Brest - Angers (28 février 1996)

 

Quart de finale du championnat de France élite 1995/96, match 1.

Les compteurs sont remis à zéro, le money time débute et Brest s'avance en favori de ce championnat et de ces playoffs malgré ses dernières défaites qui ne lui donnent que la deuxième place de la saison régulière. Ce premier tour sera chargé de souvenir pour de nombreux joueurs qui ont évolué dans les deux équipes, mais ces sentiments doivent être mis de côté, les deux adversaires devant se rattraper après des derniers matchs très décevants.

Aucune phase d'observation, les Albatros attaquent d'entrée et tirent deux fois dans la première minute, mais un contre de Marius Konstantinidis jette un froid puisqu'il parvient à battre facilement de près Michel Vallière (0-1 à 00'57"). Il n'en faut pas plus pour réveiller les Brestois, mais rien n'y fait, le rythme du tiers est bizarre et un silence de cathédrale s'étend dans la patinoire. Les Albatros ont du mal à vraiment mettre en danger François Gravel, les occasions les plus franches étant même à mettre au compte des Angevins dans les derniers instants de la première période, toujours sur des contres.

Le début du deuxième tiers donne une double supériorité aux Brestois, ceux-ci n'exploitent pas cet avantage. C'est au contraire le talentueux Marius Konstantidinis qui réitère sa performance de la première période avec toujours la même réussite puisqu'il bat pour la seconde fois de la soirée l'ancien portier angevin Vallière (0-2 à 22'56"). L'orgueil des Brestois est touché et il n'en faut pas plus pour les remotiver. Suivent ainsi dix-sept minutes de totale domination locale. Les visiteurs ne s'en sortent que par de multiples dégagements interdits. Ainsi Jurek, Niedzolka, Akoukinin, Galarneau, ou l'incomparable tandem Hartogs - Dubé, tous réussissent à traverser la défense angevine mais butent sur la muraille canadienne que représente François Gravel, déterminant. Un acharnement brestois qui ne sera récompensé qu'à une minute de la fin du tiers, et encore, seulement en supériorité numérique. Suite à une faute de l'ancien brestois Karalis, Roger Dubé parvient à battre un Gravel impuissant (1-2 à 39'00").

Brest peut revenir sur la glace avec de nombreux espoirs en se disant que Gravel n'est finalement pas imbattable, malheureusement le portier angevin bien remonté rend une fiche impeccable sur ce dernier tiers et dégoûte tous les attaquants locaux, au contraire de son vis-à-vis Michel Vallière qui sur une grossière erreur permet à Vladimir Domin de donner de l'ampleur à la victoire angevine depuis un tir anodin depuis le milieu de la glace (1-3 à 52'46"). Sur ce dernier tiers, Brest s'est mis une pression inutile sur les épaules avec à la clef beaucoup de confusion, des fautes inutiles et un manque de lucidité au moment de la dernière passe ou du dernier tir. La fin de match, avec une nouvelle supériorité numérique vaine, en est d'ailleurs la preuve. Le réalisme dont Angers a fait preuve récompense une solidarité défensive et un Gravel impérial qui n'a laissé que peu d'espoir aux attaques brestoises.

 

Commentaires d'après-match (dans L'Équipe)

André Péloffy (entraîneur de Brest) : "Mon équipe connaît une nette baisse de régime en attaque avec quatre buts marqués lors des trois derniers matches. C'est la preuve qu'une certaine léthargie s'est installée. Malheureusement, je ne peux pas monter sur la glace pour réveiller mes joueurs ! Depuis trois saisons notre effectif a changé chaque année. Ce va-et-vient incessant de nouvelles recrues n'a pas laissé le temps à mon équipe de trouver une identité. Le club de Brest se cherche encore. [...] La France est le seul pays au monde à utiliser un système qui n'avantage pas le mieux classé. Partout ailleurs, la tête de série reçoit d'abord deux fois de suite à domicile selon le système A.A.B.B.A. Finalement, cela ne sert à rien de se battre pendant toute la saison régulière si c'est pour aller se faire piéger d'entrée à l'extérieur."

 

Brest - Angers 1-3 (0-1, 1-1, 0-1)
Mercredi 28 février 1996 à 20h00 à la patinoire de Bellevue. 750 spectateurs.
Arbitrage de M. Ollier assisté de MM. Calamoneri et Antunes.

Pénalités : Brest 12', Angers 8'+10'.

Évolution du score :
0-1 à 00'57" : Konstantidinis assisté de Garnier
0-2 à 22'56" : Konstantidinis assisté d'Orsolini et Domin
1-2 à 39'00" : Dubé assisté de Pellegrims et Dugal (sup. num.)
1-3 à 52'46" : Domin

 

Brest

Attaquants :
Roger Dubé - Tom Hartogs - Andrei Vittenberg
Sami Wahlsten - Michel Galarneau - Pekka Peltola
Krysztof Niedzolka - Olivier Bordas - Igor Akulinin

Défenseurs :
Mike Pellegrims - Stéphane Dugal
Marko Halonen - Éric Calder
Timo Kulonen - Kazimierz Jurek
Christophe Bappel

Gardien :
Michel Vallière

Remplaçants : Charles Thillien (G). Absents : Luc Marengère (arthrose à un genou), Éric Lemarque (dos), Arto Heiskanen, Benoît Groulx, André Coté, Frédéric Asselineau (blessés).

Angers

Attaquants :
Lionel Orsolini - Rodolphe Garnier - Marius Konstantidinis
Pierre Allard - Sylvain Beauchamp - Robert Ouellet
François Ferrari - Claude Devèze - Alain Savage junior
David Opacko

Défenseurs :
Stefan Claesson - Henrik Johansson
Stéphane Gachet - Miguel Baldris
Vladimir Domin - Tom Karalis

Gardien :
François Gravel

Remplaçant : Franck Urtizberea (G). Absent : Denis Montessuit (clavicule).

 

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