Autriche 2018/19 : panorama

 

Le dernier championnat 2017/18 - Les présentations 2017, 2016, 2015, 2014, 2013, 2012, 2011, 2010, 2009, 2008, 2007, 2006, 2005, 2004, 2003 et 2002.

 

La qualification de Salzbourg en demi-finale de CHL est une réussite majeure pour la Erste Bank Eishockey Liga (EBEL). C'est la preuve que ses meilleurs clubs peuvent être compétitifs face au gratin européen, même si c'est moins le cas dans la profondeur.

L'Autriche, même si elle a enfin obtenu son maintien dans l'élite, s'interroge toujours sur la formation de ses jeunes. La ligue avait émis l'idée innovante de mesurer les temps de glace pour créer une sorte de fonds commun qui récompenserait les clubs faisant effectivement jouer les jeunes. Mais pour que cette statistique ne soit pas manipulée ou mal tenue, elle tient à ce qu'elle soit réalisée par une société spécialisée en dehors du pays ou de façon automatique au moyen de puces. Pour l'instant, si le temps de glace est enfin comptabilisé en DEL cette saison, le projet autrichien ne s'est toujours pas concrétisé.

 

Qualifié en play-offs au dernier match, Bolzano a écrit une histoire exceptionnelle en remportant ensuite le trophée suprême. Contrairement à son premier titre dès son intégration à la ligue, le club italien a su cette fois bâtir sur son succès. Même s'il a enregistré 12 départs à l'intersaison, il a formé une équipe compétitive dès le début de saison, anticipé en raison de la CHL.

L'entraîneur finlandais Kai Suikkanen a maintenu sa tactique défensive qui a aussi surpris les cadors d'Europe, même si les difficultés éprouvées contre les Polonais de Tychy ont montré qu'il était plus difficile pour les Foxes de faire le jeu. Des attaquants défensifs comme les recrues Matti Kuparinen ou Andrew Crescenzi restent souvent en retrait des offensives ou du forecheck mais restent toujours positionnés pour ne pas concéder d'espaces. La même volonté guide le nouveau gardien Leland Irving : rester compact et ne laisser aucun trou.

Si cette recette fonctionne, c'est aussi parce qu'une vedette a été recrutée pour faire la différence : l'ailier aux 135 matches NHL Mike Blunden est une force de la nature dans le slot et incarne bien les qualités physiques de Bolzano. Son trio avec le meneur de jeu malin Brett Findlay et le rapide Daniel Catenacci s'est vite révélé redoutable. Le HCB est donc cette fois attendu comme rival légitime des meilleurs clubs autrichiens.

 

Red Bull n'avait jamais caché que ses ambitions dépassaient les frontières de l'Autriche. La multinationale touche au but en voyant ses deux clubs - Salzbourg et Munich - s'affronter en demi-finale de CHL, compétition européenne de clubs dont elle avait été l'un des promoteurs. Champion d'Autriche la saison passée, Salzbourg a néanmoins été frustré du titre en EBEL par les Italiens de Bolzano, au septième match de la finale. L'adversaire a su exploiter ses failles en contre-attaque.

L'équipe entraînée par Greg Poss n'a pas pour autant renié son identité : elle continue de pratiquer un jeu de possession qui peut donner le tournis en zone offensive. Les rares recrues aident à stabiliser l'équipe : Chris Vandevelde est un centre physique, Dustin Gazley est un ailier rapide et Brent Regner est assez fort en défense pour donner des libertés à ses côtés au défenseur offensif Dominique Heinrich qui brille de nouveau.

Le changement vraiment notable est le la mise à l'écart des deux gardiens Bernhard Starkbaum et Luka Gracnar, remplacés par l'Américain Stephen Michalek et par Lukas Herzog (Villach). Les deux nouveaux ont 25 ans et constituent peut-être des choix de long terme d'un club qui construit de plus en plus sur la durée, ce qui n'était pas le cas à l'origine.

 

Quant à Bernhard Starkbaum, le gardien qui a maintenu l'Autriche dans l'élite, il n'avait d'abord pas eu d'autre proposition que celle de Kloten, avant que le club relégué en LNB suisse ne se rende compte qu'un gardien étranger n'était pas la priorité. Il vient donc de signer à Vienne, ville où il avait fait construire une maison il y a trois ans. Il a été engagé pour faire souffler Jean-Philippe Lamoureux, qui jouait sans répit, y compris parce que ses doublures s'étaient blessées. Ce joker doit relancer une équipe qui a un peu calé après 12 victoires consécutives en championnat. Elle se retrouve ainsi avec le meilleur duo du pays dans ses cages.

Champions 2017, les Vienna Capitals ont vu l'entraîneur du titre Serge Aubin être embauché en avance par Zurich dès le mois de décembre dernier. Il y avait donc le temps de le remplacer, mais les candidats disponibles ne convainquaient guère les dirigeants. Jusqu'à ce que, le 17 avril, tous les entraîneurs des Calgary Flames soient mis à la porte. Les Capitals se sont donc servis directement en NHL avec Dave Cameron, adjoint depuis deux ans à Calgary, et auparavant un an et demi entraîneur-chef d'Ottawa. Son épouse voulait découvrir l'Europe et l'a encouragé dans ce choix.

Dotés d'un budget global de 5,5 millions d'euros, les Capitals ont gagné en profondeur au fil des ans et s'est constitué un noyau local : 13 joueurs viennent de Vienne ou de sa banlieue ! Si Rafael Rotter - qui a annoncé sa retraite internationale - peine logiquement à confirmer son exceptionnelle saison précédente, c'est de plus en plus Peter Schneider qui s'affirme comme un joueur majeur : il est souvent décisif sur sa ligne avec Chris DeSousa et Benjamin Nissner. L'effectif manque toutefois d'un défenseur offensif car Kurt Davis a fait un flop total.

 

Pour sa deuxième saison à Linz, le coach Troy Ward a marqué son territoire. Il trouvait que l'équipe construite par son prédécesseur Rob Daum manquait de vitesse de jeu. Les frères Lukas - icônes du club - ont été envoyés à la retraite et Sébastien Piché, à qui l'on reprochait des fautes de concentration à force de présences trop longues, a été remplacé par Kevin Kapstad (ex-KAC). Mais celui-ci est plutôt décevant : il ne commet pas forcément moins d'erreurs, sans avoir le même impact offensif.

La volonté d'élever le rythme de jeu se heurte pour l'instant au problème de la constance. La défense modifiée en majorité doit trouver son équilibre. Linz dispose toujours d'un bon potentiel offensif avec le pur buteur Brian Lebler et nombre de profils créatifs généralement engagés en DEL, y compris nouveaux comme le joker Michael Davies. La fragilité de n'avoir qu'un seul gardien est réglée : Michael Ouzas a enfin une doublure de luxe avec David Kickert.

Linz figure donc indéniablement parmi les meilleurs. La vérité se dessinera en play-offs pour Troy Ward, comme cela avait déjà été le cas pour son prédécesseur Rob Daum, à qui l'on reprochait de lasser parce qu'il n'avait plus gagné depuis 2012.

 

Le cercle des favoris attendus se ferme avec Klagenfurt. Après l'élimination décevante en quart de finale contre Bolzano, le directeur sportif Dieter Kalt avait maintenu sa confiance dans le coach débutant Steve Walker. C'est finalement Kalt lui-même qui a payé les conséquences en étant démis de ses fonctions. Le "clan Reichel" a pris le pouvoir, licencié Walker et embauché à sa place un homme d'expérience, Petri Matikainen. Deux fois entraîneur de l'année en Finlande, il présente aussi l'avantage d'être déjà passé à Klagfenfurt en tant que joueur. Ancien défenseur physique, Matikainen n'a pas négligé la dimension rugueuse dans son recrutement.

Le grand défaut du KAC la saison dernière était néanmoins surtout sa faiblesse en attaque. Sa production offensive, à peine supérieure à deux buts par match, a atteint un point bas historique. Les recrues de DEL Julian Talbot et Jon Rhéault avaient été des flops, et l'ancienne vedette Jamie Lundmark n'avait plus le même impact. Ils sont tous partis et Klagenfurt a eu des marges de manœuvre financières pour recruter. Un gros poisson est arrivé avec Nick Petersen, un des meilleurs marqueurs de la DEL ! La ligue autrichienne n'est pourtant pas censée rivaliser en salaires avec son homologue allemande, mais un contrat de deux ans et des arguments familiaux ont convaincu le Canadien.

Le KAC n'a pas renoncé à sa solidité défensive, bien au contraire. Le leader des lignes arrières David Fischer, beau patineur avec une bonne vision du jeu, a été complété par un profil plus physique, Adam Comrie, qui amène aussi sa puissance de tir. L'arrivée de Clemens Unterweger (Graz), meilleur marqueur parmi les défenseurs autrichiens l'an passé, permet de se contenter de trois étrangers en défense. Les cages sont bien gardées par l'international norvégien Lars Haugen, autre recrue de prestige.

 

Si ces 5 clubs étaient attendus, un sixième larron les a tous devancés pour virer en tête à la première trêve internationale : Graz. L'habituelle crise de novembre a été épargnée cette année et les 99ers restent résolument dans le top-6. Ils n'ont pas de blessés, ils sont constants. Dwight King, double vainqueur de la Coupe Stanley avec Los Angeles et présenté comme la star du recrutement, n'y est pas pour grand chose avec 3 buts en 27 matches. Il donne toutefois de bonnes passes (14) et est solide dans les duels.

Le leader offensif est une figure bien connue de la ligue : la silhouette pas toujours athlétique de Colton Yellow Horn. Replacé au centre, il y fait merveille parce qu'il dispose d'un ailier défensif avec une bonne allonge, Curtis Hamilton. La première ligne dispose aussi avec Ty Loney d'un joueur dont la maîtrise du palet est excellente dans les petits espaces et en un contre un.

L'autre changement de position est celui d'Oliver Setzinger, qui apprend peu à peu le poste de défenseur aux côtés du très bon Matt Caito, arrière mobile et accélérateur de jeu. Alors que le gardien finlandais Hannu Toivonen a plafonné la saison passée et coûté la qualification en play-offs, Graz s'est tourné vers la Suède devant les filets en embauchant Robin Rahm, qui avait été suspendu deux ans pour dopage aux stéroïdes de 2010 à 2012.

 

Pour la première fois depuis qu'il a intégré l'EBEL, le club tchèque de Znojmo a raté les play-offs. S'y qualifier de nouveau est évidemment l'objectif assigné au nouvel entraîneur Miroslav Frycer. Mais en étant privés de leur patinoire pendant plusieurs semaines, les Tchèques ont dû se préparer et commencer le championnat à l'extérieur, ce qui a fortement compliqué le début de saison.

Au fil des ans, Znojmo s'est fondu dans le paysage de la ligue autrichienne. Il ressemblait initialement à une équipe intrinsèquement tchèque, avec quatre lignes homogènes. Elle était supérieure en technique et en patinage, mais se laissait intimider physiquement. Ce n'est plus le cas. Les aigles ("Orli") sont devenus un club de plus en plus comme un autre, dont les différences culturelles se sont atténuées. Comme beaucoup de ses collègues, Frycer forme deux lignes offensives pendant que les deux autres ont un rôle plus défensif.

Ce sont donc les joueurs étrangers qui tiennent un rôle dominant, en plus de la recrue tchèque Marek Kalus venue du voisin Havírov. Quand un étranger n'est pas au niveau, il est vite remercié, comme ce fut le cas pour un Patrick McEachern bien moins à l'aise que dans le championnat de France. Néanmoins, les joueurs tchèques amènent une profondeur de banc non négligeable : Znojmo a toujours plus de densité que ses concurrents directs à l'accession aux play-offs, notamment les clubs autrichiens comme Dornbirn et Innsbruck dont l'effectif se limite à trois vraies lignes.

 

En six ans de présence dans la ligue, Dornbirn a toujours alterné des saisons en dents de scie. Les meilleurs joueurs ont tendance à partir, et la reconstruction est souvent difficile. Comme les play-offs ont été atteints l'an passé, une déception attend-elle donc au coin de la rue ? Les Bulldogs comptent sur leur gardien finlandais Rasmus Rinne pour confirmer, lui qui a été performant la saison dernière lorsqu'il a succédé à Quemener. Mais son pourcentage d'arrêts est retombé cette année.

Dornbirn attend forcément une qualification en play-offs en embauchant 14 étrangers, un record dans la ligue. Forcément, ils ne débordent pas tous de talent, et seul Brock Trotter est franchement dominant offensivement.

Les joueurs autrichiens sont réduits au rôle de faire-valoir, à une seule exception près. Formé localement dans le land du Voralberg (à Feldkirch), Kevin Macierzynski (26 ans) joue un rôle important en troisième ligne et est appelé de plus en plus régulièrement en équipe nationale.

 

Troisième saison en poste pour l'entraîneur Rob Pallin à Innsbruck, et toujours le même hockey tourné vers l'offensive. Les duos Yogan-Clark et Spurgeon-Lammers ont reçu de nouveaux partenaires, mais leur efficacité n'est plus à démontrer.

Néanmoins, le travail défensif passe souvent au second plan. Le défenseur Nick Ross, qui fait son retour au club, incarne à la fois les qualités et les défauts de l'équipe : il amasse toujours beaucoup de points, mais sa qualité défensive pure laisse parfois à désirer. Et dans cette configuration, c'est souvent le gardien qui en fait les frais.

En trois mois, Innsbruck a déjà utilisé quatre gardiens, et aucun n'a dépassé la barre des 90% d'arrêts... Jamais réputé pour son assiduité à l'entraînement, Matt Climie peine à retrouver sa condition physique à 35 ans après des blessures et a été catastrophique. Il a très vite été écarté. Son successeur Janne Juvonen a utilisé sa clause de sortie pour partir en Suède à Mora. En plus du stable numéro 2 René Swette - qui est celui qui a le plus joué en voyant passer ses concurrents - c'est finalement l'international slovène Luka Gracnar qui fait son retour en Autriche après un passage par Poprad en Slovaquie. Il avait déjà connu une équipe orientée vers l'offensive à Salzbourg, mais avec tout de même plus de densité.

 

Il n'est jamais facile d'aller gagner à Székesfehérvár, temple du hockey sur glace hongrois, mais les performances à l'extérieur du Fehérvár AV19 sont moindres. C'est le point qu'il doit travailler pour ne rien lâcher dans la lutte pour les play-offs et ne pas abandonner son gardien américain Mac Carruth, qui se sent parfois un peu seul. Rajna est en effet parti avec le MAC de Budapest dans l'aventure de l'Extraliga slovaque, qui fait un peu de concurrence médiatique : AV19 n'est plus le seul club hongrois à jouer dans un championnat étranger de meilleur niveau.

Fehérvár peut cependant targuer de contribuer au développement des meilleurs espoirs hongrois. Après l'ailier Csanad Erdely (22 ans), celui qui lui avait succédé comme capitaine de l'équipe nationale junior, Bence Stipsicz (21 ans) se distingue de plus en plus par sa très bonne conduite du palet au sein de la défense. Il faut dire que le club a un peu forcé sur la corde en recrutant les vétérans étrangers Harri Tikkanen (37 ans) et Ryan Glenn (38 ans) : ce dernier en particulier semble avoir fait son temps.

La jeune génération hongroise peut donc prendre le pouvoir. C'est le cas en attaque où János Hári, qui a fait l'essentiel de sa formation en Suède, s'est imposé comme meilleur marqueur dès sa première saison : il est clairement l'attaquant le plus talentueux. Les autres centres ont encore changé. Pour la deuxième ligne, l'entraîneur finlandais Hannu Järvenpää a engagé son compatriote Jarno Koskiranta, un joueur qui patine dans les deux sens de la glace. Le troisième trio est formé autour du naturalisé Andrew Sarauer qui revient de Villach avec Istvan Sofron, déjà son coéquipier attitré en équipe de Hongrie. Pour ce qui concerne les ailiers, l'AV19 attendait beaucoup de Zach Phillips, auteur de 46 points à Nottingham où il avait participé au beau parcours en CHL. Mais l'international slovène Anze Kuralt, rentré dans la ligue après cinq saisons en France, est un joueur bien plus rapide qui apporte plus.

 

À 42 ans, Gerhard Unterluggauer a été nommé entraîneur et directeur sportif de Villach. Cela n'a l'air de rien mais c'est un évènement : le dernier entraîneur autrichien à avoir officié au début d'une saison (pas comme pompier intérimaire) était Kurt Harand... en 2005/06 ! Douze ans après, il était temps ! Il a fallu qu'Unterluggauer démontre ses capacités en Allemagne, à Heilbronn en DEL2, avant qu'il devienne le seul entraîneur autrichien de la ligue. Markus Peintner, qui avait pris le poste de coach par intérim après la mise à l'écart de Greg Holst, sera son adjoint.

Unterluggauer veut reconstruire à sa façon. Il prône la patience avec les jeunes joueurs, dont il sait qu'ils commettront les erreurs. Il a donc réduit les étrangers de 11 à 9, valeur la plus basse des clubs autrichiens, comme Klagenfurt, l'autre club de Carinthie. Pour ce faire, il a sorti tous les étrangers avec un contrat en cours (Beach, Glenn, Labrecque), en s'assurant qu'ils trouvent ailleurs (tel Samuel Labrecque à Gap) car le club a peu de moyens financiers de verser des indemnités. Le discours a eu de l'écho puisque le prometteur défenseur Bernd Wolf est rentré de Suisse en étant persuadé que les jeunes peuvent avoir du temps de glace à Villach. Mais en pratique, le club a perdu plus d'attaquants locaux qu'il n'en a gagné, en particulier Valentin Leiler qui avait mis 13 buts l'an passé (et joue peu désormais à Linz).

Le VSV se retrouve donc avec un effectif assez mince. En attendant que les jeunes se développent, l'équipe se repose beaucoup sur le défenseur offensif Jamie Fraser qui ne peut s'éviter quelques erreurs au vu de son temps de glace considérable. La double casquette d'entraîneur et directeur est lourde à porter pour Unterluggauer. Il a choisi de mettre en place un hockey typique de Villach - porté sur la rudesse - mais cela suffira-t-il à satisfaire le public si les résultats ne suivent pas ?

 

Le retour du Medvescak Zagreb en EBEL semblait s'être plutôt bien passé. Il avait été le meilleur club étranger de la ligue en saison régulière (avant le parcours que l'on sait de Bolzano), malheureusement les problèmes financiers qui avaient pollué la fin de l'aventure KHL n'étaient pas terminés. Déjà, les salaires étaient versés en retard. Les décisions de l'intersaison ont clairement été dictées par des moyens limités : on a demandé au directeur sportif Aaron Fox d'occuper aussi le poste d'entraîneur, et le recrutement a été orienté vers des championnats moins cotés (Grande-Bretagne, France, Danemark).

Le club croate n'a pas non plus été aidé par la chance. Le gardien prévu Linus Fernström s'est blessé pendant l'été, son successeur Mathieu Corbeil a vite été écarté, et le Russe Ivan Lisutin recruté à sa place ne fait pas mieux. Kyle Hardy, le meilleur défenseur offensif de Ligue Magnus qui devait être la clé de voûte du jeu de puissance, s'est blessé dès le premier match de championnat ! Un match au compteur aussi pour l'ailier finlandais puissant et expérimenté Mikko Lehtonen. L'infirmerie n'a pas désempli et Medvescak avait la plus faible attaque de la ligue.

Mais ce n'est rien à côté de la faiblesse principale : la trésorerie. Le versement des salaires est digne de la KHL, c'est-à-dire qu'il y a plusieurs mois de retard. Le club a informé les joueurs qu'ils avaient l'option de signer ailleurs. Le défenseur français Antonin Manavian a été le premier à faire ce choix en rentrant à Grenoble, mais il est loin d'être le seul. Le mobile et physique Yann Sauvé - sur qui reposait la défense - a signé chez le concurrent Villach, le meilleur buteur Sébastien Sylvestre a filé à Kassel... L'EBEL a convoqué une réunion de crise pour ne pas que l'équipe disparaisse en cours de saison, ce qui serait un rude coup pour la ligue. Michael Markota, l'entrepreneur de Carinthie dont l'investissement est évoqué depuis des mois mais sans cesse décalé, doit enfin assainir le club, mais il est clair que la fin de saison ne se fera qu'en mode "survie" avec les joueurs qui restent.

 

Marc Branchu

 

 

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