Interview de Claude Perdrix

 

Claude Perdrix est le président du HC Compiègne depuis 1991.

- Où en sont les problèmes de patinoire qui avaient contraint Compiègne à quitter la division 2 ? Reverra-t-on bientôt Compiègne à ce niveau ?

Nous avions dû nous retirer de la D2 il y a trois ans à cause d'une fuite de fréon. Depuis lors, il ne cesse d'y avoir des réparations, qui immobilisent un quart de la patinoire à chaque fois, et nous ne pouvons démarrer la saison qu'en octobre ou en novembre. Cette année, il a été enfin décidé de tout refaire de fond en comble. La patinoire sera fermée le 15 avril, et après cela, on refera la dalle, on changera les compresseurs, on installera de nouvelles balustrades et des plexis en lieu et place des anciens filets. Les travaux représenteront un montant de 7 millions de francs et devraient normalement être terminés en septembre 2002.

- Ces contretemps ont-ils eu également des incidences sur le hockey mineur ?

Oui, nous avons connu une perte d'effectifs, passant de 250 à 150 licenciés. Malgré tout, toutes nos équipes sont dans les cinq premiers de la ligue. Nous essayons de recruter à fond sur l'école de hockey, nous avons actuellement cinquante gamins de 4 à 7 ans. Mais nous avons de grosses difficultés avec nos très bons joueurs. Ceux qui ont participé aux sélections 86 et 87 sont partis à Reims, Amiens ou Rouen.

- Y a-t-il un espoir de voir ces joueurs revenir ?

J'en parlais justement avec Dave Henderson : sur les sept ou huit dernières années, une dizaine de nos joueurs sont partis à Amiens. Après les juniors élite, ils n'avaient généralement pas le niveau pour intégrer l'équipe senior, à l'exception notable de Sébastien Aris. Mais ils préfèrent aller en D1 ou en D2.

Aujourd'hui nos juniors, nos cadets, et même nos minimes avec le système des sélections régionales (non pas que je les critique, elles sont une très bonne initiative), sont repérés. Dans la génération 1987, nous avions deux très bons arrières, qui sont partis au pôle espoir d'Amiens.

- Quid de la possibilité pour un joueur du pôle espoir d'évoluer le week-end avec son club d'origine ?

Justement, c'est ce qui s'est passé pour un de ces joueurs. On lui a demandé de venir jouer avec nous. Au premier match, on a pris une déculottée 19-2 à Amiens... En benjamins, on était champions de ligue devant Amiens, mais les joueurs du pôle espoir s'entraînent 5-6 heures par semaine. Dès lors, les autres ne peuvent plus progresser.

On a fini par demander un prêt pour que le joueur puisse évoluer avec Amiens. Ils participent ainsi à des compétitions d'un autre niveau que celles de la ligue. Pratiquement chaque dimanche, ils rencontrent des équipes du calibre de Reims ou Rouen.

- C'est peut-être plus facile dans les Alpes que dans la ligue du Nord ?

Oui, c'est sûr... Dans la ligue, il y a quatre clubs qui sont au-dessus des autres. Evidemment, il y en a deux, Amiens et Reims, qui survolent tout. Derrière, il y a Dunkerque, et juste derrière, il y a nous. Les autres (Béthune, Troyes, Châlons...) évoluent deux étages en dessous. Le gamin qui revient jouer dans son club d'origine est confronté à une faible compétitivité.

- Où en sont les projets de nouvelles patinoires dans la région ?

Il y a un projet, à Laon, dans l'Aisne. Cela fait deux ans que l'on en parle et sa construction pourrait avoir lieu en 2002/03.

- Est-ce la seule perspective pour la ligue du Nord ?

A l'heure actuelle, oui. Beauvais, c'est non... Soissons, non... Si, on parle d'une autre patinoire dans le Nord près de Dunkerque. Mais pour ce qui est de Lille, si on en a pas mal parlé pendant trois ou quatre ans, le projet de Fauchart est complètement tombé à l'eau et il n'est plus question aujourd'hui de patinoire à Lille.

Dans les nouvelles patinoires, il faut aussi citer Troyes, qui jusqu'ici devait évoluer sur une glace située dans un centre commercial.

Propos recueillis par Marc Branchu

 

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