Russie 2019/20 : présentation

 

La KHL a suggéré en début d'année de s'adapter aux nouvelles normes au format NHL édictées par l'IIHF pour les futures compétitions internationales. Si les petites glaces étaient jusqu'ici l'exception, le panel devient très varié. Huit clubs sont restés aux dimensions olympiques (60×30), dix sont passés au format dit "finlandais" (60×28) et ils sont maintenant six à évoluer sur des dimensions simili-NHL (60×26). Ou quand une décision d'uniformisation (de l'IIHF) a pour effet à court terme de créer une diversité inédite ! Cette adaptation permanente à des aires de jeu différentes pimente un peu une saison KHL au suspense parfois limité au vu de la domination de quelques clubs.

Conférence Ouest

Division Bobrov : SKA Saint-Pétersbourg, Dynamo Moscou, Jokerit Helsinki, Spartak Moscou, Severstal Cherepovets, Dinamo Riga.

Division Tarasov : CSKA Moscou, Lokomotiv Yaroslavl, Vityaz Podolsk, Torpedo Nijni Novgorod, HK Sotchi, Dynamo Minsk.

Conférence Est

Division Kharlamov : Avtomobilist Ekaterinbourg, Ak Bars Kazan, Metallurg Magnitogorsk, Traktor Chelyabinsk, Sibir Novosibirsk, Neftekhimik Nijnekamsk.

Division Chernyshev : Avangard Omsk, Salavat Yulaev Ufa, Barys Astana, Kunlun Red Star, Admiral Vladivostok, Amur Khabarovsk.

 

 

Division Bobrov (Conférence Ouest)

 

La nouvelle est arrivée à un moment inattendu début juillet : Ilya Vorobyov a été doublement démis de ses fonctions d'entraîneur du SKA Saint-Pétersbourg et de l'équipe de Russie. Les observateurs pointaient qu'il semblait avoir perdu de l'autorité au sein du staff de la sélection. Mais son adjoint Aleksei Kudashov, qui le remplace aux deux postes, est plutôt lui-même une figure de l'ombre pour de telles fonctions. Ses détracteurs disent qu'il ne les doit qu'à sa proximité avec certains dirigeants du SKA et de l'équipe nationale, visant en l'occurrence Roman Rotenberg. Le processus s'est fait sans débat, comme cela pouvait être le cas quand le Comité exécutif de la fédération tirait le bilan du travail du sélectionneur, et sans conférence de presse explicative. Ces décisions derrière des portes closes ont laissé un goût amer.

Avant même de s'attaquer à la problématique de l'équipe nationale, Kudashov n'a pas la partie facile en club. Le SKA a perdu son premier gardien (Ilya Shestyorkin), son meilleur ailier (Nikita Gusev) et ses deux meilleurs centres (Pavel Datsyuk et Nikolaï Prokhorkin). Le temps où il recrutait des superstars à prix d'or est bien révolu. L'ancien épouvantail de la KHL n'a même plus de joueur dans les 30 plus gros salaires du championnat ! La masse salariale reste importante, mais elle est répartie de manière homogène. Les recrues-vedettes se sont vu offrir un salaire de 70 millions de roubles (moins d'un million d'euros), qui peut toutefois être augmenté par des bonus sur objectifs. Encore faut-il les atteindre... Le centre finlandais Joonas Kemppainen, qui a diminué sa rémunération de base par rapport à ce qu'il gagnait à Ufa, est mal parti puisqu'il a attendu le huitième match pour inscrire son premier point. Les joueurs qui signent à Saint-Pétersbourg voient en général leurs stats fondre comme neige au soleil, et Dmitri Kagarlitsky - quatrième marqueur de la ligue l'an dernier au Dynamo - ne fait pas exception, à la peine dès la pré-saison...

Dans ce marasme, un joueur a en revanche parfaitement profité de sa venue sur les bords de la Neva : Vladimir Tkachyov visait la NHL, mais les dirigeants du SKA ont acquis ses droits (en échangeant Soshnikov à Ufa) et l'ont convaincu qu'il n'y était pas encore prêt et qu'il ferait mieux de suivre les exemples de ses prédécesseurs Panarin et Gusev, qui ont d'abord explosé à Saint-Pétersbourg. Il a en effet un profil similaire : un ailier gauche technique, tirant de la droite, et avec une grande intelligence de jeu. Tkachyov, qui avait déjà joué sur petite glace avec l'Admiral, s'est facilement adaptée aux nouvelles dimensions réduites du Palais de glace de Saint-Pétersbourg. Il s'est donc immédiatement imposé comme le nouveau leader offensif sur un trio complété du centre Jori Lehterä, rentré de NHL où il avait un rôle de plus en plus secondaire (a fortiori avec la casserole de la cocaïne saisie à son domicile finlandais lors d'une perquisition), et de l'habituel joueur de complément Sergei Plotnikov.

La révélation la plus inattendue est celle d'un gardien formé au club, Aleksei Melnichuk : il n'était apparu que deux fois en équipe première il y a deux ans (contre la lanterne rouge Yugra), mais quand le titulaire suédois Magnus Hellberg s'est blessé mi-septembre, Melnichuk a saisi sa chance en signant deux blanchissages de suite pour s'emparer de la place dans les cages que convoitaient deux autres jeunes gardiens. Dans ce nouveau SKA, qui a clairement laissé le statut de grand favori au CSKA, les jeunes peuvent donc avoir leur chance.

 

L'inhabituelle modestie du SKA peut donner à ses rivaux l'ambition de lui prendre la première place de la division Bobrov, jusqu'ici inaccessible. Mais les autres grands clubs ont leurs propres soucis. Le Dynamo Moscou fait toujours l'objet de luttes d'influence et a changé pour la deuxième fois d'entité légale, sans que les contrats puissent être transférés. Kagarlitsky est ainsi parti à Saint-Pétersbourg, mais l'autre star Vadim Shipachyov a accepté de rester avec un contrat de deux ans.

Nommé capitaine, Kagarlitsky n'a plus son duettiste de la saison passée, mais deux nouveaux ailiers étrangers peuvent le remplacer : soit le petit Suédois André Petersson qui connaît bien la KHL, soit l'international tchèque Dmitrij Jaskin qui est le fils d'un joueur russe exilé. Dans tous les cas, il s'agit d'un joueur capable de comprendre la créativité de Shipachyov (le local Daniil Tarasov jouant quant à lui le rôle du troisième homme sur ce premier trio).

Le problème du Dynamo réside plutôt dans les luttes d'influence qui se poursuivent en coulisses de manière trop évidente. On avait signalé que Vladimir Krikunov, entraîneur " vieille école " de 69 ans, avait vu son contrat prolongé par le précédent directeur général Valeri Shantsev juste avant son éviction. Le nouveau patron Evgeny Kropokuskov n'a donc qu'une obsession, le pousser dehors ! Il a même relayé sur les réseaux sociaux une dépêche d'une agence de presse suggérant un départ imminent de Krikunov ! Ce dernier, dont la diplomatie n'a jamais été le point fort, critique toujours publiquement les joueurs mais aussi les nouveaux dirigeants, sans rien faire pour apaiser le conflit. Mais à chaque fois que ses jours paraissent comptés, une victoire opportune empêche que le moment soit bien choisi pour le licencier. Les bons résultats le maintiennent en poste... et font fulminer ses ennemis internes.

 

Les Jokerit Helsinki sont l'autre prétendant naturel qui n'attend qu'une chose : l'affaissement d'un des deux grands clubs qui pourrait lui donner une chance de concourir à armes égales en KHL. Il s'est passé beaucoup de choses à l'intersaison, et pas seulement le nouveau maillot noir dans un club qui est passé par à peu près toutes les couleurs dans son histoire. Le propriétaire historique Harry "Hjallis" Harkimo a cédé ses parts à Jari Kurri, le directeur sportif devenu désormais aussi actionnaire principal et seul décisionnaire de fait. Il a choisi comme directrice générale Eveliina Mikkola, la directrice commerciale de la Hartwall Arena qui avait travaillé pour les Jokerit au début de sa carrière. Ce sera la première femme à occuper la plus haute fonction dirigeante dans un club de KHL.

Mais le vrai enjeu des Jokerit reste le financement, qui ne peut venir que de Russie. Le déficit en cinq saisons de KHL dépasse les 55 millions d'euros, et le club n'est encore en vie que grâce à des injections de capital du milliardaire russo-finlandais Gennady Timchenko, sur ses propres deniers. Mais comme Timchenko est sur la liste internationale de sanctions visant les proches du pouvoir russe, les transferts d'argent sur les comptes des Jokerit n'ont jamais été simples, ce qui a parfois occasionné des retards dans le versement des salaires. Le nouveau mécène est Vladimir Potanin, sixième homme le plus riche de Russie et connu pour célébrer ses anniversaires à Courchevel. Il joue aussi au hockey avec le résident du Kremlin mais a l'avantage de ne pas être sur liste noire. Potanin est le principal actionnaire de Norilsk Nickel... et Kurri a finalement revenu 40% de ses parts du club à la filiale finlandaise Norilsk Nickel Harjavalta Oy, nouveau sponsor majeur et officiel des Jokerit.

La question financière réglée, les jokers ont toujours une grosse équipe. Ils ont connu une perte majeure, le petit champion du monde Sakari Manninen, mais le poste de centre n'a pas tant souffert que ça car l'international danois Peter Regin et la recrue Petri Kontiola semblent tous deux avoir retrouvé une seconde jeunesse après avoir guéri les blessures qui les ont freinés la saison dernière. Dans le même temps, la défense a été clairement renforcée par Mikko Lehtonen, un autre médaillé d'or surprise de mai qui a été élu dans l'équipe-type des Mondiaux : sa vision du jeu et sa prise de décisions sont excellentes. Le seul échec du recrutement semble être le gardien de 36 ans Antti Niemi : l'ancien vainqueur de Coupe Stanley a été rapatrié de NHL à un salaire bien supérieur à Janis Kalnins, mais il n'arrive pas à concurrencer le Letton qui reste titulaire par défaut.

Le point qui fait douter des Jokerit, c'est leur entraîneur. Lauri Marjamäki n'a pas une grande réputation depuis son passage raté à la tête de l'équipe nationale de Finlande, que le titre mondial obtenu un an après son départ a encore assombri par contraste. Les observateurs russes ne semblent pas plus convaincus par son système de jeu jugé assez primitif, un peu trop passif sans être vraiment si structuré.

 

S'il y a un entraîneur dont personne ne dira qu'il est le maillon faible, ou en tout cas à qui personne n'osera le lui dira en face, c'est Oleg Znarok. Son arrivée au Spartak Moscou a été un véritable tremblement de terre estival dans la KHL. Les rouge et blanc passaient généralement pour un club où les joueurs étaient assez libres et où les entraîneurs ne devaient pas trop les bousculer. Ils ont hérité de Znarok, qui a promis de changer sur un point : il essaiera de parler aux journalistes (sans les mordre).

Pour le reste, en revanche, l'ancien sélectionneur n'a pas l'intention de faire le moindre assouplissement à son système de jeu très strict, ni à son camp de pré-saison très dur. Les joueurs techniques qui avaient l'habitude de jouer avec le palet n'ont d'autre choix que de s'adapter aux schémas. Histoire de bien faire comprendre le message, les trois meilleurs marqueurs de la saison passée Aleksandr Khokhlachev, Kaspars Daugavins et Ilya Zubov ont été tous trois envoyés en tribune en même temps pour y suivre le match contre l'Avangard... perdu uniquement sur une boulette du gardien Pavel Khomchenko qui a malencontreusement marqué contre son camp en prolongation en posant son gant sur le palet !

Ce type de péripéties a fait perdre des points en route au Spartak, qui avait déjà perdu son match inaugural contre Riga sur une erreur d'un autre gardien (Nikita Bespalov). Znarok ne s'éternise pas sur le sujet et a délégué le choix du gardien à l'entraîneur spécifique Stefan Persson : de toute façon, il y a trois portiers, dont - surtout - l'international slovaque Julius Hudacek qui n'est pas qu'un showman. L'objectif majeur du nouveau coach est de changer complètement le concept de l'équipe. Elle est désormais fondée sur quatre lignes homogènes, avec comme objectif de bousculer n'importe quel adversaire, pas de rendre les armes au premier tour des play-offs.

 

Si Znarok n'a pas vraiment l'intention d'adoucir son image, l'entraîneur du Severstal Cherepovets, Andrei Razin, a décidé de polir la sienne : il fera moins de déclarations tonitruantes, il n'insultera personne et il sera ami avec les arbitres. Que de bonnes résolutions ! Il veut " prouver à tout le monde [qu'il est] un coach intelligent " et effacer sa mauvaise réputation, comme il avait dû - pendant sa carrière de joueur - détruire le mythe qu'il n'était pas digne de l'équipe nationale et ne pouvait briller qu'en club.

Si Razin a mis en place des entraînements de boxe, c'est surtout pour que les joueurs (réparties par catégories de poids) puissent se décharger après des entraînements difficiles et retrouver des exercices plus ludiques après les courses de fond. Maintenant, il prononce le mot " psychologie " à chaque détour de phrase, y compris pour que les joueurs ne se sentent pas dévalués par les commentaires qu'ils peuvent lire sur l'effectif. Le recrutement - fait avec l'aval de l'entraîneur - a vite été très critiqué : l'attaquant slovaque Adam Liska, les défenseurs Libor Sulak et Vladislav Provolnev ou le gardien Vladislav Podyapolsky ont un rapport qualité/prix discutable, même en tenant compte des moyens limités du Severstal.

Dans le même temps, pourtant, le travail de Razin semble porter ses fruits avec les jeunes joueurs qui peinaient jusqu'ici à franchir un palier. L'ailier formé au club Daniil Vovchenko s'est débloqué après une dernière saison ratée et Igor Geraskin semble avoir réglé des problèmes d'instabilité typiques de son âge. Cela fonctionne moins en ce moment avec le centre Bogdan Yakimov, mais Razin maintient un discours de confiance. Cela peut permettre à Cherepovets de redevenir une pouponnière de hockeyeurs de talent.

 

La dernière saison, achevée à un petit point des play-offs, a été relativement porteuse d'espoir pour le Dinamo Riga. Mais cette "quasi-qualification" constitue un peu le sommet possible pour le club letton. Le bilan avait été porté par trois joueurs dominants : le capitaine Lauris Darzins, toujours aussi indispensable tant en club qu'en équipe de Lettonie, mais aussi deux joueurs étrangers. Il s'agissait de l'attaquant Linus Videll, qui n'a étonnamment pas retrouvé de club (il s'entraîne avec Södertälje), et du défenseur-rockeur Matthew Maione, signé par Red Star Kunlun où ses qualités offensives - et musicales ? - sont bien moins en évidence.

Or, même s'il a l'avantage de ne pas avoir de quotas de joueurs étrangers, le Dinamo en signe en général de moins bons que les clubs russes. Maione avait été une trouvaille miraculeuse, et on a tenté de la rééditer en signant Ben Marshall, qui a deux points communs : la même taille (1m75) et le titre de meilleur compteur des défenseurs d'Extraliga slovaque avec Banska Bystrica. Si c'était si simple, ça se saurait, d'autant que Maione avait passé une année convaincante en Finlande après la Slovaquie. Les Lettons ont abordé la saison avec un bon esprit et de l'envie, mais la réalité les a vite rattrapés : ils ont pris l'eau défensivement.

L'autre problème est en effet que Timur Bilyalov, gardien tatar révélé la saison passée, a été rappelé au bercail par Ak Bars Kazan. le Dinamo a donc commencé le championnat avec en numéro 1 Kristers Gudlevskis, gardien international dont le pourcentage d'arrêts en NHL (95,9% en trois rencontres) n'est qu'une anomalie, et en numéro 2 Maksim Tretiak, le petit-fils de la légende, curieusement rappelé par le club qui l'avait écarté en décembre dernier. Nettement insuffisant, au point que deux nouveaux gardiens ont été engagés en même temps fin septembre : Andrei Makarov, gardien passé par l'Amérique du Nord en junior (meilleur gardien de la Coupe Memorial) puis dans ses premières années pros (AHL avec un match de NHL à Buffalo) mais dont la carrière avait décliné jusqu'en VHL depuis son retour en Russie, et Aleksandr Salak, l'ex-international tchèque qui était sans emploi, sans doute poursuivi par sa réputation de caractère difficile. C'est alors Gudlevskis qui a été viré et se retrouve au chômage... ce qui pourrait être un coup dur pour l'équipe nationale de Lettonie qui n'a pas des dizaines de gardiens. Le Dinamo a trois portiers, mais aucun n'est letton ! Heureusement que Kalnins brille chez les Jokerit...

 

 

Division Tarasov (Conférence Ouest)

 

Champion en titre, le CSKA Moscou est le candidat numéro 1 à sa succession : il est au moins aussi fort que la saison dernière. Il n'a presque pas connu de changements et ses joueurs-clés sont quasiment tous encore sur la pente ascendante. Sa défense, déjà la meilleure du pays, a été intégralement conservée et même renforcée, puisque Bogdan Kiselevich est rentré de NHL avec un contrat de 3 ans pour remplacer Pashnin qui n'était plus titulaire.

Le premier trio Kaprizov-Vey-Grigorenko est toujours aussi efficace, et l'international tchèque Jirí Sekác est venu rejoindre Maksim Shalunov et Konstantin Okulov sur la deuxième ligne. L'effectif est bien fourni sans que les joueurs se marchent sur les pieds, les rôles sont bien répartis et le CSKA a toujours un bon contingent d'attaquants défensifs puisque le capitaine Sergei Andronov et Ivan Telegin, un temps tentés par un départ en NHL à l'époque du dernier championnat du monde, ont finalement re-signé pour 3 ans.

Le CSKA paraît même si fort que c'en est devenu une faiblesse de la KHL : le suspense y paraît disparu alors que le championnat russe de football devient de plus en plus médiatique avec des stars, du public et de la compétition. Le temps où la KHL était obnubilée par l'idée de concurrencer la NHL est révolu : c'est surtout de l'ombre du ballon rond dont elle doit aujourd'hui se méfier. Pour augmenter la concurrence, un plafond salarial sera instauré à partir de la saison 2020/21. À ce moment, le CSKA aura un problème pour conserver les deux meilleurs joueurs de la ligue (les ailiers Kirill Kaprizov et Mikhaïl Grigorenko), le meilleur gardien (Ilya Sorokin) ainsi que les défenseurs Nikita Nesterov et Aleksei Marchenko que l'on avait fait rentrer de NHL il y a deux ans avec l'argument des Jeux olympiques plus un salaire conséquent. Tous les cinq seront en effet en fin de contrat.

Le président du CSKA Igor Esmantovich a même proposé d'augmenter la limite autorisée de 5 à 7 étrangers (une idée non suivie) : c'est étonnant de la part du club qui s'est adjugé les meilleurs joueurs russes, mais cela montre qu'il s'attend à ne pas pouvoir les conserver avec le futur plafond salarial. En attendant cet été de tous les dangers, les Moscovites sont bien les grands favoris avant - peut-être - de devoir se disperser.

 

Le Lokomotiv Yaroslavl présentait la saison passée une équipe jeune et prometteuse, avec énormément de potentiel. Si elle pouvait être encadrée et développée, elle semblait destinée à devenir candidate au titre dans les prochaines années, avec les changements en vue dans la KHL. Le choix du coach cet été a donc intrigué tous les observateurs : Craig MacTavish, un Canadien considéré plutôt de la vieille école, qui n'a plus entraîné depuis sept ans et qui s'est grillé auprès des fans dans ses différentes fonctions à Edmonton malgré son passé de joueur. MacTavish au Loko, cela paraissait ne pas coller. Le scepticisme général était fondé : il a signé pour deux ans, mais il a été congédié après huit rencontres (dont seulement trois victoires), remplacé en intérim par le directeur sportif Aleksandr Ardashev.

L'ironie de la chose est que c'est MacTavish qui avait convaincu Ty Rattie - joueur avec qui il s'entendait bien à Edmonton - de venir à Yaroslavl, alors que cela faisait deux ans que les clubs de KHL courtisaient cet attaquant. Rattie, dont le père avait fait installer une patinoire artificielle dans son sous-sol, avait tellement travaillé son lancer pendant toute son enfance qu'il était devenu le recordman de tous les temps des buts marqués en play-offs en WHL. Mais après ces années juniors et ses 31 buts à sa première saison pro en AHL, il n'a jamais obtenu de rôle offensif en NHL et a été convaincu de l'opportunité de se mettre en valeur en KHL par le discours de MacTavish. Et maintenant ?

La question se pose dans une moindre mesure pour Anton Lander : lui aussi apprécie humainement MacTavish qui l'avait aidé quand il était en difficulté chez les Oilers, mais le Suédois avait en fait signé avant, après s'être renseigné auprès de son compatriote Staffan Kronwall, le défenseur qui entame sa cinquième année comme capitaine du Lokomotiv. La seule recrue étrangère qui n'avait aucun rapport particulier avec le coach viré, c'est en fin de compte le Français Stéphane Da Costa. Les trois nouveaux attaquants étrangers devaient accroître le potentiel offensif de Yaroslavl, mais l'équipe a été poussive sous MacTavish avec peu de tirs et un powerplay défaillant (11%).

L'autre problème, qui a grandement compliqué le début de saison, c'est que le Lokomotiv a sacrifié son gardien étranger pour pouvoir engager ces trois recrues (l'attaquant russe majeur Loktionov n'ayant pas été remplacé). Il a misé à fond sur Ilya Konovalov, grande révélation de la saison dernière après avoir pallié la blessure du Tchèque Salak. Néanmoins, le gardien formé au club n'a que 21 ans et ce costume de titulaire semble difficile à assumer dans cette nouvelle saison. Ses premières sorties ont été catastrophiques et c'est l'expérimenté Aleksandr Lazushin - rentré dans sa ville d'origine après neuf ans d'une honnête carrière KHL - qui doit tenir le fort.

 

Les surprises sont encore possibles en KHL : le leader de la ligue après trois semaines n'est pas un des cadors mais l'inattendu Vityaz Podolsk, que personne ne s'attendait à voir tout en haut. C'est bien par l'objectif de viser plus haut que le président Mikhail Golovkov avait justifié la non-reconduction après trois ans de Valeri Belov, qui avait conduit l'équipe à ses deux premières participations en play-offs. Le nouveau coach Mikhaïl Kravets, sans expérience similaire en KHL sauf pendant deux semaines d'intérim au SKA, a été recruté pour amener - avec ses adjoints - la mentalité gagnante de l'organisation de Saint-Pétersbourg.

Les premières semaines ont dépassé les espérances. Kravets a trouvé un système de jeu équilibré. Le Vityaz enchaîne les victoires et a même gagné - pour la première fois depuis huit ans ! - chez le SKA, auquel il est officieusement affilié (recrutement de son staff et de ses joueurs au sein de la réserve du SKA-Neva, présence d'un sponsor gazier sur son maillot...). Et il est parvenu à cette première position malgré plusieurs absences sur blessures, la plupart courtes hormis la commotion de Pekka Jormakka.

Le vétéran de NHL Aleksandr Syomin poursuit sa résurrection et régale le public par ses pirouettes, alors que le défenseur tchèque Jakub Jerabek, après une expérience un peu décevante de deux ans en NHL, refait parler la poudre avec son lancer puissant. Mais l'homme en forme de ce début de saison, c'est l'habituel gardien numéro 2 Aleksandr Samonov, qui a remporté ses cinq premières titularisations avec un incroyable pourcentage d'arrêts de 97,8%.

 

Au-delà de l'euphorie initiale, le Vityaz n'est pas assuré d'aller en play-offs car il y a cette année un concurrent de plus dans la Conférence Ouest : le Torpedo Nijni Novgorod est évidemment plus fort que le Slovan Bratislava (qui a quitté la KHL) puisqu'il reste sur six qualifications consécutives pour les séries. L'entraîneur canado-russe David Nemirovsky a mis en place l'an passé un style de jeu offensif qui devrait survivre au renouvellement d'effectif (tous les étrangers ont par exemple changé).

Le départ du meilleur marqueur Denis Parshin n'a pas vraiment été compensé, mais c'est une chance pour Damir Zhafyarov : révélé la saison dernière au point d'être appelé en équipe de Russie, il est cette fois installé en première ligne aux côtés du vétéran du club Mikhaïl Varnakov et du nouveau centre américain Jordan Schroeder (165 matches de NHL avec 42 points mais jamais une saison complète). Recruter le meilleur attaquant russe du nouveau concurrent direct Sotchi (Stanislav Bocharov) paraît être un bon coup pour la deuxième ligne. Sans grande star, le Torpedo a une profondeur correcte.

Il faudra quand même que la défense tienne un peu mieux. Si la recrue Chay Genoway - qui a connu quatre ans de KHL avant sa dernière saison victorieuse avec Frölunda - est un petit défenseur à vocation offensive, le patron derrière doit se nommer Denis Barantsev, nommé capitaine à la place de Varnakov. Il faudra en effet moins abandonner ses gardiens que l'an passé, même si le géant de 1m99 Anders Lindbäck a pris l'habitude d'évoluer dans des équipes en difficulté au cours de sa carrière.

 

Non content d'avoir été élu au Hall of Fame de la NHL en juin dernier, Sergei Zubov s'est taillé une bonne réputation d'entraîneur dans la KHL en qualifiant deux fois le HK Sotchi pour les play-offs en deux ans. L'ancien défenseur offensif s'est montré satisfait que le club ait eu les capacités techniques pour convertir sa patinoire aux dimensions 60×26, lui qui a joué toute sa carrière sur les petites glaces nord-américaines. La nouveauté tactique peut être un atout pour une équipe dont l'effectif semble limité.

Barulin parti, le gardien Dmitri Shikin est plus seul dans les cages et n'a jamais encore eu à 28 ans la responsabilité d'être le titulaire indiscutable. La défense ne fait pas rêver : les deux nouveaux étrangers Morgan Ellis et Simon Bertilsson ne semblent pas forcément en mesure de faire oublier un Jokipakka et le contingent russe a beaucoup perdu de sa superbe, d'autant plus que le capitaine Nikita Shchitov est blessé.

Le nouveau capitaine est le vétéran Ilya Krikunov, qui a pris place sur la première ligne toujours emmenée par le meneur offensif Robert Rosén : le Suédois a été aussi rejoint par son jeune ami Malte Strömwall, qui avait été son coéquipier à Växjö. L'avantage de Sotchi est d'avoir pu conserver tous ses centres et de garder ainsi une structure intéressante en attaque. Encore faut-il que les trois lignes de Rosen, Sean Collins et Nikita Tochitsky soient toutes performantes en même temps, ce qui n'a jamais été trop le cas.

 

Après avoir consommé deux entraîneurs l'an passé (Dwyer puis Sidorenko) et avoir échoué à se mettre d'accord avec le candidat pressenti Aleksandr Andrievsky, le Dinamo Minsk devait avant toute chose se trouver un nouvel entraîneur. " Le Dinamo prend un nouveau départ, nous voulons bâtir une stratégie de développement à long terme qui contribuera au progrès du hockey biélorusse en général, et ce ne sont pas des paroles en l'air. " C'est par ces mots que le directeur général du club Dmitry Baskov a annoncé la nomination de Craig Woodcroft. Un choix justifié par le fait que le coach canadien avait apporté au Dinamo un hockey offensif et spectaculaire en 2016/17, la dernière année où le club avait atteint les play-offs.

Si Woodcroft suscite la controverse chez les fans biélorusses, c'est parce qu'il s'était aliéné certains internationaux, notamment le naturalisé Nick Bailen qu'il avait viré en club. Mais a priori, les effets collatéraux négatifs ne devraient plus se produire. Un autre sélectionneur au profil on ne peut plus différent a été nommé - le très polarisant Mikhaïl Zakharov - et chacun suivra donc sa route. Cela pourrait éviter que les problèmes du club affectent la sélection, et inversement. Du moins en théorie. Abreuvés de "paroles en l'air" depuis des années, les amateurs de hockey biélorusses sont un peu échaudés.

Le Dinamo Minsk est moins pertinent comme base de la sélection maintenant que les joueurs biélorusses ne sont plus considérés comme étrangers en KHL. Cette loi était passée tardivement en début de saison dernière, mais cette fois les clubs russes concurrents ont pu s'y préparer. Deux défenseurs internationaux ont ainsi signé dans des formations de haut de tableau (Lisovets à Ufa et Khenkel à Kazan). Perdant/perdant ? Ils y auront moins de temps de jeu, et les lignes arrières du Dinamo semblent bien faibles sans eux, malgré le retour du défenseur offensif Marc-André Gragnani - présent à la première époque Woodcroft.

Au moins le buteur finlandais Teemu Pulkkinen a-t-il fini par re-signer après un essai à Lausanne en août. Le Dinamo, de son côté, a mis énormément de joueurs à l'essai pendant la pré-saison, y compris des titulaires de l'an passé comme l'ex-champion du monde russe Tereshchenko. Il a été éjecté dans la volonté de rajeunissement. Woodcroft construit logiquement son offensive (sur l'inévitable Andrei Kostsitsyn et) sur trois recrues nord-américaines, l'ailier Shane Prince et les deux centres Francis Paré et Drew Shore. Si les deux autres ont déjà quelques mois d'expérience en KHL, Paré y a fait ses preuves (312 matches, 163 points) et il a déclaré vouloir représenter l'équipe nationale du Bélarus ! Cela prendra deux ans, mais cela fait juste à temps pour le Mondial 2021 à Minsk. Comme quoi les intérêts du club et de la sélection peuvent encore coïncider...

 

 

Division Kharlamov (Conférence Est)

 

L'Avtomobilist Ekaterinbourg a commencé cette nouvelle saison de KHL comme la précédente : en enchaînant les victoires. Il a conservé ses joueurs-clés que sont le gardien tchèque Jakub Kovar et le duo offensif Nigel Dawes - Dan Sexton. Les deux étrangers restants, Paré et Da Costa, ont été remplacés par deux attaquants dominants en AHL, le vice-champion olympique pour l'Allemagne Brooks Macek et le centre aux 266 matches NHL (85 points) Peter Holland.

Celui que tout le monde attend, c'est cependant Pavel Datsyuk. Il avait promis qu'il rejouerait dans sa ville natale. Il aura fallu attendre pour cela qu'il ait 41 ans : les moyens du club en hausse ont fini par coïncider avec ses demandes salariales en baisse, l'âge venant. Cet été, il ne s'imaginait rejoindre que Detroit ou Ekaterinbourg. Ce sera l'Oural, sachant qu'une opération l'oblige à une rééducation puis à une préparation individuelle. Il ne pourra rejoindre l'équipe que plus tard. Le public devra prendre son mal en patience, sachant qu'en plus l'actuel joueur-fétiche du club Anatoli Golyshev s'est blessé en pré-saison.

L'idole Datsyuk n'augmentera de toute façon pas l'affluence... car la patinoire d'Ekaterinbourg était déjà remplie à 98% l'an passé. Ses 4 756 places sont bien insuffisantes. Un permis de construire vient enfin d'être déposé pour une nouvelle salle de 11 000 places, qui devrait ouvrir ses portes en 2022 pour environ 140 millions d'euros. Elle sera construite sur un site bien connu de la ville, celui où était érigée la "tour de télévision", dont la construction s'était arrêtée à la chute de l'URSS sans avoir jamais reçu l'antenne télescopique de 140 mètres à son sommet. La tour de 220 mètres était donc inutile, sauf à des suicidaires ou adeptes du base jump jusqu'à ce qu'on en condamne l'accès, mais elle était devenue un symbole de la ville et des manifestations avaient appelé à sauver ce patrimoine particulier avant sa destruction en mars 2018.

 

Après des années de gestion de Zinetula Bilyaletdinov et de ses émules, l'Ak Bars Kazan a définitivement tourné la page. Le système de l'ancien sélectionneur prenait une part prépondérante à la réussite quand il fonctionnait. Mais quand il était tenu en échec, le coach n'avait pas de plan B à proposer, comme au premier tour des derniers play-offs contre l'Avangard de Bob Hartley.

Le nouvel entraîneur Dmitri Kvartalnov est réputé moins engoncé dans ses certitudes, plus à l'écoute des tendances du hockey moderne. Et même s'il a très tôt acquis une réputation d'extrême rigidité, il a su évoluer en quelques années. Il a mis un peu de souplesse dans sa manie du contrôle parfois un peu dictatoriale. Dès le camp de pré-saison en Finlande, il a renoncé aux tests de Cooper et aux longues courses en forêt. Il a introduit des exercices plus variés et privilégié le travail des joueurs sur la glace.

Un seul étranger est resté, Justin Azevedo. Ce n'est pas l'attaquant le plus technique, mais il patine vite et c'est un bourreau de travail qui cherche tout le temps à s'améliorer et brûle de détermination : un profil idéal pour Kvartalnov, qui l'utilise sur un bloc canadien avec un duo physique qui a fait ses preuves au Barys (Matt Frattin - Patrice Cormier). Le contingent offensif bénéficie aussi du retour dans sa ville natale de Kirill Petrov, qui n'avait jamais plus été appelé en équipe nationale depuis son départ du club en 2015. Cette recrue permet d'utiliser une place d'étranger pour le gardien suédois Adam Reideborn, ce qui rend Kazan moins dépendant de l'état du dos du portier local Emil Garipov.

En défense enfin, Andrei Markov (qui rêve d'un hypothétique retour tardif en NHL à 40 ans) a été remplacé par Igor Ozhiganov, qui avoue avoir raté son intégration en NHL parce qu'il était trop paresseux pour apprendre l'anglais. Il forme la première paire avec Mikael Wikstrand, champion du monde 2018 et capitaine de Färjestad. Cet effectif solide doit faire revenir Kazan dans le top-4 à l'Est, dont il n'aurait jamais dû sortir.

 

Gennadi Velichkin, le manager du Metallurg Magnitogorsk, a été de plus en plus critiqué ces dernières saisons. Lui qui était une voix qui compte dans le hockey russe n'était-il plus capable de faire les bons choix ? Il a démontré cet été sa capacité d'adaptation. Exemple parlant, la surface de jeu. Velichkin était un des principaux opposants à la réduction de la taille des patinoires russes. Mais puisque c'est devenu le dada de René Fasel, il a suivi le mouvement. Un mètre a été enlevé de chaque côté de la glace pour la mettre aux dimensions dites finlandaises (28 mètres de large). Une patinoire d'entraînement doit aussi être construite avec une troisième glace aux dimensions canadiennes pour un club qui aura ainsi un panel varié pour s'exercer à tout !

Magnitka était sans doute le club, dans l'univers post-soviétique, qui a le mieux incarné la perpétuation d'un hockey russe d'inspiration collective, qui utilise au mieux la largeur de la glace pour le bien de l'attaque. Cette tradition se fondra-t-elle dans l'uniformisation internationale ? En changeant ses étrangers, Magnitka a en tout cas opté pour trois Canadiens (Brandon Kozun, Eric O'Dell et le défenseur Paul Postma), qui connaissent déjà la KHL et se sont tous concertés avant de signer ensemble pour un an.

L'erreur la plus reprochée à Velichkin, ce fut le contrat trop élevé accordé à Nikolai Kulyomin à son retour de NHL. Un contrat qui a " aidé à déterminer le vrai prix de Nikolai ", selon la jolie formule du manager. Velichin a en effet retrouvé son âpreté de négociation : soit le joueur acceptait de réduire son salaire fixe de près de moitié, soit il se faisait racheter les années restantes (à un tiers du montant contractuel selon les règlements KHL). La négociation a abouti en bénéficiant du contexte de l'introduction d'un plafond salarial en KHL en 2020/21 (900 millions de roubles, soit 13 millions d'euros). Le Metallurg a ainsi eu des marges de manœuvre pour se densifier. Le défenseur offensif formé au club Yegor Yakovlev (champion du monde et champion olympique) fait son retour. L'attaque, sans le retraité Denis Platonov dont le maillot a été hissé sous le toit, s'est adjoint les services du centre Andrei Loktionov et du duo Galuzin/Parshin (Torpedo).

À la tête de cet effectif amélioré, l'ex-sélectionneur tchèque Josef Jandac, amorphe sur le banc, concentrait toutes les critiques. Il a été viré alors que le championnat avait à peine commencé depuis... 6 jours ! En fait, c'est là encore une auto-correction de Velichkin, dont le plus grand regret est sans doute d'avoir viré Ilya Vorobyov qu'il avait lancé avec succès dans la carrière d'entraîneur. Depuis son départ en novembre 2017, Magnitka n'a fait que régresser. Entre-temps passé aux manettes de l'équipe de Russie et du SKA, Vorobyov ne sera pas resté libre longtemps après avoir été soudain démis de ses fonctions en juillet. Le Metallurg a sacrifié Jandac pour être le premier club à se saisir de l'opportunité d'engager "son" entraîneur.

 

La qualification en play-offs ne suffisait pas à masquer que le Traktor Chelyabinsk avait connu une saison très décevante. Moins de 1,65 buts marqués par match : c'est une production offensive déprimante, l'avant-dernière de la ligue (juste devant le Slovan qui est rentré dans son pays) et la pire de l'histoire du club. Il ne s'agissait pas d'un manque de talent, puisque tous ces joueurs avaient fait mieux ailleurs. Mais ils semblaient contaminés par une méforme mentale contagieuse.

Première cause probable, un manque d'envie. Le Traktor s'est débarrassé de tous ses étrangers trentenaires et a engagé deux Tchèques de 26 ans, Lukás Sedlák et Tomás Hyka, avec des contrats de deux ans. Ils n'ont pas totalement fait leur trou en NHL (Sedlák maintenu dans un rôle mineur, Hyka brillant en AHL mais sans avoir une place à Vegas) mais ont certainement le potentiel pour briller en KHL. Le défenseur de l'année en Suède, Jesse Virtanen, est également un profil très alléchant. Pour s'assurer que tout le monde soit performant, un motivateur reconnu a été engagé en la personne du bouillant entraîneur letton Peteris Skudra.

Le leadership a sans doute aussi fait défaut sur la glace. Le Traktor a renforcé son identité éternelle de club formateur - menacée par le départ de son dernier talent junior Kravtsov en NHL - en rapatriant nombre de joueurs originaires de Chelyabinsk. Le triple champion du monde Dmitri Kalinin avait quitté son club formateur à 18 ans ; le défenseur est enfin de retour à 39 ans (!) et a été nommé capitaine. Vitali Menshikov n'avait jamais eu une seule fois sa chance en équipe première quand il était parti à 19 ans, errant de club en club jusqu'à lentement faire son trou en KHL (dernièrement dans de grands clubs comme l'Avangard Omsk et le Dynamo Moscou) : le discret arrière revient à la maison à 30 ans et sera assistant-capitaine. Un an après le retour de Kazan d'Anton Glinkin, son indissociable camarade également parti en 2016 Andrei Popov rentre à son tour au Traktor. Quant à Aleksei Kruchinin, il a accru son salaire en passant une saison au SKA, mais évidemment pas son temps de glace, ni - ce qui est plus gênant - son niveau de jeu en berne. Lui n'aura mis qu'un an à rentrer au bercail.

Le dynamisme d'une équipe rajeunie, l'encadrement de vétérans attachés au club et l'intensité émotionnelle de Skudra : le Traktor devrait encore se qualifier aux play-offs, un peu moins "par défaut".

 

Ses principaux concurrents seront ses rivaux directs les plus fréquents. Le Sibir Novosibirsk a en effet été déplacé vers la division Kharlamov à la place du Torpedo (passé à l'ouest pour remplacer le Slovan Bratislava). Un échange qui ne diminue pas la qualité de la division. Novosibirsk a une vraie passion pour le hockey... mais son club n'a pas tellement d'argent. Une patinoire moderne - prévue pour le Mondial junior 2023 - engendrera-t-elle une dynamique dans une métropole qui rattrape un peu son retard économique ?

Cela fait trois ans de suite que le Sibir a le triste privilège d'être le premier non-qualifié pour les play-offs. La saison dernière s'est apparentée à une remontée impossible après le départ complètement raté (12 défaites d'entrée). Pourtant, aucun accord n'a été trouvé avec l'entraîneur qui a redressé l'équipe (Aleksandr Andrievsky). Le club a tenté un pari audacieux en confiant son destin à un débutant, Nikolaï Zavarukhin : sa seule expérience d'entraîneur en chef a été acquise auprès des juniors du Sibir, avant qu'il ne passe les trois dernières saisons comme adjoint à l'Avtomobilist.

Après avoir été redressé la saison passée par des jokers nord-américains (mais aussi et surtout par le retour au club de Yegor Milovzorov qui est plus que jamais le leader offensif), le Sibir a opté pour... des Finlandais, une filière qui n'avait pas trop fonctionné il y a un an. Où est la logique ? En fait, ce n'est pas une question de nationalité : le club a joué la sécurité avec des étrangers qui connaissent déjà la KHL, et non plus des joueurs perdus dans leur nouvel environnement. Le gardien Harri Säteri doit ramener la sérénité qui manque dans les cages, le défenseur Jyrki Jokipakka s'est bien fait à la ligue en deux saisons à Sotchi et le duo Juuso Puustinen - Mikael Ruohomaa avait tout de suite fonctionné sans temps d'adaptation au Neftekhimik.

 

C'est d'ailleurs tout le problème du Neftekhimik Nijnekamsk. Exactement comme le Traktor, il reste sur sa pire moyenne de buts marqués de son histoire (mais à 2,10 buts par match, ce qui est beaucoup moins honteux) et il a laissé filer son premier trio finlandais qui marquait 34% des buts. On comprend bien qu'il lui faudrait donc espérer une totale réussite de son recrutement étranger pour compenser. Or, avec un joueur de DEL (Matt White) et des deux joueurs d'AHL qui auraient été des recrues typiques de DEL avant que les prix de marché ne montent (Zack Mitchell et Kerby Rychel), les attaquants ne font pas forcément rêver.

Le nom le plus alléchant est celui de Ryan Murphy, un ancien premier tour de draft qui n'était peut-être pas assez physique pour la NHL (43 points en 175 matches à 26 ans quand même) mais qui pourrait devenir un défenseur offensif précieux en réorientant sa carrière vers la Russie où son patinage et sa vision peuvent faire merveille. Mais le Neftekhimik n'a même pas engagé de cinquième joueur étranger (le quatrième Rychel a déjà été recruté tard, après le premier match de championnat). Le club a expliqué qu'il n'a pas forcément fini de recruter, mais qu'il veut commencer par donner plus de temps de glace à ses jeunes. Rafael Bikmullin a bien compris le message : le joueur formé au club, meilleur marqueur de la ligue junior (MHL) en 2016, a égalé en l'espace de seulement six rencontres ses stats de la saison dernière (4+1).

Plus que sur des talents individuels qu'il n'aurait pas les moyens de s'offrir, le Neftekhimik a en effet surtout misé sur son nouvel entraîneur Vyacheslav Butsaev. Il a la réputation de laisser de la liberté offensive à ses joueurs, et d'être capable de leur donner confiance. Butsaev a ainsi rappelé Ziyat Pyagin, qui s'était révélé un prometteur défenseur offensif pendant six mois sous ses à ordres à Sotchi avant de disparaître ensuite, mais aussi son ancien gardien sur les bords de la Mer Noire, l'ex-international Konstantin Barulin.

Si elle a des clubs moins riches que d'autres, la division Kharlamov ne compte donc pas de club faible ou en déshérence. C'est en cela qu'elle reste la plus dense de la KHL, promettant une lutte intéressante pour les play-offs.

 

 

Division Chernyshev (Conférence Est)

 

Finaliste de la Coupe Gagarine l'an passé, l'Avangard Omsk avait semblé désarmé face au tout puissant CSKA. Au total, il avait perdu ses huit confrontations face au champion. Mais en mettant fin à cette série de défaites lors du match d'ouverture de la nouvelle saison (3-1), l'équipe de Bob Hartley a fait savoir qu'elle ne se fixait pas de limites et qu'il faudrait encore compter sur elle.

Les observateurs faisaient pourtant la fine bouche et l'annonçaient en régression. Sa base défensive a certes peu varié. L'ancien capitaine Evgeni Medvedev (Emelin lui a pris le "C" en cours de saison dernière) n'a pas été reconduit à 37 ans et a été remplacé par un joueur plus jeune mais qui n'a plus joué depuis un an : Vyacheslav Voinov, finalement résigné à revenir en KHL - pour "seulement" 1 million d'euros par an - après avoir longtemps espéré un retour en NHL où la tache de l'accusation de violence conjugale restait imprimée sur sa peau. Mais en attaque (où Nikita Shcherbak rentre de NHL pour remplacer Mikheev parti en sens inverse), le club s'est contenté de recruter l'international suisse Sven Andrighetto, sans même occuper le cinquième poste d'étranger. L'Avangard préfère se donner le temps des camps NHL pour trouver le bon profil outre-Atlantique, et son effectif de début de saison manque donc d'un centre majeur, d'autant que le jeune Denis Zernov s'est blessé pour six mois alors qu'il avait un gros temps de jeu en pré-saison.

La patience est une vertu peu courante en KHL, mais le club se veut exemplaire. Son président Aleksandr Krylov a lancé cet été un programme de formation "Intelligence de jeu" avec des cours de spécialistes sur les réseaux sociaux, la vie après le hockey, les investissements financiers ou la communication avec la presse. De quoi apprendre à gérer son image après plusieurs scandales ces derniers mois : les invectives du médecin et du coach envers les contrôleurs accusés de perturber la préparation des joueurs un matin de finale (pas de procédure ouverte du côté de l'agence anti-dopage mais une recommandation d'infliger des amendes pour ne pas laisser passer les insultes), puis une polémique internet - non sourcée - sur le manager Maksim Sushinsky qui se serait "auto-attribué" une prime d'un million d'euros à l'issue de la saison.

En dessous de cette écume médiatique, le plus important était que l'Avangard pût un jour réintégrer sa ville, Omsk. La structure de sa patinoire était si peu sûre qu'il était difficile de garantir qu'elle puisse être fiabilisée à 100%. Décision a été prise de raser ce bâtiment vérolé de seulement 15 ans pour reconstruire à sa place une nouvelle Arena-Omsk (140 millions d'euros, 12 000 places). Le sponsor du club, la compagnie pétrolière Gazpromneft, était prêt à en financer la moitié, à condition que l'État paye l'autre moitié. Une subvention publique obtenue au motif de la co-organisation du Mondial junior 2023 initialement attribué à la seule Novosibirsk, une idée qui a reçu l'assentiment de la fédération russe et de l'IIHF.

 

Satisfait d'avoir atteint la finale de sa conférence, de manière un peu inattendue en partant de la sixième place, le Salavat Yulaev Ufa a logiquement fait le choix de la stabilité. Le club bachkir a eu tant de tracas devant son filet ces dernières années que, maintenant qu'il dispose de celui qui a été élu gardien de l'année (le Finlandais Juha Metsola), il s'est empressé de le faire signer pour trois saisons supplémentaires. Il a d'ailleurs conservé quatre de ses cinq étrangers : seul le centre Joonas Kemppainen, parti au SKA Saint-Pétersbourg, a été remplacé par Sakari Manninen, qui mesure 20 centimètres de moins mais qui a montré tout son talent lors de l'épatante conquête de l'or mondial par l'équipe de Finlande.

Le reproche fait au Salavat Yulaev Ufa en Russie est de ne se reposer que sur ses renforts étrangers, en particulier sur l'inventivité de Linus Omark sur la glace. Pour un prétendant au haut du tableau, il manque de joueurs russes de premier plan. Le club a tout de même réussi à échanger Vladimir Tkachyov, qui ne voulait pas discuter d'une prolongation de contrat, au SKA contre les droits de Nikita Soshnikov, joueur de 25 ans dont la carrière NHL a déraillé depuis une commotion consécutive à un choc avec le géant Chara début 2017. Après deux saisons gâchées par les blessures, Soshnikov cherche à se relancer dans un rôle offensif qu'il n'avait pas outre-Atlantique.

Anton Burdasov, qui cherche depuis des mois une équipe NHL qui voudrait lui donner sa chance à son camp, n'a pas été remplacé en revanche. Le poste ainsi libéré pourrait ouvrir la place à un jeune talent formé au club (alors que les joueurs locaux encore présents à l'époque des titres 2008 et 2011 avaient disparu au fil des ans). Sélectionné dans l'équipe-type du Mondial U18, Rodion Amirov n'aura 18 ans que début octobre mais, pour ses débuts en senior, il a été le meilleur buteur de l'équipe en pré-saison (5 buts).

Et si le Salavat Yulaev n'a pas étoffé son attaque "russe", il a par contre convaincu le CSKA de lui lâcher Mikhaïl Pashnin qui avait perdu sa place de titulaire chez le champion lors des play-offs. L'objectif avoué est d'ajouter de l'agressivité en défense. Celle-ci a l'allure d'une cohorte de gardes du corps : le défenseur danois Philip Larsen pour l'aspect offensif, l'international U18 Shakir Mukhamadullin pour l'avenir, et pour le reste, du lourd, du costaud, avec 8 beaux bébés de 97 kilogrammes de moyenne.

 

Le Barys Nursultan fêtera ses 20 ans d'existence - dont 19 et demi passés sous l'ancien nom de la capitale en tant que Barys Astana - par une cérémonie en novembre, au cours de laquelle il est prévu de hisser sous le toit les maillots des deux anciens capitaines récemment retraités, Kevin Dallman et Brandon Bochenski. Le capitanat a été logiquement confié à Darren Dietz, nouvelle figure de proue du Barys et de l'équipe nationale du Kazakhstan, qui réintègrera l'élite mondiale en mai prochain. Si ses prédécesseurs étaient âgés, Dietz n'a que 26 ans et pourrait rester là pour longtemps. La question est de savoir si l'ancien joueur des Canadiens de Montréal maintiendra le même niveau après sa deuxième saison en KHL exceptionnelle.

À travers son club-vitrine, le Kazakhstan s'est clairement inscrit dans une stratégie à moyen terme : il a annoncé dès début avril qu'il adapterait la patinoire d'Astana aux dimensions NHL afin de s'adapter aux nouvelles normes prévues à partir de 2022 pour les compétitions internationales. Le Kazakhstan se convertit ainsi à un style de jeu très éloigné de ses traditions... mais parfaitement maîtrisé par les recrues nord-américaines.

Le Barys continue en effet de se fournir avec d'anciens attaquants oscillant entre NHL et AHL, tels le centre Corban Knight (23 matches de NHL avec Philadelphie la saison passée) ou le colosse de 1m93 et 103 kilos Eric Tangradi. Un joueur sans passé NHL a même signé, Adam Helewka, et du coup il a franchi le pas bien plus tôt (24 ans). Ces Nord-Américains feront-ils partie de la prochaine vague de naturalisations ? Pour l'instant, ils n'ont tous signé que pour un an.

Le joueur-symbole - le meilleur d'ethnie kazakhe - Talgat Zhailauov est lui aussi revenu au club, mais uniquement pour jouer avec la réserve du Nomad Astana, qui a quitté le championnat du Kazakhstan pour être engagée en VHL avec les autres "équipes-fermes" de KHL. La mission de développement est donc clairement déléguée au Nomad. Le Barys a pour mission d'être le plus performant possible en profitant de son usage illimité des étrangers. Eddie Pasquale, le gardien numéro 3 de Tampa, a ainsi été recruté dans les cages comme partenaire et concurrent de Henrik Karlsson, le gardien suédois qui représente le Kazakhstan.

 

Comme le Barys, le Kunlun Red Star utilise la VHL comme développement. Mais comme une équipe majoritairement chinoise n'y serait même pas compétitive, il y a carrément trois clubs chinois engagés dans cette ligue. La réserve qui s'appelait "KRS-ORG" a été divisée en deux. Le "KRS" continue d'aligner la première ligne de l'équipe de Chine. Le nouvel "ORG" - du nom d'une entreprise d'emballages dirigée par un milliardaire qui veut développer le hockey - compte une paire défensive et deux lignes d'attaques "locales". Et le reste des internationaux chinois ? Ils jouent dans le "China Golden Dragon"... inscrit en troisième division tchèque ! Le troisième représentant chinois de KHL, le Tseng Tou Jilin, pourtant installé dans la région mandchoue qui a une tradition de hockey, ne compte qu'un seul joueur chinois (plus le second gardien).

Mais alors, à quoi ça sert ? Cela fait au total quatre équipes professionnelles - une en KHL et trois en VHL - pour un total d'environ 70 joueurs étrangers dont aucun n'est venu pour un salaire de misère. Parmi eux, certains sont des doubles nationaux qui sont clairement destinés aux Jeux olympiques : le joueur d'AHL Spencer Foo (4 matches de NHL avec Calgary, 2 buts) arrive ainsi juste à temps pour passer les deux années en Chine nécessaires pour être sélectionnables. Mais en Russie, certains commencent à critiquer le tapis rouge déroulé pour les Chinois car ils croient que ces investissements de préparation aux Jeux olympiques s'éteindront subitement après les JO.

La popularité du hockey en Chine reste en effet sujette à caution, à Pékin même et plus encore dans sa seconde implantation en Chine du Sud. Le Red Star a quitté Shanghai cette saison pour s'installer dans le centre sportif de Shenzhen (la métropole qui relie Hong Kong à la Chine continentale). Mais sur les 18 000 places, seulement 3 500 se sont remplies au premier match. Et encore s'agit-il d'un chiffre officiel qui paraît enjolivé... La table de marque a connu des problèmes, la porte de la prison fermait mal et les Chinois ont perdu du crédit auprès des observateurs de KHL quant à leurs capacités d'organisation.

 

Si le hockey chinois peut laisser perplexe, l'Extrême-Orient russe n'était guère mieux loti ces derniers temps. Après une saison polluée par des problèmes extra-sportifs et des conflits entre les anciens dirigeants et la ligue, l'Admiral Vladivostok a toutefois retrouvé la sérénité. Il a conservé ses meilleurs joueurs russes autour du capitaine Konstantin Glazachev, et surtout il est désormais en état d'embaucher à nouveau des joueurs étrangers !

Ce ne sont pas de très grands noms, mais c'est déjà pas mal. L'international slovaque Martin Bakos présente l'avantage de connaître la KHL. L'autre attaquant Markus Ljungh était un honnête joueur de SHL à Djurgården, mais a éclaté la saison passée au HV71 (cinquième marqueur de la ligue et joueur le plus gentleman). Son compatriote Adam Almquist a remporté trois titres en trois ans avec trois clubs différents : champion de Suède avec HV71, champion d'Europe avec Frölunda et champion de Suisse avec Berne. L'autre défenseur Shawn Lalonde, plus physique et au lancer puissant, bénéficie de la réputation en hausse de la DEL. Enfin, Juho Olkinuora n'est autre que le troisième gardien de la Finlande championne du monde (il a joué contre la Grande-Bretagne avec un blanchissage à la clé). Comme il ne lui a manqué que sept points l'an passé, l'Admiral renforcé peut espérer devenir au moins un concurrent crédible dans la lutte pour les play-offs.

Mais s'il a été pionnier dans le passage sur petite glace, l'Admiral a perdu un peu de sa spécificité en la matière. La distance de voyage fait néanmoins tout autant pour gêner les équipes en visite que les dimensions de la patinoire, comme pour son rival "local" de Khabarovsk.

 

L'effectif de l'Amur Khabarovsk, justement, a la même allure que l'an passé et devrait dépendre essentiellement de son quintet tchèque. En défense, Jan Kolar - pilier de l'équipe depuis quatre ans et excellent aux derniers Mondiaux - est rentré dans son club formateur Pardubice et a été remplacé par Ondrej Vitasek, joueur un peu moins connu mais qui en est déjà à sa troisième saison de KHL et que son sens du placement rend sûr dans les taches discrètes.

En attaque, Tomas Zohorna a en revanche rempilé pour une cinquième année, ce qui doit constituer un record pour un joueur étranger dans l'Extrême-Orient russe aux voyages éreintants. Comme en équipe nationale de République tchèque, il a été rejoint par son frère Hynek Zohorna et prend évidemment plaisir à ces retrouvailles. Les frangins travaillent bien dans les deux sens de la glace mais ne sont pas capables non plus de porter une offensive à eux seuls. L'Amur Khabarovsk, tombé à la dernière place de la Conférence Est, n'a jamais eu une attaque de feu et tentera de tirer son épingle du jeu par son système collectif.

 

Marc Branchu

 

 

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