France - États-Unis (25 avril 1994)

 

Championnats du monde 1994, premier tour, groupe B.

Les Bleus ne font pas le poids face à Weight

Les équipes de France et des États-Unis auraient pu passer ce championnat du monde dans une ville enchanteresse, Rome. La fédération italienne des sports de glace a travaillé pendant deux ans pour essayer d'organiser un des groupes dans la capitale du pays, ce qui aurait constitué un signe de développement fort. Mais en fin de compte, elle a renoncé à ce projet car elle craignait de ne pas pouvoir y compter sur le soutien du public local. Ce groupe B est donc organisé à Canazei dans le Val di Fassa, dans les Dolomites, une région de hockey éprouvée.

Plutôt que des jeunes vus aux Jeux Olympiques (le duo Agnel-Arcangeloni qui a paru émoussé en cette fin de saison), le sélectionneur suédois des Bleus, Kjell Larsson, a préféré rappeler des anciens Franco-Canadiens, les Amiénois Pat Dunn et Roger Dubé. Il y a trop enjeu pour l'équipe de France qui doit décrocher le maintien à tout prix. Le sélectionneur suédois dit qu'il prendra le risque de changer... après le Mondial, s'il reste en poste. En défense, un autre Franco-Canadien, Michel Leblanc, a été sorti de sa retraite et sa sélection aux dépens de Botteri et Saunier a fait jaser.

L'idée d'attendre le dernier match de poule pour battre la Norvège a déjà du plomb dans l'aile car celle-ci a pris un point plus tôt dans la journée contre la Suède. La pression monte donc sur les Bleus. Ils espèrent rééditer le match nul en ouverture des derniers JO, mais cette fois les Américains sont plus forts avec 15 joueurs de NHL. Ils ont toutefois moins de vécu commun, et le fait de les jouer d'entrée peut être un avantage.

L'opportunité de prendre les États-Unis par surprise est exploitée à la troisième minute par Benoît Laporte, mais Pat Neaton égalise une minute et demie plus tard. Le premier tiers-temps est équilibré, la puissance des lancers de Dubé et Poudrier teste le gardien Guy Hebert. La France bénéficie en effet de deux supériorités numériques, mais elle se fait piéger en contre et Petri Ylönen est contraint à un arrêt acrobatique. Une fois revenus au complet, les Américains passent devant grâce à un exploit personnel de Doug Weight. le centre d'Edmonton profite de l'écran de Scott Young sur Pat Dunn à la ligne bleue pour entrer en zone offensive avec de l'élan et dépasser par l'extérieur Jean-Philippe Lemoine, qui tente tant bien que mal de lui tenir le bras. Weight réussit alors une passe d'une seule main qui passe sous le nez de Steven Woodburn - venu au soutien de son collègue défensif - et est reprise par Bill Lindsay, seul face au but (1-2).

En début de deuxième période, Lionel Orsolini échappe à trois Américains et se procure une bonne occasion. Ce sera la seule. Les Américains prennent le dessus dans une rencontre où rudesses et provocations se multiplient. Lazaro donne coup de crosse dans le bras de Lemoine derrière la cage française et est atteint au même moment par une crosse haute de Woodburn : les arbitres sifflent une pénalité de chaque côté et laissent les équipes à 4 contre 4. Les espaces, les États-Unis les trouveront finalement tout autant à 5 contre 5, sur une transition rapide : la passe croisée en zone neutre de Doug Weight permet à Scott Young de déborder Denis Perez sur l'aile droite puis de fusiller Ylönen au-dessus de sa botte gauche. Le gardien de l'équipe de France aura quand même bien limité les dégâts pendant ces vingt minutes.

Les Américains déroulent au troisième tiers-temps. Shawn Podein fonce en fond de zone pour gratter un palet que Tim Sweeney sert d'une diagonale parfaite au défenseur Pat Neaton monté au poteau gauche. La combinaison est belle mais le but est refusé par l'arbitre car Podein a gêné le gardien. Christophe Ville prend sa troisième pénalité du match pour une charge avec la crosse. Les États-Unis réussissent la gageure de transformer l'avantage numérique en 3 secondes à peine : Doug Weight parvient à passer avec le palet derrière son vis-à-vis Pierrick Maia sur la mise au jeu, puis à décaler Bill Lindsay à qui il offre un doublé, encore une fois seul face au but. Christophe Moyon devait normalement se trouver face à lui mais il était allé sur le palet quand Maia s'était fait transpercer (1-4). En fin de match, Ylönen ferme les bottes sur un tir de la bleue de Neaton et John Lilley marque sur le rebond (1-5). Ylönen prive Lindsay du hat-trick à la dernière minute en stoppant un breakaway pour que l'addition ne soit pas trop lourde.

Désignés joueurs du match : Petri Ylönen pour la France et Scott Young pour les États-Unis.

Marc Branchu

 

France - États-Unis 1-5 (1-2, 0-2, 0-2)
Lundi 25 avril 1994 à 20h00 à Canazei, Val di Fassa. 1000 spectateurs.
Arbitrage de Mikhaïl Galinovsky (RUS) assisté de Simon Murray (GBR) et Fabrizio Lonardi (ITA).
Pénalités : France 12' (2', 4', 6'), États-Unis 16' (4', 4', 8').
Tirs cadrés : France 21 (11, 2, 8), États-Unis 31 (5, 16, 10).
Tirs bloqués : France 11 (4, 3, 4), États-Unis 19 (4, 9, 6).
Tirs non cadrés : France 5 (3, 1, 1), États-Unis 6 (3, 2, 1).
Engagements : France 35 (12, 10, 13), États-Unis 29 (6, 11, 12).

Évolution du score :
1-0 à 02'22" : Laporte assisté de Perez
1-1 à 03'49" : Neaton assisté de Sweeney
1-2 à 14'04" : Lindsay assisté de Weight
1-3 à 33'40" : Young assisté de Weight
1-4 à 48'17" : Lindsay assisté de Weight (sup. num.)
1-5 à 56'33" : Lilley
 

France

Attaquants :
18 Éric Lemarque (-1) - 32 Franck Pajonkowski (-1, 4') - 8 Arnaud Briand (-1)
9 Patrick Dunn (-2) - 10 Pierre Pousse (A, -2) - 28 Roger Dubé (-2)
6 Lionel Orsolini - 21 Christophe Ville (6') - 7 Stéphane Barin
14 Benoît Laporte - 17 Pierrick Maia (A) - 11 Mickaël Babin (2')

Défenseurs :
16 Jean-Philippe Lemoine (-2) - 5 Steven Woodburn (-2, 2')
3 Christophe Moyon (-1, 2') - 27 Serge Poudrier (-1)
24 Denis Perez (C) - 20 Michel Leblanc
23 Gérald Guennelon

Gardien :
29 Petri Ylönen

Remplaçant : 31 Michel Vallière (G). En réserve : 30 Fabrice Lhenry (G).

États-Unis

Attaquants :
21 Bill Lindsay (+2) - 9 Doug Weight (A, +2, 2') - 23 Scott Young (A, +2, 2')
13 Shjon Podein (+2) - 26 Peter Ciavaglia (+1) - 19 John Lilley (+2, 2')
8 Jeff Lazaro (-1, 4') - 12 Tim Sweeney - 10 Joe Sacco (-1)
18 Phil Bourque (2') - 17 Danton Cole (2')

Défenseurs :
4 Shawn Chambers (+1) - 3 Robert Beers (+2)
24 Don McSween (+1) - 6 Patrick Neaton (+1)
5 Barron Richter (+1, 2') - 28 Sean Hill
2 Craig Wolanin (C)

Gardien :
1 Guy Hebert

Remplaçant : 30 Les Kuntar (G). En réserve : 29 David Littman (G).

 

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