Suède 2014/15 : présentation

 

Affublé d'un nouveau nom - Svenska Hockeyligan ou Swedish Hockey League - tout semblait indiquer que le championnat suédois allait entamer une révolution dans un proche avenir. Du moins, c'est ce que laissait penser quelques déclarations de son président, Jörgen Lindgren.

Il avait en effet émis une idée double : abolir la Kvalserien, la phase de qualification en SHL, avec une ligue élite certes étendue à 14 mais fermée. Plus de promotion sportive possible et d'éventuelles accréditations sur dossier, le projet a fait l'effet d'une bombe, fustigé par Hockey Allsvenskan, bon nombre de clubs du second échelon et même la fédération suédoise elle-même. Finalement, face à tant de mécontentement, Lindgren a revu sa position, via un communiqué sur le site internet de la SHL. On jouera effectivement à 14 dès la saison 2015/2016 mais en conservant le système de promotion/relégation.

Du coup, la Kvalserien, la phase de qualification en SHL, telle que jouée habituellement, aura été la dernière. Pour cette saison 2014/2015, une formule transitoire a été élaborée. Tout d'abord, le premier et le deuxième d'Allsvenskan s'affronteront au meilleur des cinq matches, le gagnant empochant son ticket pour la SHL. Le perdant, trois autres équipes d'Allsvenskan et les deux moins bonnes de SHL participeront à un ultime tournoi dans le but de s'approprier le deuxième ticket pour l'élite. Ce seront donc deux sésames qui seront en jeu pour participer à la SHL 2015/16.

Vous l'aurez compris, l'élite suédoise est en mutation et il n'y aura pas que du changement dans les règles. Quatorze des vingt meilleurs marqueurs de l'exercice 2013/14 ont en effet quitté la Suède. On sait que les Suédois sont désormais très nombreux à vouloir s'essayer à la KHL. Mais une autre destination est désormais à la mode : la Suisse. Certains clubs fragiles financièrement, une crise en Crimée toujours d'actualité et la froideur des relations Russie / Occident, la Ligue Continentale peut désormais laisser perplexe pour un choix de carrière, dont beaucoup de Suédois qui sont partis chercher la bonne qualité de vie et un championnat compétitif en Suisse.

Mais ne croyez pas que cette mode puisse entacher un championnat suédois qui s'annonce une fois de plus passionnant. L'hégémonie de Skellefteå est en danger et nombreux seront les clubs à la remettre en cause. Par ailleurs, sept d'entre eux sont engagés dans la toute nouvelle Ligue des Champions de Hockey. L'occasion pour la SHL de parader au sommet de l'Europe.

 

En élite depuis 2011, les Lakers de Växjö ont participé pour la première fois aux play-offs après un parcours remarquable, troisièmes à l'issue de la saison régulière et demi-finalistes face à Färjestad. Sous la baguette du coach Sam Hallam, qui a signé une prolongation jusqu'en 2018, l'attaque a été particulièrement prolifique grâce aux talents du brillant Dennis Rasumussen - 40 points en saison régulière et désormais sous contrat avec les Blackhawks de Chicago - du duo américain Rhett Rakhshani / Ryan Lasch, du vieux renard finlandais Tomi Kallio - 37 ans et promu au poste de capitaine pour cette saison - sans compter les contributions des défenseurs Cory Murphy, Sebastian Erixon, Noah Welch ou Ville Varakas.

Point noir néanmoins devant les filets, Scott Munroe n'a pas répondu aux attentes, les bonnes performances de Teemu Lassila vers la fin le clouant sur le banc, de même que Mattias Modig, également remercié. Lassila reparti en Finlande pour renforcer le club de ses débuts, le TPS Turku, c'est donc une refonte totale devant le but. Et c'est un choix particulièrement judicieux que l'organisation du Småland a acquis en la personne de Cristopher Nilstorp, gardien expérimenté vainqueur de la Coupe Calder en Ligue Américaine avec les Stars du Texas au printemps dernier et du titre suédois en 2011 avec Färjestad après avoir remarquablement pris le flambeau d'Alexander Salák, alors blessé. Outre Nihlstorp, Växjö a mis sous contrat le jeune Stefan Steen, en provenance de Skellefteå.

Possédant déjà un solide noyau dans les lignes arrières, seuls deux ajouts ont été effectués. Eric Martinsson, 21 ans, est devenu un petit phénomène dernièrement avec Rögle, absent de la SHL d'un cheveu à l'issue de la dernière phase de qualification malgré les 14 points en 16 matches de son ex-protégé. Enfin, le Finlandais Teemu Laakso, passé par Nashville et la KHL, droitier qui peut être utile aussi en jeu de puissance, agile et solide, s'associe à une défense qui n'aura rien à envier à personne.

Mais cette attaque demeurera-t-elle productive après le départ de Rasmussen mais également celui de Lasch, reparti en Finlande ? Très bon travailleur et excellent patineur, connu de Hallam à Bofors, Patrik Lundh sera utile mais son arrivée n'a pas la prétention de remplacer le néo-blackhawk Rasmussen, tandis que Robert Rosén n'a pu confirmer sa saison 2011/12 à 60 points, incapable d'en obtenir la moitié depuis son arrivée à Växjö il y a deux ans. Il pourrait cependant retrouver de bonnes sensations, peut-être aux côtés de Nick Johnson, un ailier droit efficace de bonne facture AHL.

L'équipe semble davantage équilibrée avec un socle défensif robuste et une palette offensive tout de même riche, Hallam pouvant fixer à des postes différents les Rakhshani, Reddox, Lundh ou Alexander Johansson. Malgré une première expérience récente des play-offs en SHL, Växjö peut désormais parler objectivement de titre. Et beaucoup de pronostiqueurs en parlent pour eux... Selon les sondages, une majorité des joueurs et des entraîneurs font des Lakers les favoris.

 

Depuis que l'ancien sélectionneur de la Suède U20 Roger Rönnberg a pris les commandes d'une nouvelle génération la saison dernière, le Frölunda HC a entamé un nouveau cycle. Malgré la pléiade de jeunes pépites qui y grouillent, une surprenante deuxième place de saison régulière, le club de Göteborg s'est fait éliminer en quart de finale pour la troisième année consécutive. La faute au manque d'expérience ? Sans doute.

Le duo de gardiens Lars Johansson / Linus Fernström (27 ans tous les deux) fut amené à jouer les premiers rôles en SHL pour la première fois de leur carrière. Utilisés en alternance, Roger Rönnberg ne semble pas avoir réellement de certitude devant les filets, ce qui pourrait le pousser à donner du temps de jeu au jeune Fredrik Bergvik, choix de quatrième ronde de San José lors du repêchage 2013. Une chose est sûre : si Frölunda devait franchir un palier, ce serait porté par un gardien qui devra obligatoirement émerger.

En revanche, Rönnberg assure ses arrières avec les acquisitions de l'expérimenté Elias Fälth - qui a refusé les millions de la KHL - et du jeune Oscar Fantenberg, tous les deux en provenance du HV71. Consciencieux et capables de contribuer en offensive, ils ajoutent une vraie valeur ajoutée à l'équipe et se greffent à une brigade défensive qui a désormais beaucoup d'allure avec Christian Bäckman, Christoffer Persson et les toujours prometteurs Mikael Wikstrand - au potentiel énorme - Oliver Bohm, Emil Djuse et Erik Gustafsson. Julius Bergman, repêché cette année en deuxième ronde NHL par San José, s'est par contre envolé pour l'Amérique du Nord.

Des espoirs à la limite de l'explosion, dominateurs dans un proche avenir, les Indiens peuvent se targuer d'en posséder un paquet également en attaque. Parmi eux, Andreas Johnson est bien évidemment celui qui a marqué le plus les esprits à Göteborg, élu recrue de l'année en 2014 avec 25 points pour sa vraie première saison avec la section senior. Cela pourrait augurer d'une deuxième année encore meilleure avec une interaction de plus en plus forte avec le brillant meneur de jeu norvégien Mathis Olimb, auxquels s'est greffé un Max Görtz, également tout jeune, déjà très à l'aise. Briançon en a fait les frais en CHL...

Et comme si cela n'était pas suffisant, voilà que débarquent Mattias Janmark et Artturi Lehkonen, deux attaquants vifs qui vont renforcer le jeu conquérant de Rönnberg. Le très convoité Janmark a quitté le vaisseau AIK qui a sombré en Allsvenskan mais celui-ci a passé le cap des 30 points, à seulement 21 ans, une deuxième fois en deux ans. Quant à Lehkonen, également future star en devenir, champion du monde junior avec la Finlande en début d'année, il a essuyé une mini-tornade dans son pays car le seul fait - rare - de voir un lionceau prometteur migrer chez l'ennemi suédois peut être mal perçu. Atteint d'une mononucléose infectieuse cet été qui a handicapé sa préparation, il s'en remet doucement mais sûrement. Il est à noter que le directeur sportif Christian Lechtaler était intéressé par les services de Patrik Zackrisson, lui qui a joué en junior au FHC. "Il est le bienvenu" avait annoncé Lechtaler. Sauf qu'il a signé à Skellefteå ! Afin de compenser l'absence de Magnus Kahnberg, indisponible pendant deux mois car touché au tendon d'Achille, le jeune attaquant Luke Moffatt, en provenance de l'Université du Michigan, a signé pour une durée de six semaines.

C'est donc un effectif jeune et riche, encadré par les cadres Joel Lundqvist, Mathis Olimb ou Robin Figren, qui peut arriver à maturation et emmener Frölunda dans le dernier carré voire plus. En espérant que les derniers remparts tiennent évidemment le choc.

 

Même quand on le croit en plein doute, le Färjestads BK est toujours bien placé au final, une issue certaine ces dernières années. L'entraîneur Leif Carlsson - désormais directeur sportif - a mis un peu de temps avant de trouver sa formule gagnante en automne mais le club de Karlstad a atteint, avec surprise cette fois-ci, la finale du championnat une onzième fois en dix-sept ans. Mais le début de saison chaotique a toutefois laissé des traces. Les spectateurs ne se sont pas particulièrement déplacés à la Löfbergs Lila Arena au cours de la première vingtaine de matches, décevante, un handicap financier qui n'a pu être résorbé puisque les comptes se sont clos avec un déficit de 5,4 millions de couronnes (600 000 €).

Néanmoins, même si la vigilance est de mise, l'exigence est perpétuelle à Karlstad pour son charismatique dirigeant Håkan Loob, même avec un effectif encore une fois fortement renouvelé. C'est en effet près d'un tiers de l'équipe qui est totalement neuf après les départs de quelques cadres - dont Christian Berglund, Patrik Lundh et Anders Bastiansen - de renforts récents qui, pour certains, n'ont pas recueilli de satisfaction ainsi que Magnus Nygren et Pontus Åberg, partis tenter l'aventure NHL. L'incertitude demeure pour le Norvégien Marius Holtet, extrêmement précieux dans les unités spéciales, dont la carrière est remise en cause en raison d'une sévère commotion cérébrale.

La longue blessure du gardien Danny Taylor - dont le retour ne semble plus d'actualité - a mis en évidence l'éclosion définitive de Fredrik Pettersson-Wentzel (23 ans) même s'il a fait ce qui l'a pu en finale contre Skellefteå. Ne lui en tenons pas rigueur, "PW" en a encore sous la pédale. Il aura cependant pour partenaire devant les filets Justin Pogge, ex-champion du monde junior et passé par l'Italie puis en Allsvenskan. Le déménageur norvégien Ole-Kristian Tollefsen, capitaine populaire devenu symbole du club, sera épaulé par deux nouveaux collègues très consciencieux, Daniel Gunnarsson et l'international danois Jesper B. Jensen, tandis que le jeune Suédois d'origine érythréenne Oliver Kylington, plus jeune buteur de l'histoire de la SHL, seulement 17 ans, conserve une marge de progression énorme et sera à suivre de très près. À la recherche d'un défenseur offensif depuis les passages remarqués de Chris Lee et dernièrement Magnus Nygren, le FBK se tourne une fois de plus vers l'Allemagne après Lee en recrutant le Canadien Shawn Lalonde, une trentaine de points en DEL mais... tout aussi susceptible que Tollefsen ! Il faudra donc garder son sang-froid.

En doublant sa production d'une année à l'autre, le centre Joakim Hillding est désormais à maturité et un leader en offensive. Quant à l'ailier tchèque Milan Gulas, son arrivée en tant que joker - et celle de Nygren - a créé une étincelle qui a totalement métamorphosé la physionomie de l'équipe. Gardant un mauvais souvenir de la KHL et ne souhaitant pas y retourner, il a été prolongé logiquement pour les deux prochaines saisons. A également été prolongé Rickard Wallin, cadre qui a perdu le capitanat et très contesté par les supporteurs. Devenu un as en EBEL en Autriche, l'Italo-Canadien Luciano Aquino entame à 29 ans un sommet de carrière. Il aura quelques travailleurs à ses côtés, recrutés pour l'occasion, avec Linus Persson, Joachim Rhodin, Anton Hedman. Mais le gros poisson se nomme Jakub Klepiš, un des rescapés du naufrage du Lev en KHL, leader naturel, double vainqueur de la Coupe Gagarine, finaliste ces trois dernières années et possédant une grosse expérience internationale. Il s'agit peut-être là de la grande signature de l'été en SHL.

Et s'il permettait à Färjestad de retrouver la dimension d'un champion ? Färjestad en a les esquisses sur le papier, certes, mais tout cela est encore brouillon, à en juger par les performances européennes en CHL avec deux revers embarrassants contre Vienne...

 

Quatre finales consécutives dont les deux dernières se sont terminées en or, le Skellefteå AIK constitue la première grande dynastie du championnat suédois du XXIe siècle. Toutefois, celle-ci n'a jamais été aussi proche de s'éteindre, tant la transition s'annonce difficile. Le SAIK a perdu les atouts offensifs Joakim Lindström (Saint Louis), Oscar Möller (Ak Bars Kazan) et George "Bud" Holloway (Berne), un pur joueur polyvalent en Pierre-Édouard Bellemare (Philadelphie), une pépite qui a explosé avec Viktor Arvidsson (Nashville), ses chiens de garde Jonas Frögren (Leksand) et Jimmie Ericsson (SKA Saint-Pétersbourg) ainsi que deux espoirs prometteurs, Johan Alm et Melker Karlsson.

Le directeur sportif Lasse Johansson se veut rassurant et trouve dans cette situation une chance de donner de la glace aux juniors de l'organisation, la section U20 ayant effectivement obtenu de très bons résultats ces dernières années. Ceux-ci seront épaulés par un mur défensif toujours debout avec le brillant Markus Svensson, enfin régulièrement titulaire devant une cage de SHL à 30 ans, et une arrière-garde robuste avec Erik Andersson, Niclas Burström et Fredrik Lindgren. Quant à l'attaquant Erik Forssell, ce travailleur de l'ombre est désormais promu capitaine.

L'autre solution pour plonger en douceur dans cette nouvelle ère, c'est de rameuter d'anciennes connaissances. Sont de retour dans le Västerbotten le patron tchèque de la bleue Martin Ševc, quadruple champion de Suède dont le dernier avec le SAIK en 2013, le jeune attaquant Pär Lindolm, qui a eu le temps de se faire la main en Allsvenskan, et Mikko Lehtonen, un ailier athlétique qui a peiné à convaincre en KHL et en Suisse après avoir été meilleur buteur de Suède en 2011 sous les couleurs noir et or.

Deux bons travailleurs débarquent avec l'expérimenté Daniel Widing, champion avec Brynäs en 2012, et le prometteur Nick Sörensen, en provenance des Remparts de Québec et vice-champion du monde junior ces deux dernières années. Le jeune Canadien Andrew Calof, très à l'aise en universitaire avec notamment plus d'un point par match lors de ses années NCAA, a signé un contrat d'un an. Ayant effectué une pige très satisfaisante en fin de saison au MODO, le controversé Kirill Kabanov a tenté une énième tentative pour une place en NHL mais les Islanders de New York ont mis fin au rêve à la mi-juillet. Kabanov, qui a toujours eu quelques soucis avec l'autorité, pourrait néanmoins être très productif dans une bonne dynamique. Enfin, Skellefteå a tiré un bon ticket avec Patrik Zackrisson, disponible après la dissolution du Lev de Prague, un centre complet et créatif qui sait montrer l'exemple.

Si la base défensive reste inchangée, l'éventail offensif semble moins impressionnant. Cependant, l'explosion la saison passée de Viktor Arvidsson pourrait être imitée parmi les nombreuses étoiles montantes du SAIK, dont Oskar Sundqvist, prêté par Pittsburgh pour la saison. Mais le succès d'un nouveau cycle ne sera pas instantané.

 

Déjà demi-finaliste la saison dernière, le Linköpings HC a de nouveau réalisé cette performance, en grande partie grâce à une attaque enflammée. On sait que l'entraîneur Roger Melin a la faculté de tirer le meilleur de ses joueurs mais les Lions ont tout de même inscrit 174 buts en saison régulière, une trentaine de plus que la saison précédente, 54 de plus qu'il y a deux ans ! Malheureusement, le tout offensif et le manque d'homogénéité a finalement limité la marge de manśuvre du LHC.

Le gardien Christian Engstrand ne s'est pas imposé comme un numéro 1 et on l'a finalement forcé à plier bagage. Engstrand était parti en KHL renforcer le Medveščak de Zagreb... avant de se faire virer une dizaine de jours après sa présentation par le club ! Alors que Marcus Högberg manque encore d'expérience à 19 ans, David Rautio peut, à 28 ans, franchir ce palier à Linköping pour devenir un portier par excellence en SHL, chose qu'il n'a pu faire à Luleå. Le jeune gardien Jacob Johansson revient dans la grande cité de l'Östergötland après une saison d'université aux États-Unis.

Malgré son extrême efficacité, l'offensive a dû être renforcée en raison de nombreux départs, dont celui de Simon Hjalmarsson, ailier complet à un point par match qui a filé en NHL, à Columbus. À la mi-juillet, on pensait que Pär Arlbrandt, auteur du deuxième meilleur total de l'histoire la saison écoulée avec 71 points, semblait hors de cause. Pas de proposition KHL convaincante, tout semblait indiquer que le petit maestro allait rester dans l'Östergötland... avant qu'il ne signe avec surprise en Suisse, à Bienne.

Autre départ amer, définitif, celui de Mattias Weinhandl, retraité à 34 ans et qui n'a jamais pu aider depuis son retour au sein du club en 2012 en raison d'une sévère commotion cérébrale. Pour remplacer Arlbrandt, poste pour poste, profil pour profil, voilà le Canadien Jacob Micflikier, dernièrement à Lugano et qui a déjà passé les caps des 60 points en Ligue Américaine et 50 en Ligue Nationale A suisse. Les deux petits ailiers provenant des Jokerit, l'Américain Broc Little et le Danois Nichlas Hardt, percutants et rapides, effectuent un retour en Suède où ils y avaient laissé de bons souvenirs. Ils complètent un recrutement assez sage du LHC puisque le club reste sur une perte de 500 000 euros sur l'exercice précédent. Les Nord-Américains Tchad Kolarik et Kent McDonell, le déménageur Mattias Sjögren devraient mener le front de l'attaque. Le recrutement a été finalisé avec la signature d'un centre fort, l'attaquant américain Jeff Taffe, expérimenté, efficace et costaud, tandis que Adam Hall, dont le contrat avait expiré à Philadelphie, était un temps envisagé. Cela dit, pas de regret puisque Taffe est déjà bien dans ses patins, très convaincant lors des matches de préparation et en CHL. Ajoutez un joker en Jakub Vrána, jeune espoir tchèque et premier choix de Washington cette année, voilà une attaque qui peut défier les statistiques de la saison passée.

Derrière, Roger Melin persévère en faisant confiance à une brigade défensive qui a alloué beaucoup de tirs et qui a perdu son talentueux espoir Mattias Bäckman, encensé par le coach de Detroit Mike Babcock et bien décidé à accrocher une place en NHL. Le leader historique Magnus Johansson a néanmoins rempilé pour une saison supplémentaire à 40 ans, tandis que Daniel Rahimi et Jonas Junland demeurent également des assurances solides. Arrivé en cours d'année, le Canadien Mark Matheson a désormais une année entière pour prouver sa valeur avec davantage de sérénité, lui qui a connu de bonnes années en Ligue Américaine. Les jeunes complèteront le six majeur défensif, a priori Jesper Pettersson, vice-champion du monde junior en 2014, et Carl Dahlström, choix de deuxième ronde de Chicago lors du repêchage 2013, qui pourraient percer davantage.

Avec une attaque confirmée et un gardien proche de l'être, le rendement de Linköping dépendra surtout de la consolidation de sa défense.

 

Le Brynäs IF fait partie de ce groupe de clubs qui ont connu un dernier exercice délicat financièrement, mais la formation de Gävle connaît une totale restructuration. Le directeur sportif Michael Sundlöv a démissionné. La municipalité est devenue le principal partenaire du club et a rebaptisé la patinoire Gävlerinken, le contrat avec le confiseur Läkerol ayant donc expiré. Le prix des billets a baissé pour attirer un public large. Le maillot des joueurs ne sera plus souillé par les étiquettes de sponsors puisque seul y figurera l'Unicef, Brynäs devenant le premier club de hockey suédois partenaire avec la célèbre association humanitaire.

Parti à Almtuna, Johan Holmqvist avait de toute façon perdu sa place de titulaire au profit de l'Autrichien Bernhard Starkbaum, arrivé en tant que joker et qui n'a cessé d'impressionner devant des filets donc bien gardés. L'absence du maestro Ryan Gunderson a pesé lourd dans l'élimination rapide de Brynäs en play-off, son transfert en KHL semble donc difficilement compensable. La KHL, Niclas Andersén, justement harcelé par Sundlöv depuis un moment, en revient pour retrouver l'équipe avec laquelle il est devenu champion en 2012, il sera clairement un rouage primordial dans le secteur défensif. De même que le jeune Simon Bertilsson, de retour en forme. Mais que ce soit Andersén, Bertilsson ou Oscar Eklund, ou quiconque de cette brigade défensive, l'absence d'un vrai artilleur et de solution venant de la ligne de bleue risque de se faire sentir. Car, mauvaise nouvelle à quinze jours du début de la SHL, Christian Djoos, grand espoir de 20 ans à la bleue et particulièrement porté vers l'offensive, est parti pour une durée indéterminée pour Washington, les Capitals souhaitant lui offrir une autre chance. Cette option, notamment sur le jeu de puissance, aurait pu être profitable.

L'attaque a subi peu de changements et reste bien équilibrée. Les Nord-Américains Bill Sweat et Greg Scott se sont parfaitement acclimatés à la SHL, le duo pouvant parfaitement flirter avec les 80 points. L'ailier Jesper Ollas, auparavant habitué aux seconds rôles, a attendu ses 30 ans pour littéralement exploser en amassant plus du double de sa production habituelle en SHL. Andreas Thuresson a connu exactement la même chose mais celui-ci en a profité pour filer en KHL à Prague... où le Lev a mis la clef sous la porte peu de temps après ! Malheureusement pour les fans du BIF, il n'y avait aucune chance de le revoir puisque son ancien club n'était plus dans ses plans. Thuresson a finalement posé ses bagages au Sibir Novosibirsk, tandis que Johan Harju est également parti en KHL pour accompagner son grand ami Linus Omark, aux Jokerit.

Bien équipé en bosseurs tel Daniel Brodin, Anton Rödin ou Jonas Nordqvist, Brynäs aura son grain de folie. Inséparables et complémentaires par nature, les phénoménaux jumeaux Pathrik et Ponthus Vesterholm vont enfin faire leurs débuts - mérités - dans l'élite. Énormément d'attente autour d'eux, notamment de la part de leur coach Tommy Jonsson. L'autre phénomène se nomme Sondre Olden, un gamin qui impressionne avec ses 194 cm et 90 kg mais possédant étrangement d'excellentes habilités à la vitesse et au patinage. Sa large production lui avait d'ailleurs permis d'être élu joueur de l'année en Norvège.

Après avoir vécu une période sombre suite au titre en 2012, Brynäs semble bien armé pour passer le seuil des quarts de finale et viser le podium.

 

Quatre années au chevet du Luleå HF n'ont pas permis à son entraîneur Jonas Rönnqvist de faire triompher les Ours polaires. C'est donc la fin d'une ère car ni lui, ni ses deux assistants - Thomas Berglund et Roger Åkerström - ni l'entraîneur des gardiens - Daniel Henriksson - ne poursuivent l'aventure. Une révolution finalement logique car, après une finale en 2013, Luleå est apparu à bout de souffle l'année suivante en fin de saison régulière, se faisant d'ailleurs sortir rapidement en play-off par Växjö.

Arrivé pendant les dernières fêtes de fin d'année, Mark Owuya, qui avait connu par le passé une année exceptionnelle à Djurgården avant une expérience infructueuse en Amérique du Nord, était clairement désigné nouveau numéro 1, lui qui souhaite retrouver l'équipe nationale au plus vite. Owuya voulait aller en KHL mais, à défaut, il serait resté dans le Norrbotten. Mais patatras ! Pour avoir refusé de se présenter à un contrôle antidopage l'hiver dernier, il a été suspendu pour une année ! Vraiment ? Non ! Car son appel cet été a payé puisque le Comité des Sports a finalement annulé sa peine. Owuya sera donc bien présent comme titulaire, secondé par Daniel Larsson, qui a toujours eu des difficultés avec le poste de numéro 1, et le jeune Joel Lassinantti, qui n'a jamais été aligné sur la glace en SHL.

Cependant, si la hiérarchie devant le but est clairement établie, le bloc défensif de Luleå s'est fissuré avec les départs du Tchèque Pavel Skrbek et de l'international Johan Fransson. Si une rumeur envoyait Fransson en KHL, il semble qu'il soit particulièrement sollicité en Suisse. Le géant Per Savilahti Nagander et le mobile Kristian Näkyvä, deux profils différents, ont quitté la Liiga voisine pour compléter des lignes où tiennent déjà leur place Jan Sandström, Robin Jonsson, Andreas Hjelm et l'espoir suisse Dean Kukan. Exemplaire ces dernières années, il semble toutefois que le secteur défensif soit désormais fragilisé.

Le magicien Linus Klasen et l'efficace Niklas Olausson seront particulièrement difficiles à remplacer tandis que Linus Omark était arrivé très tardivement. Il faudra compter sur le puissant ailier finlandais et ancien NHLer Lennart Petrell, toujours les jumeaux Abbott qui avaient signé pour un an de plus en début d'année, le précieux Jonathan Granström et quelques juniors qui pourraient percer comme Daniel Zaar - prêté par l'organisation de Columbus - ou Lucas Wallmark. En déficit au centre, Luleå a recruté Stephen Dixon, un Canadien de 28 ans rompu aux championnats européens et qui avait cartonné en SHL et en Liiga.

Mais est-ce que tout cela sera suffisant pour se frayer un chemin en quart de finale ? Au nouveau responsable du banc, Joakim Fagervall, de s'en assurer, mais les bonnes prestations en CHL permettent d'incliner à l'optimisme.

 

Ces dernières années, le HV71 est rentré dans le rang. Champion de Suède en 2010, premier de la saison régulière en 2011, le club de Jönköping fut par la suite incapable de passer le cap des quarts de finale. Très critiqué pour être à court de solution, le directeur sportif Fredrik Stillman, touché moralement, avait finalement décidé de démissionner au lendemain de la dernière élimination. Il a finalement décidé de revenir en tant qu'assistant du nouveau coach - au tempérament bouillant - Andreas Johansson, son ancien poste étant occupé conjointement par Johan Hult et le récent retraité Johan Davidsson, gloire fidèle au club qui n'a jamais pu se remettre d'une blessure au genou.

Ne parvenant pas à porter une équipe à bout de bras, Gustaf Wesslau se voit offrir un concurrent de luxe devant les filets avec Erik Ersberg, 32 ans, ancien meilleur gardien de Suède avant d'emmagasiner de l'expérience en NHL et en KHL. Mais tous deux auront à prouver que leurs meilleures années ne sont pas derrière eux.

Le HV71 perd deux véritables piliers défensifs, Elias Fälth et Oscar Fantenberg, mais espère bien voir Mattias Karlsson reprendre ses marques à la bleue. C'est un vrai patron qui a été malheureusement malmené par les blessures depuis un an, dont une dernière, sérieuse, à l'omoplate. Un retour en santé, couplé aux bonnes performances de Chris Campoli, David Petrasek, à l'ajout intéressant de Kristofer Berglund, au très prometteur Lawrence Pilut, le HV71 semble assez étanche.

En dépit des départs inéluctables de Toni Rajala, William Karlsson et du phénomène Kevin Fiala, l'offensive de Jönköping conserve bien des arguments avec pour catalyseurs les Canadiens Erik Christensen et Riley Holzapfel tandis que le jeune Ted Brithén ne cesse de prendre du galon, à qui l'on a même transmis le "C" du capitaine. Mais le HV71 a fait fort durant l'intersaison en récupérant deux "chômeurs" de renom avec Björn Melin - du relégué AIK - et Calle Ridderwall - du défunt Lev de Prague. Après deux ans dans la banlieue de Stockholm, Melin est de retour dans le club de ses débuts où il a franchi par trois fois le seuil des 30 points. Peu connu en Suède en raison d'un exil aux États-Unis dès l'adolescence, Ridderwall fera ses débuts en SHL après avoir été meilleur marqueur de la DEL allemande et l'expérience d'une finale en KHL. Le HV71 a également fait fort en récupérant un fils prodigue, Mattias Tedenby. Grand espoir en junior, double champion de Suède avec Jönköping tout jeune, premier choix du New Jersey à la draft 2008, son manque d'intensité a hypothéqué ses chances en NHL. Mais à la dimension SHL, ses dribbles et ses accélérations devraient faire un malheur. Et si en plus Kevin Fiala revenait ? Le surdoué helvète, chouchou du Småland, n'est pas assuré de rester à Nashville et pourrait alors élever davantage une puissance de feu déjà réelle.

Mais la réalité, c'est une situation économique sous surveillance en raison de mauvais investissements la saison dernière. Le recrutement a été très mesuré mais plutôt bien réfléchi. Peu chamboulé, il se pourrait bien que ce groupe franchisse de nouveau cette fameuse marche vers le devant de la scène.

 

Au bord de la faillite il y a un an et demi, le Leksands IF est désormais bien plus serein même si les recettes, provenant en majeure partie des billets d'entrée plus nombreux et de la publicité, sont restées modestes. Malgré tout, le retour en SHL après sept ans d'absence est satisfaisant avec une septième place au classement, en partie grâce à plusieurs individualités qui se sont mises en valeur.

Après avoir rayonné en Allsvenskan, Oscar Alsenfelt a assuré le show en SHL avec près de 93% d'arrêts, soit 1369 blocages en saison régulière, un sommet de la ligue. Ce gardien de 27 ans a d'ailleurs été élu par les journalistes sportifs, à l'occasion du classique Hockeygalan, meilleur joueur du championnat. Malgré un contrat qui pouvait le laisser filer en NHL ou en KHL, Alsenfelt gardera la porte encore du LIF cette année. Malheureusement, le club dalécarlien n'a pu retenir la curiosité Patrik Hersley - meilleur buteur de l'histoire de la SHL pour un défenseur - le meneur de jeu Mikael Johansson et probablement Jacob de la Rose, leader de demain. Cet espoir, repêché au deuxième tour l'été dernier par Montréal, semble parti pour évoluer en Ligue Américaine même si le directeur sportif Tommy Salo a laissé la porte entrouverte, avec ce mince espoir de le voir prêté par les Canadiens.

En défense, Johan Svedberg, le Finlandais Joonas Rönnberg et l'Américain Kevin Kapstad seront accompagnés par Robin Jacobsson - bien connu pour avoir fracturé la mâchoire de Pierre-Édouard Bellemare l'année dernière - et du quadruple champion de Suède Jonas Frögren, qui apporteront du physique et de l'intensité. Robin Gartner et l'Américain Brian Connelly, plus mobiles, apporteront surtout plus de solutions en offensive et à la relance.

La réussite de Leksand la saison passée fut celle d'un groupe qui a parfaitement assuré la transition de l'Allsvenskan vers la SHL. Johan Ryno, centre athlétique et efficace, en fait partie et s'affiche comme un acteur majeur en attaque. Les partants Hersley et Johansson ont certes affiché 78 points au compteur sur l'ensemble de l'année, mais leur départ pourrait être digéré assez facilement. Tommy Salo a réussi à attirer trois voisins finlandais : Toni Kähkönen et Tomi Sallinen, deux attaquants très habiles qui se connaissent bien pour s'être côtoyés à Espoo, ainsi que le centre Veli-Matti Savinainen. Savinainen, qui a connu de très bonnes années en Liiga, a été vice-champion du monde avec la Finlande au printemps dernier. La prochaine saison de Leksand marque d'autres retrouvailles, celles des frères Connolly du Minnesota, Jack et Chris, qui pourraient prendre place en deuxième ligne. Jack, finaliste dernièrement avec Färjestad, continue son apprentissage en SHL avec un deuxième club en trois ans. Chris, passé par la Finlande et l'Allemagne - Tommy Salo a fait le déplacement à Iserlohn pour l'évaluer - fera lui ses débuts au pays de Nobel. Rattaché davantage au sale boulot, l'Ontarien Eric Himelfarb constitue un ajout précieux.

Proche des quarts de finale lors du dernier exercice, souvent dominé dans la sphère du jeu, le Leksands IF a les outils pour poursuivre sa progression.

 

Devenu directeur général du MODO Hockey en janvier 2011, Markus Näslund a finalement tiré sa révérence, souhaitant s'atteler à un autre projet de vie. C'est finalement une autre ancienne gloire du club, Per Svartvadet, qui prend la suite avec toujours Peter Forsberg comme adjoint. Anders Forsberg est également toujours en place derrière le banc et s'attend à ce que son équipe franchisse un palier cette année. Quelque chose qu'attend particulièrement le public, connaisseur et exigeant, d'Örnsköldsvik puisque le club, après avoir remporté l'or en 2007, n'a jamais été capable de franchir la haie des quarts, stade que "Övik" n'a même pas atteint en 2014. (Anders) Forsberg comprend que la saison passée était frustrante mais nécessaire, y voyant une année de formation et de développement pour assurer une progression constante.

Néanmoins, les fondations sont bien endommagées avec les départs des grands espoirs du club - Robert Hääg, Viktor Lööv, et William Nylander - et de quelques cadres - Richie Regehr, Kyle Cumiskey et Jeff Tambellini. Mais Örnsköldsvik demeurant encore et toujours un berceau de l'apprentissage du hockey en Suède, la ligne directrice d'Anders Forsberg est justement de laisser la place aux jeunes formés localement. Deux d'entre eux pourraient particulièrement marquer les esprits. Gustav Possler (19 ans) avait brillamment entamé l'exercice précédent avec 15 points en 22 parties avant, malheureusement, de se blesser gravement au genou. Adrian Kempe, frère de Mario parti depuis, en a accumulé 11 sur la seule saison régulière, le meilleur total de la ligue pour un joueur U18.

Deux attaquants avec un vécu plus important de quelques années débarquent : le polyvalent centre finlandais Joonas Nättinen et la flèche hongroise János Hári, ce dernier effectuant là un retour après une expérience au IFK de Helsinki. On pensait l'arrivée de Kyle Flanagan retardée en raison d'une opération à la hanche. Pleinement rétabli, ce centre américain est apte au jeu et devrait profiter de davantage d'espaces sur les glaces européennes pour y briller. Autre bonne nouvelle : longtemps incertain en raison de blessures à répétition et faisant durer le suspense quant à son avenir à "Övik", l'expérimenté Niklas Nordgren sera bien présent une saison de plus à 35 ans. Lui et Samuel Påhlsson (36 ans) démontrent encore qu'ils sont toujours utiles à l'équipe. Mais défaillante ces deux dernières années, l'attaque sera-t-elle pour autant plus efficace ?

En complément de Joonas Lehtivuori, Oscar Hedman et Nichlas Torp, on retrouvera en défensive Dennis Persson et surtout Jonas Ahnelöv, ex-pilier de Frölunda qui effectue également un retour au MODO et en qui on peut voir un vrai patron à la ligne bleue. Courtisé par d'autres clubs de SHL ainsi que la KHL, il faudra faire preuve de patience puisque, touché à l'épaule durant les derniers Championnats du monde, Ahnelöv aura besoin d'un peu de temps pour récupérer de son opération. L'expérience de Travis Roche, 35 ans et ces six dernières années à Berne, et de Marko Kauppinen, près de 800 parties en Liiga, sera précieuse surtout s'il faut faire sans Ahnelöv pendant un laps de temps.

Enfin, s'il y a un secteur où il n'y a aucun souci à se faire, c'est bien devant les filets. Ceux qui ne considèrent pas Alsenfelt comme meilleur gardien du pays lui préfèrent Linus Ullmark, étonnamment calme et régulier à seulement 20 ans. Considéré ces dernières années comme le grand espoir de Djurgården devant la cage, Adam Reideborn vient l'épauler.

Mais ces fameux quarts de finale, si difficiles à atteindre, seront-ils plus abordables cette saison ?

 

C'est un flot d'émotions qui a submergé au verdict final Charles "Challe" Berglund, manager du Djurgårdens IF. Après deux ans d'absence, le glorieux club de Stockholm retrouve l'élite suédoise. L'essentiel est acquis sachant que cette qualification était obligatoire pour valider la candidature en Ligue des Champions. Retrouver l'Europe qui a souvent émoustillé son passé, la cerise sur le gâteau.

Ligne directrice du staff Hans Särkijärvi / Stefan Nyman / Tony Zabel, le groupe demeure encore assez jeune même si de l'expérience a été ajoutée pour justement faciliter le retour en SHL. Devant la cage par exemple. Le prometteur Adam Reideborn, parti au MODO, transmet le témoin à Mikael Tellqvist, 34 ans, un CV long comme le bras, bien rempli en Amérique du Nord et en KHL. Tellqvist avait quitté le DIF à 22 ans après avoir remporté deux titres nationaux consécutifs. Il sera épaulé par l'étonnant Lituanien Mantas Armalis, 13 ans de moins que Tellqvist et qui revient lui aussi dans l'organisation stockholmoise après plusieurs années à Mora où il a fini par s'approprier le poste de titulaire. Un duo de gardiens qui tient la route.

Sam Lofquist, Nils Andersson, David Lidström, leur départ laissait présager une transition difficile en défensive. Pour compléter la profusion de jeunes talents - Robin Norell, Philip Holm, Linus Arnesson - Charles Beglund et le DIF ont rapatrié Alexander Deilert, arrivé en pleine maturité, et mis la main sur deux futurs cadres, Markus Nordlund et Daniel Fernholm, deux poids lourds qui savent toutefois jouer avec finesse et qui devront fédérer cette jeune troupe.

Mis à part Dustin Johner co-meilleur marqueur de saison régulière et parti pour Västerås, l'offensive a été peu chamboulée. On surveillera particulièrement Marcus Sörensen, éblouissant ailier de 22 ans, créatif avec de bonnes mains, qui a connu d'exceptionnelles performances en Kvalserien, jouant un rôle prépondérant dans la promotion de Djurgården. Johner parti, le club stockholmois a recruté un autre cador de l'Allsvenskan, un joueur explosif logiquement prêt pour la SHL : Robin Álvarez. Quant à Mikael Samuelsson et Sebastian Lauritzen, ce sont deux inconnues. Samuelsson, ancienne star de Detroit, affiche 37 ans au compteur et il semble assez difficile de savoir à quel niveau il se présentera. Néanmoins, son expérience et son attitude seront particulièrement précieuses. L'arrivée de Lauritzen, à peine la trentaine, suscite également l'interrogation car il n'a pas vraiment été épargné par les blessures ces dernières années. Chirurgie effectuée, convalescence, si tout cela est digéré par Lauritzen, alors le public de Stockholm pourrait redécouvrir cet ailier, excellent dans la conservation du palet, qui fut champion avec Brynäs et qui s'était même ouvert les portes de la Tre Kronor.

Le prestige de Djurgården lui permet de proposer un potentiel énorme pour un promu. Le DIF pourrait même batailler pour une place pour les play-offs, à condition que les cadres, dont certains enrôlés spécifiquement pour encadrer une majorité de joueurs peu préparés à la SHL, restent en santé.

 

Pour la première fois parmi l'élite la saison passée depuis la création d'un nouveau club à Örebro, les dirigeants de l'Örebro HK n'avaient que peu chamboulé l'effectif avant d'aborder cette première année en SHL, préférant préserver le noyau de l'équipe. Au final, l'ÖHK n'a pas échappé à la Kvalserien, s'en est sorti, mais la direction a finalement choisi de changer son fusil d'épaule.

Pour tenter de solidifier sa place parmi les meilleurs, Örebro a opéré un total renouveau, à l'image des départs de deux personnages emblématiques du club, Conny Strömberg - dont le contrat a été résilié - et Emil Kåberg, désormais retraité. Une quinzaine de joueurs ont finalement quitté les abords du lac de Hjälmaren alors que quatre arrivées furent officialisées simultanément le 10 avril dernier : le gardien Hudacek, le défenseur Jalvanti et les attaquants Viksten et Ryan.

Le Slovaque Julius Hudacek, qui reste sur d'honorables performances à Pardubice en République Tchèque, est bien content de retrouver la SHL, après Frölunda il y a deux ans. Il ne veut plus entendre parler de la KHL, remercié l'an passé après un seul match avec le Sibir Novosibirsk. Le Finlandais Joonas Jalvanti, de même que les autres arrivants en défense, Stefan Johansson et le Tchèque Jakub Krejcik, pourraient apporter davantage de calme et de sérénité dans le secteur défensif, de quoi faire oublier facilement le départ du très bon Daniel Sondell.

Après de très bonnes années en Allsvenskan, Daniel Viksten, ailier très vif, s'essaie pour la première fois à la SHL, de même que l'Américain Derek Ryan, qui a affolé les compteurs en Autriche avec Villach, deuxième meilleur marqueur d'EBEL. Prêté par le HPK dès la pause olympique, on aurait pu penser que Ville Viitaluoma, un centre expérimenté avec une excellente connaissance du jeu, serait reparti en Finlande. Finalement, l'ancien capitaine de Hämeenlinna a demandé à rester. C'est au final cinq de ses six meilleurs marqueurs que l'ÖHK a pu retenir dont le duo canadien Tim Wallace / Jared Aulin et le gigantesque Finlandais Marko Anttila, phénomène qui a produit près d'un point par match après son arrivée en décembre. Ce bébé de plus de 2 mètres et 100 kg, néanmoins excellent patineur, a signé pour deux années de plus. Cependant, on en attendra davantage de Johan Wiklander, attaquant productif par le passé, ralenti par une vilaine blessure au genou.

Un bon gardien, une défense plus fournie autour des solides Tomas Skogs et Johan Motin, une attaque sans doute améliorée, l'Örebro HK peut semble-t-il poser plus de problèmes aux grosses écuries de la SHL. Mais sera-ce suffisant pour éviter la relégation ?

 

 

 

Allsvenskan

 

Avec une politique plus sage et constructive, le Malmö IF a connu une très belle année, remportant la saison régulière de l'Allsvenskan, participant alors à une première Kvalserien en six ans et échouant à seulement deux points du bonheur. Mais cette saison 2013/14 est surtout vue comme une première étape. Avec deux places en SHL distribuées en 2015, l'accession parmi l'élite est obligatoire pour l'entraîneur Mats Lusth. Le club mise beaucoup sur cet objectif alors que la KHL peut, par défaut, devenir une option. Le directeur sportif Patrik Sylvegård confirme, et il est à rappeler que Percy Nilsson, gestionnaire de la Malmö Arena, s'était déjà entretenu une première fois à la mi-décembre avec des dirigeants de la Ligue Continentale. Cependant, une telle demande devrait convaincre une fédération suédoise toujours réticente. En tout cas, viser une accession en SHL n'est guère démesuré malgré une formation refondue.

Néanmoins, sont toujours là pour mener l'offensive des Redhawks Joey Tenute, Björn Svensson, Henrik Hetta - promu capitaine, succédant au néo-retraité Tomas Kollar - et Fredrik Sorm. S'était entendu durant l'intersaison le Canadien de Västerås Kenndal McArdle... qui a décidé de raccrocher les patins à 27 ans pour un emploi intéressant dans une banque de Vancouver ! Jonathan Parker n'a lui pas répondu aux attentes. Les avants 100% US Tony Romano et Colin Stuart seront eux bien présents. Rögle a son libero avec Lilja mais Malmö l'a également trouvé en la personne de Jens Olsson. Ce dernier, qui a avoué avoir retrouvé le plaisir du hockey à Rouen, a réalisé une dernière saison exemplaire et s'est mû en véritable patron. De quoi rassurer les filets gardés par Pontus Sjögren et le jeune Jonas Gunnarsson, prêté par le HV71.

 

La promotion, le Rögle BK y a cru, comptabilisant le même nombre de points que le qualifié Djurgården, détenteur d'un meilleur goal-average. Ratée, cette montée sera tout de même l'objectif encore affiché pour un club habitué à l'ascenseur ces dernières années. Le gardien Brandon Maxwell ayant peu convaincu, le jeune et massif gardien norvégien Lars Volden, parti très jeune en Finlande à Espoo, pourrait enfin faire son trou à l'étranger. Le RBK a par ailleurs offert sa deuxième chance à Stefan Ridderwall, cerné par les casseroles ces dernier temps. Malgré les promesses en junior, Ridderwall n'a jamais assumé un poste de gardien en SHL, ou même en Allsvenskan, ni en DEL où il évoluait dernièrement à Düsseldorf. Et pour ne rien arranger, il s'est mis dans le pétrin en se faisant contrôler positif à la cocaïne en avril dernier. Saura-t-il saisir cette chance ?

Déterminé dans la promotion de son club, Andreas Lilja demeure le libero d'une défensive d'Ängelholm très jeune où a émergé Niklas Hansson. Choix de troisième ronde de Dallas en 2013, Hansson prend déjà, à 19 ans, une part importante dans le jeu, qu'il soit défensif ou offensif, et devrait prendre part au prochain Mondial junior. Un Jesper Jensen pour un autre. Le défenseur danois, parti à Färjestad, cède sa place au puissant centre de Karlskrona qui sera un atout offensif non négligeable, surtout que Rögle a perdu ses quatre meilleurs marqueurs durant l'été. Outre Jensen, on retrouve trois attaquants nord-américains qui auront le rôle de locomotive : Peter LeBlanc - qui compte un match NHL disputé en avril dernier avec Washington - Justin Bostrom - coéquipier de Ridderwall à Düsseldorf - et Taylor Matson. Rögle devrait être une fois de plus placé dans la bataille au sommet.

 

Cela fait 20 ans que l'on n'avait pas vu le Södertälje SK si mal en point. Un simple accident de parcours ? À en croire les grandes manśuvres de ce club de la banlieue sud de Stockholm, on serait tenté de dire oui. Si l'ancienne étoile de Detroit Mikael Samuelsson, formé au SSK et résidant non loin de là à Nykvarn, a préféré le rutilant Djurgården, l'équipe qu'aura à charge le nouvel entraîneur Janne Karlsson a de l'allure et devrait réaliser un bond de géant au classement. Sebastian Idoff n'a que 23 ans et détient encore du potentiel pour devenir un numéro 1 devant les filets alors qu'Örebro doit en grande partie sa survie en SHL à Tim Sandberg, sensationnel lors de la Kvalserien. On peut imaginer que les deux alterneront tout au long de l'année. Devant eux, ils pourront compter sur le pilier Peter Nolander qui sera épaulé cette année par le Tchèque Michal Gulaši, Simon Löf, David Lidström et Christopher Aspeqvist, un socle sur le papier solide.

Enfin, offensivement, Södertälje aura de quoi faire oublier le faible nombre de buts marqués de la saison dernière. On pense avant tout aux talentueux jumeaux Ahlström, Victor et Oscar, qui ont clairement l'ambition de goûter à la SHL au plus vite ainsi que le Québécois François Bouchard, Alexander Larsson, Mattias Beck, Jesper Thörnberg, le vétéran Robert Carlsson - plus de 800 parties avec le club - et l'Américain James Sixsmith. Quant à David Pastrnák, Södertälje devra patienter. Premier choix de Boston au repêchage NHL en 2014, la pépite tchèque de 18 ans a snobé son repêchage en Ligue d'Ontario, préférant honorer son entente avec le SSK. Encore faut-il que les Bruins le libèrent alors qu'il a impressionné dès ses premiers coups de patin, notamment Patrice Bergeron qui a parlé d'un joueur fantastique. Déjà meilleur marqueur de l'équipe en 2013/14, Pastrnák devrait poursuivre sa progression en Suède. Et Södertälje devrait retrouver les sommets.

 

La distance, les années, la célébrité peuvent parfois faire oublier la reconnaissance que l'on peut avoir pour son club formateur. Certainement pas la star des Blues de Saint Louis Patrik Berglund qui en a bien conscience puisqu'il a fait un don au Västerås IK de l'ordre de 11 000 €. Une somme non négligeable pour un club dont le budget est dans la moyenne de l'Allsvenskan, mais qui a de fait de la montée un but à atteindre après deux participations consécutives à la Kvalserien. Le navire sera désormais piloté par Martin Filander, très jeune entraîneur de 33 ans, une seule année d'expérience comme coach l'an passé avec les U20 d'Örebro et inconnu du grand public.

Déjà un point fort la saison dernière, la défense, avec pour solide rempart Jonas Fransson, se trouve un vrai maestro avec Nick Angell. Une recrue explosive, sans doute la meilleure acquisition pour le VIK puisque cet Américain de 34 ans est l'un des tous meilleurs arrières offensifs de l'Allsvenskan. L'ancien ailier de Toronto Jeremy Williams a connu une très bonne première année en Suède et pourrait constituer un duo de premier ordre avec Dustin Johner, ancien artilleur de Djurgården. Et en première ligne, on pourrait retrouver Evan McGrath, meilleur marqueur de l'Allsvenskan en 2013 et cédé par Frölunda en début d'année, sachant que Filander dispose également d'un ailier gauche avec de bonnes références NCAA, Brock Montpetit. Bien équilibré, le club de Västerås a les cartes en main pour accrocher le wagon de tête.

 

Encore cette fois-ci, il s'en est fallu de peu. Une fois de plus, le Bofors Karlskoga a terminé en quatrième position, une fois de plus ce club du comté d'Örebro a échoué pour obtenir un ticket en Kvalserien. Sans surprise, les jeunes jumeaux Vesterholm ont explosé lors du dernier exercice, menant l'offensive du BIK, mais ceux-ci sont partis tenter l'aventure SHL, tout comme Alexander Deilert et David Rundqvist.

Malgré tout, sur le papier, l'équipe sera autant compétitive avec l'ancien Dijonnais Mikael Eriksson, les jeunes comme Marcus Nilsson - de retour après avoir échoué en SHL mais dont la saison de 45 points a laissé un bon souvenir au BIK - et les cadres comme Kristofer Näslund - 17e saison au club ! - ou Christian Berglund. Si le numéro 1 devant les filets Mattias Modig "livre la marchandise", le BIK Karlskoga peut une fois de plus envisager une bataille au sommet de l'Allsvenskan.

 

Quand Jeremy Colliton est arrivé au Mora IK durant l'été 2013, il était perçu comme une future vedette offensive et un cadre mobilisateur. Mais l'ancien attaquant des Islanders de New York est désormais positionné derrière le banc. Ennuyé sans cesse par les séquelles d'une commotion cérébrale, Colliton n'a jamais réellement débuté son aventure suédoise sur la glace. Mais ses qualités, appréciées, de leader ont finalement poussé l'organisation du MIK à le promouvoir entraîneur de l'équipe, succédant à Patric Wener, qui n'a pu faire de Mora un candidat pour la montée.

Après les départs inéluctables des espoirs Mikael Wikstrand et Emil Djuse en défense, Lukas Bengtsson pourrait percer à son tour. Le gardien canadien Dan Bakala a fait ses preuves en Grande-Bretagne. Avec un phénomène meilleur marqueur de Division 1 âgé seulement de 22 ans - Patrik Karlkvist - un champion du monde junior 2009 avec le Canada - Brett Sonne - et d'autres arguments offensifs dont Jonas Westerling ou Johan Alcén, les ambitions pourraient revenir à la hausse dans cette ville de 10 000 habitants de Dalécarlie.

 

Quelle saison cauchemardesque pour l'AIK. Le club de Solna a terminé dernier de la SHL, a complètement loupé la Kvalserien, se faisant rétrograder après quatre années au sein de l'élite. Mais le pire était peut-être à venir. En raison d'un passif s'élevant à 10 millions de couronnes (1 090 000 €), l'AIK était au bord de la faillite. C'est de justesse qu'un soutien financier externe au club est intervenu pour sauver l'organisation. Entre une bombe désamorcée in extremis et la relégation, la sagesse prévaut dans la banlieue nord de Stockholm. Car le budget est trois fois inférieur à celui de la saison dernière.

Qui pour mener cette équipe vers une nouvelle promotion ? Pendant longtemps, tout semblait indiquer que l'ancienne gloire du club et de Philadelphie Per-Erik Eklund allait conduire cette nouvelle équipe derrière le banc. Mais Eklund a finalement refusé, continuant en tant que dépisteur d'Edmonton, c'est finalement un duo qui prendra en charge l'AIK : Thomas Fröberg, ex-coach U18 et U20 de Färjestad, et Peter Gradin, qui a effectué une carrière de joueur de deux décennies au sein du club. La gestion du groupe et une dynamique à inculquer, la tâche s'annonce difficile pour ce tandem face à un effectif tant renouvelé.

Car, logiquement, le directeur sportif Daniel Rudslätt n'a pu retenir la plupart des piliers de l'équipe dont le gardien Daniel Larsson, les défenseurs Jonas Liwing et Derek Joslin, les attaquants Björn Melin ainsi que le très efficace Mattias Janmark, dont le public s'était pris d'affection. Arrivé en février, Michael Nylander, incertain de continuer avec l'AIK, a patiné avec l'équipe durant l'été, avant d'accepter un contrat d'un an. Nylander aura 42 ans en octobre prochain et continue malgré des problèmes de dos qui l'ont importuné la saison dernière. Si William est parti en Amérique du Nord, son autre fils Alexander (16 ans) jouera d'ailleurs avec la section U18. Le chantier est tel qu'il faudra une mobilisation rapide du gardien Robin Rahm - qui n'a jamais pu rebondir après ses deux ans de suspension pour dopage - des défenseurs Albin Lorentzon, Christian Sandberg, Jordan Hendry - vainqueur de la Coupe Stanley 2010 qui a décidé de prolonger - de l'arrière offensif et nouveau-venu américain Ryan McKiernan sans oublier le vaillant capitaine Patric Blomdahl et Fredrik Hynning. La chance de l'AIK cette saison, c'est de disposer de deux tickets potentiels pour la promotion. Mais la mobilisation se fera-t-elle à temps ?

 

L'entraîneur Fredrik Söderström va effectuer sa quatrième saison de suite au chevet d'Oskarshamn, chose devenue très rare dans le hockey suédois. Si l'équipe stagne ces dernières années, la confiance reste imperfectible de la part du directeur sportif Roger Jönsson et de l'organisation. Söderström, à qui l'on a offert deux nouveaux assistants avec Arto Miettinen et Johan Lundskog, est conscient de son échec et souhaite profiter de cette seconde chance pour rebondir et faire mieux. La SHL n'est pas encore d'actualité et il lui faudra trouver les solutions avec un effectif désormais très international.

Le bon attaquant David Rodman n'est plus seul Slovène à bord puisque Gašper Krošelj, qui s'est illustré au Danemark et en Norvège, gardera les filets. Morten Poulsen, devenu très utile au club suédois, voit son petit frère Anders, un des meilleurs joueurs du championnat danois, le rejoindre. Luca Caputi, un des trois Nord-Américains, devrait mener le front de l'attaque de l'IKO avec le Finlandais Arsi Piispanen qui se voit rejoindre par un demi-compatriote : le créatif Camilo Miettinen, en provenance du TPS Turku et né... en Colombie ! Avec seulement une moitié de joueurs suédois, ce casting international pourra-t-il vraiment jouer les premiers rôles ?

 

Menacé par le tour de relégation ces dernières années, l'Almtuna IS a finalement pris ses distances en terminant à la 10e place de l'Allsvenskan, notamment grâce à une défense moins perméable, autour de Fredrik Sandgren. Néanmoins, vu la politique active sur le marché des transferts, qui a débuté alors que l'exercice 2013/14 n'était même pas terminé, c'est à croire que l'on cherche encore la bonne formule. Pour les gardiens, cinq ont été recrutés mais trois sont prêtés en Division 1, dont Dayn Belfour, fils de la gloire NHL Ed Belfour qui avait terminé sa carrière à Leksand. Cependant, le numéro 1 est bien établi avec le très expérimenté Johan Holmqvist, 36 ans, dont il pourrait s'agir du dernier défi.

Par ailleurs, le club d'Uppsala a tenté de convaincre le Tchèque Pavel Brendl, 4e choix au repêchage NHL 1999 qui n'a jamais confirmé son énorme potentiel mais meilleur buteur SHL et KHL par le passé. L'appel est resté toutefois sans réponse. Malgré tout, une quinzaine d'arrivées et la moitié prêtée, le coach Niklas Eriksson sera déjà bien occupé à trouver la bonne équation avec un effectif particulièrement dense et morcelé.

 

"Je voulais simplement que les gens puissent situer Asplöven et Haparanda sur une carte". Ce sont les mots de Per Kenttä à l'annonce de son élection en tant que dirigeant de l'année en Suède en mai dernier par la presse spécialisée. Cette distinction récompense les efforts ces dernières années de cet homme de 33 ans, qui cumule les postes d'entraîneur et de directeur sportif, et qui a fait de ce club situé à la frontière finlandaise - promu dans le troisième échelon national en 2001, rappelons-le - un solide pensionnaire de l'Allsvenskan depuis sa promotion en 2012, ne terminant qu'à sept points d'une qualification pour la Kvalserien.

Daniel Spence, gardien canadien évoluant en Mestis l'an passé, et le défenseur récent champion d'Italie Gabe Guentzel formeront un nouveau socle. Un lutin en remplace un autre. Le petit maestro offensif Simon Olsson, parti en Norvège, a été remplacé par l'Américain Luke Salazar, également haut de 170 cm. Internationaux juniors il y a quelques années, les jeunes Jesper Dahlroth, Sam Marklund et Joachim Nermark, en pleine ascension, pourraient apporter beaucoup de fraîcheur. Sans faire encore de ravages, Asplöven poursuivra son chemin, en toute simplicité.

 

Il y a un an, rétrogradation en Allsvenskan et plan de rigueur économique poussaient le Timrå IK à la prudence et au retour à l'essentiel, la formation. Après une saison logiquement sans grand éclat, le discours n'a pas changé avec une équipe quasiment identique. La continuité, c'est ce qui explique donc que le club des Red Eagles a prolongé une quinzaine de joueurs tandis que la part belle est faite aux jeunes. Un contexte qui ne saurait déranger le nouvel entraîneur Roger Forsberg, en provenance de la section U20 du HV71 avec une médaille d'or autour du cou.

L'attaque n'a peut-être rien d'impressionnante, la brigade défensive peu expérimentée avec 21 ans de moyenne d'âge, le gardien finlandais Mika Norja n'a pas encore retrouvé le niveau de ses meilleures années, mais le fil rouge est un projet à long terme. Parmi les jeunes loups les plus prometteurs, on surveillera particulièrement les défenseurs Mattias Nilsson, Jimmie Jansson, Tommy Stenqvist et Andreas Borgman, les attaquants Daniel Öhrn, Anton Wedin, Emil Pettersson, Ludvig Nilsson et celui qui remporte tous les suffrages, le très charismatique Jeremy Boyce, assistant-capitaine et collectionneur de médailles avec la Suède U17, U18 et U20.

 

En 2013, le Karlskrona HK se battait pour la deuxième année consécutive pour échapper à la relégation en Division 1. En 2014, le KHK a failli surprendre tout son monde, échouant à deux petits points pour avoir le droit de batailler pour une accession en SHL. Mais les soucis financiers du printemps - notamment une dette de 28 000 € payée à la commune - ont refroidi les ambitions. Voyant son plan totalement sabordé, l'entraîneur Janne Karlsson a préféré partir à Södertälje et laisser la main à Per Hånberg, l'homme derrière la promotion en Allsvenskan du Vita Hästen. Cependant, il sera bien difficile de tourner la page Nick Angell, parti pour Västerås, défenseur qui a eu une influence considérable sur le jeu et la philosophie de l'équipe. Surtout que trois autres des meilleurs marqueurs de l'équipe, Jordan Smotherman, Jesper Jensen et Pär Lindholm, sont également partis.

Les percutants Alexander Bergström et Jimmy Andersson devront donc assurer en première ligne, probablement encadré par le Canadien Jason Walters, en provenance du Danemark, SønderjyskE. Une bonne alchimie pourrait pousser à l'optimisme, de même que le rassurant Patrick Galbraith devant les filets, une défense solide autour du nouveau capitaine Tom Linder et l'arrivée d'un champion du monde junior, Erik Thorell, qui espère prendre plus d'élan dans sa carrière.

 

Malgré une deuxième moitié de saison difficile, Björklöven est parvenu à se maintenir dans une Allsvenskan que le club d'Umeå avait rejoint la saison précédente. Si Mats Waltin et Patric Wener seront les co-entraîneurs de l'équipe, le groupe n'a que très peu évolué par rapport à l'exercice précédent. Il y a dix ans, le gardien Andrew Raycroft était élu recrue de l'année en NHL avant une carrière décevante loin de ses aspirations. Finalement, à 34 ans, Raycroft a mis un terme à sa carrière après des résultats, une fois de plus, en dents de scie avec Björklöven. Deux portiers de 22 ans, Kevin Lindskoug et Johan Mattsson, auront à charge de préserver les filets.

L'ancien Angevin Jonathan Harty apportera du muscle à la défensive tandis que l'international norvégien Mathias Trygg - frère de Mats et Marius - et le jeune Emil Lundberg - puissant international junior - pourraient être de bonnes surprises en attaque. Ajoutez à cela un noyau riche et épargné par le marché des transferts avec Stefan Andersson, Per Hållberg, Mats Lavander et le duo efficace Jon Palmebjörk / Stefan Öhman, et Björklöven pourrait éviter l'angoissante phase de relégation.

 

Le HC Vita Hästen, le "cheval blanc" de Norrköping, participe pour la première fois de son histoire à l'Allsvenskan. Et pour prolonger l'aventure et éviter une redescente immédiate, le club a fait confiance à un entraîneur expérimenté, Niklas Czarnecki, et un assistant de luxe, l'ancienne star du hockey suédois Mikael Johansson. D'autre part, l'organisation a établi un partenariat avec Örebro, membre de la SHL, qui lui a prêté quatre joueurs pour la saison.

Club sein financièrement, Norrköping a préservé son ossature de la saison dernière avec notamment le gardien Axel Brage, le défenseur Morgan Hassel et cinq de ses six meilleurs réalisateurs. D'ailleurs, le centre Marcus Eriksson avait particulièrement marqué les esprits avec un total de 89 points en 52 parties, play-offs inclus. Parmi les nouveaux, on notera les arrivées de l'ancien attaquant de Dijon Daniel Åhsberg, les intéressants espoirs Tobias Liljendahl et Wilhelm Westlund ainsi qu'un trio nord-américain déjà très complémentaire en matches préparatoires avec Riley Armstrong - frère de Colby - le jeune Américain de 23 ans Adam Schmidt et le prolifique compteur d'EBEL Justin Donati.

 

 

Nicolas Jacquet

 

 

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