Suisse - Pays-Bas (31 mars 1985)

 

Championnats du monde du groupe B 1985.

Les Suisses sont un peu moins optimistes qu'hier soir car le gros score réussi cet après-midi par la Pologne les oblige à gagner par au moins quatre buts d'écart pour reprendre la première place et accéder aux Mondiaux "avec les grands", l'an prochain à Moscou. En plus, Noldi Lörtscher a fait un voyage-éclair à Lugano parce que sa femme semblait sur le point d'accoucher. Il est sur le chemin du retour en avion, mais trop tard pour le coup d'envoi. Le chouchou du public Jakob Lüdi - joueur de l'équipe locale Fribourg-Gottéron - est donc titularisé dès le début. L'absent et son remplaçant seront des protagonistes importants du premier tiers...

Tout d'abord, à la quatrième minute, Lüdi vient chatouiller le gardien néerlandais Cor Hoogendoorn. Désireux de protéger son portier, Tony Collard inflige une grosse charge à l'attaquant suisse et part seul en prison. Mais la Nati n'arrive pas à battre un Hoogendoorn qui sort le grand jeu pour le dernier soir. Il faut qu'elle joue à 5 contre 3 (obstruction de Henk Hille et retenir de Berteling) pour que Jakob Lüdi vienne dévier un slap du canonnier Fausto Mazzoleni pour ouvrir le score (photo). Mais voilà qu'arrive Lörtscher ! Alors qu'il n'est pas même échauffé, il est aligné d'entrée sur une mise au jeu... et il la perd face à Ben Tijnagel, ce qui aboutit à l'égalisation sur un tir direct du capitaine batave Ron Berteling ! Le sélectionneur Ohlson plaidera coupable après le match pour cette erreur de coaching... Deux minutes plus tard, Lolo Schmid est proche de marquer sur un tour de cage mais il frappe le bas de la transversale.

Les coups sont fréquents, et même si les arbitres ne les sanctionnent pas tous, les pénalités sont déjà nombreuses. La deuxième période s'ouvre à 4 contre 4. Bill Wensink gagne son duel derrière la cage helvète pour s'emparer du palet et offrir un caviar en retrait à Tony Collard, la star offensive de ce Mondial B. La supérieure des Pays-Bas dans le jeu physique est de plus en plus nette, mais Urs Bärtschi entretient encore l'espoir en égalisant. Un espoir qui dure une minute. Ben Tijnagel marque en effet deux fois à dix secondes d'intervalle (!), d'abord en reprenant une passe de Hille (alors que Dekumbis est en prison pour obstruction), puis en fusillant Anken entre les bottes. La victoire s'éloigne, ne parlons même plus des quatre buts d'écart...

La Suisse perd ses nerfs, y compris le public fribourgeois qui lance des projectiles sur la glace après une bagarre en troisième période. En jetant leurs dernières forces dans la bataille, les Suisses découvrent leurs arrières et se font prendre deux fois par des contre-attaques de Harry van Heumen. Lors de la cérémonie de clôture, c'est donc la Pologne qui se verra remettre la coupe synonyme d'accès à l'élite mondiale. La Suisse saluera tout de même Olivier Anken, élu à la quasi-unanimité meilleur gardien (66 voix) et accompagné dans l'équipe-type des journalistes par le pugnace défenseur Reto Sturzenegger.

Meilleurs joueurs de la Suisse dans le tournoi selon ses entraîneurs : Olivier Anken, Heini Staub et Arnold Lötscher.

Meilleurs joueurs des Pays-Bas dans le tournoi selon ses entraîneurs : Tony Collard, Leo Koopmans et Ron Berteling.

Commentaires d'après-match

Bengt Ohlson (entraîneur de la Suisse) : "Il faut féliciter la Pologne qui était de loin la meilleure équipe du tournoi. Et je suis très satisfait de la manière dont mon équipe s'est battue durant ces championnats avec le soutien d'un très bon public. Celui-ci a dû souffrir dans ce dernier match. Mes joueurs étaient nerveux au début, car le 5-0 de la Pologne sur l'Autriche avait fait considérablement monter la pression. Ils avaient perdu beaucoup d'influx dans les six premières rencontres. Nous avions prévu de jouer différemment contre les Pays-Bas, en évitant les contacts physiques qui n'étaient pas à notre avantage. Mais on s'est vite aperçu que nos passes avaient souvent un temps de retard. J'ai tout tenté, notamment en accélérant les changements de lignes, mais je crois qu'il n'y avait plus rien à faire pour combattre la fatigue. Mon successeur ? Il devra être patient et optimiste."

Suisse - Pays-Bas 2-6 (1-1, 1-3, 0-2)
Dimanche 31 mars 1985 à 20h00 à la patinoire Saint-Léonard de Fribourg. 6500 spectateurs.
Arbitrage de A. Koskinen (FIN) assisté de B. Larsson (SUE) et B. Uldall (DAN).
Pénalités : Suisse 16' (6', 6', 4') ; Pays-Bas 32' (12', 8', 12').
Tirs : Suisse 43 (19, 9, 15) ; Pays-Bas 34 (11, 12, 11).

Évolution du score :
1-0 à 10'52" : Lüdi assisté de Mazzoleni (double sup. num.)
1-1 à 15'43" : Berteling assisté de Tijnagel
1-2 à 20'35" : Collard assisté de Wensink
2-2 à 25'32" : Bärtschi assisté de Staub et Lörtscher
2-3 à 26'35" : Tijnagel assisté de H. Hille (sup. num.)
2-4 à 26'45" : Tijnagel assisté de Van Heumen
2-5 à 55'53" : Van Heumen
2-6 à 59'39" : Van Heumen assisté de Wensink
 

Suisse

Attaquants :
24 Jörg Eberle - 22 Fredi Lüthi puis 14 Arnold Lörtscher à 15' - 12 Urs Bärtschi
19 Jacques Soguel (A, 2') - 15 Jakob Lüdi [puis Lüthi à 15'] - 27 Peter Schlagenhauf
23 Reto Dekumbis (4') - 10 Pietro Cunti (2') - 11 Lorenzo Schmid (C)

Défenseurs :
20 Bruno Rogger - 4 Andreas Ritsch
5 Marco Müller - 2 Fausto Mazzoleni
21 Reto Sturzenegger (6') - 7 Heini Staub (2')

Gardien :
1 Olivier Anken

Remplaçants : 28 Richard Bucher (G), 3 Marcel Wick (D), 16 Thomas Müller (A). En réserve : 25 André Mürner (G), 6 Eddy Rauch (D), 17 Willy Kohler (A).

Pays-Bas

Attaquants :
7 Johan Toren - 9 Tony Collard (2') - 16 Leo Koopmans (A)
24 Arnold Troch (4') - 12 Theo van Gerwen (2') - 10 William Klooster (2')
11 Benny Tijnagel - 21 Ron Berteling (C, 6') - 22 Harry van Heumen (2')

Défenseurs :
26 Nico van Galen Last (2') - 5 Joe Buchly
17 Rick van Gog (2') - 14 Henk Hille (4')
8 Rob van Steen (2') - 15 Bill Wensink (4')

Gardien :
1 Cor Hoogendoorn

Remplaçants : 28 Jan Bruijsten (G), 18 Rob van Onlangs (D), 19 Michel Jans, 25 Bert Hille (A). En réserve : 6 Peter Bol (D).

 

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