Dijon achève sa mue
Les Bourguignons, et tout particulièrement les habitants de l'axe Dijon-Beaune, vivent dans une région célèbre pour trois choses : le vin, la moutarde, et une glorieuse histoire ducale incarnée par les Jean sans Peur et autres Charles le Téméraire. Impossible, jusque dans le monde du sport, d'échapper à ces attributs internationalement connus ; c'est ainsi que depuis fort longtemps, le logo du DHC rappelait l'histoire locale, agrémenté des couleurs de la région. Et puisque la moutarde avait déjà été accaparée par les supporters pour leurs chants, c'est vers la vigne que le staff a réorienté l'identité du club.
La mue, qui aura duré deux ans, a vu également Olivier Ritz, président depuis de nombreuses années, céder en douceur la place à Fabien Geantet, les deux hommes ayant commencé par collaborer la saison passée avant que Geantet n'acquière les pleins pouvoirs. Olivier Ritz, artisan de la professionnalisation du club et de sa montée en gamme, peut désormais se consacrer à la section mineure avec le sentiment du devoir accompli, tant il aura fait progresser un ex-CPHD passé pas loin du gâchis sportif en 2005.
Les nouvelles couleurs - pinot noir et chardonnay blanc, écho aux Climats de Bourgogne classés au patrimoine mondial de l'Unesco - avaient été présentées la saison passée. Cette année, Dijon a présenté son nouveau logo, plus en accord avec ces couleurs, ainsi qu'un maillot qui lui donne à nouveau la part belle. Avec la création de la SASP, nécessaire à l'engagement dans la nouvelle Saxoprint Ligue Magnus, le club s'est muni d'un nouveau site internet au visuel beaucoup plus professionnel, a renforcé sa communication, et a recruté un manager général en la personne d'Aram Kevorkian, jusqu'alors trublion de la troisième ligne du DHC ; de quoi démarrer la saison dans un environnement idéal, après les galères de l'an passé.
La validation du club par la CNSCG s'est d'ailleurs faite beaucoup plus rapidement que l'été dernier, permettant à Jonathan Paredes de travailler sereinement à la nouvelle composition des Ducs. Après le départ de Julien Guimard, parti se tester dans le rôle d'entraîneur du Mont-Blanc, en D2, il convenait de trouver en premier lieu un assistant au profil compatible avec celui de l'équipe. En appuyant l'arrivée de Morgan Persson, Suédois ayant essentiellement œuvré au Danemark, mais également comme assistant-coach de l'équipe nationale serbe, Paredes et Kevorkian se sont facilité la communication avec les Scandinaves du DHC mouture 2016/2017. Comme Guimard, Persson prendra plus spécifiquement en charge le secteur défensif, l'entraînement des gardiens s'appuyant sur la précieuse expérience de Frantisek Neckar, ex-gardien du CPHD de l'époque.
S'agissant d'ailleurs des gardiens, les supporters dijonnais se sont retrouvés, cette intersaison, face à des perspectives royales : d'un côté, la possibilité de prolonger Matija Pintaric, artisan des meilleurs épisodes ducaux la saison passée. De l'autre, la rumeur persistante depuis un an des souhaits de retour au bercail d'Henri-Corentin Buysse, après deux saisons de rêve en Bourgogne, toutes deux ponctuées d'une demi-finale de championnat. Dans un contexte de masse salariale en légère hausse, mais de contrats plus longs, Buysse est finalement celui qui aura en quelque sorte démontré le plus d'attachement au club. Avec une saison à 44 matchs qui offrira vraisemblablement du temps de jeu aux deuxièmes gardiens, Dijon s'est un temps fait peur, quand Pierre Pawelek a annoncé son souhait de tester l'étranger ; fort heureusement, le jeune cerbère aux performances prometteuses sera encore dijonnais, offrant aux Ducs une doublette dans les cages très compétitive.
La défense - faiblesse traditionnelle du DHC depuis des années - a été peu remaniée mais clairement renforcée. Marek Kolba, joueur d'expérience à l'éthique de travail remarquable et remarquée, a été conservé - la question de l'abnégation au travail ayant d'ailleurs été au centre du recrutement cette saison. Son duo de coachs compte entre autre sur lui pour transmettre son exemple aux jeunes et les aider à progresser, comme il a pu le faire la saison passée. Car les jeunes pousses locales Maxime Ritz et Vincent Melin ont également resigné. Ritz, volontaire, et Melin, à la palette technique intéressante, doivent tous les deux progresser - entre autres en un contre un - mais sont d'ores et déjà capables d'assumer leur rôle sur un match plein. Arnaud Lazzaroni, plus vraiment jeune pousse mais arrivé en terre bourguignonne avec beaucoup à prouver, est monté en puissance toute la saison et s'est également vu récompensé de ses efforts par une nouvelle année à Trimolet. Enfin, l'évidence voulait que Benoît Quessandier soit prolongé ; le plus ancien Dijonnais de l'équipe sera à nouveau capitaine cette saison.
Roussel ou Mahier, eux aussi fidèles à Dijon depuis un moment, étant partis se tester dans des équipes plus rémunératrices, ou aux perspectives sportives plus prometteuses, Paredes a fait son marché en Scandinavie, avec l'annonce rapide de l'arrivée du Norvégien Aleksander Rindal. L'international de 27 ans a fait l'essentiel de sa carrière chez lui, à Lillehammer, où a également officié la saison passée Nicolas Ritz, mais aussi un certain Patrick White. Rindal, blessé durant la préparation, n'a pas encore pu montrer aux supporters toute l'étendue de sa palette de jeu, mais les attentes sont élevées envers ce joueur réputé aussi solide à l'arrière, qu'il peut se projeter rapidement vers l'avant. Matthew Maher, en provenance de Gap, aura également un rôle de défenseur offensif à assumer, ainsi qu'on l'a déjà vu en powerplay, où il joue la tour de contrôle depuis la bleue. Enfin, Dijon a recruté un autre défenseur qui connaît bien le championnat français en la personne de Riku Silvennoinen. Cerise sur le gâteau, cette valeur sûre finlandaise jouait la saison passée à Chamonix avec Buysse.
Du côté de l'attaque, au contraire de la défense, le renouvellement a été total. Seul rescapé de la version 2015-2016 des Ducs, le jeune Aloïs Franzino obtient cette année un temps de jeu déjà intéressant, qu'il met à profit, montrant l'exemple à son collègue Flavien Fondadouze, qu'on a vu en préparation contre Lyon sur la deuxième ligne. En sus de ces jeunes pousses locales, Paredes a fait venir Robin Lamboley de Grenoble, qui ne manque guère que de confiance en lui pour s'imposer, ainsi que Julien Laplace de Morzine et Fabien Métais de Lyon, tous deux bons patineurs au gabarit intéressant et, surtout, à l'esprit revanchard. De quoi avoir les crocs, et apporter de l'énergie à l'offensive dijonnaise. Un autre joueur n'en manque pas, cette saison, d'énergie : Anthony Goncalves, en dépit de sa petit taille, met beaucoup de pression sur l'adversaire, et ne manquera pas de rappeler aux Dijonnais, par moments, Romain Gutierrez, passé chez "l'ennemi" spinalien. En faisant encore venir César Joffre de Mulhouse en D1, où il avait marqué la bagatelle de 30 points en 26 matchs, Dijon a, comme chaque année, fait de la place aux jeunes Français.
Pour les encadrer, le staff bourguignon a misé sur un équilibre entre le jeu collectif et la culture du travail des Scandinaves, et la pression physique et le goût du contre des Nord-Américains. Un nom ressort en particulier : celui de Mathias Månsson. Avec entre autre près de 300 matchs en SHL, l'élite suédoise, l'attaquant de 35 ans à la vision de jeu remarquable possède un des plus beaux CV que Trimolet ait accueilli. Sa venue à Dijon n'a rien d'un hasard : il accompagne Johan Andersson, un peu plus jeune mais au CV lui aussi plus qu'intéressant - le Suédois a même été médaille de bronze aux Mondiaux U18. Paredes a enfin recruté Jimmy Jensen, passé par Briançon et Angers et qui, à défaut d'être un gros buteur, est un travailleur de tous les instants, et un joueur régulier sur lequel Dijon pourra s'appuyer.
L'an passé, les Ducs avaient compté de manière presque exclusive sur Riendeau pour faire grimper le compteur de buts de l'équipe, Wallen ne s'étant révélé que bien trop tardivement dans la saison. L'ex-numéro 17 parti à Amiens, tandis que l'ex-numéro 21 rejoignait Huddinge, en Allsvenskan, pour des contrats plus rémunérateurs, Dijon a fait le choix de diversifier ses buteurs potentiels. Spencer Edwards, en provenance de Calgary, en CIS, et Taylor Stefishen, ayant également joué pour l'essentiel en CIS et en ECHL, ont débarqué en Bourgogne clairement dans ce rôle. Edwards s'appuie entre autres sur son patinage pour prendre le dessus sur l'adversaire, tandis que Stefishen a des mains en or. Patrick White - vice-champion du monde U18 - est quant à lui un playmaker, alors que Mike Fallon serait plutôt du genre couteau suisse, capable de jouer au centre comme à l'aile. Tous les deux ayant déjà démontré certaines capacités à trouver le chemin des cages adverses, les Ducs devraient éviter cette saison la dépendance à un seul attaquant.
En combinant cette polyvalence à une défense renforcée et à une paire de gardiens toujours excellente, Dijon a tout ce qu'il faut pour viser les play-offs, y compris l'expérience des moments difficiles et la résilience ; de quoi espérer un ciel bien plus clément cette saison.
Cécile Cretin
Effectif :
Gardiens
N° NOM Prénom Naissance cm kg Club formateur Club & Ch 2015/16 MJ Min. Moy. % 31 PAWELEK Pierre 02/10/1997 178 91 Viry Dijon FRA-1 2 88 4,76 84,1% 35 BUYSSE Henri-Corentin 18/03/1988 185 85 Amiens Chamonix FRA-1 33 1981 2,82 90,9%
Défenseurs
N° NOM Prénom Naissance cm kg Club formateur Club & Ch 2015/16 MJ B A Pts +/- Pén 2 SILVENNOINEN Riku 03/05/1984 180 83 (Finlandais) Chamonix FRA-1 36 4 12 16 -1 45' 3 MAHER Matthew 11/04/1990 188 88 (Américain) Gap FRA-1 35 2 6 8 +3 6' 5 RITZ Maxime 03/03/1998 172 73 Dijon Dijon FRA-1 18 0 1 1 0 0' 6 KOLBA Marek 14/01/1980 186 87 (Slovaque) Dijon FRA-1 36 3 7 10 -2 66' 7 MELIN Vincent 16/08/1998 181 83 Viry Dijon FRA-1 22 0 0 0 +1 55' 16 QUESSANDIER Benoît 02/12/1985 183 89 Rouen Dijon FRA-1 33 1 13 14 +5 56' 20 LAZZARONI Arnaud 19/05/1992 187 75 Valence Dijon FRA-1 34 0 2 2 -5 8' 46 RINDAL Aleksander 04/09/1989 188 86 (Norvégien) Lillehammer NOR-1 29 3 14 17 +1 20'
Attaquants
N° NOM Prénom Naissance cm kg Club formateur Club & Ch 2015/16 MJ B A Pts +/- Pén 10 FRANZINO Aloïs 13/02/1997 180 80 Villard Dijon FRA-1 13 0 0 0 0 2' 13 GONCALVES Anthony 27/08/1992 169 72 Chamonix Strasbourg FRA-1 31 3 6 9 -9 30' 14 MÅNSSON Mathias 20/09/1981 188 92 (Suédois) Sundsvall SUE-2 56 10 18 28 -20 124' 17 EDWARDS Spencer 16/11/1990 178 84 (Canadien) U. Calgary CIS 27 9 7 16 +1 18' 19 JOFFRE César 21/10/1990 186 80 Grenoble Mulhouse FRA-2 29 14 18 32 +8 22' 24 ANDERSSON Johan 02/05/1987 180 91 (Suédois) Rungsted DAN-1 26 2 15 17 +2 16' 26 WHITE Patrick 20/01/1989 185 84 (Américain) Graz AUT-1 8 1 1 2 -1 2' Leksand SUE-2 7 1 1 2 -6 2' Lillehammer NOR-1 23 6 9 15 +5 10' 27 FALLON Mike 08/06/1991 180 79 (Américain) Mass-Lowell NCAA 36 2 9 11 0 6' 40 STEFISHEN Taylor 15/08/1990 183 84 (Canadien) Elmira ECHL 11 3 1 4 -7 20' Vipiteno ITA-1 22 12 14 26 20' 64 MÉTAIS Fabien 01/03/1995 179 84 Meudon Lyon FRA-1 36 0 3 3 -10 14' 74 LAPLACE Julien 24/01/1995 174 82 Annecy Morzine FRA-1 38 5 4 9 +2 10' 91 JENSEN Jimmy 24/01/1988 180 89 (Suédois) Ferencváros HON-1 15 5 10 15 0 31' Angers FRA-1 28 7 7 14 +3 24' 95 LAMBOLEY Robin 07/11/1995 186 89 Grenoble Grenoble FRA-1 28 2 2 4 +2 6'
Entraîneur : Jonathan Paredes (35 ans), assisté de Morgan Persson (SUE, 31 ans).
Partis : Julien Guimard (entraîneur-assistant, Mont-Blanc, FRA-3), Matija Pintaric (G, 33MJ et 91,6%, Lyon), Thomas Roussel (D, 1+8, Lyon), Filip Björk (D, 0+10, Bad Tölz, ALL-3), Dallas Erhardt (D, 1+5, Manchester, GBR), Quentin Mahier (D, 2+3, Lyon), Yanick Riendeau (A, 22+24, Amiens), Romain Gutierrez (A, 12+19, Épinal), William Wallén (A, 13+15, Rungsted, DAN), Marek Maslonka (A, 16+9, Guildford, GBR-2), Michal Jeslinek (A, 6+13, Landshut, ALL-3), Brian McMillin (A, 9+11), Alexandre Mulle (A, 5+11, Épinal), Mathieu Briand (A, 3+11, Angers), Aram Kevorkian (A, 3+8, arrêt, devient manager), Timo Kuuluvainen (A, 4+3, Kongsvinger, NOR), Loïc Chabert (A, 2+2), Benoît Valier (A, 2+0, Gap), Bastien Lardière (A, 0+1, Brest, FRA-2), Geoffrey Parisot (A, 0+1, Briançon, FRA-2).
Revoir la présentation 2015/16