une fois installé, Juha Jokiharju, de la droite voyait s'avancer Baptiste Amar dans le slot. Le centre Finlandais envoyait sa passe dans le trafic. Le jeune arrière coupait la trajectoire de la rondelle pour l'expédier dans les filets des visiteurs (2-0 à 10'17). Ensuite tranquillement, les "Blancs" déroulaient leur jeu sans craindre de riposte sérieuse même si Rami Koivisto se montrait, pour une fois, à son avantage devant un Phil Groeneveld vigilant (11'23). Puis, Eric Doucet partait en breakaway, toutefois le goalie adverse réussissait une prouesse de la mitaine (12'40). Plus tard, le capitaine des Dragons touchait du bois (16'01). Après c'était au tour de Guillaume Besse de faire travailler Patrick Rolland (16'54). Si le score restait bloqué à une avance de deux, c'est sans doute que la pression rouennaise fut évacuée, par leur adversaire méfiant, à la faveur d'une pénalité qui était infligée aux locaux. Sur cette supériorité numérique, jamais les Grenoblois ne surent se montrer dangereux. Avant les premières vingt, Patrick Genest eut l'occasion de tripler la marque mais le gardien fit l'arrêt (19'24) et le score, flatteur pour les nouveaux pensionnaires de l'Elite, restait gelé.

Le deuxième tiers recommençait avec une emprise rouennaise moins démonstrative car leur "fore-check" se faisait moins haut. Ainsi après un tir de Guillaume Besse bien stoppé par le portier d'en face (22'24), on vit enfin, la première action offensive construite des Grenoblois. A la conclusion, on remarqua que Phil Groeneveld, malgré une inactivité importante, était bien concentré sur cet essai d'Alexis Boccard (22'35). Rendant la monnaie, Thomas Bussat héritait d'une bonne chance qu'il manquait de peu à coté (23'18). Tout comme Benoît Bachelet moins de deux minutes plus tard (25'08). Tactiquement, Dimitri Fokine, à l'occasion d'un tour de ronde, avait sauté une ligne afin que le premier trio des Brûleurs se retrouve face au deuxième des Normands. Cette manœuvre allait chahuter les Dragons puisqu'ils devaient endurer un nouveau jeu de puissance sur lequel ils s'avéraient royaux car à aucun moment les joueurs du fameux club alpin ne se montraient conquérants. Une fois revenu à cinq contre cinq, les Dragons repartaient de l'avant avec retenue, ce qui leur faisait manquer deux énormes opportunités. D'abord, Allan Carriou en un face à face remarquablement aperçu par Baptiste Amar (29'01) et ensuite, Stephen Dugas lancé en deux contre un (30'07) rataient la possibilité d'abroger la rencontre. Alors, comme à Angers ce mardi, quand les coéquipiers d'Eric Doucet ne profitent pas de leurs bons mouvements offensifs. Ils se mettent eux-mêmes en danger, jamais à l'abri d'un but audacieux de l'adversaire. C'est ce qui arriva. Une défensive qui laisse l'initiative du shoot. Qui, manque de chance, masque son gardien. Un ailier, Benjamin Agnel, qui ose lancer au but précisément et de très loin. L'addition de ces évènements fera que Grenoble réduise la marque (2-1 à 34'07). Rouen réagira par l'intermédiaire d'un slap de... Daniel Carlsson. C'est encourageant de sa part, cela montre que l'arrière suédois s'implique totalement dans l'équipe (36'15). Le jeu assez lent et très décousu n'avait pas été agréable à suivre, il ne fût spectaculaire que sur des exploits personnels uniquement rouennais, néanmoins frustrant car non conclus comme quand sur un troisième breakaway offert aux Rouennais, Patrick Rolland paradait la dernière éventualité de cette période (36'47) !

Tout allait fort heureusement changer dans le dernier tiers. Les Dragons voulant prendre les choses en crosses et les Brûleurs de loups croyant en leur chance allaient offrir au public un dernier tiers beaucoup plus intéressant au niveau du jeu que les deux précédents. La rapidité, la volonté et la réussite allaient enfin être présentes. Tant mieux pour le spectacle. Le jeu reprit sur un quatrième duel rouennais face au cerbère isérois. Mais une nouvelle fois, Patrick Rolland, impérial, déviait le lancer de Pat Genest (41'03). Plus tard, Guillaume Besse, en vrille insolite, envoya non loin de la cage (44'00). Quelques minutes après, de nouveau l'ailier international, se présentait en breakaway, le cinquième de la partie à jouer pour Patrick Rolland... L'assistant capitaine exerça une feinte de tir, puis un grigri pour, enfin, glisser le puck à ras la glace dans la cage. Les Dragons reprenaient une avance de deux bien mérité tant les Grenoblois décevaient (3-1 à 51'09). La technicité du jeu s'améliorant, les patineurs locaux, grâce à Simon Lacroix (52'22) ou à Guillaume Besse, en power-play (56'25), auraient pu aggraver leur avantage. En fin de match, Dimitri Fokine allait demander un temps mort et sortir son gardien, uniquement pour la forme au vu des affligeantes performances de ses joueurs, au profit d'un avant supplémentaire (59'06). Les Grenoblois trop incapables ce soir, ne pouvaient réussir leur manœuvre. Alors récupérant le puck dans leur zone défensive, les Rouennais allaient exploiter la cage laissée abandonnée (4-1 à 59'15).

Compte-rendu signé Thierry Frechon

En savoir plus ? Les réactions d'après match et des photos : http://www.7emedragon.com

 

Rouen - Grenoble 4-1 (2-0, 0-1, 2-0).

1700 spectateurs.

Arbitre : Stéphane Rioux, assisté de J. Guimard et de D. Thomas.

Pénalités : Rouen 6'(2', 2', 2'), Grenoble 8' (4', 0', 4').

Évolution du score :

1-0 à 08'10'' : Ruokonen (sup.num.) assisté de Riihijarvi et Jokiharju.

2-0 à 10'17" : Amar (sup.num.) assisté de Jokiharju et Lacroix.

2-1 à 34'07" : Agnel assisté de Fleutot et Nokkosmäki.

3-1 à 51'09" : Besse assisté de Rhéaume et de Genest.

4-1 à 59'15" : Besse (cage vide) assisté de Rhéaume et de Genest.

 

Rouen :

Gardiens : Phil Groeneveld, Christophe Burnet.

Défenseurs : Heikki Riihijarvi - Mikka Ruokonen ; Allan Carriou - Baptiste Amar ; Daniel Carlsson.

Attaquants : Simon Lacroix - Juha Jokiharju - Eric Doucet ; Patrick Genest - Dominic Rhéaume - Guillaume Besse ; Franck Pajonkowski - Stephen Dugas - Thomas Bussat ; Alexis Billard - Aram Kervorkian. 

Grenoble :

Gardiens : Patrck Rolland, Arnaud Goetz.

Défenseurs : Nemo Nokkosmäki - Rolland Fougère ; Jean-François Bonnard - Simon Bachelet ; Frédérick Borgnet - Christopher Lepers ; Gauthier Fontanel.

Attaquants : Benjamin Agnel - Rami Koivisto - Patrice Fleutot ; Matthieu Bellet - Laurent Deschaumes - Benoît Bachelet ; Alexis Boccard - Franck Guillemard - Romain Carry ; Xavier De Murcia.

 

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