Interview de Slavomir Vorobel

 

C'est avec un mélange bien particulier de tristesse et de colère que l'ex-défenseur de l'Anglet Hormadi Elite a accepté de nous accorder cette interview. Confortablement installé dans un bar angloy, le grand Slovaque, la casquette vissée sur le crâne, se confie dans un mélange d'anglais et de français, mais le ton bien plus que les mots suffisent à exprimer les sentiments qu'il ressent à la veille de son retour en Slovaquie.

Attendu comme un messie par le public de la patinoire de la Barre, l'ex-international slovaque prêté par Košice a été un ton en dessous de ses précédentes apparitions sous le maillot de l'Hormadi, cependant il n'a pas été catastrophique et au pire a joué au diapason de ses coéquipiers.

C'est un bien triste épilogue pour un coming-back annoncé avec force par le club basque à travers les médias. Le départ forcé est lui bien plus discret, dans une indifférence générale qui est malheureusement habituelle.

- Bonjour Slavomir, tout d'abord nous souhaiterions connaître ta situation actuelle et les raisons invoquées pour ton départ forcé.

À l'issue du match contre Mulhouse, à ma grande surprise, il m'a été dit par personnes interposées que le président Monsieur Delage avait souhaité mon départ anticipé, et, malgré ma volonté de le rencontrer pour en parler, je n'ai pu le voir qu'aujourd'hui, 3 janvier 2005, à la veille de mon départ. Entre temps, je n'ai pas eu le droit de m'entraîner, comme si j'avais commis une faute impardonnable et inexcusable. Il m'a été dit aujourd'hui que j'étais un touriste, et que le club Hormadi n'avait pas besoin de moi. Les raisons de mon départ forcé, il faudra donc les demander au président, Monsieur Delage.

- Penses-tu avoir failli de quelque manière que ce soit dans ce que l'Hormadi attendait de toi ?

Je suis venu aider l'Hormadi, j'ai fait de mon mieux sur la glace... Le meilleur juge, c'est le public ! Tout simplement...

- Penses-tu revenir un jour en France ?

Oui, pourquoi pas ? J'adore l'ambiance et le public basque, j'ai joué ici deux très bonnes saisons, et j'ai à Anglet de très bons amis, que je n'oublie pas.

- Quel va être ton avenir après l'Hormadi ?

Je rentre finir ma saison avec mon club de Košice, où je suis attendu à bras ouverts, Là-bas, au moins, le club saura me recevoir !

- Quelles ont été les raisons de ton départ de Košice ?

J'ai joué à Košice pendant neuf saisons non consécutives, et j'ai bien évidemment sauté sur l'occasion de revenir à Anglet, même si c'était pour un court laps de temps, pour revoir ce pays, et ce public si chaleureux !

- Que penses-tu du retour des joueurs NHL dans le championnat slovaque ?

Je n'en pense rien, pour moi ce sont des chômeurs qui s'occupent, et qui se foutent complètement de ce qu'ils font actuellement, du moment qu'ils engrangent le maximum d'argent en contrepartie de la perte de leur poule aux śufs d'or !

- Que manque-t-il à l'Hormadi pour retrouver la combativité qui était la sienne par le passé ?

Vaste question... Il manque beaucoup de choses à mon avis. Un interlocuteur qui possède les responsabilités et à qui on peut s'adresser, une structure adaptée (professionnalisme), et surtout, la grande question : qui est responsable de quoi ?

- Que penses-tu du niveau actuel du championnat ?

Chaque saison, ce championnat est de plus en plus fort, j'ai largement ressenti la différence par rapport à l'époque où je jouais ici, dès mon premier match à l'Hormadi, lors de mon retour.

- Que penses-tu du hockey français ?

Ce n'est pas un sport privilégié, il n'est pas aidé par les médias français, et je crois que c'est la première cause du manque de résultats de son équipe nationale, entre autres...

Propos recueillis le 3 janvier 2005 par Thierry Duvignau

 

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