Amiens - Brest (28 mars 1997)

 

Finale du championnat de France 1997, deuxième manche.

Amiens peut-il encore y croire ? Nettement dominés lors du premier match de cette finale, les Gothiques n'ont réussi à marquer qu'en supériorité numérique. Leur chance, c'est qu'à domicile, ils sont en permanence dans cette situation, car ils bénéficient du renfort du fameux "sixième homme", les supporters. L'ambiance dans le Coliséum est incontestablement la meilleure de France actuellement, et on compte sur elle pour renverser des montagnes. Quand les quatre mille personnes dans les tribunes se mettent en branle, les centaines de personnes qui n'ont pas pu obtenir le précieux sésame et suivent la rencontre sur écran géant dans le gymnase annexe doivent en ressentir les vibrations !

Mais c'est une vraie supériorité numérique, dont bénéficie Amiens d'entrée, avec deux Brestois en prison dès la première minute. Cette occasion en or de commencer parfaitement cette deuxième rencontre n'est pas exploitée, et c'est de retour à cinq contre cinq que la défense des Albatros craque, perdant le palet deux fois de suite avant d'encaisser comme punition un but de Pierre Pousse.

Brest fait à son tour monter la pression sur le but d'Antoine Mindjimba, de trop près d'ailleurs pour Galarneau qui a une explication avec le portier gothique. Les Albatros ne volent pas aussi haut qu'avant-hier, preuve en est qu'ils prennent une pénalité stupide pour surnombre. Mais aujourd'hui, c'est à égalité numérique qu'Amiens fait la différence. Lhenry repousse un tir de Dewolf mais Alain Beaule est là pour concrétiser le rebond. La hargne et la détermination des Gothiques, portés par leur public, leur a permis de prendre deux buts d'avance. Il y a pourtant du talent en face, notamment chez l'artiste de la glace Rami Koivisto qui réduit le score avant le retour aux vestiaires.

Alain Beaule, lancé en breakaway par Richer, n'a pas dit son dernier mot. Son freinage devant le but lui permet de feinter Fabrice Lhenry et de réussir un doublé grâce à ce duel remporté face à son ex-coéquipier de Chamonix. Mais Moyon prend une prison dans la foulée et Igor Akulinin réduit le score. La tension reste extrême, car Amiens n'a qu'un petit but d'avance.

Autant dire rien du tout, car il s'évapore en vingt-deux secondes au troisième tiers-temps, commencé en infériorité numérique. Antoine Richer ronge son frein et est à une seconde de quitter la prison lorsque l'attaquant néerlandais Tommie Hartogs égalise. Mais les Amiénois repartent immédiatement à l'assaut, Yuldashev remonte le palet, Van den Thillart prend un tir, et Laurent Lecomte est là au rebond pour faire chavirer le Coliséum. L'exploit est en marche : Brest, qui avait si facilement remporté le premier match et qui avait humilié les Gothiques lors de la dernière journée de la saison régulière, est en passe d'être battu.

Mais en passe seulement. Au cours des trois dernières minutes, Brest montre pourquoi il domine le championnat en renversant complètement la situation. Encore assommés par le slalom égalisateur de Sami Wahlsten, les Gothiques encaissent un autre but de Stéphane Dugal, avant d'être définitivement enterrés par un dernier but en cage vide de Hartogs. Le Coliséum a vécu le scénario parfait pendant cinquante-sept minutes avant de plonger dans le cauchemar.

 

Amiens - Brest 4-6 (2-1, 1-1, 1-4)

Vendredi 28 mars 1997 à 20h15 au Coliséum. 4000 spectateurs.

Arbitrage de Frédéric Bachelet assisté de Jimmy Bergamelli et Stéphane Rousselin.

Pénalités : Amiens 10', Brest 16'.

Évolution du score :

1-0 à 06'00" : Pousse assisté de Lecomte et Yuldashev

2-0 à 14'16" : Beaule assisté de Dewolf

2-1 à 18'40" : Koivisto assisté de Wahlsten

3-1 à 28'47" : Beaule assisté de Richer

3-2 à 30'47" : Akulinin assisté de Hartogs (sup. num.)

3-3 à 40'22" : Hartogs assisté de Kulonen et Dubé (sup. num.)

4-3 à 41'49" : Lecomte assisté de Van den Thillart et Yuldashev

4-4 à 57'45" : Wahlsten assisté de Galarneau et Kulonen

4-5 à 58'25" : Dugal assisté de Galarneau et Koivisto

4-6 à 59'01" : Hartogs (cage vide)

 

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