Interview de Didier Triouleyre

 

M. Didier Triouleyre est président du Clermont Auvergne Hockey Club depuis 1998.

- Quelles ont été les raisons de la mise à l'écart de l'entraîneur américain Dana Knowlton ?

M. Dana Knowlton a été démis de ses fonctions d'entraîneur de l'équipe 1 depuis le 27 novembre dernier. Plusieurs joueurs se sont plaints du contenu et de l'intensité des entraînements. L'équipe semblait vivre sur les qualités individuelles des joueurs. Une demande de plus en plus forte émanait de l'ensemble du groupe qui se plaignait d'une absence de schémas tactiques précis concernant l'évolution de l'équipe et du manque de condition physique. Malgré plusieurs réunions formelles et informelles avec M. Knowlton, commission équipe 1 et capitaines, nous constations peu de changements.

- L'an passé, Ivan Hansen avait fait faux bond à la trêve. Cette fois, l'équipe doit de nouveau subir un changement d'entraîneur. Craignez-vous qu'elle soit de nouveau déstabilisée pour la poule finale ?

Le départ d'Ivan Hansen n'avait rien de prévisible. Le 1er janvier 2000, nous étions au téléphone pour aborder le premier match des play-offs et la reprise des entraînements. Le problème pour cette saison perdurait depuis quelques semaines. C'est pourquoi, nous avons souhaité pendre notre décision avant le dernier match de la première phase qui pour nous avait lieu le 2 décembre. Il restait trois semaines pour remettre les pendules à l'heure.

- Comment expliquez-vous la série noire de l'an dernier en poule finale ?

Il faut revenir en arrière, l'année du titre. De nombreux matchs de la première phase avaient été gagnés d'un but. Le premier match à Briançon avait été catastrophique, mais l'équipe s'était bien reprise. A part quelques matchs, les scores restaient très serrés et pouvaient pencher d'un côté comme de l'autre. Nous aurions pu figurer à la quatrième place, ... comme à la première.

La saison dernière, les deux ou trois premiers matchs des play-offs ont été perdus sur des coups de dés défavorables. Ce qui a fait beaucoup avec le départ de l'entraîneur alors que les qualités de ses entraînements étaient appréciées de tous.

- Clermont a-t-il les moyens de faire mieux que l'an dernier ? Quel est l'objectif du club désormais ?

Nous espérons bien sûr faire mieux que l'an passé. L'objectif est le même que celui fixé aux joueurs et à l'entraîneur, à savoir au minimum une participation aux demi-finales. Après...

- Le Tchèque Petr Gurtler s'est-il rapidement intégré à l'équipe ? Le courant passe-t-il déjà bien avec les joueurs ?

Le Tchèque Petr Gurtler était présent au club depuis le début du championnat et avait la responsabilité du groupe minime/cadet. Lors du changement d'entraîneur, plusieurs solutions s'offraient à nous, avec également des contraintes financières (M. Knowlton restant au club pour entraîner D3 et hockey mineur). Après discussion, nous avons souhaité donner la possibilité à M. Gurtler de s'exprimer à un autre niveau. Son intégration, à ce jour, semble favorable. Toutefois, notre denier match de championnat ayant eu lieu le 2 décembre 2000, les entraînements n'ont eu lieu que jusqu'au 15 décembre pour ne reprendre que le 3 janvier 2001. J'ai peur que nous payons un manque de forme ponctuel en janvier.

- Restera-t-il au club pour travailler sur le long terme ?

C'est une possibilité à laquelle nous réfléchissons. Attendons quelques semaines.

- Quels changements ont été opérés dans l'effectif clermontois à la reprise ?

Les changements sont les suivants : deux joueurs ont émis le souhait de partir : le Finlandais Harri Peramäki et le Tchèque Kamil Stastny. Deux joueurs ont rejoint le groupe : les Tchèques Lukas Frank et Ondrey Vosta.

- Si vous deviez établir un pronostic pour le podium de Nationale 1, quels seraient vos favoris ?

Le pronostic sans être chauvin serait de voir Villard remporter enfin le titre après lequel il court, échouant toujours de justesse. Mulhouse et Epinal semblent solides. Nantes est revenu très fort. Ces trois équipes ont également changé d'entraîneur. Briançon a toujours de belles cartes à jouer et Saint-Gervais, avec Patrick Alotto, a sûrement plus d'un tour dans son sac. Pas facile. Une réponse à l'auvergnate.

- Que pensez-vous d'une possible fusion de l'Elite et de la N1 ? Quel est à votre sens la meilleure formule à l'avenir pour le championnat de France ?

Pour l'instant, la formule fusion Elite - D1 me semble difficile. Budget et mode de fonctionnement me paraissent assez différents. Comment résoudre les problèmes posés par deux matchs par semaine et par les matchs en semaine, avec des joueurs amateurs ou semi-professionnels ?

Une formule de championnat en une seule poule est la plus intéressante en terme d'organisation. Les matchs sont connus à l'avance. Les médias peuvent s'intéresser au championnat. En terme de partenariat, il est plus facile de vendre des matchs en faisant la promotion du produit pour l'ensemble d'une saison et vendre une compétition lorsque l'on est en play-down est impossible.

Autre question, le public est-il prêt à voir des matchs en semaine et si oui, combien ?

- A long terme, le hockey à Clermont peut-il s'imposer comme deuxième tête de pont du sport auvergnat derrière l'AS Montferrand de rugby ?

L' ASM est un mythe à Clermont, son organisation professionnelle tant sur le plan sportif que financier est impressionnant. Pour la première fois depuis l'existence de l'ASM, la ville de Clermont soutien leur rugby à hauteur de 1 MF. Nous avons de bonnes relations avec le service marketing et communication avec qui nous réalisons des opérations couplées entre le hockey et le rugby (les supporters sont assez proches). Si seulement 5 % de leurs 10 à 14000 spectateurs par match voulaient venir de temps en temps au CAHC...

Le Clermont Foot Auvergne fait des ravages car les Auvergnats attendent depuis longtemps une équipe de foot de bon niveau. Leurs moyens financiers sont très importants avec un soutien fort de la ville, de la région. Les partenaires affluent vers le club.

Le basket de haut niveau est absent de la ville depuis de nombreuses années. Toutefois Clermont a une forte culture basket avec les défuntes équipes du CUC, de l'ASM, et du Stade Clermontois. Et des investisseurs travaillent actuellement sur un retour du basket au premier plan.

Ce petit résumé permet de dresser la situation du haut niveau à Clermont. Le CAHC reçoit un soutien important de la région. Mais la patinoire et le club sont soutenus par la Communauté de Communes qui se met en place progressivement. Le nécessité d'une seconde patinoire est impérative pour l'ensemble des sports de glace de l'agglomération. La patinoire actuelle est saturée tous les jours de 6h à 24h avec même des essais de pneus la nuit par Michelin.

La Communauté de Communes a fait l'acquisition d'un bâtiment contigu à la patinoire actuelle. Pour l'instant, le dossier est en suspend. Alors nous attendons en colmatant les brèches comme nous le pouvons. Nos classes à horaires aménagés accueillent des joueurs de la 6ème à la 3ème. A partir de la seconde, nous ne pouvons plus rien offrir de plus que les entraînements du club. Nos équipes (hors D1) ne peuvent s'entraîner que deux heures par semaine.

En résumé, notre objectif est rester au moins derrière l'ASM et le foot, et d'optimiser notre organisation. En terme de communication, nous devons être présents quand les deux ou trois autres sports sont présents.

- L'absence d'équipe junior n'est-elle pas pénalisante pour le passage des jeunes du club à l'équipe senior, puisqu'ils n'ont plus que la D3 comme débouché ?

L'absence de l'équipe junior est sûrement pénalisante, c'est la raison qui nous avait poussé à travailler dès le mois de mai sur la faisabilité de l'équipe pour 2000/01. Les conditions étaient remplies, mais en septembre, des joueurs ont vu leur situation étudiante ou professionnelle changer sans en prévenir le club. Il restait 8 joueurs et 3 gardiens, et seulement 2 cadets souhaitaient être surclassés. Le risque était trop important pour recommencer. L'éventualité de jouer le dimanche soir continue de refroidir bon nombre de joueurs (ou de parents). La fiabilité de la D3 est également inquiétante car la motivation et la disponibilité des joueurs ne sont pas les mêmes suivant l'âge des participants. Nous allons commencer dès maintenant à rencontrer les futurs juniors pour organiser une équipe pour 2001/2002. En raison des horaires des matchs et de la distance, il est nécessaire de posséder une équipe de 17 à 20 joueurs.

 

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