Suède 2012/13 : présentation

 

Durant tout l'été, la menace de la grève a plané sur la NHL. Une menace qui fait des envieux, à savoir les grands clubs européens, toujours à l'affût de pouvoir s'appuyer sur des renforts inhabituels mais forcément précieux. Les dirigeants de l'Elitserien ont préféré eux tempérer le mouvement, prévenant que tout contrat à court terme avec un joueur NHL serait rejeté, une entente pour la saison entière étant obligatoire. Par cette mesure, la ligue s'efforce à ne pas se dénaturer et préfère garder son authenticité.

Les stars du meilleur championnat au monde ne devraient donc pas se ruer vers l'élite suédoise étant donné le risque de devoir plier bagage en cours de saison pour rejoindre la NHL. Pourtant, Jorgen Lindgren, président de la ligue, mise sur une année de tous les records : ceux des résultats indécis, ceux des arènes abondantes et ceux des buts à foison. Les buts à foison, on les surveillera plus particulièrement, car pour la première fois en dix ans, la moyenne de buts marqués durant la saison 2011-2012 était inférieure à cinq.

Un point noir qui a poussé la ligue et la fédération suédoise à prendre une mesure radicale : déplacer la ligne de but de 70 centimètres vers la bande, initialement située à 4 mètres. Cela permet donc d'augmenter la surface d'attaque devant le but d'environ 21 m². Cette initiative, visant à augmenter l'activité offensive, fut effective dès les matches de préparation. Håkan Loob, président du Färjestads BK et membre des hautes institutions du hockey suédois, n'a trouvé aucun point négatif à ce changement. Il pense même qu'il pourrait faire des émules. Il prêche d'ailleurs pour une autre mesure : rendre illimité le nombre de joueurs hors Union Européenne, limité à deux à l'heure actuelle pour chaque équipe, dans le but d'augmenter encore la qualité du championnat. Cette mesure-ci attendra un peu...

 

Une place de demi-finaliste, on peut considérer cela comme un lot de consolation pour un champion sortant. Pour le Färjestads BK, champion 2011, ce rang a paru longtemps inconcevable au cours d'une saison régulière justement très irrégulière. Leif Carlsson, qui a repris en main le FBK en cours de route, bénéficie d'une certaine confiance obtenue par une fin parcours convaincante. Elle perdurera à condition que l'équipe de Karlstad maintienne le niveau qu'on lui impose. Car une fois de plus, la seule ambition, c'est le titre avec un recrutement toujours haut de gamme.

Pour la quatrième année consécutive, Färjestad voit partir son titulaire devant la cage, Cristopher Nihlstorp, envolé en direction du Texas. Bonne nouvelle, Alexander Salak, après une expérience nord-américaine sans issue, revient dans le Värmland. Lors de la saison 2010-2011, le Tchèque avait maintenu une moyenne de buts encaissés par match de 1,97 avant de se voir priver d'une finale victorieuse en raison d'une épaule douloureuse. Nul doute que les habitués de la Löfbergs Lila Arena ont hâte de le retrouver. Si Salak retrouve ses sensations d'antan, ce sera déjà un motif de satisfaction pour Färjestad.

Les lignes arrières sont orphelines de deux chiens de garde : Jonas Frögren et Martin Sevc. Mais le directeur sportif Thomas Rundqvist a rassuré les fans en enrôlant le costaud norvégien Ole-Kristian Tollefsen, en provenance du MODO. On sait que la KHL attire de plus en plus les joueurs scandinaves mais ceux-ci ne s'y adaptent pas forcément. C'est le cas de Ville Lajunen, 24 ans, qui peut devenir un successeur de luxe s'il rattrape le rendement de ses années finlandaises. L'expérimenté Chris Lee, finaliste avec Mannheim, est quant à lui dans une dynamique ascendante puisqu'il fut élu dernièrement meilleur arrière d'Allemagne. Un honneur qu'il pourrait de nouveau tutoyer dans son nouveau pays d'adoption. La jeune étoile Oscar Klefbom n'a lui même pas 20 ans et pourrait prendre encore plus d'assurance.

On connaît désormais l'ambition du président Håkan Loob de voir une ligue plus ouverte aux joueurs issus du continent américain. Outre Chris Lee, Jack Connolly est l'autre représentant du Nouveau Continent, traînant derrière lui une belle carte de visite. À seulement 22 ans, ce centre de "seulement" 173 cm, ancien capitaine de l’université de Minnesota-Duluth, est le dernier vainqueur du prestigieux trophée Hobey Baker qui récompense le meilleur joueur du circuit universitaire américain. Habile et leader dans l'âme, Färjestad tient une pépite en attaque. Enfin, le FBK persévère dans la filière norvégienne avec Martin Røymark, habitué de l'équipe nationale et rodé à l'Elitserien en approchant déjà du cap des 200 matches. On peut légitimement envisager que celui-ci soit associé à ses compatriotes Anders Bastiansen et Marius Holtet qu'il croise évidemment régulièrement. Certains avaient critiqué le peu d'activité durant l'intersaison 2011, celle de 2012 laisse envisager un réel nouveau départ pour Färjestad.

 

Pour la deuxième année consécutive, le HV71 n'a pu passer le cap des quarts de finale. Le club de Jönköping avait pourtant accroché le podium de la saison régulière. Sans y voir forcément un lien de cause à effet, l'effectif a été littéralement bouleversé par l'exode de quelques meneurs : Daniel Larsson (AIK), Daniel Grillfors (Linköping), Jukka Voutilainen (KalPa/Finlande), Jesse Joensuu (Islanders de New York/NHL) et Kamil Piros (Avtomobilist/KHL).

Le HV71 accueille le gardien Gustaf Wesslau et le défenseur Elias Fälth, deux références de l'Elitserien à leur poste. Wesslau a maintenu un pourcentage de 92% alors qu'il a disputé 54 des 55 parties de son équipe. Quant au très rigoureux Fälth, il réalise le rêve de son père, décédé à l'automne dernier, qui l'aurait bien vu sous l'uniforme du HV71 bien avant.

Par ailleurs, l'entraîneur Ulf Dahlén aura trois solutions offensives qui pourraient s'avérer dévastatrices. William Karlsson, 19 ans, champion du monde junior, repêché au 53e rang par Anaheim en 2011, a tout d'un nouveau Mozart du hockey suédois, terminant au troisième rang des meilleurs passeurs de l'Allsvenskan. Le charismatique Marcus Nilson avait donné son accord pour un contrat de deux ans au... MODO. Mais certains détails de cet accord l'auraient contraint à refuser une semaine après son accord verbal, au grand bonheur de Dahlén, réjoui de pouvoir compter sur un cadre de cette trempe. Rhett Rakhshani sera quant à lui, à coup sûr, la nouvelle coqueluche de la Kinnarps. Petit-fils d'un émigrant iranien, ce jeune ailier californien, ancien capitaine de Denver University en NCAA, ressort de deux excellentes saisons en AHL avec Bridgeport. La dernière fut ponctuée d'un point par match et d'un exceptionnel ratio de +25. "Rakh-star" (son surnom à DU) is in town !

Avec ces recrues bien intégrées, aux côtés des artilleurs Jason Krog (qui en a peut-être encore sous les patins) et Johan Davidsson (increvable), un retour en forme du très prometteur Jesper Fasth (manquant les deux tiers du dernier exercice), un triangle en béton armé Mattias Karlsson - David Petrasek - Mikko Luoma, un gardien fiable et une éventuelle arrivée de l'international Daniel Fernholm, le HV71 peut de nouveau vêtir le costume de favori.

 

Avec une notoriété qui ne cesse de croître en Suède mais également en dehors puisque Toronto et Chicago ne sont pas restés insensibles à ses talents, Pierre-Édouard Bellemare sera bel et bien l'un des meneurs du Skellefteå AIK cette saison. Considéré comme le meilleur attaquant défensif de la ligue et après un Championnat du Monde très convaincant, le Français, dont la progression fut bluffante en deux ans, peut-il encore franchir un palier supplémentaire ?

En tout cas, son équipe, finaliste l'an passé, devrait une nouvelle fois jouer les trouble-fêtes. On retiendra le départ d'un cadre historique du club : le gardien Andreas Hadelöv, dont le contrat n'a pas été renouvelé après sept ans au sein du SAIK. En effet, la relève est assurée avec Joacim Eriksson, 22 ans, déjà très solide devant les filets, constant et plein de sang-froid quelle que soit la situation. Aucune arrivée en défense n'est à signaler malgré le retour en Finlande de Hannu Pikkarainen. Avec six défenseurs de l'effectif nés dans les années 90, le coach Anders Forsberg n'hésitera pas à offrir du temps de jeu aux nombreux espoirs de l'organisation. L'espoir de revoir de futurs Tim Erixon, Adam Larsson ou David Rundblad est permis.

L'offensive a été lissée. Le départ le plus surprenant, c'est celui de Lee Goren qui avait évoqué une éventuelle fin de carrière au SAIK pas plus tard que l'année dernière. Finalement il a accepté un contrat des Pelicans de Lahti en Finlande et son absence risque d'être préjudiciable. La tâche s'annonce difficile pour le nouvel arrivant Pontus Petterström, plutôt efficace dans une ligne à vocation défensive et en infériorité numérique, pour faire oublier le géant de Winnipeg. Mais le vrai catalyseur se nomme Ryan Vesce. Le centre américain, officiant auparavant en SM-Liiga puis en KHL, est certes moins impressionnant physiquement que Goren mais ses aptitudes techniques et de leadership en feront un personnage à suivre de très près.

Déjà armé d'un George "Bud" Holloway explosif, des décisifs Oscar Möller, Jimmie Ericsson et Joakim Lindström, du pilier français Bellemare, le SAIK demeure un favori avec un noyau solide et une jeune génération pour sûr bien encadrée. Skellefteå pourrait ainsi obtenir l'or obtenu pour la dernière et unique fois en 1978 ce qui mettrait fin à deux échecs successifs en finale.

 

Le système ultra défensif, parfois ennuyeux de Jonas Rönnqvist a vacillé. Alors que le Luleå HF décrochait une première place au classement, du jamais vu depuis 1996, les Ours polaires se sont faits piéger en quart de finale contre l'AIK. Mais cette défense n'a-t-elle pas trop primé sur l'essentiel : marquer ? Johan Harju, décevant, quitte le club après seulement une année passée dans le Norrbotten et beaucoup de regrets. Une star s'en va, une autre arrive avec Linus Klasen. Acquis à prix d'or, Klasen devait être la locomotive de Malmö. Finalement le train n'est jamais arrivé en gare et a pris sans hésiter un aller pour Luleå où l'on prie de voir ses fameuses statistiques affolantes se traduire en Elitserien. Ne tentez pas de convertir Klasen à un jeu totalement fermé, il ne vit sur la glace que par le mouvement et la créativité. Avec un tel renfort, est-ce un nouveau virage opéré par Rönnqvist ? Doit-on y voir un message ? Des 32 équipes continentales engagées dans l'European Trophy, Luleå détenait la deuxième attaque la plus prolifique après 7 rencontres. C'est peut-être un signe...

Des statistiques affolantes, Linus Persson en a obtenu en Allsvenskan en maintenant une moyenne d'un point par match avec le BIK Karlskoga. Enfin, le retour de Cam Abbott, absent depuis un an et demi des suites d'une commotion cérébrale, est un soulagement, on peut d'ailleurs le considérer comme une nouvelle recrue tant il a manqué à son équipe. Le duo avec son frère jumeau Chris, élu nouveau capitaine, depuis si longtemps orphelin de sa moitié, va de nouveau frapper ! Le revenant Karl Fabricius (de retour après un an en KHL), le déménageur Anton Hedman et l'ancien capitaine du HIFK Kim Hirschovits, dans des registres différents, sont sûrement moins obsédés par la statistique mais vont s'avérer très utiles tout au long de l'exercice.

Si l'attaque, malgré les nombreux départs, est à priori pourvu d'un potentiel indiscutable, capable de faire oublier la léthargie qui la caractérisait, le chantier défensif paraît plus inquiétant, d'autant qu'il s'agit d'un secteur évidemment primordial pour Rönnqvist. Ce dernier n'a pu empêcher le départ des internationaux Topi Jaakola et Elias Fälth, défenseurs exemplaires et clefs de voûte de la muraille de Luleå. Ajoutez à cela l'éventuelle retraite forcée de Niclas Wallin qui n'a pu maintenir son rang après une décennie en NHL, à cause de commotions à répétition (quatre en un an), la fameuse muraille est déjà moins impressionnante. Pavel Skrbek et Fredrik Svensson, tous deux de retour dans un club qu'ils connaissent, seront d'un bon soutien mais il est difficile de penser qu'ils auront la même aura que leurs prédécesseurs.

Les derniers remparts sont toutefois intacts puisque les gardiens David Rautio et Johan Gustafsson, dans un système d'alternance efficace, devraient encore cette année faire des merveilles. Gustafsson, seulement 20 ans, tient tout de même la corde d'un poste de n°1 si Rönnqvist changeait d'idée. Le Luleå HF a peut-être perdu de son socle défensif mais l'équipe paraît mieux équilibrée...

 

De toutes les équipes en lice la saison dernière, le Brynäs IF fut certainement l'une des plus délaissées au jeu des pronostics. Mais sur la glace, le BIF a finalement assumé le rôle d'un discret outsider. Cependant cette saison, avec le statut de champion en titre, les voilà dans une autre dimension, en témoigne leur bénéfice de 14 millions de couronnes la saison passée (1,6 million d’euros). L'entraîneur Tommy Jonsson devra toutefois faire avec les départs de plusieurs acteurs-clés de l'or national : le gardien Niklas Svedberg (Boston/NHL), les défenseurs Mattias Ekholm (Nashville/NHL) et Niclas Andersén (Tcherepovets/KHL), Johan Larsson (Houston/AHL) et surtout Jakob Silfverberg (Ottawa/NHL), élu meilleur joueur de l'exercice précédent. Jonsson pourra tout de même compter sur le talentueux centre de 20 ans Calle Järnkrok, en contrat avec les Red Wings de Détroit depuis quatre mois mais prêté pour au moins une saison complète au club de Gävle. La situation est identique pour un autre grand espoir, Emil Molin, propriété de Dallas. Avec cette année de sursis, Järnkrok et Molin pourraient bien encore améliorer leur allonge dans l'équipe cette année.

Devant les filets, le vétéran Johan Holmqvist fait figure évidemment de numéro 1 mais c'est sûrement son nouvel adversaire pour le poste qui monopolise l'attention. Robin Rahm, ancien portier prometteur de Färjestad, est de retour après deux ans de suspension pour dopage, contrôlé positif aux stéroïdes anabolisants. Si la faute a été lavée par le temps, son acquisition a fait bien des remous. D'abord parce que l'étiquette de mauvais garçon colle affreusement à la peau dans ce genre de situation. Ensuite parce que Örebro détenait déjà la main avec un contrat en cours. Finalement, Brynäs, réussissant à trouver un accord avec l'OHK, a finalement éteint ce feu de paille, décidé à faire face aux critiques. Mais après deux ans d'inactivité, à quel niveau se situera Rahm ?

En défense, le BIF accueille Dennis Persson, 24 ans, qui a dû se contenter de la Ligue Américaine ces dernières années. Il se joint à une brigade défensive peu déboussolée donc a priori toujours aussi imperméable et dont le capitanat a été transmis au solide Jörgen Sundqvist, un cauchemar en 1 contre 1. Ryan Gunderson, passé maître lors des séquences de supériorité numérique, et la teigne Jonathan Granström furent également exemplaires jusqu'au triomphe.

En attaque, on a pioché au nord, à Luleå. Johan Harju, décevant dans le système de Jonas Rönnqvist, tentera de rebondir dans une physionomie de jeu moins rigide et plus enthousiasmante. Sebastian Enterfeldt, certainement moins médiatique que son compère Harju, est un vrai plus. À seulement 24 ans, il se pourrait que cet attaquant polyvalent et précieux dans bon nombre de phases de jeu soit une des futures étoiles de l'Elitserien dans les années à venir. Après cinq ans aux États-Unis, Andreas Thuresson apportera quant à lui du poids en offensive avec ses 96 kg. Avec un recrutement cohérent, voilà Brynäs équipé pour défendre sa couronne.

 

Il y a quelques années, le Frölunda HC était l'un des clubs les plus riches de Suède. Aujourd'hui, la situation a bien changé puisque la formation de Göteborg a affiché une perte de 20 millions de couronnes, soit 50 millions en deux ans, résultat d'une mauvaise gestion financière des années passées. Pourtant, l'effectif reste encore compétitif cette saison, y compris pour un podium.

L'excellent Frederik Andersen en a bluffé plus d'un avec 94,3% en saison régulière pour sa première saison hors du Danemark, en plus dans un championnat majeur. Il est parti à Anaheim, et un autre cerbère danois le remplace. Patrick Galbraith a 15cm et 20kg en moins et n'a ni la même marge de progression, ni a priori le même talent. Il sera soumis à la concurrence d'un alter-ego très prometteur. Julius Hudacek, 24 ans, peut devenir l'un des meilleurs à son poste en Europe. Il avait exercé une année exceptionnelle en 2011 en encaissant moins de 2 buts par match en saison régulière puis en play-offs en Extraliga slovaque.

Le Suisse Patrick Von Gunten a eu beaucoup de difficultés à s'adapter à sa nouvelle vie, ce qui explique son départ après seulement un an. Pour le remplacer, Doug Lynch, solide défenseur de Salzbourg, se lance un nouveau défi. Les attaquants Mika Pyörälä et Fredrik Pettersson, partis en KHL, sont également remplacés et seront d'ailleurs difficilement remplaçables.

Après des années d'essai à Dallas puis dernièrement à Détroit, Fabian Brunnström reste pour le FHC une recrue de choix. Dick Axelsson, également un ailier imposant et efficace offensivement, arrive après un an décevant au MODO. Il peine à dompter un potentiel qui pourrait l'élever parmi les stars de la ligue. Avec l'étoile Mathis Olimb, meilleur marqueur du club, vous obtenez une ligne qui promet, déjà en rodage pendant les matches amicaux et l'European Trophy, alors que le capitaine Joel Lundqvist est dorénavant un pivot essentiel à l'équipe. Frölunda peut continuer son retour au premier plan avec des investissements limités mais parfaitement ciblés.

 

Pourtant un des grands favoris, le Linköpings HC a subi un fiasco retentissant en terminant au dixième rang alors que, durant les huit années précédentes, il se classait dans le top 5 de la saison régulière. Et cela en grande partie parce que les leaders offensifs n'ont pas assumé leur rôle. Forcément le secteur a été renouvelé avec les départs du très défensif Michael Holmqvist, de Mikael Håkanson (de plus en plus en retrait depuis quelques années), des jokers Mark Hartigan et Patrick Yetman. Mais surtout, Linköping ne fera plus appel à Jaroslav Hlinka et Jan Hlavac, débarquant d'habitude en novembre, arrangeant ainsi le LHC d'un point de vue fiscal. Les deux Tchèques n'ont pas brillé mais cela ne les a pas empêchés de dénoncer un système défensif incompatible avec l'équipe mise en place. Le très respecté Roger Melin revient derrière le banc et pourrait justement donner plus de mou aux responsables offensifs si on se réfère à ses dernières années de coaching avec l'AIK.

Le départ vers d'autres horizons de Tony Mårtensson et Mattias Weinhandl, cadres de la dernière finale en 2008, avaient fait de nombreux déçus et ils n'ont jamais été oubliés. La nostalgie ne fut jamais aussi forte quelques mois en arrière lorsque Linköping enchaînait les déconvenues, le LHC leur fit alors les yeux doux. Si Mårtensson fut catégorique dans son souhait de rester en KHL, Weinhandl fut plus sensible à cet appel de détresse. Voilà donc Linköping qui retrouve un leader énorme en attaque, capable à 32 ans de passer le cap des 50 points et de se battre pendant toute une saison. Bref un réel atout pour une équipe enlisée inlassablement dans un mutisme dramatique et complètement démobilisée.

Avec des crédits assez limités, on a préféré investir vers Johannes Salmonsson, un ailier puissant qui s'est avéré efficace lors des derniers play-offs avec l'AIK lorsque, au même moment, les deux stars Rosén et Gynge peinaient à débloquer leur compteur. L'ailier Simon Hjalmarsson, 23 ans, a également signé, il apportera de la densité. Si Carl Söderberg et Pär Arlbrandt, plein de punch, sont en santé, on peut raisonnablement penser que ce potentiel devrait faire de Linköping un tout autre client que la saison passée.

Surtout que Daniel Rahimi, défenseur pur, et Daniel Grillfors, concerné davantage par la contribution offensive, ont brillé au HV71 et permettront aux idoles Magnus Johansson et Niclas Hävelid, archi-utilisés, de souffler un peu. Le départ de Norrena sème un gros point d'interrogation devant les filets car ses deux successeurs ont rarement eu l'opportunité de se placer sur le devant de la scène. Au HV71, Andreas Andersson n'a jamais pu prétendre au poste de titulaire malgré des statistiques flatteuses (1,91 buts de moyenne en 23 matches l'an passé). Christian Engstrand n'a de son côté jamais pu s'épanouir avec Norrena devant. lui. Ce sont toutefois deux gardiens très calmes qui pourraient former un duo surprenant. S'ils sont au rendez-vous, avec de tels arguments offensifs, le Linköpings HC peut retrouver rapidement le sommet.

 

La première saison en Elitserien des Lakers de Växjö fut satisfaisante malgré un dernier tiers plus difficile en raison de plusieurs blessures handicapantes. Il faut dire que l'organisation avait mis les moyens avec 41 millions de couronnes uniquement versés en salaires, ce qui ne l'a pas empêché de faire un bénéfice de 10 millions. Après des débuts prometteurs, une première participation aux play-offs est à leur portée.

Le remerciement de Fredrik Norrena - victime collatérale du fiasco - par Linköping est finalement bien tombé puisque Gerber était partant. Il sera épaulé par Mattias Modig qui n'a pas joué un seul match de la saison passée à cause des blessures à répétition. Il s'agit du fils de Olov et du neveu de Lars, bien connus des amateurs rémois de hockey puisqu'ils renforcèrent les Flammes bleues dans les années 90. Noah Welch remplace poste pour poste Ilkka Heikkinen, il a eu une année satisfaisante au HV71. Les Lakers enrôlent deux jeunes défenseurs très complets : Kristofer Berglund du FBK et Tim Heed, une des rares satisfactions de Malmö l'an passé. On surveillera également Jonas Holøs s'il s'inspire de son extraordinaire championnat du monde avec la Norvège (9 points et une fiche de +4).

Les départs de Mike Iggulden et Josh Soares sont largement comblés par le retour du fils prodigue, Robert Rosén, le meilleur marqueur du dernier exercice. Cela dit, il aura beaucoup de pression, peut-être plus encore qu'à l'AIK, de même que Petr Vampola, qui avait laissé le Timrå IK en cours de route pour le Genève-Servette. Si ces deux-là sont associés à Brad Moran, vétéran canadien qui a satisfait Växjö pour sa première année, cela peut faire des étincelles. L'objectif d'accrocher le wagon des play-offs semble une fois de plus largement réalisable sur le papier, de quoi pouvoir glaner les deux points qu'il manquait aux Lakers pour intégrer le fameux top 8.

 

C'est une année de transition pour l'AIK qui voit partir le meilleur entraîneur 2011 (Roger Melin), le meilleur gardien de la ligue (Viktor Fasth), le meilleur pointeur de la ligue (Robert Rosén) et le meilleur buteur de la ligue (Richard Gynge), rien que ça ! Aucune autre équipe de l'élite n'a perdu autant de précieuses ressources que l'AIK. Que cette transition va sembler douloureuse. Per-Erik Johnsson, remercié en cours de saison dernière par Timrå, aura la très lourde tâche de reprendre les commandes de l'avion de Solna.

Le successeur devant la cage sera Daniel Larsson qui est à un moment-clef de sa carrière : se relancer, lui qui fut le meilleur gardien du pays en 2008. Succéder à Fasth, le pari est osé mais cela pourrait le forcer à l'excellence. Un poste que pourrait lui contester Niklas Lundström, le meilleur gardien du dernier championnat national U20. Le secteur défensif a heureusement été épargné par la tempête estivale. Devant lui, Larsson sera protégé par l'expérimenté Daniel Josefsson qui a fui Malmö et son fiasco. Il sera sous les ordres du capitaine Dick Tärnström, pièce-maîtresse incontestable de la défensive de l'AIK et véritable cadre mobilisateur. La réussite de Tobias Viklund, plus affûté avec l'AIK qu'avec Frölunda, n'est peut-être pas due au hasard.

L'expérience, c'est également ce qui caractérise les routards Björn Melin et Esa Pirnes, deux gros travailleurs, qui ont côtoyé plusieurs des meilleurs championnats au monde. L'attaquant américain Broc Little a certes moins voyagé (il n'a que 24 ans) mais il a enflammé les glaces d'Allsvenskan. Pour sa première année en Suède, l'ancien joueur de Yale a accumulé 66 points, soit le meilleur total du second échelon suédois. Sa créativité et son patinage ne seront pas de trop pour prendre le relais, avec ses compères, du duo tonitruant Rosén-Gynge. L'AIK a également misé sur le Danois Nicklas Jensen qui a fait un choix surprenant : à 19 ans, alors qu'il était extrêmement productif dans la Ligue de l'Ontario, il a tiré un trait temporairement sur une carrière nord-américaine, préférant se perfectionner en Suède. Justement, de l'audace, l'AIK en aura bien besoin pour tourner la page...

 

Malgré un retour en play-offs après trois ans d'absence, c'est un nouveau chambardement au sein du MODO Hockey d'Örnsköldsvik managé par Markus Näslund et Peter Forsberg. S'en vont notamment Mikael Tellqvist et Rob Schremp (Dinamo Riga/KHL), Ole-Kristian Tollefsen (Färjestad), Freddy Meyer (fraîchement retraité) et Dick Axelsson (Frölunda). Mais le départ le plus difficile à digérer sera sans doute celui de Nicklas Danielsson, auteur (de loin) de sa meilleure saison en carrière avec 52 points et qui a pris le chemin de Berne. Toutefois, le très régulier Per-Åge Skrøder, compagnon de ligne de Danielsson, trouvera sûrement chaussure à son pied dans le lot d'arrivées.

Malgré les échecs dans les négociations avec Lasse Kukkonen et Marcus Nilson, Näslund et Forsberg ont finalement trouvé leur compte. Le but sera confié à ce qui s'apparente à un réel coup de poker. Bernhard Starkbaum, surdoué autrichien, fait l'unanimité dans son pays et l'organisation de Villach s'est dit attristée quant à son départ. On les comprend vu que le bonhomme a été crédité d'un pourcentage d'arrêts de 93,6% en 48 rencontres d'EBEL. L'Elitserien est une autre cour et il sera soutenu par Oscar Alsenfelt, caché par le populaire Martin Gerber à Växjö, peu utilisé jusqu'à maintenant mais capable de performances épiques. Le coach Ulf Samuelsson pourrait alors prôner l'alternance car il est bien difficile au jour d'aujourd'hui de savoir qui aura l'avantage sur l'autre.

De la puissance physique et de l'intimidation étaient fortement souhaitées en défense. Nichlas Torp, Richie Regehr et Richard Stehlik correspondent largement au profil, Kyle Cumiskey étant plus pondéré dans l'engagement, plus proche du style de son néo-coéquipier Joonas Lehtivuori qui pourrait s'améliorer cette année. Entre un contrat à deux volets d'Anaheim et la proposition Näslund-Forsberg, Cumiskey n'a pas hésité une seule seconde.

L'attaque aura également une part d'intimidation mais aussi de talent brut avec l'Allemand Marcel Müller ainsi que les vétérans Ladislav Nagy, pigiste à "Övik" en 2011, et l'homme à tout faire Samuel Påhlsson, de retour à la maison après 884 matches en NHL mais touché au tendon d'Achille à l'entraînement, il faudra être patient pour le voir évoluer avec sa nouvelle équipe. Mattias Ritola, 20 points en 35 matches, devrait revenir en santé pour une première saison complète. Les fans du MODO espéreront voir enfin l'éclosion de Mario Kempe, rejoignant ainsi son club-formateur, dont les performances peinent à atteindre les promesses de ses débuts. C'est un nouveau départ pour lui mais aussi pour son nouveau club, aux airs de légion étrangère avec 12 joueurs non-suédois. La dernière participation aux play-offs, la première en quatre ans, sert de base. Mais l'harmonie a largement été écorchée avec beaucoup de mouvements. Les objectifs pourront-ils être revus à la hausse ?

 

La ville d'Ängelholm exulte ! Après 2 ans de purgatoire, le Rögle BK est de retour en Elitserien, terminant deuxième de la Kvalserien, devançant notamment Djurgården et Leksand. Dans le but d'assurer son maintien, Rögle s'est montré particulièrement actif durant la période des échanges, s'inspirant probablement de Växjö. Dans le même cas un an en arrière, les Lakers n'avaient pas hésité à investir massivement sur des joueurs de classe internationale. Le RBK, auquel le souvenir de Kenny Jönsson reste profondément attaché dans l'esprit des fans, a fait de même, l'ère de la nostalgie étant révolue.

Le directeur sportif Pelle Svensson a même réalisé ce qui pourrait être le transfert de l'année en Elitserien : l'international finlandais Lasse Kukkonen (Lev Poprad/KHL), champion du monde 2011, vice-champion olympique en 2006. Avec ce défenseur, le promu Rögle récupère le métronome qu'il lui fallait, un vrai patron, un guide pourvu de qualités sur et en-dehors de la glace. Kukkonen n'est pas venu seul puisqu'il a fait le voyage avec son coéquipier slovaque Martin Strbak. Se greffe également à cette défensive le très offensif Tom Preissing. Ils prennent place autour d'un duo scandinave bien huilé, composé du Norvégien Alexander Bonsaksen (+17) et du Danois Jesper B. Jensen (+16), sans doute la meilleure paire de défenseurs de l'Allsvenskan l'an passé. De quoi rassurer le nouvel arrivant Martin Gerber qui a préféré prolonger son séjour en Suède plutôt que de garder une cage suisse.

Pelle Svensson aurait même pu faire signer un autre poids lourd en Lee Goren. D'abord OK, l'ancien attaquant du SAIK a finalement lâché l'affaire lorsque les négociations commencèrent à devenir trop longues à son goût ! Finalement, un autre artilleur canadien s'est joint au RBK : Mike Iggulden (Växjö) qui pourrait être excitant s'il retrouve son rendement de la première moitié de saison passée. Mattias Tjärnqvist et Frederik Warg ressortent tous deux d'un exercice difficile mais leur expérience ne pourra être que bénéfique.

Le guerrier allemand Alexander Barta, utile sur les unités spéciales, aura l'occasion de goûter pour la première fois à l'élite suédoise, de même que le prometteur Thomas Spelling, 19 ans. Repêché au cinquième tour par les Rangers de New York en 2012, champion du Danemark avec Herning, il a obtenu plus d'un point par match lors de sa dernière année. Malgré son jeune âge, il devrait apporter de l'enthousiasme et du panache en attaque. Avec cette composition très internationale, la stratégie pourrait s'avérer payante pour garder sa place en Elitserien, voire pour obtenir un ticket pour les play-offs, tant la liste des arrivants est emplie de talent, d'expérience et de prestige.

 

Le Timrå IK a connu un dernier exercice difficile, plongé dans un coma prolongé avant de réagir de main de maître durant la Kvalserien, terminant au premier rang de cette phase de qualification pour l'Elitserien. Une Kvalserien durant laquelle le gardien Joakim Lundström a brillé, se hissant à un niveau que peu de gens auraient soupçonné. Dès ce mois de septembre, il sera secondé par Daniel Bellissimo, un des nombreux Canadiens naturalisés en équipe d'Italie, qui a donné entière satisfaction à Bofors au second échelon pour sa première année en Suède.

Le TIK accueille de nouveau Sebastian Erixon, jeune défenseur très mobile qui n'a pu s'établir en Amérique du Nord mais qui s'est avéré brillant dès lors qu'il endossait le maillot de la Tre Kronor. Robin Persson (Linköping) et Nils Bäckström (Ilves Tampere), apporteront davantage de robustesse tandis que le champion de Suède Jonathan Carlsson pourra poursuivre sa belle émancipation.

À l'avant, on retrouve Christian Söderström et Niklas Nordgren, deux travailleurs énergiques guidés par une éthique irréprochable. Ces deux arrivées sont les bienvenues mais l'attaque sera-t-elle suffisamment efficace ? D'autant plus qu'il faudra faire avec le départ de Matt Murley, meilleur marqueur de l'équipe la saison passée, qui avait difficilement passé le cap des 30 points. Max Friberg, champion du monde junior et meilleur buteur du tournoi, prêté par Anaheim, pourrait exploser, mais sera-t-il suffisamment encadré ? Pour Timrå, cette suffisance sera difficile à atteindre. Tomas Montén, jeune entraîneur de 34 ans, connaît là le premier challenge de sa jeune carrière.

Nicolas Jacquet

 

Les pronostics des experts pour l'Elitserien

SVT (Mikael Renberg) : 1 Luleå, 2 Färjestad, 3 Skellefteå, 4 HV 71, 5 Frölunda, 6 Brynäs, 7 Linköping, 8 Modo, 9 Rögle, 10 AIK, 11 Växjö, 12 Timrå.

Expressen (Leif Boork) : 1 Färjestad, 2 Växjö, 3 Skellefteå, 4 Luleå, 5 HV71, 6 Modo, 7 Brynäs, 8 Frölunda, 9 Linköping, 10 Timrå, 11 AIK, 12 Rögle.

Hockeymagasinet (Carl Jäderberg) : 1 HV71, 2 Färjestad, 3 Brynäs, 4 Luleå, 5 Linköping, 6 Skellefteå, 7 Frölunda, 8 Växjö, 9 Rögle, 10 AIK, 11 MoDo, 12 Timrå.

Radiosporten (Lars-Gunnar Jansson) : 1 Färjestad, 2 HV71, 3 Skellefteå, 4 Luleå, 5 Frölunda, 6 Brynäs, 7 Linköping, 8 Växjö, 9 MoDo, 10 AIK, 11 Rögle, 12 Timrå.

Viasat (Johan Tonberg) : 1 Luleå, 2 Färjestad, 3 Frölunda, 4 Brynäs, 5 Skellefteå, 6 Linköping, 7 HV 71, 8 Växjö, 9 AIK, 10 Rögle, 11 Modo, 12 Timrå.

Svenska Fans (pronostics de la rédaction) : 1 Skellefteå, 2 Färjestad, 3 HV71, 4 Linköping, 5 Luleå, 6 Frölunda, 7 Brynäs, 8 MoDo, 9 AIK, 10 Växjö, 11 Rögle, 12 Timrå.

 

 

Allsvenskan

 

Si les contrats à court terme avec les joueurs NHL sont interdits aux pensionnaires de l'Elitserien, ce n'est pas le cas de l'Allsvenskan. Une décision récente puisque son président Stefan Bengtsson, réfractaire début septembre, a fait volte-face une semaine après ! Les prises de position de Petter Nilsson (entraîneur de Tingsryd) et Joakim Fagervall (entraîneur de Västerås), en faveur du oui, avaient installé un débat houleux qui a finalement convaincu Bengtsson mais qui a alors créé un boucan médiatique entre les enthousiastes et les réticents. Il risque donc d'y avoir du changement dans les garnisons dans les semaines à venir. Le second échelon pourrait alors attirer autant l'attention que l'élite suédoise.

Le Leksands IF s'est révélé sage cet été, par la force des choses. Suite à la saison 2009-2010, le LIF avait enregistré une perte de 13 millions de couronnes, celle de 2011 s'élève à 9 millions alors que les prévisions pour 2012 sont estimées à 5 millions. Si un arrangement a été trouvé avec quelques créanciers, on comprend pourquoi le club ne s'est pas jeté sur la boutique (seulement deux arrivées) et a préféré regarder au sein de sa propre organisation. La base est cela dit très solide autour d'un Mattias Timander inusable, chef de file d'une défense incroyablement efficace l'an passé avec moins de 2 buts encaissés par match. Il faudra néanmoins plus d'imagination en attaque pour passer le palier de la montée tant attendu. Filip Forsberg, 18 ans et 11e recrue choisie lors de la session 2012 de repêchage de la NHL, sera à surveiller comme le lait sur le feu !

La situation économique n'est pas non plus très flatteuse pour le prestigieux Djurgårdens IF, rétrogradé-surprise, qui fera sûrement figure d'épouvantail. Bon nombre d'éléments n'ont pu être conservés, plus d'une quinzaine, dont Marcus Nilson à qui l'on avait demandé de réduire de moitié son salaire. Une quête a même été opérée par les supporters pour conserver Kristofer Ottosson ! Malgré tout, le DIF a assez de forces en présence pour quitter au plus vite ce purgatoire. Ottosson sera un des piliers avec Christian Eklund (onzième saison à Stockholm) ainsi que les revenants Timmy Pettersson et Fredrik Bremberg, venus donner un coup de pouce. L'entraîneur Charles Berglund a dans ses mains une équipe talentueuse mais soumise à une pression énorme. Par exemple, Chet Pickard et Adam Reideborn, les deux jeunes gardiens, sauront-ils apprivoiser cette pression ?

Une autre équipe a été dévalisée : le Malmö IF, orphelin de ses six meilleurs marqueurs. Les étoiles, autrefois venues en masse, qui n'ont pu éviter un fiasco retentissant, ont disparu pour la majorité d'entre elles. Le recrutement a finalement été beaucoup plus raisonnable, d'autant plus que les performances en dents de scie passées avaient largement refroidi le richissime investisseur Hugo Stenbeck. Après sept ans d'absence, l'ancien junior Mattias Persson est de retour au bercail tandis que trois internationaux danois viennent rejoindre Stefan Lassen : Mads Bødker, Philip Hersby et Frederik Storm. Mais celui qui retient l'attention est André Burakovsky, 17 ans et considéré comme un grand espoir du hockey suédois. Avant lui, Robin Alvarez a effectuée une première percée et sa part dans la production offensive pourrait s'accroître. On est désormais loin du bling-bling stérile. Un mal pour un bien...

La progression est constante pour le Örebro HK, pensionnaire de la Division 1 il y a quatre ans et vainqueur de la saison régulière en 2012. Les performances furent malheurement en deçà durant la période fatidique de la Kvalserien et il s'agira cette année de garder son énergie jusqu'au bout. On signalera le retour au jeu de Niklas Lihagen, attaquant costaud qui a manqué les deux dernières saisons. Lors d'un match contre Bofors en décembre 2009, il fut victime d'un arrêt cardiaque qui a nécessité trois interventions à l'hôpital. Il est désormais apte au jeu et aura pour rééducateur Jared Aulin, troisième meilleur marqueur et qui pourrait cette fois-ci survoler le tableau des compteurs. Dan Iliakis et Robin Gartner, une doublette défensive solide de Mora, apportera beaucoup de sérénité. Örebro a en plus recruté en Elitserien. Le gardien Stefan Ridderwall, le défenseur Johan Motin (Timrå) et les attaquants Patrick Yetman et Kalle Olsson (Linköping) donneront le souffle qu'il manque à l'OHK pour poursuivre son chemin.

L'affaire Alexandre Rouleau en a fait râler plus d'un à Västerås, partant pour une saison avec le VIK mais finalement intéressé par le poste de directeur général à Val d'Or dans la Ligue de Hockey Junior Majeur du Québec. Le jeune retraité de 29 ans ne s'est alors même pas présenté au camp d'entraînement de l'équipe, ce qui a mis hors de lui le président Anders Eklund, déçu de voir un retrait aussi tardif et bien décidé à mener l'action en justice. Et les pertes de William Karlsson, Broc Little et Peter Öberg (un trio très prolifique) et de la tour de contrôle Thomas Mitell n'ont pas forcément donné le sourire. Brady Leisering (meilleur buteur du second échelon allemand) et Marcus Eriksson (70 points en division 1 suédoise) tenteront d'y remédier au sein d'une équipe qui s'appuiera beaucoup sur les talents locaux.

Dans l'urne des outsiders, misons sur Troja Ljungby qui pourrait revendiquer une place en play-off si le gardien Christopher Bengtsberg assume le rôle de numéro 1. Misons sur Södertälje qui, malgré une équipe talentueuse, manquait de punch en attaque. C'est chose faite avec Damien Fleury, auteur de 25 buts en Allsvenskan deux ans auparavant mais encore un peu trop tendre pour l'Elitserien. Misons sur Oskarshamn, un club ambitieux qui apporte une vraie fraîcheur en imprimant un jeu extrêmement rythmé et esthétique auquel devrait se fondre parfaitement le très convoité artificier italien Giulio Scandella, auteur de 85 points en 51 parties avec Val Pusteria.

Le BIK Karlskoga (ex-Bofors) avait surpris en atteignant la phase de qualification pour accéder à l'élite grâce à un noyau solide. Celui-ci s'est malheureusement fissuré après les départs du portier Daniel Bellissimo, du capitaine Tobias Thermell et de l'entraîneur Sam Hallam. Tingsryd et Mora, auxquels s'est joint l'ex-Dijonnais Anthony Guttig, ont subi également un renouvellement important et mettront peut-être un peu de temps à prendre le rythme de la rentrée. Enfin, notons que Borås, en pleine crise financière, et dont le président Jens Johansson a démissionné après seulement quelques semaines d'activité, a pris le chemin de la Division 1, remplacé par Asplöven, renforcé par le mercenaire russe Vyacheslav Trukhno et l'expérimenté Per Hållberg. Mais l'arrivée de quelques vedettes d'outre-Atlantique pourrait redistribuer les cartes.

Nicolas Jacquet

 

Les pronostics des experts pour l'Allsvenskan

Radiosporten (Lars-Gunnar Jansson) : 1 Djurgården, 2 Leksand, 3 Örebro, 4 Södertälje, 5 Malmö, 6 Oskarshamn, 7 BIK Karlskoga, 8 Mora, 9 Västerås, 10 Almtuna, 11 Troja/Ljungby, 12 Tingsryd, 13 Asplöven, 14 Karlskrona.

Expressen (Niklas Jihde) : 1 Djurgården, 2 Örebro, 3 Leksand, 4 Södertälje, 5 Malmö, 6 Västerås, 7 Oskarshamn, 8 Troja/Ljungby, 9 BIK Karlskoga, 10 Mora, 11 Almtuna, 12 Tingsryd, 13 Karlskrona, 14 Asplöven.

 

 

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