Interview de Marc Giet
- Quel bilan tirez-vous de la saison écoulée du SG Annecy (une bonne première partie mais une poule finale plus difficile) ?
Le bilan de la saison passée est mitigé : du bon en première partie et du très moyen en play-off. Avec une équipe annécienne (19 joueurs sur 22 formés à l'origine au Club), une équipe de 22 ans de moyenne d'âge et sans "renforts" étrangers nous avons souffert face aux équipes du Nord plus âgées, et aux faibles effectifs, donc plus présents sur la glace et composés essentiellement de joueurs étrangers. L'effectif annécien était de 22 joueurs et je vous transmets mes stats où vous verrez l'effectif moyen engagé par match de 17 joueurs pour 12 à Cherbourg et 13 à Amnéville, y compris quand ces deux équipes jouent chez elles.
- Quels sont les objectifs pour la saison à venir ?
L'objectif de cette saison 2001/2002 : finir dans les six premières places de N2 pour confirmer le résultat de la saison passée en continuant d'intégrer les jeunes du Club et attendre une restructuration de fond du hockey français qui permettra de repositionner l'ensemble des clubs à la place où ils doivent être.
- Le club d'Annecy est passé par des moments difficiles. Que retenez-vous de ces années consacrées à effacer le passif ?
En 1992, c'est 1,2 MF de passif consolidé qu'il a fallu rembourser et ceci sans déposer ni liquider. Le plus important est d'avoir su regagner la confiance des partenaires, et ce remboursement de la dette est un argument de poids après des collectivités locales qui y voient un gage de sérieux.
Mais ce que je retiens de ces huit années, c'est surtout la frustration au niveau des sportifs. On a failli descendre deux fois, sauvés une fois par l'explosion de Nice en plein vol, et l'autre fois parce qu'un autre club n'est pas reparti. Quand les joueurs font le déplacement jusqu'à Valenciennes en voiture pour se prendre 19-1, tout ça parce que le club en face engage des moyens irraisonnés et coule trois mois plus tard, on peut comprendre que les joueurs soient légitimement frustrés. Quand sur un budget de 800 000 francs, vous devez consacrer 300 000 francs au remboursement du passif, il est clair que vous passez par des moments difficiles, et ça demande beaucoup de courage et de motivation.
- Maintenant que la dette a été remboursée, la N1 doit devenir un objectif à moyen terme ?
Bien sûr que la montée est un de nos objectifs majeurs. Nous souhaitons monter dans un championnat structuré "intelligent", c'est à dire un championnat qui regroupe des clubs aux même structures, moyens sportifs et financiers, etc.
Je pensais, en accord d'ailleurs avec B. Bourandy [Note : président de la commission de contrôle de gestion] et l'atelier auquel j'ai participé des Etats Généraux, que nous irions dès cette année vers la mise en place d'un refonte totale des championnats (suppression de la notion de professionnalisme, statut du joueur, une D1 A B à 16, une D2 à 24 et la mise en place de championnats loisirs à la place de la D3). Cela ne se fera que partiellement pour la D2, dommage car on voit aujourd'hui le marasme dans lequel nous plongent encore plus certains clubs d'Elite.
- N'y a-t-il pas un risque en enlevant un niveau de voir des écarts trop grands au sein d'une division et entre les divisions ?
C'est vrai, même si pour le premier point une attention soutenue portée sur le statut du joueur pourrait permettre de niveler le niveau. Il y a une autre solution, qui consiste au contraire à ajouter un niveau supplémentaire. Le problème est que certains ne veulent pas jouer dans une division 3. On peut l'appeler D2, mais les mairies ne sont pas dupes. Lorsque j'envoie une demande de subvention, un fonctionnaire municipal raye généralement le terme "division 2" et inscrit troisième niveau national. Un bon compromis serait de revenir au système N1A / N1B / D2, cela ne marchait pas si mal à l'époque.
Il faut également permettre au loisir de se développer. Rien qu'en Haute-Savoie, il y a neuf clubs engagés en loisir, et quatre hors championnat. Rien qu'à Annecy, il y a 55 licenciés en loisir, ça représente un vrai vivier de licenciés.
- Le danger ne vient-il pas de clubs qui recrutent des joueurs étrangers sans avoir les moyens de les payer ? Un contrôle plus strict des comptes n'est-il pas une solution permettant déjà d'éviter les dérives les plus évidentes ?
Bien sûr, un contrôle des comptes me paraît indispensable. Avec le recul, je me rends compte qu'il y a encore moins de contrôle qu'autrefois. Pour une demande de subvention, la mairie et le conseil général nous demandent des comptes certifiés par un cabinet indépendant. La fédération devrait faire la même chose et faire certifier les comptes de ses clubs. Il n'y a pas trente-six éléments à regarder pour voir si un club fait n'importe quoi. On sait que des clubs ne vont pas bien, mais on ne fait rien parce qu'on ne veut pas se priver de leurs votes aux élections.
Quand je vois le nombre d'étrangers en D2 ou en D3, ça m'inquiète. Lorsque je parle de réduire le nombre d'étrangers, on m'écoute distraitement, ça fait un peu partie du folklore.
Mais il y a un vrai travail à mener sur le statut du joueur, et c'est un des axes de la réflexion de Bernard Bourandy, qui vient du basket et a donc un regard extérieur et non encore influencé par un monde du hockey assez nombriliste.
Je me suis déjà accroché avec certains présidents de clubs à ce sujet, car les conditions dans lesquelles sont engagés certains étrangers ne me paraissent pas acceptables. La plupart ne sont pas déclarés et n'ont pas de couverture sociale. Ils arrivent avec un visa touristique, restent six mois, repartent dans leur pays et reviennent de nouveau pour six mois. Si on fait les choses dans les règles, cela coûte cher. Je le sais, nous avons eu des étrangers à Annecy à une époque. Une année, un Canadien a eu une crise d'appendicite. S'il n'avait pas été couvert, nous aurions dû débourser 50 000 francs pour le plateau technique. Certains se retranchent derrière le paravent fédéral, d'ailleurs s'il y a un problème, c'est le président de la fédération qui est responsable et peut être mis en cause.
D'un point de vue juridique, c'est le même cas de figure qu'un travailleur immigré qui serait employé dans un atelier clandestin à Paris. J'ai discuté de ce problème avec un contrôleur du travail dont le fils est au club. Il m'a dit qu'il n'est pas impossible que le ministère du travail pratique des contrôles dans les clubs sportifs où de très nombreuses irrégularités sont commises.
Ça peut représenter un problème pour les clubs qui ont cinq ou six étrangers et qui, derrière, n'ont aucun effectif. Mais si ces clubs n'ont pas réellement l'effectif pour être en D2, peut-être devraient-ils évoluer à leur véritable niveau.
- Le retour au bercail d'Alexandre Baillard est un bon symbole de la volonté de constituer une équipe 100% locale. Existe-t-il à votre connaissance d'autres joueurs du cru égarés que vous aimeriez rapatrier au SG Annecy ?
Oui, nous avons pour politique de faire revenir au pays nos "enfants" qui sont partis jouer à un haut niveau. Je dis nos enfants car pour la plupart je m'en suis occupé quand ils étaient jeunes et pour certains je les ai vu débuter. C'est cela aussi l'état d'esprit du Club et j'en suis très fier. Sont déjà revenus : Franck Murgier (Morzine, St Gervais, Megève), Laurent Jeandet (St Gervais, Chamonix), Nicolas Rey-Gaurez (Megève, Grenoble), Nicolas Durot (Epinal, Megève), Cédric Sonnerat (Epinal, Nice, Megève) Rodolphe Peray (Besançon), Joël Chapponeau (Rennes). Nous avons gardé au club nos internationaux juniors Sylvain et Vincent Giet et Rémi Martinet. Cette année, retour d'Alex Baillard et peut être de Stéphane Antonnoff (Grenoble, Clermont-Ferrand).
Dans le futur, j'espère voir le retour de Thomas Bussat (Rouen), Renaud Tracol et Cyprien Coutens (Saint-Gervais), et nous avons une dizaine de cadets qui jouent avec Megève.
- Vous êtes l'un des présidents les plus fidèles au sein d'un des clubs les plus stables de D2. Combien de temps comptez-vous rester à la tête du SGA ?
Il reste encore beaucoup de choses à faire au niveau du Club, je souhaite continuer encore un peu : marketing ; mise en place de la communauté d'agglomération sur Annecy, participer à la restructuration du hockey français et me faire plaisir sportivement en progressant dans la hiérarchie sportive. Le hockey est le premier sport spectacle annécien. Un sondage a été réalisé juste avant les municipales. Sur 1500 personnes interrogées, 1000 déclaraient n'avoir jamais assisté à une rencontre de sport collectif. Ici, le rugby est en quatrième division, le football en honneur régional, le volley en D2, c'est un petit peu une ville sinistrée. Sur les 500 personnes restantes, nous venions en tête en notoriété avec 140 citations. Cette première place n'est donc pas la panacée. J'ai d'ailleurs rencontré quelqu'un qui vit dans cette ville depuis trente ans et qui ne savait pas qu'il y avait une patinoire à Annecy. Il y a donc encore du travail à effectuer. Je souhaiterais que le club d'Annecy devienne le club phare de la Haute-Savoie.
- Vous avez réussi à trouver des partenaires fidèles au club...
Certes, mais c'est un travail de longue haleine. En tout et pour tout, cela ne représente que 200 000 francs sur un budget d'un million, ce ne sont donc pas des sommes colossales. Je me consacre au développement d'un club affaires, j'ai d'ailleurs contacté à ce sujet le président de Mulhouse qui a réussi à trouver des partenaires économiques très diversifiés au niveau de sa ville.
Mais restons humbles et sachons reconnaître que le hockey est un sport confidentiel. Quand nous avons 400 spectateurs payants, nous sommes contents. Un des problèmes dont les gens se plaignent, c'est que les matches sont trop longs. Quand je dis ça, on rigole, mais la télévision ne s'intéressera jamais à un spectacle de 2h-2h30. Elle peut le faire pour le foot parce que c'est le sport-roi, mais c'est tout. Les règles IIHF sont faites pour des pays à forte culture hockey, car ce sont eux qui gouvernent, mais dans nos contrées, par rapport au basket par exemple, cette durée est rédhibitoire. De plus, les spectateurs trouvent que les règles sont trop compliquées, ils ne comprennent pas que les équipes puissent évoluer à cinq sur la glace alors qu'il y a 3-4 joueurs en prison. Bien sûr, on pénalise le joueur mais pas l'équipe, mais ça n'aide pas le spectateur qui n'a pas de culture hockey.
Vous l'avez dit, je suis un des plus anciens présidents de D2. Un des problèmes de notre hockey, c'est qu'il n'a aucune mémoire. On voit sans cesse débarquer des gens qui n'ont aucune expérience dans ce sport et qui croient pouvoir le développer inconsidérément, et c'est pourquoi on répète sans fin les mêmes erreurs, parce que le hockey français ne connaît pas son histoire.
- Lors de l'assemblée générale du club, une liste d'opposition s'est présentée. Avez-vous craint un moment que, malgré votre bilan, leurs projets puissent mettre à mal votre réélection ?
Le problème est simple : des parents sous la conduite de mon vice-président ont organisé un déplacement au pee-wee contre l'avis sportif du club et en créant une association parallèle au club avec recherche de partenaires, etc. Je m'y suis opposé avec l'ensemble du comité et avec le soutien de 80 % des adhérents, surtout que, pour justifier leur attitude, ces "opposants" voulaient remettre en cause la structure du club et son fonctionnement. Au vu de leurs actions, leur seul moyen de s'en sortir était de me déboulonner.
Bien sûr que, quand ce genre de situation se produit, on ne sait pas ce qui peut arriver. Les exemples de Nice et Orléans sont là pour montrer qu'un président qui n'est pas en phase avec ses adhérents a une situation très inconfortable. Je souhaitais continuer pour les raisons que je vous ai explicitées précédemment et aussi pour des choses très terre-à-terre notamment vis-à-vis du moratoire financier avec la banque par exemple.
La politique du Club a été approuvée par 80% des adhérents présents ou représentés à l'AG des moustiques aux seniors et aux loisirs. Même les "opposants" n'ont pas fait le plein de leurs voix. Nous avons exclu les deux dirigeants à l'origine de cette association et de ce voyage, leurs idées ont été massivement rejetées par les adhérents qui ont refusé la coupure seniors/jeunes qui était proposée.
Ces problèmes de voyages au Canada commencent à poser des problèmes dans beaucoup de clubs (Bordeaux, Meudon, Toulouse etc.). Sur le dernier tournoi Pee-Wee, sur les trois équipes françaises, seule celle de Grenoble était présente avec l'accord du club.
- Que pensez-vous de l'élargissement de la division 2 à 24 équipes et du choix des derniers clubs sur dossier ?
J'ai déjà en partie répondu, je pense que cet élargissement aurait pu se faire dans le cadre d'une refonte globale. J'ai eu Jean-Louis Millon au téléphone à l'époque et il m'a dit qu'il était obligé de supprimer les barrages D2/D3 et d'ouvrir la division à plus de clubs parce qu'il avait peur de se prendre des procès. Il y a une manie du recours juridique, le hockey français est sans cesse en recours devant le CNOSF ou le Conseil d'Etat, c'est très nuisible pour notre sport.
Joker pour la deuxième partie de votre question, par expérience, et j'en ai vu beaucoup depuis 20 ans, je me méfie du mélange des genres et des budgets. Chamonix, Brest, Lyon, Nice ont plus de ressources que d'autres et les écarts de budgets dans cette division vont aller de 1 à 4 pour l'équipe une, et ce n'est pas viable à long terme. De plus, je suis persuadé que cette année nous allons voir une course à l'armement et l'arrivée massive de joueurs étrangers en D2, car cette fois-ci il faut tout faire pour ne pas descendre. Chamonix aurait déjà dû jouer la saison passée en D3, il est normal que Cham retrouve une place dans un championnat structuré.
Ceci dit, je suis content d'avoir un derby supplémentaire, et pour Annecy c'est historique de jouer Cham. Notre Club a trente ans l'année prochaine, nous mesurons le chemin parcouru. Nous allons lentement mais sûrement.
- Le dernier championnat de D2 a été entaché par de nombreuses affaires et le classement s'est parfois joué sur tapis vert. Pensez-vous que celui de cette année pourra se dérouler plus sereinement ?
Sur le dernier championnat et les décisions sur tapis vert, no comment. C'est la caractéristique du hockey français.
- Le hockey des Alpes et de Savoie peut-il se passer des querelles de clocher ?
J'espère que le championnat se déroulera normalement, il est vrai que les dirigeants de certains clubs historiques ont eu un peu de mal à comprendre que le hockey évolue et se développe y compris à côté de chez eux, il n'y a pas si longtemps, Annecy était considéré à un niveau très bas par des Clubs de la région aujourd'hui notre club fait partie des Clubs pris en exemple pour leur gestion et leur politique sportive. Nous en sommes très fiers et je suis très heureux d'avoir convaincu les athlètes, les dirigeants et les adhérents de suivre cette voie, je pense que c'était la bonne.
Nous avons de bonnes relations avec les dirigeants de Chambéry, avec qui nous engagerons d'ailleurs l'année prochaine une équipe en juniors. Il y a parfois des tensions entre les supporters. Nous avons trois tendances au niveau de nos supporters, l'une d'elles étant représentée par les jeunes qui s'occupent de notre site web et que je trouve assez calmes. Par contre, nous avons eu deux adultes au comportement assez agressif, et nous en avons discuté avec eux. J'espère regrouper ces trois tendances afin que s'établisse un auto-contrôle.
Les querelles de clochers existent même en Ile-de-France, c'est dommage mais cela évolue. Ce qui m'ennuie le plus, c'est la rivalité Alpes/Plaine. Quand je suis arrivé ici, je débarquais de Paris, et lors d'une de mes premières réunions, c'était à l'époque où Rouen, Amiens commençaient à montrer le bout du nez, un dirigeant de Villard-de-Lans est monté sur la table et a dit en gros : "Le hockey, c'est nous, on ne se laissera pas bouffer". C'est dommage car le développement du hockey dans la plaine a été une bonne chose. Sans cela, ce sport serait mort aujourd'hui.
- On entend beaucoup de voix déclarer qu'une fédération indépendante serait la solution pour sortir le hockey français de son marasme. Vous allez à contre-courant et ne partagez pas cet avis.
Je ne suis pas le seul, de nombreux présidents de clubs sont de mon avis. Personnellement, je ne vois que des inconvénients à sortir de la FFSG. De toute manière, il est impossible de s'en dégager tant que le plan de continuation ne sera pas arrivé à son terme, le ministère de tutelle ne pourra pas l'accepter. On en a donc encore au moins pour sept ans.
De plus, il ne faut pas se voiler la face, c'est l'artistique qui apporte la manne financière, ce n'est pas le hockey qui apporte les droits télé.
- Mais c'est aussi l'artistique qui est la cause de la faillite fédérale, à cause d'un contrat mirobolant qui a déclenché une folie des grandeurs...
Je suis tout à fait d'accord avec votre terme de "folie des grandeurs". Mais le hockey aussi a peut-être eu un train de vie assez dépensier pour ses équipes nationales, avec des résultats pas toujours à la hauteur.
Mais soyons réalistes : le hockey français n'arrive déjà pas à présenter un championnat stable d'une année sur l'autre ni à se montrer crédibles, nous avons déjà du mal à trouver des cadres, et on voudrait que l'on réussisse mieux en étant indépendants que dans notre situation actuelle d'autonomie. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, les autres membres de la FFSG sont plutôt bienveillants à notre égard, mais ils constatent comme moi que nous ne sommes pas très présentables, tout cela parce que certains clubs ont une gestion très hasardeuse.
Toutefois, je me veux optimiste, tout au moins relativement optimiste. Une nouvelle génération de dirigeants arrive dans le circuit, et la gestion devient de plus en plus la priorité des clubs.
Parfois, je comprend les dirigeants qui déposent le bilan, quand je vois combien le chemin est difficile pour rembourser un passif, je ne sais pas si je le referai si c'était à refaire aujourd'hui.
- Et que pensez-vous des clubs qui ont pu déposer le bilan et rester en élite, comme Rouen et comme Anglet au moyen d'un changement de statut ?
Rouen n'est vraiment pas l'exemple à suivre. Je travaille à France Telecom, et j'ai réussi à faire sponsoriser le club par notre antenne locale car je suis parvenu à convaincre mes dirigeants, mais j'ai lu des consignes nationales de France Telecom où il était écrit, noir sur blanc, qu'il est interdit de mettre de l'argent dans le hockey sur glace. Tout cela parce que Rouen les avait laissés avec une ardoise de 200 000 ou 300 000 francs sur une saison lorsqu'ils avaient été liquidés...