Interview de Cédric Boucamus

 

Cédric Boucamus a rejoint cette année l'équipe et l'encadrement des Français Volants de Paris, qui relancent cette fois pour de bon, après les atermoiements de l'été passé (création avortée d'une équipe D3 puis suppression au dernier moment, avant le premier entraînement, de l'équipe loisir), une formation senior, qui s'appuie sur les jeunes du club.

- Vous avez commencé très tôt à entraîner les jeunes hockeyeurs. Comment est née cette vocation ?

La passion du hockey, des jeunes et de l'enseignement. J'habitais à deux minutes de la patinoire de Courbevoie, j'y passais tout mon temps. De fil en aiguille, Thierry [NDLR : Monier] m'a permis d'encadrer les plus jeunes et de passer mon Brevet d'État. Ensuite, tout en travaillant, j'ai acquis une certaine expérience que j'ai mis à profit pour continuer mes études vers un DEUG STAPS et encadrer les clubs de Besançon, d'Asnières, et maintenant des Français Volants.

- En théorie, la saison passée aurait pu être une apothéose pour votre carrière de joueur, puisque la division 1 est le plus haut niveau auquel vous ayez joué. En pratique, avez-vous pris du plaisir à cette saison au sein de l'effectif réduit d'Asnières ?

Je ne recherche pas une apothéose de ma carrière de joueur, sinon il y a longtemps que j'aurais pris des directions différentes. Je recherche une politique de club générale et sérieuse. Alors, si le club où je suis évolue à bon niveau, tant mieux, sinon ce n'est pas très grave. En fait, j'ai pris beaucoup de plaisir à cette saison, jusqu'au match qui nous reléguait en poule de maintien.

- Pourquoi avez-vous choisi de partir aux Français Volants de Paris ?

Une politique générale de développement, un centre de perfectionnement, deux équipes par catégorie jusqu'en minime, une cadet élite, une junior élite, la renaissance d'une équipe senior dans la capitale et un directeur technique que je connais très bien, en la personne de Manuel Cuesta, avec qui j'ai joué dans les petites catégories et travaillé plus tard pour le club de Courbevoie.

- Les Volants ont-ils les moyens de monter en division 2 dès cette saison ?

C'est en tout cas l'objectif à atteindre. On verra au mois de mai. Le groupe est en train de se former.

- Avez-vous une idée de vos principaux adversaires ?

Non, mais nous jouerons chaque match très au sérieux.

- Comment se répartiront les tâches entre les entraîneurs ?

Manuel Cuesta sera en charge du hockey majeur de minime à senior. Moi, j'aurai en charge le hockey mineur de l'école de hockey aux minimes. Anthony, notre emploi jeune en formation BE et joueur espoir, nous assistera.

- Pouvez-vous décrire le principe et le but du centre de perfectionnement que vont ouvrir les Volants cette saison ?

Le centre de perfectionnement est ouvert à tous les joueurs de l'Ile-de-France souhaitant pratiquer en, plus de leurs heures de club. Ils appartiendront toujours à leur club d'origine. Les joueurs auront un suivi individuel hors glace et sur glace par jour, ceci quatre fois par semaine. Il est possible de s'inscrire à une, deux, trois ou quatre journées par semaine.

- Les Français Volants ont très souvent fonctionné sur courant alternatif. Ce quatrième redémarrage de l'équipe senior est-il enfin définitif ?

Nous ferons tout pour cela, à l'image du président général Monsieur Thierry Lacarrière qui a toujours été présent pour soutenir son club.

- Quel est à votre avis le potentiel des Volants à moyen terme ? Dans cinq ou six ans, dans quelle division les verriez-vous évoluer ? Avec quelle équipe : joueurs formés au club, renforts extérieurs, étrangers ?

Je ne crois pas qu'il y ait un club qui soit capable de se voir dans cinq ou six ans. Le milieu associatif doit sa survie aux subventions et sponsors. Alors, pour l'instant, nous sommes en D3, les élus font déjà pour le mieux.

Pour ce qui est de l'effectif, avec le vivier qu'il y a, ce serait dommage de ne pas s'en servir.

- Quand vous étiez adolescent, aviez-vous assisté à des rencontres de la "grande époque" des Volants à Bercy ?

Oui, c'était magnifique.

- Pour recruter, le nom des Français Volants est-il encore attractif auprès des joueurs seniors ? Et auprès des enfants ?

Le téléphone sonne en tout cas. C'est sûr que cela attire et attirera toujours.

- Revoir un jour les Volants jouer dans la grande salle de Bercy, est-ce utopique ?

Cela ferait le bonheur des Parisiens, non ?

- Dans les méandres de la Seine, entre Courbevoie, Asnières et Le Vésinet, on a l'impression que la rivalité locale est parfois exacerbée. Vous qui avez joué dans deux de ces clubs, comment jugez-vous cette guéguerre ?

C'est comme la politique : on veut faire gagner son groupe, en fait on est tous plus ou moins amis. On fait le même métier dans une petite famille.

- Vous aviez contribué au titre de division 2 de Besançon en 2001. Quel regard portez-vous sur l'ascension et le crash de ce club depuis lors ?

Ce crash était prévisible depuis le titre de division 2 où déjà il y avait des soucis d'argent. Malheureusement, ce n'est pas le premier et ce ne sera pas le dernier. Devenir président ou secrétaire général, cela ne s'improvise pas. C'est aussi pour cela que j'ai choisi de rejoindre les Français Volants.

Propos recueillis le 2 septembre 2003 par Marc Branchu

 

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